Malte, so british

Malte, so british

Posté par : Jean Luc
20 February 2016 à 19h
Last updated 18 August 2019 à 00h
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Le 8 février 2016, nous avons quitté la Sicile pour faire cap sur Malte.

Poussés par une houle et un vent de nord-ouest, nous avons parcouru la centaine de miles qui séparent  Porto Empedocle de La Valette sans difficulté, en 21 heures.

Le 9 février au petit matin, nous atteignions les côtes de l’île de Malte.

Depuis le large, on aperçoit d’abord de grands immeubles modernes assez moches avant de découvrir La Valette (1), dont l’architecture Renaissance est classée au patrimoine de l’Unesco.

 

 

Forts de notre expérience sicilienne cuisante, nous avions à cœur de ne pas commettre d’impair vis –à-vis de la législation maltaise.

Nous avons donc suivi scrupuleusement les consignes de notre guide nautique (Bloc Marine 2015) selon lequel nous devions nous signaler à la VHF 12 miles avant notre arrivée, puis effectuer des formalités d’entrée sur le territoire maltais auprès de l’immigration et des douanes du port de La Valette (1).

Pourtant, après avoir perdu pratiquement toute une matinée à chercher les fameux bureaux d’immigration et des douanes, nous avons appris que ces démarches étaient superflues puisque nous battons pavillon français, que nous arrivions de Sicile, et que Malte appartient à l’UE. Bref, une fois n’est pas coutume, nous avions fait du zèle.

Nous avons consacré le reste de la journée à arpenter les ruelles étroites et colorées de La Valette, aux fenêtres « bow-window » si caractéristiques.

 

 

Nous étions mardi gras et la ville était en effervescence car la grande parade du soir se préparait. Peu adeptes des bains de foule par nature et encore moins depuis 8 mois passés à vivre comme des ermites, nous avons renoncé à participer au grand défilé nocturne mais avons tout de même assisté à ses préparatifs.

 

 

Le territoire de Malte est constitué de 3 îles : Gozo, Comino, et Malte.

 

 

Le tour de la plus grande de ces îles (Malte) représente à peine 40 miles. Nous avons mis deux jours pour les parcourir d'Est en Ouest. Sur notre route nous avons été escortés un moment par une bonne dizaine de dauphins, attirés par les nombreuses fermes piscicoles (élevage de thons) qui jalonnent les côtes de l'île. Nous avons également été escortés par une bonne trentaine de nœuds de vent sur la côte Sud de l'île, et nous avons du tirer un long bord avant de pouvoir rentrer dans la grande baie de Birzebbuga (2). Cette baie abrite d'un côté une centrale électrique et de l'autre de vastes docks où sont déchargés/chargés de gigantesques porte-containers. C'est dans ce décor industrieux que nous avons mouillé.

 

 

Une réparation de fortune sur notre guindeau a été le prétexte le lendemain matin d'une courte visite au village voisin de Marsaxlokk (3). C'est un petit port de pêche dont le principal charme réside dans ses jolies barques colorées (les luzzu) emblématiques de l'île.

 

 

Côté Ouest de l'île, nous avons croisé deux plateformes pétrolières dont nous nous sommes prudemment tenus à distance, puis nous avons longé d'interminables falaises calcaires près desquelles il n'est pas conseillé de s'approcher car on y rencontre une houle croisée qui vous freine et vous entraîne dangereusement vers la côte.

Au Nord de l'île, nous nous sommes frayés un passage au milieu de la route pendulaire des bacs qui relient l'île de Gozo à l'Île de Malte, puis nous avons achevé notre navigation au coucher du soleil dans la baie de Saint-Paul (4).

Cette baie a été ainsi baptisée car c'est sur ses rochers que l'apôtre Paul serait venu s'échouer en l'an 60, avant d'entreprendre l'évangélisation de l'île ...

 

 

Mécréants que nous sommes, nous n'avons pas imité le saint homme et sommes allés trouver un mouillage plus sûr au fond de la baie.

Saint Paul's bay est une station très touristique et très bétonnée, au goût so british...

Nous y avons abandonné Pythéas quelques heures pour aller explorer en bus l'intérieur des terres.

Nous avons ainsi eu droit à un petit aperçu de la conduite à gauche et plutôt sportive des autochtones...

Nous ne voulions pas non plus repartir de Malte sans avoir testé ses plongées, l'un des principal argument touristique de l'île.

Comme nous avions lu dans notre guide qu'il fallait faire la demande d'un permis pour pouvoir plonger en autonomie dans les eaux maltaises, nous sommes allés nous renseigner dans un club de plongée. Bien évidemment, celui-ci nous a dit qu'il était interdit de plonger sans passer par une structure commerciale, et que le permis, très long à obtenir, concernait seulement une branche minoritaire de la fédération maltaise de plongée...

Si proches du 10/10 de conduite, nous n'avons pas voulu risquer d'enfreindre la loi maltaise, et avons consenti à payer un guide pour nous accompagner plonger.

Cette plongée s'est déroulée à la pointe Nord de l'île, à Cirkewwa (5), sur l'épave d'un remorqueur ("tug boat Rosi") gisant à 36 m de fond.

La visibilité était excellente, l'eau très chaude pour des nordistes mais fraîchounette pour des sudistes (16°),  et nous nous attendions à voir un peu plus de vie (un denti, deux baracoudas, deux chapons, et une flabelline en presque une heure).

C'est dans un pub anglais et dans le malt maltais que nous avons trouvé la chaleur nécessaire pour nous remettre de cette plongée et suivre dans le plus grand fair-play au milieu d'un public d'Ecossais, de Gallois et d'Irlandais les matchs du tournoi des 6 nations.

Seul au mouillage, Pythéas se languissait de nous; nous l'avons retrouvé pour entreprendre le tour de l'île de Gozo (20 miles). Nous avons longé une nouvelle fois de longues falaises calcaires dont la monotonie est parfois interrompue par des anfractuosités et des cavités naturelles dans la roche, à l'instar du Blue hole ou de la fenêtre d'azur (6) paradis - paraît-il -  des plongeurs.

 

 

Nous avons mouillé à Marsalforn (7),...

 

 

...encore une autre station bétonnée qui a fini de nous convaincre que si par le passé Malte s'est épanouie au contact de nombreuses influences (arabes, italiennes, francaises,...), aujourd'hui c'est surtout l'héritage de ses derniers colons (les Anglais) que l'on ressent beaucoup (trop) et qui nous laissera une impression générale mitigée.

C'est pourquoi, attirés par les sirènes de l'Orient et voulant profiter d'une fenêtre météo favorable, nous avons mis les voiles sans plus attendre pour ...  la Tunisie !

 

 

Retrouvez plus d'infos sur notre voyage et notre bateau en  visitant le blog : www.levoyagedepytheas.wix.com/2015

 

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