Petites galères et gros fous rires (après coup)

La vie en bateau ça n’a pas qu’un côté carte postale ; des fois on en chie un peu aussi, ça aide à apprécier les bons moments ! Ci-dessous un petit florilège de ces derniers jours (chauds…) :
Dimanche 7 août :
Après avoir passé une nuit à la marina de Muros, nous décidons de bouger le bateau au mouillage dans la baie voisine, on a un peu moins chaud que dans le port où il n’y a pas d’air du tout. C’est l’occasion d’aller se baigner, il doit faire dans les 38°C… Je mets quand même la combi pour aller chasser, l’eau est à 16°C c’est pas du luxe. Après une traque intense d’à peu près 5 minutes je ramène une raie au bateau, tout fier d’avoir trouvé le repas du soir à Anne Claire. En fait un peu honteux, la pauvre bête était dans 2m d’eau, je n’ai même pas eu à plonger…
Ailes de raie aux câpres
En fin d’aprèm, on décide de laisser le bateau au mouillage pour aller marcher et se baigner dans une réserve naturelle exposée à la houle du large côté océan. On saute dans l’annexe pour rejoindre la côte, le moteur ne veut plus démarrer, j’ai dû noyer un truc en faisant le plein, il y a de l’essence partout… Le vent, qui était absent jusque-là, se met à souffler juste à ce moment-là, normal quoi ! Bon tant pis on y va à la rame, le vent est portant c’est facile (le vent vient de derrière), en priant que pour notre retour ce soir il soit tombé ou que ce pu*** de moteur redémarre, parce que sinon on dort sur la plage!
Chérie, tu l'as garée où l'annexe?
On gare l’annexe (littéralement) et on marche vers notre plage de rêve. La petite marche de 6km se transforme vite en sacré galère sous un soleil de plomb et un vent très très chaud qui ne nous rafraichit pas du tout. En haut d’une côte, AC me dit que ça va pas top, effectivement elle a la tête rouge fluo (j’ai pas de photo à vous montrer dommage), elle a pris un sacré coup de chaud ! On trouve de quoi s’arroser la tête et on arrive finalement à la plage qui est vraiment chouette, très sauvage avec des gros rouleaux. On se rafraichit et on fait les cons dans les rouleaux, enfin surtout moi et d’ailleurs je paume mes lunettes de soleil dans une vague plus grosse qu’une autre.
Machine à laver Atlantique®
Le chemin de retour est plus facile, il fait moins chaud. Je marche pieds nus pour m’éviter de remettre les chaussures de marche ; je fais le malin auprès d’AC : « ah c’est la liberté ! etc ». Résultat je m’explose un doigt de pied sur le bitume ; c’est pas si mal des chaussures en fait.
On est de retour en face du mouillage, le bateau est encore là (ouf !), l’annexe est encore là (ouf !) et le vent est encore là, beaucoup plus fort et de face pour rentrer au bateau, merde… On remet l’annexe à l’eau, et là on essaye de démarrer le moteur sans trop y croire : au quart de tour, on est super contents parce que à la rame c’est pas possible, il y a quasiment 25 nœuds de vent. On rentre au bateau en chantant la chanson de fort Boyard trempés en passant devant des anglais qui prennent l’apéro hilares.
Lundi 8 Août:
Il est 2h du matin au mouillage devant Muros, le vent est encore monté, ça secoue un peu. On dort que d’un œil, on a mis toute la longueur de chaine disponible, mis l’alarme de mouillage sur le GPS, mais on ne sait jamais ! Justement je cauchemarde du bateau qui a dérapé sur son ancre et dérape vers le large, je suis réveillé en sursaut par un grand coup de klaxon, je crois à notre alarme de mouillage dans un premier temps. Je sors la tête par le hublot et je vois que ce n’est pas nous qui avons un problème mais un bateau canadien mouillé 50m devant nous à notre vent ; un autre bateau, hollandais lui, est en train de déraper sur son ancre et est à seulement quelques mètres du canadien. Ça klaxonne, ça s’envoie des grands coups de projecteurs pour se prévenir, finalement le bateau hollandais arrive à se repositionner plus loin. Du coup je me rendors, mais pas très serein de ce que je viens de voir, Anne Claire, elle dort paisiblement et tant mieux !
Le lendemain matin départ pour la Ria d’Arousa au sud (avec la tête un peu dans le pâté du coup), le vent est encore bien fort 25-30 nœuds. Nous mettons une bonne heure à remonter le mouillage, quelques soucis techniques dont je vous passe les détails, mais qui dans du vent fort prennent beaucoup plus de temps à résoudre ! On part sans la grand voile au début, puis ça mollit un peu alors on la met, puis le vent reforcit, on l’affale, puis ca remollit on la rétablit, et au final en sortant de la ria le vent est fort alors on la tombe pour de bon ; sur la trace ça donne çà pour les connaisseurs, n’importe quoi en somme :
Chicanes en voilier!
Arrivée dans la Ria d’Arousa en milieu d’après-midi, on se met au mouillage sur une plage à peu près abritée, on va faire des courses en annexe.
Mardi 9 Août:
On part s’abriter au moteur plus au fond de la Ria dans le petit port de Cabo Cruz, car du vent très fort est annoncé. On galère à remonter au vent pour rejoindre la marina, le vent forcit, on enregistre 30 nœuds sur l’anémomètre mais qui d’expérience sous-estime largement la vitesse (la météo annonce des rafales à 40 nœuds, presque 80 km/h). Je suis obligé de prendre la barre le pilote ne tient pas ces conditions, Anne Claire elle, est imperturbable, elle lit des bouquins de déco à l’abri de la capote ! La vitesse atteint péniblement les 2 nœuds, voire tombe à 1 nœud… On finit par approcher du port de Cabo Cruz, je les appelle à la VHF pour réserver une place, et je leur demande à la fin anxieusement : « Are the conditions ok inside the marina ? Because outside it is very very windy… » et le mec me répond : « It will be better inside than outside the marina ». Heu, oui enfin si jamais il entend par mieux, 5 ou 10 nœuds de moins de vent à l’intérieur, ça fait toujours quasi 30 nœuds, ça va être bien chaud pour amarrer Maracudja ! Finalement c’est un peu mieux oui mais il y a des rafales. Ils nous attribuent une place bien au fond à côté d’un autre bateau, on décide d’en prendre une plus facile au début du ponton, il y a deux emplacements libres entre deux catways (petits pontons perpendiculaires au ponton principal). Le vent est arrière assez fort et je dois en plus accélérer pour rester manœuvrant, Anne Claire saute sur le catway et empêche que le bateau touche. Je mets arrière toute et le bateau se met en travers, le bateau est en vrac en travers de 2 places, ça devait être très joli à voir de l’extérieur comme arrivée je me serais bien marré. Avec l’aide d’un marineiro, on arrive à s’extraire de ce chausse pied et on va prendre un quai beaucoup plus facile ! Le quai depuis lequel je suis en train de vous écrire pour partager nos bons moments comme nos galères qui nous font bien rires (mais après coup seulement) !
G
Maracudja à quai ouf!
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lionel
10 Août 2016 - 6:48pm
expérience(s)
Hugo
13 Août 2016 - 1:46pm
Bon courage les amis, c'est