Antigua et Barbuda

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas fait de nav’ de nuit… et cela ne nous manquait pas ! Nous sommes partis un peu tard dans la soirée de Saint François en Guadeloupe, et la nuit est tombée avant avant que nous ayons eu le temps de dépasser la pointe. Je me suis donc retrouvée à l’avant du bateau éclairant la mer comme je pouvais avec notre mini lampe torche (les autres ont toutes rendu l’âme) dans une nuit sans lune pour prévenir Guillaume des casiers croisés. La navigation a ensuite été très calme.
Nous sommes arrivés à 8h à Antigua. Nous sommes d’abord allés chercher une place au mouillage à English Harbour… sans succès. Mais cela nous a donné l’occasion d’admirer les premiers yachts de luxe dans ce cadre de vieux port aux allures de bastion anglais. Finalement nous nous sommes repliés sur Falmouth Harbour beaucoup plus vaste.
La visite d’Antigua est assez surprenante : à flanc de colline et exposés vers la mer se trouvent de magnifiques villas et hôtels de luxe et dans l’intérieur des terres, des maisons plus modestes mais proprettes. La végétation est plus aride qu’en Guadeloupe, l’île ne faisant que 402m d’altitude au point culminant. Les balades offrent de beaux panoramas, en particulier celle allant à Charlotte Point où se trouvent également quelques vieux bâtiments de la garnison anglaise.
Notre prochaine étape fut Hermitage Bay. Le vent ayant forci, nous n’avons pas risqué d’aller explorer la côte Est en voilier, pourtant réputée jolie. Les 25 nds de vent nous ont permis d’atteindre les 8,7 nds dans le Goat Head Channel sous génois seul ! Guillaume a pêché un thazard au passage des Five Islands. Hermitage Bay est coupée du monde, occupée par un hôtel de luxe très bien intégré dans le paysage, et qui accueille à son bar les plaisanciers de passage ! Nous sommes allés explorer les quelques plages alentours, toutes de sable fin et désertes ! Le soir, nous avons invité notre voisin de mouillage et nouvel ami Ben à manger le poisson. Au moment de faire cuire le riz : plus de gaz !!! Nous avions fini la première bouteille de gaz en transat et n’avions pas pris le temps de la faire recharger. La deuxième bouteille vide, nous n’avions plus rien. Commença alors « la mission gaz » !
Nous avons décidé d’aller à Jolly Harbour située à 3km à pied, avec les bouteilles sur le dos. Nous avions vu qu’ils pouvaient recharger les bouteilles… mais seulement avec du propane, et non du butane comme indiqué sur la bouteille. Nous laissons les bouteilles et un détendeur à Dany, un employé du port chargé de les acheminer à Saint John la capitale pour les remplir. Nous devions les récupérer le lendemain. Nous retournons donc à Jolly harbour avec l’annexe de Ben cette fois-ci, plus puissante que la nôtre (15 ch vs 2,5 !!)) mais Dany n’avait pas réussi à les remplir ; m’embout que nous lui avions donné n’étant qu’un « one way » comme il disait. Retour à la case départ… Si Dany #MrGaz n’avait pas réussi, personne d’autre sur l’ile ne pourrait y arriver. Nous avons donc décider d’aller à Barbuda le lendemain, et de faire des courses de repas sans cuisson en attendant. Evidemment, la solidarité des gens de mer a fait que nous avons été invités sur nos bateaux-copains maintes et maintes fois. Ben nous a même prêté un réchaud de camping. Et nous avions notre super barbecue de toutes façons !!
Nous avons fait la navigation jusqu’à Barbuda à 3 bateaux : Water World, le cata de Ben, Ioda, l’ovni de Fabian et Marie-Laure et leurs 2 garçons et Maracudja. 6h de nav’ au près par 22-25 nds de vent, dans un canal avec maximum 30 mètres de fond dont nous savions qu’il allait soulever une mer très formée… C’était l’occasion de sortir la trinquette ! Elle nous a été très utiles dans ces conditions.
Cette région est connue pour être un lieu de migration et de reproduction des baleines. Nous avons eu l’énorme chance de croiser la route d’une d’entre elles !! Elle est passée très près du bateau, à babord puis à tribord. Elle ondulait autour de Maracudja et nous avons pu admirer sa nageoire dorsale. Le spectacle était magique !
Nous sommes arrivés vers 13h à Cocoa Point, l’heure idéale pour parer les cayes. Quelle beauté, quel ravissement d’arriver sur cette île presque inhabitée, dont les côtes ne forment presque qu’une seule plage de sable blanc aux teintes de rose pâle ! Nous en sommes tous restés bouche bée ! Le premier réflexe est d’aller fouler ce sable si fin qu’il ressemble à du sucre glace ! Nous sommes allés faire un très beau snorkelling à Cocoa Point et nous nous sommes baladés sur cette plage immense occupée par 3 resorts de luxe, dont 2 à l’abandon. Etrange atmosphère…
Après 2 jours passés à Cocoa Point, nous sommes partis en convoi à Low Bay, autre plage incroyable, pour visiter la capitale de l’ile, Codrington. Ce fut toute une excursion ! Nous n’avons pris qu’une annexe à 7 pour rejoindre la bande de sable qui sépare la mer d’une lagune, afin de mutualiser les forces pour porter l’annexe de l’autre côté de la bande de sable. La Lagune est large d’1MN… nous avions tout juste assez d’essence pour faire l’aller-retour jusqu’à Codrington ! La capitale fait figure de ville morte, pauvre sans cachet… A posteriori nous aurions du plutôt aller nager dans les patates de corail tant cette ville ne présente pas d’intérêt. IL existe également une réserve de frégates au nord de la lagune, mais nous n’avions pas le temps d’y aller… En effet nous avions prévu de repartir dès le lendemain vers Saint Barthélemy pour nous mettre à l’abri (Barbuda est une île tellement plate que rien n’arrête le vent… je me demande même si elle ne fait pas partie des iles appelées à disparaître avec la montée des eaux), la météo annoncée étant mauvaise le surlendemain.
Ce fut à regret que nous avons mis les voiles très tôt le matin pour parcourir les 60MN qui nous séparaient de Saint Barth, nous serions bien restés plus longtemps dans ce paradis terrestre délaissé des touristes, où seulement quelques rares voiliers font escale.
La navigation s’est déroulée au portant, avec même 2 parties où nous avons dû mettre les voiles en ciseaux. Nous avons longtemps hésité à partir de nuit, pour bénéficié de meilleures conditions météo, le vent devant forcir en matinée… mais nous avions eu du mal à nous remettre de la fatigue de la dernière nav’ de nuit. Nous sommes donc partis de jour, avec nos bateaux-copains. Bien nous en a pris, car nous avons croisé à 20-30 mètres de nous 2 DCP, non mentionnés sur les cartes !! Cela nous a quand même permis de pêcher une belle daurade coryphène ! Un peu plus loin, en arrivant à Saint Barth, encore une baleine !! Cette fois-ci elle a sauté ! 3 fois ! On a pu voir toute la partie supérieure de son corps hors de l’eau !!Cela faisait deux fois en 3 jours et aucun de nos bateaux-copains navigant avec nous n’a vu de baleine. Nous avons mesuré notre chance !
Dix heures plus tard, alors que le vent continuait à forcir, nous étions à Gustavia. Le CROSS annonçait 40 nds de rafales pour les jours suivants, avec une houle de nord de 4 mètres. Nous avons pris une bouée en arrivant, contents d’en trouver une libre et non marquée. A posteriori, nous avons appris que ces bouées étaient privées mais pas gérées par la marina. En faisant la clearance ils nous ont préconisé de nous mettre à l’ancre. L’annonce d’un BMS est arrivée… nous avons décidé de rester sur la bouée, prêts à nous déplacer si son propriétaire arrivait… ce qui était peu probable dans ces conditions de vent et de mer. Nous avons triplé les amarres et Guillaume est allé vérifier de quoi était constitué le corps mort (un énorme bloc de béton).
Côté réparations : la fuite d’eau semble réparée ! Nous n’avons maintenant que très peu d’eau dans la cale moteur après les grosses navigations. Il semble que la réfection de la jupe arrière ait fonctionné. Le sondeur fonctionne aussi mais n’affiche plus la vitesse eau… on se débrouille avec la vitesse GPS mais il va falloir tout de même vérifier les connections. Le moteur principal marche très bien lui aussi ainsi que la manette des gaz (que nous ne mettons plus jamais en position « marche arrière » quand le moteur est éteint…). Une fois rassurés, nous avons pu déguster avec Ben la magnifique daurade coryphène.
Les jours suivants nous allions découvrir Saint Barth, île de la jet-set… en totale opposition avec Barbuda !
Et ne ratez pas, au prochain épisode : la suite de notre mission gaz !
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