Voici bien longtemps que nous avons quitté Funchal. Excusez nous ce retard, mais le retour ressemble à un tourbillon d'obligations et de bonheurs mêlés. J'y reviendrai mais pour l'instant partons la découverte de Funchal. Nous n'avons pas oublié la capitale de Madère. Cette ville, ses couleurs et son air doux enveloppent encore nos rêves, la nuit .

Funchal, la première ville que les Portugais ont fondée outremer date du XVème siècle se situe sur la côte sud de Madère, au pied des collines. La ville compte 120 000 habitants mais frappe surtout par la densité de ses habitations. Ici point de grands immeubles mais des maisons de quatre ou cinq étages qui ne laissent que peu de place à des espaces libres mis à part les parcs traditionnels.

Nous avons passé une semaine dans le quartier de la Cathédrale, ce qui nous a donné l'occasion d'explorer cette ville à taille très humaine et d'en profiter calmement. " C'est petit et on en fait vite le tour"! direz- vous ; pourtant les ruelles de la ville s'étirent et s'enlacent tel un tissu qui se fait admirer par tous les temps et toutes les lumières. Lorsqu'il pleut, nous allons humer la ville par petites bouffées, nous réfugiant dans un café ou dans notre chambre, même si la mer disparaît derrière les nuages.

Je ne veux pas décrire exhaustivement tous les sites - les guides le font mieux que moi - mais plutôt vous faire partager notre découverte, au gré des quartiers et des ruelles. Point de chronologie, mais des coups de cœur.

1. Le quartier de la cathédrale est le plus représentatif et le plus ancien. Nous avons choisi un hotel dans la rue da Sé (= cathédrale), dont la chambre au quatrième étage (quarto piso) nous offrait un panorama très varié depuis le clocher tout proche jusqu'à la mer ; à gauche on apercevait les hauteurs des quartiers chics et à droite LA grande avenue animée par ses cafés très confortables, et décorée comme il se doit d'arbres exotiques et de belles maisons.

Le clocher blanchi à la chaux contraste avec le portail gris en pierre volcanique

Cette cathédrale  dont la flèche est ornée de tuiles vernissées fut la première cathédrale portugaise d'outre-mer, terminée en 1508.

Rentrons vite à l'intérieur car il est difficile de choisir un moment pour la visiter: il faut louvoyer entre les périodes de fermeture et surtout les nombreux offices (pas moins de sept messes le dimanche et plusieurs les jours de semaine).

 A gauche, la charpente à entrelacs lui donne des airs de coffret à bijoux délicatement décoré.

A droite, la chapelle du Très Saint Sacrement nous éblouit par ses dorures; le bois scupté et doré à la feuille, est caractéristique du baroque portugais. (Ce sont les Talha Dourada). 

Voici deux détails du chœur: à gauche, le plafond délicatement peint

et à droite les sculptures au dessus des stalles. 

Même si l'ambiance générale de la cathédrale reste sombre, le recueillement et la dévotion particulièrement devant la Vierge de Fatima lui donnent son caractère profond.

En sortant de la cathédrale , remontons l'avenue Arriaga toujours animée. Nous arrivons à la statue de Zarco, qui est le découvreur de l'île. Juste derrière, la banque du Portugal dresse sa stature blanche et grise sur fond de ciel bleu.

En continuant, nous passons devant Old Blandy Wine Lodge, la maison du vin de Madère qui nous révèlera les secrets de ce nectar dans une atmosphère délicatement embaumée.

La bâtisse jaune, le flamboyant en fleurs, et le soleil... la détente

Pour profiter du temps présent, nous pouvons nous arrêter à la terrasse de l'un des cafés qui se succèdent dans cette avenue.

Nous apprécierons le café Ritz pour son balcon qui domine la terrasse ruisselante sous une averse, sa façade des années 1930 et son décor d'azulejos évoquant les métiers d'autrefois à Madère... et bien sûr ses glaces! Seuls le long de la balustrade, nous tutoyons les arbres du jardin municipal, situé juste en face.

Couleurs des fleurs, fruits déroutants, immensité des arbres ainsi que leurs formes étranges, tout contribue à signaler l'exotisme.

Le café "Golden Gate" nous a aussi séduits par le confort fin de siècle des fauteuils en rotin et de son plateau pour le thé.

En prenant la rue qui descend vers la mer, nous arrivons à la maison du gouverneur. Essayons de la visiter!

(à suivre)...