GuadeloupeLes îles de Guadeloupe

Merci à tous ceux qui ont cherché avec nous la solution au problème de moteur ! Le mécanicien dominicain a trouvé en 2 minutes : son diagnostic était qu’il y avait une prise d’air dans le circuit carburant. Il a resserré tous les boulons et a fait monter le moteur dans les 3000 tours pendant 5 bonnes minutes. Il fallait voir nos mines circonspectes et quelques peu angoissées de ce que l’on faisait subir à notre moteur ! Une énorme fumée blanche est sortie puis il a dit : « c’est bon ! ». Nous sommes partis en direction de Marie Galante le soir même, en faisant une étape au mouillage de Porthsmouth, car nous voulions absolument revoir notre parrain de bateau qui y arrivait le lendemain avec son bord UCPA.
Les retrouvailles avec Lionel furent géniales. Tous les équipiers nous ont accueillis comme des amis. Nous avons passé la soirée sur leur bateau au mouillage de Saint Louis. Le lendemain, nous avons loué des scooters pour visiter l’île. Dès le pied posé sur terre, nous avons ressenti cette ambiance si particulière qui fait le charme de Marie Galante : un mélange de quiétude et de nonchalance, un apaisement heureux sans doute aidé par les effluves de canne à sucre. Nous avons visité la rhumerie Bielle, l’habitation Murat et avons passé l’après midi sur la plage de la Feuillère à Capesterre, la plus belle plage que nous ayons foulée depuis le début de notre périple !
Le lendemain, nous sommes repartis pour Le Gosier, où nous devions retrouver Pascal et Fanfan sur Zen. Ce mouillage porte bien son nom puisque c’est là que nous avons pu voir les premiers pélicans de notre voyage, également appelés « gosiers » en créole.
L’étape suivante était importante : nous devions aller à Pointe à Pitre pour acheter un nouveau filtre à gasoil, faire réparer le four (en effet notre réparation de fortune en transat—deux vis inox en lieu et place des rondelles normalement soudées au four-- endommageait finalement la paroi), élucider notre problème de sondeur, entre autres broutilles de la bricole. Eh bien nous avons fait chou blanc pour presque tout ! Hormis un super soudeur qui a pu réparer le four, nous n’avons pas trouvé la zone technique de Pointe-à-Pitre très aidante. Sans parler des abords de la capitale de la Guadeloupe qui nous ont également bien refroidis.
le transport du four dans l'annexe...
Nous sommes donc partis du Gosier, devenu extrêmement rouleur, pour le mouillage de Sainte Anne. Nous y avons admiré la belle barrière de corail puis nous sommes allés au petit port de Saint François pour y accueillir nos prochains invités. La passe du lagon de Saint François est assez impressionnante d’accès, surtout sans sondeur. Nous y sommes arrivés vers 13h de façon à bien visualiser les récifs et les éviter. Les villes de Sainte Anne et Saint François sont très touristiques et ne présentent pas grand intérêt. Le port de Saint François est d’ailleurs très bruyant le soir. Si c’était à refaire, je pense que nous aurions choisi d’aller directement vers la côte sous le vent, sur Basse Terre que nous avons trouvée beaucoup plus jolie, sauvage, abritée et préservée. Nous l’avons explorée avec Gaultier et Clémence, le frère de Guillaume et sa copine : chutes du carbet, canyoning dans la forêt tropicale et snorkeling/baptêmes de plongée à la réserve Cousteau. Cette réserve située aux abords des ilets Pigeon est incroyable de biodiversité. Les poissons, ne se sentant pas en danger puisqu’il y est interdit de les chasser, nagent parmi les hommes, les coraux sont préservés, la nature y est incroyable de beauté. Cela fait réfléchir… Pourquoi ne pas multiplier les aires marines protégées bénéfiques à tout le monde : aux plongeurs qui admirent poissons, coraux et tortues, aux pêcheurs puisque la faune qui s’y développe finit par repeupler les océans.
Préparatifs pour la plongée
Préparatifs pour le canyoning
Nous avons ensuite navigué depuis Saint François vers Marie Galante puis vers les Saintes, toujours au portant. Nos invités ont même pu se faire une idée de ce qu’était un grain puisque nous en avons essuyé un (petit) en allant vers les Saintes.
un beau grain au loin...sur les Saintes
Le mouillage des Saintes n’est pas commode. Surpeuplé en cette saison, les bouées sont rares. Nous en avons néanmoins trouvée une assez facilement au pain de sucre. Ce mouillage nous a encore ravi par la beauté de ses fonds. La balade jusqu’au village de Terre de haut depuis la plage du pain de sucre est assez sportive. Nous avons trouvé le village assez joli et authentique malgré un développement touristique très important.
Le Pain de sucre
La dernière navigation de Gaultier et Clémence fut assez mouvementée. Les multiples départs au lof nous ont valu d’emmêler les 2 lignes de pêche dans l’hélice. Et encore un leurre de perdu ! Cela fait depuis la transat que nous n’avons pas pêché !
Nous décidons d’aller mouiller à la plage de Malendure, en face des ilets Pigeon et parmi d’innombrables tortues pas farouches du tout pour accueillir nos invités suivants Benjamin et Clémentine. Nous nous retrouvons même à 6 sur le bateau pour une nuit.
Le temps de raccompagner Gaultier et Clémence à l’aéroport et pour les nouveaux arrivants de faire connaissance avec les tortues, nous repartons dans la foulée pour les Saintes. Nous sommes au près cette fois-ci, la navigation est sportive mais agréable. La mer est assez formée, nous avançons à 6,5-7 nœuds : toutes les conditions sont réunies pour pêcher. Enfin nous attrapons une magnifique daurade coryphène de 1m24 ! C’est l’euphorie à bord : Guillaume explose de joie d’avoir enfin pris un poisson, une coryphène en plus et Ben et Clem ont la chance d’assister à la pêche. Ils baptiseront même la daurade, pour la remercier de nous offrir de bons repas : elle s’appellera Gisèle ! Tout juste arrivés au pain de sucre, nous faisons un atelier « conserve », puis nous dégustons Gisèle crue marinée au citron puis cuite marinée dans la sauce soja et le gingembre. Nous découvrirons quelques jours plus tard que les bocaux de conserve n’auront pas réussi, la faute aux joints que nous avions déjà utilisés 4 ou 5 fois…
A Terre de Haut nous visitons cette fois ci le fort Napoléon, la plage de Pompière et gravissons le Chameau.
Cherchez Maracudja...
Après une bagarre sans merci avec un Québécois pour une bouée, nous finissons par aller au mouillage à Terre de Bas, ce qui nous permet de visiter cette petite île habitée à la tombée du jour. Encore une île hors du temps où tous les habitants se connaissent et nous saluent chaleureusement. Nous ne croisons pas un seul touriste à cette heure tardive, ce qui nous donne l’impression d’être des invités privilégiés de cette île.
Le lendemain, nous partons pour la Dominique à 40 milles de là. La dernière fois que nous y avions navigué, nous l’avions seulement longée, tout occupés que nous étions à réparer le moteur. Nous sommes arrivés le jour de l’ouverture du carnaval. Nous avons été assez déçus par le défilé de Portsmouth : aucune expression de joie parmi les acteurs du défilé, d’énormes camions affublés de baffles immenses dont le son tonitruant nous soulevait le cœur et des déguisements effrayant. Nous étions loin du carnaval de Rio ou même de la démonstration que nous avions eu la veille aux Saintes, peine de joie et de couleurs.
Le lendemain, nous sommes allés en barque à rames sur l’Indian River où a été tourné Pirates des Caraïbes 2 dont il reste la maison de la sorcière. Loin d’être un parc d’attraction, cette balade reposante nous a fait découvrir la mangrove et ces arbres dont les racines semblent sorties d’un dessin d’Hokusaï. Le lendemain nous avons réussi à louer une voiture (pas si facile dans un pays où le tourisme est très peu développé). Le cyclone Erika de 2015 a laissé de nombreux ponts effondrés et des routes coupées. La seule distillerie de l’île a également fermé. Nous avons quand même pu arpenter quelques chutes : Emerald pool et les chutes de Spanny. A force de chercher les routes praticables et les sites à visiter, nous sommes rentrés de nuit sur les routes non éclairées de la pauvre Dominique, où la conduite, qui plus est à gauche, est assez dangereuse.
Le lendemain, nous sommes partis pour Marie Galante, qui a tenu toutes ses promesses pour Ben et Clem qui la découvraient. Nous avons visité les 3 distilleries de l’île, en deux jours, je vous rassure !
Les boeufs-tirants à Marie Galante
L’heure du retour avait déjà sonné et nous avons laissé nos amis au Gosier en Guadeloupe. Nous sommes repartis le lendemain vers Saint François où un de mes amis passait ses vacances en famille. En chemin, nous avons rencontré par hasard et pour notre plus grande joie nos amis de l’Actéon, puis le soir nos amis de Zen.
A Saint François, Yvan et sa famille nous ont super bien accueillis. Nous avons eu l’opportunité de gravir la Soufrière ensemble et de leur faire visiter le bateau.
Parmi toutes ces rencontres, Guillaume a quand même réussi à remplacer le boitier du sondeur qui maintenant fonctionne. C’était une des conditions pour aller à Petite Terre. Malheureusement, la houle orientée au nord-est nous empêchera d’y aller cette fois-ci, Maracudja accusant 1,85m de tirant d’eau.
Nous repartons donc ce soir pour Antigua, une île anglophone à 65MN au nord de la Guadeloupe, connue pour son sucre et ses yachts de luxe.
A bientôt !
AC
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