Arc Antillais : La Guadeloupe
LA GUADELOUPE
Préambule : nos news letters de l'Arc Antillais ne respectent pas la chronologie de notre périple pour des raisons de simplification. Après la déconvenue de la Barbade en décembre 2016, nous avons vogué vers la Martinique puis la Guadeloupe avant de redescendre sur les Saintes puis l'île de la Dominique, et retour en Martinique. Nouveau départ vers la Dominique puis les Saintes à nouveau, la Guadeloupe et Antigua. Puis nous levons l'ancre pour la Guadeloupe, les Saintes et retour en Martinique.
Cette new letter concerne nos différents passages en Guadeloupe.
Le 20 janvier 2017 nous quittons notre mouillage en Martinique pour la Guadeloupe. 100M nautiques nous en séparent. Nous naviguerons donc la nuit entière. Il est 13h00 , le moteur prend sa température. A 13h30 la Grand Voile et le Genois sont installés par vent de travers. 10 minutes plus tard une bande de dauphins jouent dans l'étrave. C'est toujours une fête de les regarder évoluer, bondir et retomber dans l'eau !
Dans le canal séparant la Martinique et son île voisine la Dominique, le vent est bien présent et la mer forte ; ce qui nous pousse à réduire la toile. Par contre, c'est le dévent dès que nous atteignons la Dominique. Nous sommes coté Caraïbe et non pas Atlantique. Le moteur est alors nécessaire pendant 2 bonnes heures. Puis à nouveau du 4 beaufort et la Grand Voile et le Genois prennent le relais de Volvo Penta. A 01h15 l'archipèle des Saintes devient visible à la jumelle. A 06h00 virement de bord au nord de la Dominique, cap 339° vitesse fond 5.8 noeuds. A 11h19 nous ne sommes plus qu'à 13M nautiques de la marina de Pointe à Pitre. Le vent faible nous oblige à nouveau à avoir recours au moteur. Et enfin, à 14h20 nous sommes amarrés à la marina Bas du Fort de Point à Pitre.
Cette navigation est assez typique des navigations que nous avons effectuées dans l'Arc Antillais. A savoir qu'entre 2 îles, passage aussi appelé canal, le vent et la mer sont assez forts et à l'abri des côtes sous le vent la nécessité du moteur se fait souvent ressentir.
La Guadeloupe, 2ème île que nous visitons est empreinte d'émotions fortes avec tout d'abord l'accueil de mon fils venu passer une semaine de vacances au soleil. Une semaine qui passera beaucoup trop vite à mon goût ! Au programme, la route traversière avec la maison de la forêt et la cascade aux écrevisses, le bain jaune, la savane des mulets, en montant vers la Soufrière (que l'on fera une autre fois), la pointe des chateaux, la plage Jolan et ses délicieux sorbets coco (les meilleurs que nous ayons mangés dans tout l'Arc Antillais), le trou du souffleur et la porte de l'enfer, Point à Pitre avec le musée St Jame et le mémorial dédié à l'esclavage. Sans oublier bien sûr quelques petits restos aux menus locaux bien alléchants !
Que de bons souvenirs avec l'impression de redécouvrir mon fils.
Cascades aux écrevisses : un souvenir inoubliable dans une eau fraîche !
Une végétation bien dense à la maison de la forêt ! les arbres sont recouverts de plantes épiphytes
.Figuier maudit. Cet arbre peut emprisonner un autre arbre en quelques années.Philodendron géant à la maison de la forêt. Ici pas de soucis pour obtenir de spendides plantes contrairement à la métropole !
La savane des mulets est une marche assez sportive. Elle conduit au pied du volcan la Soufrière, sur une sorte de plateau. Par temps clair comme ce fut le cas avec Dorian puis avec Nadine, Ghislaine et Hector la vue sur la soufrière et ses fumerolles est très belle. A la descente à 950m d'altitude les bains jaunes permettent de se remettre de ses efforts. C'est une eau soufrée à environ 28°C qui coule depuis les entrailles du volcan. Excellent pour peau, c'est une véritable cure thermale. Impossible d'y résister !
Mais le jour du départ arrive.
Un dernier resto et l'heure du départ a sonné.
L'émotion est là. A l'aéroport je suis des yeux, à travers mes larmes que je n'arrive pas à refouler, mon fils dans la file d'attente que la porte d'embarquement va engloutir. Un SMS de sa part : "Si tu pleures trop tu vas saler la mer". Peut-être que se sont toutes les larmes des mères qui salent la mer !
Quelques jours en couple nous permettent de découvrir d'autres merveilles comme ces perroquets dans le jardin botanique
et l'ascension de la soufrière 1467m avec la chance inouie qu'elle soit dégagée de tout nuage !
La soufrière est surnommée "vié madanm la" en créole guadeloupéen qui signifie "la vieille dame" en français.
La Guadeloupe ça a été aussi les retrouvailles avec une partie du club de voile d'Orléans qui avait loué un catamaran à la Guadeloupe. Soirée chaleureuse, baignade en commun
Soirée sur le catamaran
et une navigation de concert fort sympathique de la marina Bas du Fort à un mouillage forain sur Marie Galante.
Dès que l'on est deux voiliers sur la même route, sans le vouloir vraiment, on cherche tout d'abord à bien faire marcher son bateau, puis l'on s'accroche, on tente de passer en tête. Deux bateaux différents, un grand catamaran, un monocoque. Qui peut aller le plus vite ? Et bien ... on essaye de le savoir. Parti une bonne 1/2 heure avant nous, nous refaisons rapidement notre retard à la stupéfaction du catamaran. Cela conduit à une navigation bien vivante, avec des réglages de voile au plus fin. Tantôt, le cata va plus vite, tantôt le monocoque le rattrape. Légende du Val glisse sur les vagues alors que le cata tape ! Lorsque la mer est plate le cata l'emporte ! Photos de part et d'autre. Vers la fin, l'angle de vent, sa force, et la mer nous sont favorables, notre monocoque le talonne, puis est sur le point de doubler le cata ... Mais c'est le cata qui connait le mouillage et l'on veut y prendre un apéritif commun ! Donc c'est le cata qui arrive premier avec nous sur leurs talons !
Le lendemain, les routes divergent. Nous nous recroiserons sous le vent de Basse Terre, puis pour un apéritif / lunch bien agréable à la marina le dernier jour. Cela nous permet de dire au revoir au premier équipage et de saluer le deuxième qui monte à bord pour leur dernière semaine.
Pour nous, nous recevons le lendemain pour deux semaines, Nadine, une de mes soeurs avec Hector et Ghislaine, deux amis de l'Orléanais, qui montés à bord en Guadeloupe, repartirons vers la Métropole depuis la Martinique.
Légende du val photographié depuis le catamaran
Avec Nadine, Ghislaine et Hector nous refairons une partie de nos explorations : La pointe de l'enfer Hector, Max et Nadine sur le chemin de la porte de l'enfer Nadine Hector et Ghislaine à Point à Pitre
Nous retrouverons Nadine, Ghislaine et Hector pour un soir aux Saintes, à la Dominique puis à la Martinique. En attendant gardons en mémoire le proverbe guadeloupéen :
Je vide mon verre quand il est plein et je plains mon verre quand il est vide !
Lors d'une dernière navigation vers la Guadeloupe nous découvrons l'anse de Deshaies. La commune de Deshaies fut officiellement créée en 1730. Cette baie servait jadis de mouillage aux corsaires qui venaient s'y provisionner en eau douce. Une batterie de plusieurs canons y fut installé au début du XVIIème siècle pour parer les attaques anglaises. Mais cela n' empêcha pas les anglais de brûler et de piller la ville en 1804. La commune a été longtemps enclavée et ce n'est qu'en 1957 qu'une route fut construite à destination de Pointe Noire. L'anse de Deshaies est la plus réputée de la côte sous le vent. Elle offre un excellent abri. C'est une escale quasi incontournable sur l'axe antillais N/S. On s'ancre à l'intérieur de l'anse par un fond sableux de 5m. Elle est entourée par des falaises boisées et le village est joliement niché autour de son église. Une grande plage de sable mordoré borde la lignée de restaurants où le soir les feux de mouillage des navires à l'ancre finissent par se confondre avec les étoiles.
Dans cette anse, la vie pullule ! Des tortues viennent respirer en surface, des bancs de poissons frétillent à la surface de l'eau, d'autres de la taille d'un petit thon font des bonds prodigieux ! Les oiseaux, pélicans majestueux, frégates, et autres oiseaux dont nous ne connaissons pas le nom, ne sont pas en reste que toute cette poissonnerie attire ! De plus, une maman dauphin, son petit, rejoint par la marraine évoluent dans l'anse. Chez les dauphins, lors de la mise à bas, une femelle dauphin est toujours présente. Elle aide le petit à rejoindre la surface pour son premier bol d'air pendant que la maman se remet de ses émotions. Cette marraine ne quittera plus la mère et son petit qu'elle continuera de surveiller tout au long de sa croissance. Le 27 mars 2017 au matin, caméra à la main je vais à leur rencontre. Quelques personnes, des enfants notamment sont déjà à l'eau. D'une vélocité incroyable, le petit est très joueur. Il évolue collé au ventre de sa mère et s'en détache dès qu'il aperçoit un curieux ! Il nous tourne autour en poussant des petits cris. Moment inoubliable où le visage du petit reste gravé à tout jamais dans ma mémoire.
Le 28 mars 2017, nous levons l'ancre et sur la VHF nous entendons alors qu'un pêcheur a jeté son filet dans l'anse , que le petit dauphin s'est fait pièger et qu'il est décédé. Max et moi sommes révoltés par l'attitude irresponsable de ce pêcheur et profondement attristé par cette nouvelle. Nous lui dédions le petit film réalisé .
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