Equipage

Posté par : Olivier
15 Octobre 2012 à 09h
Dernière mise à jour 17 Janvier 2016 à 10h
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         Homme libre, tu chériras la mer (Charles Baudelaire). C'est bien beau mais pour chérir la mer, il est préférable que l'homme soit sur un bateau, car, à la nage il ne la chérira pas trés longtemps. Le couple bateau et son équipage est donc indissociable car un bateau sans équipiers devient vite une épave. Je laisse donc la parole à ces hommes libres qui sont venus à mon bord en commençant par une femme. Je sais, la présence à bord du cousin du lièvre, des curés ou des femmes est fortement déconseillée, mais finalement les temps changent et même si les femmes ont gardé leur faculté de semer la zizanie chez les  mâles, il faut leur reconnaître une vertu: la prudence. Elles ont en effet la capacité de modérer les ardeurs  guerrières du valeureux et stupide marin mâle, toujours prêt à aller en découdre avec les colères de la mer. Vous remarquerez  que depuis que les femmes sont à bord, il y a beaucoup moins de naufrage.

       Laissons leur la parole, en commençant par Maîté. Michel et elle sont des montagnards et même si Michel a aussi un glorieux passé de Kayakiste leur expérience de la voile est quasi nulle.

 

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Du 7 au 13 Mai, nous avons navigué sur le Sud, de port St Louis à Argelès
C'est une première expérience de navigation pour moi; jusqu'à présent,
cela avait été une croisière sur le Nil !!!!, la traversée de la Manche,
le voyage pour aller en Corse , bref, de bons gros bateaux dans lesquels
je me sentais en sécurité.
Je savais que ce voyage là ne ressemblerait pas aux autres, les voiliers
m'ont toujours faits penser à des coquilles de noix sur l'océan, sauf
que cette fois ,je serai dans la coquille.
Des appréhensions? pas trop: je savais que nous allions vivre à 4 dans
un petit espace, mais j'ai l'habitude du camping-car,que cela allait
durer 10 jours, donc peu de chance de se fâcher!!! je crois que ce dont
j'avais le plus peur, c'est d'être malade et de ne pas profiter de ces
10 jours à fond, j'avais peur d'être trop maladroite et de provoquer des
catastrophes, de ne pas être très utile....à la hauteur!!
Le 5 Mai nous larguons donc les amarres et direction le grand large!!!
De cette première journée, j'ai le souvenir de pleins d'informations qui
m'arrivent, de termes, de règles de navigation que je connaissais pas.
Ce matin,la mer est assez agitée, surtout lorsque nous sommes passés à
l'embouchure du Rhône, donc beaucoup de roulis, et le déjeuner n'a pas
tenu plus de 5 minutes dans l'estomac.
Nous sommes en pleine mer, tout à l'air calme, la voile est montée, un
de nous est à la barre, et d'un coup tout s'agite, le vent a tourné, il
faut modifier le sens de la voile , ou plus de vent du tout et il faut
continuer au moteur, il faut donc plier la voile;La vigilance est
constante à bord : surveiller les instruments de mesure à l'intérieur et
à l'extérieur, avoir les balises à l’œil et suivre son cap
L'arrivée au.port est à chaque fois un moment de stress, je le sens bien
pour nos navigateurs confirmés: baisser la voile, avertir la
capitainerie,manœuvrer délicatement, faire attention aux bateaux que
nous croisons tout en surveillant le quai; tout le monde respire quand
le bateau est à sa place, en sécurité, l'ancre posée
J'avais une idée fausse de la croisière, je me tenais aux clichés que
nous voyons dans les magazines: filles en maillot, bronzant lascivement
sur le pont ....ce n'est pas cela ,d'une part il fait froid en mer(même
si le soleil est présent, il y a du vent et nous étions début mai, donc
polaires et cirés) et d'autre part il faut participer aux manœuvres
quand c'est le moment
1e étape aux Saintes Marie de la Mer après 4 heures de navigation environ
Un peu de tourisme en visitant la ville sous un grand beau soleil
Le 6 Mai: environ 4 heures de navigation aussi pour aller jusqu'à Port
Camargue: port de Grau du Roi; La mer a été calme et en barrant, je n'ai
pas été malade
En arrivant à chaque port il faut aller se présenter à la capitainerie
pour les formalités d'usage, et s'acquitter du droit de stationnement au
port , cela donne droit aussi à utiliser les sanitaires.
Nous avons profité des vélos prêtés dans le port pour nous balader
Le 7 Mai, nous sommes allés jusqu' à Frontignan , l'étape a été un peu
longue par manque de vent. Visite de la ville distante d'environ 4
kilomètres du port
J'ai réussi à lire pendant la navigation
Le 8 Mai, arrivée à Cap d'Agde avec une mer agitée et un grand vent
:nous n'avons pas envie de contester les instructions d'Armelle et d'
Olivier. Nous sentons de la tension et les manœuvres doivent être
précises pour mettre le bateau à quai sans dégâts
Nous prenons le bus qui nous emmène en ville
Nous voyons de la mer, les villes de la Méditerranée( ce matin c'est
Sète et nous avons une pensée pour Georges Brassens qui nous regarde
)nous n'avons pas l'habitude de les voir de cet angle, il faut la carte
pour les situer.
Le 9 Mai, étape à Gruissan
Les vélos sortent de la cale pour un petit tour vers les célèbres
chalets en bois
Nous passons une 2e nuit au port pour aller randonner le 10 Mai dans le
Massif de la Clape. Journée à terre qui permet de retrouver un peu
d'équilibre, car en descendant du bateau ,le sol bouge comme le
mouvement de ma mer!!!!
Le 11 Mai, port de Canet, ballade l'après midi jusqu'aux maisons en
osier, puis visite de la vieille ville
Le 12 Mai, dernier port en vue: celui d'Argelès, avec ballade jusqu'à
Port Vendres et retour par le sentier du littoral le 13 Mai
Les repas de midi se sont toujours pris sur le pont, il faut dire qu'a
l'intérieur cela bouge beaucoup. Nous avons eu la chance de ne pas avoir
eu de pluie pendant cette croisière , de pouvoir être à l'extérieur et
de profiter de la mer
Voilà un court résumé de cette première expérience en voilier. J'ai
apprécié le fait d'avoir pu naviguer puis visiter l'après midi,cette
belle région que je connaissais pas bien
J'aurais aimé prendre la mer pour plusieurs jours; je pense que la vie à
bord doit être différente lorsqu'on ne voit plus la côte, et aussi
passer une nuit au mouillage.
Merci donc pour ce séjour, qui m'a fait comprendre qu' on ne s'improvise
pas marin, qu'il faut des années d’expérience pour naviguer et acquérir
la maîtrise des instruments de mesure, l'écoute et l'interprétation de
la météo, et puis le pied marin....
Maïté

 

       Annie et Gérard sont de purs montagnards. Bien que je soupçonne la fée clochette de s'être penchée sur le berceau de Gérard pour lui envoyer un peu d'air du grand large, car sur un bateau il est aussi à l'aise qu'un canard dans sa mare et il assimile la navigation aussi vite qu'un dauphin. Par contre Annie a plus le comportement de la chatte du bord c'est à dire une attirance mais aussi une certaine méfiance pour l'élément liquide et quand celui ci s'énerve elle préfère dormir en boule dans un coin tranquille. Mais tous les marins savent que le chat du bord s'accomodera des situations difficiles beaucoup plus facilement que le brave Toutou.

 

Grèce 2011 : les iles Ioniennes

L'encre à la mer

 

"Pour rejoindre le Sud, c'est simple tu traverses Mesolongi plein Est", m'avait prévenu Olivier.

Cap à l'est, fin d'après-midi nous rejoignons le Sud, et son équipage. Une squatteuse occupe une banquette.

C'est notre première nuit sur un bateau arrimé dans un port. Excellente, nous avions beaucoup de sommeil en retard.

Soleil levant, 'larguons les amarres',  rejoignons la mer au moteur, par un long canal, qui traverse la lagune. Olivier me confie la barre. Je découvre bâbord, tribord.

Nous hissons la grand-voile, j'attendais ce moment-là. Je connaissais déjà le bruit du vent dans la voile de ma planche, mais là c'est une autre dimension. A la barre rien n'est simple, quand ce n'est pas trop descendant, c'est trop montant, les milles finissent par faire plus de 2 km.

Olivier envoie le spi, magique, de toute beauté, l'harmonie parfaite avec la nature.

Ah, j'oubliais Annie qui a accepté cette croisière pour me faire plaisir,  j'en rêvais depuis longtemps. La mer est calme, tout se passe bien, elle n'est pas malade, ce qu'elle craignait, elle commence à dépasser sa peur. Armelle lui confie la barre, elle y prend plaisir. Merveilleux.

Nous rejoignons Ithaque, où nous passons la première nuit. Visite de l'ile. S'enchaîne Céphalonie, Kalamos, tiens un rocher,  'Skorpios' célèbre par les frasques Onassis,  Méganisi. Un coup de vent, moment de gros frissons pour le barreur en herbe, ça gite fort.

Lefkas sa lagune, ses maisons recouvertes de tôle ondulées peintes toutes couleurs. Olivier nous déniche une géniale soirée oktopus. Dernière nuit dans la baie de Vonitsa et son splendide coucher de soleil, sans rayon vert.

Terminons à Préveza, séparation, moment de nostalgie. Le bus, Athénes.

Une semaine de bonheur inoubliable, j'ai beaucoup appris. Annie, mis en confiance par la sérénité d'Olivier et le sérieux d'Armelle, est enchantée et prête à repartir.

Un  grand merci à vous deux, nous n'oublierons jamais.

Gérard.

 

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Baléares 2012

 

Contente et sereine j'abordais ma 2° croisière sur le Sud avec la joie de retrouver Armelle et Olivier. Hélas, la mer en a décidé autrement. Partis de Sant Anton sur Ibiza pour rejoindre Elspalmador, la houle a commencé à me taquiner. Le lendemain, les creux étaient plus importants pour rejoindre Portinax. J'ai connu ce qu'est le mal de mer, le vrai, jusqu'à en nourrir les poissons à plusieurs reprises. Passage à la pharmacie, les 'médoc' m'aident à franchir le cap, traversée de 11hoo, mer calme et vent portant, parfait moment d'harmonie avec les éléments. Mouillons à Cabrera, un éden: Petit château sur piton rocheux, lézards noirs, puffins, baignade au milieu des poissons. Etape suivante  Majorque, mer agréable. Le Sud est accompagné de poissons volants,  de gros dauphins, quelle chance. Mauvaise météo, départ retardé. Visite de Palma et la Calobra. Jugeant les conditions optimales pour une  traversée de nuit, le capitaine lève l'ancre vers 21h00, direction Minorque.

 

Une dose de 'médoc' et Armelle m'installe au centre du bateau pour y  passer la nuit. C'est agité, le bateau, tangue, gîte, des paquets d'eau heurte la coque, je fini par 'flipper. Les marins se sont relayés toute la nuit avec vigilance. Un très grand bravo. Gérard a beaucoup aimé cette traversée, la nuit dans cette immensité.

 

 Au levant, je découvre Mahon sous un beau soleil. Les pieds sur terre, et déjà tous ces petits ennuis sont oubliés. Moi qui croyais progresser dans le métier, il ne sommeille en moi qu'un marin d'eau de vaisselle, à charge pour l'équipage.

 

Viens le moment de se séparer, nous abandonnons Armelle et Olivier, encore scotchés au port, en attendant le retour d'une meilleure météo.

 

Je suis déçue de n'avoir pas pu participer à la vie du bateau.  Heureusement, il reste tous ces bons moments que nous avons passés ensemble.

 

Merci Armelle, merci Olivier, de tout mon cœur.

 

Annie

 

 

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