PANAMA et L'ARCHIPEL des SAN BLAS

PANAMA et L'ARCHIPEL des SAN BLAS

Posté par : Guylaine et Max
24 Novembre 2017 à 21h
Dernière mise à jour 20 Janvier 2018 à 00h
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PANAMA ET L'ARCHIPEL des     SAN BLAS

Mercredi 25 octobre 2017, nous sommes en navigation depuis hier matin 10h00. Nous aurions dû arriver ce matin sur l'archipel de Rosario (Colombie) mais nous battons notre reccord de lenteur ! Pas de vent et un courant contraire ! Nous nous traînons à 3 noeuds ! Nous passons donc une seconde nuit en mer pour finir les 150 milles qui nous séparent de Santa Marta (Colombie) à l'archipel de Rosario (Colombie). Hier soir, nous avons essuyé un orage avec beaucoup de pluie et de très beaux éclairs mais pas un brin de vent.  Max a égayé cette navigation en  attrapant un joli thon.  4 parts au congélo et 2 dans le frigo !

Cette 2ème nuit pourtant si calme  nous contraint et c'est un comble, à réduire la vitesse à 2 noeuds pour arriver de jour !

Les cartes sont imprécises et le GPS aussi. J'aperçois les bouées verte et rouge d'entrée du chenal. Je me dirige vers elles à petit pas en scrutant la couleur de l'eau et la hauteur d'eau. ça descend trop vite ! Je ne pourrais jamais passer avec notre tirant d'eau de 2m ! je vire au dernier moment. Un  petit bateau de pêche s'approche de nous et nous franchissons avec lui les bouées en frôlant la bouée verte. Il zizague dans le chenal puis nous fait signe d'aller mouiller de l'autre côté de l'île. Nous avions pourtant opté pour jeter l'ancre au nord de l'île  afin se mettre à l'abri des vents du sud. Mais, nous suivons les consignes des pêcheurs. Dans la passe, j'ai les yeux rivés sur la hauteur d'eau et à tout moment je crains l'échouage ! hauteur d'eau 0 m ! nous retenons notre souffle ! ouf ça remonte un peu !  Nous mouillons alors par 6 m de fond et 35 m de chaîne. L'eau est verdâtre, chaude et glauque ! Rien à voir avec le petit paradis aux eaux turquoises décrit dans les prospectus ! Les fonds ne sont pas terribles non plus, beaucoup de coraux cassés ou morts et les poissons se font rares. Avec Max nous décidons de partir d'ici le plus tôt possible mais, le vent finalement a décidé de se lever. Il vient du sud et un petit clapot se joue de nous. Nous sommes dans un creux mais tout autour les haut-fonds sont là. Le petit clapot peut nous faire toucher si nous passons dessus.

Le dimanche 29 octobre 2017, les conditions météo sont réunies et nous levons l'ancre, direction les San Blas !

Nous sommes au près serré et faisons route vers l'ouest au 260°. 300 milles nautiques, nous ne savons pas combien de nuits nous passerons en mer. Pour le moment, le vent souffle à 17 noeuds. La GV et le génois sont installés sur tribord.

Un petit oiseau à la gorge rouge vient se poser pour se relaxer. Il est 11h00. Je lui donne des miettes de gâteau et de pain qu'il  mange  dans ma main. Il paraît très affamé ! Il repart vers l'Est à 12h30.  Le vent devient très instable et nous oblige à utiliser le moteur. C'est une alternance voiles/ moteur tout le restant de l'après midi. Lors de mon premier quart de nuit, la cartographie du  GPS tombe en carafe ! Heureusement nous sommes en pleine mer et pas d'île avant de nombreuses heures de navigation. Max le remettra en service après une bonne période de repos mais, ses données seront fausses. Il indiquera une vitesse à 63Nds ! L'axe d'orientation du bateau est également erroné. A 8h45, le lundi 30 octobre, un petit échassier vient trouver refuge sur "Légende du Val". Il repartira  vers l'ouest sur les coups de 9h20 et se montrera beaucoup plus réservé que son collègue à la gorge rouge. 

A 14h00 nous sommes heurtés par un frigidaire ! Nous évitons aussi pas mal de billes, de billots de bois et des arbres.

A minuit notre position est la suivante 09°37,470 N et 078°18,860 W. Nous sommes grand largue. Cap au 250°. A 09h20, nous mouillons à "Kandildup - Green Island" de l'archipel des San Blas par 9 m  de fond et 50 m de chaîne. Nous sommes le mardi 31 octobre. Ci-contre une toute petite île en face de Green IslandUn petit bijou.

Le petit oiseau à la gorge rouge.

 

Le jour se lève à peine.  Le paysage est sublime avec ses îles à ras de l'eau, couvertes de cocotiers, entourées de langues de sable et avec, en arrière plan, les massifs montagneux du Panama. Le spectacle est assez féerique ! Green Island n'est pas habitée. Un pêcheur vient nous proposer langoustes et crabes. Max en choisit une de plus d'un kilo pour 5 dollars et une grosse araignée pour le même prix. Il recevra en prime une autre langouste gratis ! Un régal !

Cette belle langouste nous a assuré un bon repas !

Un petit saut dans l'eau pour visiter les fonds marins. C'est sableux avec assez peu de poissons, des oursins, de très jolies méduses et étoiles de mer. Max quant à lui, a préféré prendre l'annexe.  Il verra un requin dormeur. Je débarque sur l'île et en fait le tour. je découvre plein de petits lambis en bordure de mer. L'île est grignotée par l'océan. Toutes ces îles des San Blas sont appelées un jour à disparaître. Certaines sont déjà sous l'eau. C'est incroyable,  les tombants sont en sable et la profondeur chute rapidement par endroits.

Nous faisons un planning pour visiter les San Blas. Notre choix se porte sur les îles dont le mouillage assure une bonne tenue. Nous souhaitons aussi finir nos cadeaux avec des  molas, sorte de broderies très colorées  sur plusieurs épaisseurs de tissu et exécutées par les indiennes Kuna. Un mola

Le mercredi 1er novembre, nous mettons le cap sur "Uargandup" situé près de la côte. Dup signifie île. C'est un îlot habité. Nous devrions trouver du Kuna bread. La navigation est courte, seulement 3 miles nautiques. Max a reporté tous les points sur le GPS qui a fini par retrouver du tonus. A l'approche de Uargandup, je suis surprise par les eaux boueuses. Je regarde le sondeur. Il y a les 10 mètres prévus mais je ralentis. Je n'ai pas confiance et l'envie de faire demi-tour me taraude. Je vire sur tribord pour jeter l'ancre mais bing ! on a touché ! Marche arrière toute ! Marche avant ! Je tourne la barre au maximum ! Le moteur fume ! Nous mettrons 20 minutes pour nous dégager de l'endroit en faisant marche avant, marche arrière et en virant.  20 minutes stressantes où tout un tas de solutions plus ou moins saugrenues nous viennent à l'esprit, depuis se mettre  à l'eau avec une amarre et tracter le bateau, en passant par faire giter "Légende du Val" avec les voiles mais le vent nous aurait emmener vers des hauts fonds. Heureusement c'est de la vase.  Le rio, tout près, a probablement dû modifier les profondeurs en déversant du limon. Nous repartons sans casse. La semelle du bateau a dû être bien nettoyée ! Nous abandonnons sans regret cette île et nous optons pour la suivante au nom effrayant de"Diablo Island". Le temps que Max note les way points, je file là où l'eau est bleue foncée. A 16h00, nous mouillons par 10 mètres de fond et 60 m de chaîne.

Frédérico sera notre guide. Le nom de Diablo Island vient du nom de la rivière qui se jette tout prés de cette île. Ce rio connait des crues impressionnantes d'où son nom. Elle est bordée de jardins appartenant aux Indiens Kunas. La noix de coco qui était une monnaie d'échange reste encore de nos jours une valeur sûre pour ces habitants.  Tous les  cocotiers appartiennent à quelqu'un même sur une île déserte.   Une île des San Blas.

Frédérico dans Diablo River. Max au poste de commande de l'annexe dans la rivière du diable.

Nous remontons ce beau cours d'eau avec notre dinguy en compagnie de Frédérico. Plus en amont, les habitants de l'île  remplissent de grands baquets d'eau, là où le flux de la rivière est transparent. La rivière sert aussi à se laver. Frédérico y prendra son bain et s'arrêtera dans son jardin pour nous cueillir 3 noix de coco.  Diablo river, une rivière majestueuse.  Mais, gare aux crocodiles et aux caïmans !  Max et Frédérico attablés au seul restaurant de l'île. Un singe atèle fait la curiosité du restaurant. Durant le repas, Frédérico nous explique qu'il y a 6 mois, une femme a été attaquée à la tête et à la cuisse par un crocodile de mer alors qu'elle nageait à Green Island.  C'est lui-même, nous dit-il, qui a appelé les secours. Cet accident auquel nous avons à peine cru, nous a bel et bien été confirmé à la marina de Schelter bay.  Rétrospectivement, j'ai un petit frisson dans le dos ! 

  Rues et maisons à Diablo Island.   Frédérico et Max de dos dans une rue.

Des bateaux venus de Colombie arrivent pour vendre de la marchandise : Frédérico y trouvera son bonheur avec cette couverture à  l'effigie de Jésus : Nous trouverons à Diablo Island, grâce à Frédérico tous les molas que nous souhaitions. Il n'existe pas de magasin ayant pignon sur rue. Il faut savoir vers quelle maison se diriger. Nous garderons de Diablo Island, à travers la gentillesse de Frédérico un excellent souvenir. Frédérico a un enfant handicapé et oeuvre pour une association. Sachant que j'ai passé ma vie professionnelle auprès des jeunes en difficulté, il m'offrira ce super bracelet : Merci Frédérico et longue vie à toi.

Après ces quelques jours passés à Diablo Island, nous décidons de mettre le cap sur l'île de Maquina. Le départ est laborieux ! la chaîne est dans la vase et le moteur du guindeau peine ! Je l'aide en avançant légèrement et le jet d'eau de la chaîne, complété par quelques seaux d'eau de mer auront raison de toute cette vase.  A peine arrivés sur Maquina, un guide arrive. Nous pourrons débarquer sur l'île mais seulement le soir pour assister à la fête de l'école nous dit-il. Il nous faudra attendre son signal (les cloches ou une lumière entre 18h et 19h) pour débarquer. En attendant, plusieurs pirogues viennent nous vendre des molas, des fruits, des langoustes. Nous dépensons ainsi nos derniers dollars et comme il n'y a pas encore de "tirette" sur les îles des San Blas, nous voilà sans le sou  ! Le spectacle des élèves est assez édifiant sur le devenir de ces Indiens.  Les fillettes sont vêtues de robes blanches et des souliers brillants.  Les femmes ont revêtu leurs beaux costumes traditionnels fait de molas avec les jambes décorées de perles.  Les jeunes ados sont habillés normalement et dansent sur de la musique et des variétes internationales.  Nous nous attendions à un spectacle selon leurs traditions mais les médias sont  passés par là aussi.  Sur les îles, nous pouvons voir  bon nombre d'antennes paraboliques et, le téléphone portable est courant ce qui est complétement normal. Mais, la culture Kuna risque de se perdre très rapidement.  Les Indiens Kunas semblent bien intégrés dans le paysage panaméen. Les Kunas ont pu s'adapter.

Puis, nous mettons le cap sur Gun Boat Island. Le guide papier(Eric Bauhaus) conseille une passe par l'ouest mais nous en repérons une au sud qui, bien qu'étroite nous paraît plus facile d'accés  avec 4 m d'eau. Le point d'arrivée est également délicat. Nous vérifions méticuleusement tous les way points et les reportons sur le GPS. L'approche se fait  doucement avec la peur au ventre. Max  à l'avant surveille les fonds. Ouf ! nous sommes passés. La profondeur n'est pas descendu au dessous de 10 m. Nous mouillons par 6,50m de fond et 40 m de chaîne. Mais, il nous semble que l'ancre dérape. Petit tour dans l'eau pour vérifier et voir également l'évitage. Par prudence, nous laissons le GPS à poste et les clés sur le moteur. Notre bateau me fait pitié !  A force de débarrasser la coque de toutes les cochonneries qui s'y collent, l'anti-fouling a pratiquement disparu et, la ligne de flotaisson est sale et pleine d'algues.  De plus, nous avons une problème sur le circuit de refroidissement. Le bol d'eau de mer se vide en faisant des grosses bulles d'air, aussi bien sous voile que  lorsque le moteur tourne. Nous devons donc régulièrement surveiller son niveau d'eau et descendre dans la cale pour en remettre.  Mais, à 2000 tours, le problème n'existe plus. Il est temps que "Légende du Val" aille au sec et subisse une sérieuse maintenance !

    Le lendemain, nous débarquons sur l'île en annexe. L'île était indiquée comme inhabitée mais un groupe de français est venu passer  quelques jours pour l'anniversaire d'un des leurs. Les propriétaires de l'île ont effet installé des huttes destinées à la location. A peine débarqués sur l'îlot, un membre propriétaire de l'île nous sollicite pour la réparation  de son groupe électrique.  La ficelle du démarreur est cassée et beaucoup de pièces sont oxydées. Impossible de dévisser quoi que ce soit. Nous retournons sur "Légende du Val" chercher de la cordelette et des pinces  pour réparer.  Pour nous remercier, l'homme  nous cueillera  2 noix de coco, parfait pour étancher ma soif.  Un petit tour dans les belles eaux bleues qui entourent cet îlot  nous permet d'observer des demoiselles à pois bleus, des balistes, des gorgones, des belles éponges et beaucoup de coraux feu  ainsi qu'une raie. A midi, nous sommes de retour au bateau et en tout début d'après midi,   2 hommes sur une barque, viennent nous demander de la colle. Nous finissons par comprendre qu'il s'agit d'une pièce métallique défectueuse.  Nous embarquons avec eux en prenant quelques outils. Il s'agit en fait, d'une  bobine sur l'un de leur moteur hors bord.  Elle est salement endommagée et le fil positif est cassé.  Max refixe la bobine et le fil rouge avec de la pate qui colle tout mais  rien n'est moins sûre que cela fonctionne !  Les 2 hommes nous ramènent en pirogue et là, c'est la partie de fou rire de  tous les cotés ! Nous découvrons alors qu'une  pirogue c'est instable et à tout moment nous risquons de tomber à l'eau ! Et dire qu'ils arrivent à mettre des voiles sur leurs pirogues sans pour autant basculer ! Un aperçu de Gunboat Island Une femme Kuna en habit traditionnel (mola sur le chemisier) avec sa petite fille Les femmes Kunas décorent leurs jambes de jolies jambières de perles. Une hutte de location La pirogue repart.

Nous restons plusieurs jours à ce sympathique mouillage mais le jeudi 9 novembre, il  est temps pour nous  de rejoindre Schelter bay  et de faire notre entrée officielle au Panama.  Nous suivons fidélement notre trace sur le GPS pour repartir. Ce qui a marché à l'aller devrait marcher au retour. Il est 13h30. Nous passerons la nuit sur l'eau.  Le ciel est chargé de nuages et nous ne pouvons pas nous fier à la couleur de l'eau pour apprécier la hauteur des fonds.  Nous sortons sans encombre de l'enclave de Gun Boat Island  et nous progresssons vers le nord en direction du 09°40' parallèle.   Nous franchissons le canal des San Blas 3 heures plus tard.

  La lune nous tient compagnie.        Le vent manque et  nous sommes au moteur.  Puis cap au 280° avec la GV et le génois.  Le vent est enfin venu. A 18h30 nous sommes au prés serré et nous prenons un ris dans la GV et le génois que je lache à  23h05 car le vent est de 15 noeuds, toujours de secteur ouest.  Durant la nuit l'intervention du Volvo sera nécessaire et avec lui la surveillance du niveau d'eau de mer dans le bocal. Avant de partir, j'ai resserré quelques colliers et Max a colmater une petite fuite d'eau sur le water lock mais le problème reste le même.  A l'approche du canal de Panama, le trafic s'intensifie dans les 2 sens. A 7h00, pendant son quart, Max verra un gros arbre sur babord puis quelques minutes aprés une demi-pirogue à la dérive.  Durant toute la matinée, nous zizagueront entre de nombreux troncs d'arbres, à croire que toute la forêt amazonnienne s'est déversée ici  !  Le temps est à la pluie et de gros nuages s'avancent vers nous. Nous mettons nos feux de navigation car la visibilité est extrêment réduite. Un oiseau vient se mettre à l'abri de la giboulée, sous le moteur hors bord et nous prenons une méga averse pendant 2 bonnes heures ! Le début de l'averse. L'eau rebondit sur le pont.

Nous croisons beaucoup de gros navires comme celui-ci qui viennent du canal de Panama. Du  monde au radar  !

A 13h00 , nous sommes à l'entrée  du "break water" et 2 dauphins nous ont rejoints.  C'est toujours un vrai plaisir que de les voir évoluer.   A 14H00, le vendredi 12 novembre 2017,  nous sommes amarrés à la marina de Schelter bay.   Nous découvrons le lendemain et les jours suivant  le Panama à travers sa bureaucratie. Obtenir les visas et le permis de navigation n'a encore jamais été aussi compliqué !  Il nous a fallu 3 jours de démarches sur Colon pour y parvenir. Le  samedi, nous n'avons réussi qu'à obtenir un pré-permis de navigation et nous avons erré sans succés de bureaux d'immigration en  bureaux d'immigration.  Ce n'était jamais le bon !  Nous avons traversé Colon  de long en large en taxi et, certains quartiers relèvent d'un film de fiction apocalytique de fin du monde. Des maisons brulées, des appartements éventrés, des ruelles noires, des gravats sur les routes, des femmes  qui attendent le client un enfant sur les bras...La réputation de Colon n'est pas fameuse et il vaut mieux ne pas s'y promener à pied.

Le lundi nous retournons aux affaires maritimes pour le permis de navigation.  Nous présentons notre pré-inscription mais nous remplissons à nouveau les formulaires. Nous devons revenir en début d'aprés midi chercher l'autorisation de naviguer.  En attendant, nous sommes renvoyer à l'autre bout de la ville dans un bureau d'immigration qui nous dira que non ce n'est pas le bon et nous renverra encore dans un autre.  Mais, l'orage qui pointait depuis un petit moment éclate.  Il pleut, il pleut tellement  que les alarmes des voitures se déclanchent ! Entre le tonnerre,  les sirènes des voitures et le bruit de la pluie sur les toits en tôle, c'est un vrai vacarne. Nous n'arrivons plus à trouver de taxi car les rues sont sous 1 m d'eau. Bon  nombre de rues sont devenues impraticables avec des voitures en panne  au beau milieu. C'est très spectaculaire. Nous finissons au bout de quelques heures par trouverun taxi qui accepte de nous prendre en charge le temps de toutes nos démarches. Nous arrivons enfin au bon bureau d'immigration qui nous délivre un visa mais pour seulement 48h . Charge à nous, durant ce laps de temps d'obtenir le visa pour 3 mois en trouvant l'autre bon bureau ! Nous retournons dans d'après midi aux affaires maritimes mais,  il nous faudra revenir demain car l'orage a perturbé le système informatique !  Il faut savoir rester zen ! Le mardi  donc, nous voilà de retour sur Colon aux affaires maritimes qui finissent après une heure d'attente par nous délivrer le fameux permis de navigation.  Reste à prendre un taxi pour finir l'immigration. Nous en trouvons un rapidement.   Celui-ci tente de nous rouler sur le prix de la course mais Max tient bon. Puis, pendant le trajet, le chauffeur verrouille nos portières arrières et arrivés à destination, il continue sa course en accélérant  malgré nos "stop, stop, it's here". Un petit embouteillage nous a permis de sortir du véhicule après avoir trouvé le déverrouillage.   Les embouillages ont parfois du bon !

L'immigration est en fait un des nombreux bureau que nous avons déjà fait. Mais, sans le visa de 48h, il ne fut pas possible d'obtenir le  visa touristique. Mais, ça y est enfin ! Nous avons tous nos papiers en règle et  pour fêter nos "Panama papers" nous allons boire une petite bière dans une pizzeria.

Schelter bay marina est au bout de nulle part. Elle dispose d'un bar/restaurant et de 2 aires au sec, l'une dédiée aux travaux et l'autre  pour laisser le navire en toute sécurité.   Elle est située sur un ancien site de l'armée américaine qui  servait de base d'entrainement aux soldats qui partaient pour la guerre du Vietnam.  Les conditions de vie en sont très proches avec une jungle  bien fournie et remplie d'un tas d'animaux  sauvages ainsi que  des conditions climatiques similaires.  Depuis 1999, les américains sont partis et le centre est à l'abandon.   L'ancienne chapelle à l'abandon.

A la marina, le  gazouillis des oiseaux est intense. Il y en a beaucoup et de toutes sortes.  Les cris des singes hurleurs principalement le soir et le matin sont très impressionnants.  Nous pourrons en voir quelques uns.  Le matin, leurs rivaux auditifs sont des soldats panaméens de l'aéronaval qui chantent en courant.  3 caïmans  fréquentent les eaux de la marina. L'un d'entre eux est venu au sec sur le ponton mais nous avons raté la photo !  Il est vivement déconseillé de nettoyer la coque du bateau à la marina ! 

Au bar, nous faisons la connaissance de Didier.  Il loge sur un bateau et travaille pour le groupe Vinci à la construction du pont de l'Atlantique  4 voies, quelques kilométres plus loin.  Il nous propose une visite guidée que nous acceptons avec plaisir.  L'ouvrage a débuté en 2013. 35 000 tonnes de ferraille  sont nécessaires.  Tous les manchons sont vissés pour plus de solidité en cas de tremblement de terre. Les 41 piliers répartis sur 7,6 km  s'enfoncent à 45m. Le sol est gorgé d'eau. La longueur du tablier d'une rive à l'autre est de 550m. Le tablier en béton armé mesure 2 m d'épaisseur. C'est une première au monde ( Le pont de Milau est en tôle).   L'intérieur du tablier où passe toute la connectique.

Du haut  du pont nous apercevons les 2 canaux du canal de Panama. 

Les haubans passent de 16 à 33 torons au fur et à mesure que le tablier progresse.  C'est un système de pousser-glisser qui le met en place. Nous monterons au haut des legs à 225m.  A compter du 18ème haubans le tablier sera haubané vers le bas. L'ouvrage nécessite 14 grues et actuellement 1300 personnes travaillent dessus. Tous les jours les géomètres vérifient l'ajustement des tabliers grâce à des "boules" posées sur le pont et dont ils rentrent les indications dans leur système informatique.  Pour la petite histoire, un jour, un géométre a mesuré avec ses appareils depuis le pont un crocodile et celui-ci mesurait la bagatelle 8 m  !  Il a été baptisé  pépère.

La mise en service du pont est prévue pour le mois de mars 2019.   Actuellement sur chacune des rives, 2 routes départementales  vraiment défoncés déservent le futur pont ! 

Nous arrivons fin novembre. Nous mettons le bateau au sec en sécurité et nous  nous envolons vers la France chercher de la fraîcheur et la chaleur des nôtres.  A Paris, la météo avec ses 2° au sol nous débarrasse rapidement de toute la chaleur accumulée et  l'accueil que nous réserve la famille et les amis nous va droit au coeur.   Nous faisons un petit exposé de notre périple à la maison des associations à Orléans. Une cinquantaine de personnes remplissent la salle.   Ce séjour en France  passera extrêmement vite mais qu'est-ce qu'il est bon de retrouver tous ceux qu'on aime. Nous n'aurons malheureusement pas le temps d'honorer toutes les invitations. Nous nous sommes promis de rester un peu plus longtemps la prochaine fois.

Début janvier, c'est le retour à Panama.  Max visualise un film dans l'avion.  

"Légende du Val" passe de la section "repos" à celle des travaux. La saison sèche a normalement commencé depuis début décembre mais, l'information n'a pas dû parvenir aux nuages qui continuent de déverser leurs cataractes ! Il continue de pleuvoir énormément et ça sent l'humidité pour ne pas dire le moisi dans le bateau ! Entre 2 éclaircies nous finissons quand même par réaliser l'anti-fouling  .   Légende du Val avec sa nouvelle robe, prête à être remis à l'eau. 

C'est ici que nous connaissons un grand moment de solitude. Une fois le bateau déposé dans l'eau, le moteur refusa de partir ! Vérification que la batterie est bien ouverte, plusieurs essais après  pompage du  gasoil mais toujours qu'une petite vibration. Nous connectons alors la batterie moteur sur une des batterie de service et ouf ça démarre. Il ne nous reste plus qu'à acheter une batterie neuve !

En prenant du gasoil au bateau citerne ci-contre,  l'aéronaval panaméen est en train d'arraisonner un bateau de pêcheurs. 
Bateau de pêche rouge et noir arraisonné

Il est prévu que nous passions le canal le 20 et 21 janvier. C'est un grand moment et pour nous faire une petite expérience nous nous proposons comme linehandlers sur un bateau ami "Sweet chariot". Pour passer le canal, il faut 4 linehandlers qui tiennent chacun une grosse amarre de 40m de long fournie par un agent. L'agent fournit également des gros pare-battages ou des pneus pour protéger la coque et un adviser monte à bord des voiliers pour expliquer la route à suivre et les manoeuvres à opérer. Pour les voiliers, c'est l'ancien canal qui est dévolu. 3 écluses à la montée qui donnent sur le lac Gatun et 3 écluses à la descente qui donnent sur l'océan Pacifique. Le canal relie l'océan Atlantique au Pacifique. Le lac Gatun est un lac de barrage, une réserve d'eau créée pour alimenter le Panama en eau douce. Entre les écluses montantes et descendantes, il y a environ 24 km. Nous passons sous le pont de l'Atlantique que nous avons visité pour rejoindre les écluses montantes.

Pour reprendre les propos de Max, la traversée est très impressionnante. Tout d'abord, l'adviser ne nous a rejoint qu'en fin d'après midi (photo ci aprés), ce qui fait que nous sommes entrés dans les écluses montantes la nuit. Max et l'adviser à l'avant de Sweet Chariot. Nous sommes passés avec un gros bateau devant et, nous, nous étions en couple avec "Pacific Queeen", un bateau de touristes. Le gros devant tenait toute la largeur de l'écluse et était manipulé par 4 petites locomotives appelées "mules". Avec le "Pacific Queen",  les pare-battages n'étaient pas  à la bonne hauteur et il a fallu les réajuster rapidement. Heureusement une personne tenait un pare-battage volant, ce qui a évité d'abîmer la coque du bateau. Les remous dans les écluses montantes sont vraiment impressionnants. Il faut que les cordages soient bien solides et que les noeuds tiennent. Entre chaque écluses nous nous détachions du "Pacific Queen". Il nous a fallu 2 heures pour passer ces 3 écluses montantes. Nous étions alors sur le lac Gatun où il s'agissait alors de trouver le coffre pour y passer la nuit. Au petit matin, nous avons aperçu un crocodile qui se tenait à l'arrière d'un bateau. Celui-ci mettait son annexe  à l'eau. Sans doute attiré par cette activité, il s'est montré quelques minutes avant de disparaître dans les eaux du lac, n'ayant rien à manger de ce coté là. Nous sommes partis vers 9h00 pour traverser le lac. Nous croisons des bateaux énormes mais aussi ce joli 4 mâts  Le chenal est large et bien balisé. Nous avons mis environ 4h pour atteindre les écluses descendantes. Dans  ces écluses, nous étions à couple d'un catamaran avec un gros bateau derrière nous. Sur le coté babord, les lamaneurs nous ont lancé depuis le bord des cordages fins et lestés d'une touline (Max avec sa touline dans la main). auxquels il fallait attacher les grosses amarres bleues de 40m. Il faut être réactif pour tendre les cordages en fonction de la variation d'hauteur de l'eau. L'écluse va se vider.  Les portes de l'écluse s'ouvrent.

Petite vidéo sur la dernière écluse descendante, Mira Flores, avec vue sur le Pacifique 

Notre tour est dans quelques jours, samedi 20. Nous avons reçu hier les amarres bleues de 40m et les gros pare-battages boules. Légende du Val dans les starting blocs, prêt pour la 2ème partie du périple : le PACIFIQUE !

 

 

 

 

 

 

 

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