Nous mouillons au Nord de l'île de Caravela, dans la large baie de Baia Da Escaramuça, devant la plage longue de 15 km. La passe Ouest est large et confortable et  peut être engagée de nuit, mais la passe Est est également très praticable, de préférence de jour et par beau temps.

Nous débarquons en annexe, un peu tendus avant d'aborder cette île sauvage. Quelques pas timides sur la plage, à la recherche d'un sentier qui pourrait nous conduire aux villages de l'intérieur. Au bord d'un marigot antidéluvien, nous pouvons apercevoir quelques singes dans les mangroves. Peu avant de rentrer au bateau, deux ados débouchent sur la plage, par un sentier que nous n'aurions pas oser emprunter, à travers les marigots. Ils nous demandent notre teeshirt, nos lunettes, du chocolat, sans s'offusquer de nos refus. Nous convenons de nous retrouver demain matin afin qu'ils nous conduisent à leur village de Bichau.

Le lendemain, Carlos et Eu sont au rendez-vous, et nous conduisent par le chemin qui mène au village : marigots, savane, culture de mil sur brulis dans les cocoteraies, et enfin, une forêt de fromagers géants, avant de déboucher sur une clairière parsemées d'une vingtaine de cases en branco et toit de paille. Les Bijagos sont repliés à l'intérieur des terres et vivent quasiment isolés du monde. Il est toutefois possible d'échanger quelques mots en créole (en sus du  classique bonjour, ça va ? , ça va bien, appris par les enfants au contact des navigateurs qui nous ont précédés), enfants qui raffolent des séances photos. Quelques petits cadeaux (biscuits, chocolat, tee shirts) sont bienvenus.

Enhardis, nous poursuivons seul notre chemin jusqu'au village d'Anipoco, puis revenons sur la plage.

Aujourd'hui, nous partons à l'aube en direction de l'île de Formosa et de ses canaux qui nous permettront de rejoindre Bubaque.


Vincent, Domie, Guillaume et Marie.