N° 20 2017/18. HIVERNER A ΚΕΡΚΥΡΑ & l'achat d'une maison.
Ce: Mois d'octobre sous les lumiéres merveilleusement éclatantes de Kερκυρα.
Kερκυρα est l'île la plus au nord/ouest de la Gréce.
Elle mesure: 58 km de longueur et 25 km au point le plus large.
Superficie: 641 km2 , Population: 107 879 hab. (2001).
Pour comparer les villes de plus ou moins 100 OOO habitants en France - Boulogne Billancourt : Île de France Hauts de Seine: 109 400.
- Nancy : Lorraine Meurthe et Moselle : 106 300.
- Montreuil : Île de France Seine Saint Denis: 100 600.
Mais bien-sur tu l'auras deviné la grande différence avec l'île c'est la densité des habitants au km2.
Point culminant: le mont Pantokrator (906 m)
Elle a comme voisin immédiat, l'Albanie.
Elle a échappée à l'occupation Ottomane, elle était à l'époque sous la protection de Venise.
Son climat est trés agréable. En te promenant dans les campagnes, tu seras surement surpris de trouver bien-sur des orangers, des citronniers, des avocatiers, mais aussi des chataigniers, des noyers, des noisetiers, des chênes, des peupliers mais aussi des oliviers, de nombreuses vignes qui nous donnent actuellement du raisin, aux petits grains, blancs, trés sucrés.
je vais en oublier bien-sur, car il y aussi les arbres traditionels de la méditerranée comme l'orgueilleux cyprés qui toujours pointent dans le ciel ses pointes fines et aussi l'odorant eucalyptus qui sous ce climat prend des dimensions impressionnantes.
l'Ile de Kepkupa , C'est un merveilleux jardin.
l'Hiver sur les bords des côtes, il gêle que trés rarement. Un jours de l'hiver dernier en me levant le matin, Sur le Pantokrator j'ai vu là-bas que les sommets de la montagne étaient blancs, mais des 10 h . . . plus rien !
Vue panoramique de la montagne Le Pantokrator (en grec moderne : Όρος Παντοκράτορας.)
Les oliviers sont nombreux sur l'île et la récolte va commencer bientôt.
Mais tu te souviens que la république de Venise en son temps avait payée
les agriculteurs pour planter sur Kερκυρα et sur Paxos des oliviers ?
L'huile ainsi récoltée était destiné à . . . Venise, pour . . . son éclairage. Et oui !
Le petit village de Στρινηλασ s'accroche aux flans de la montagne. Il bénéficie d'un ensoleillement maximun le matin.
Là-bas sur la droite la derniére tache d'eau c'est la Μαρινα Γογβιων, ( la Marina de Gouvia)
Pour le troisième hiver, nous allons hiverner à Kερκυρα. Prononciation kerkira. En Grec le: « P » est un « R », le « U » est un « I ».
Origine du nom de l'île.
Le nom Grec de l'île est Κέρκυρα du grec κέρκος ( prononciation kérkos, «anse» ) en référence à la forme de l’île.
L'île fut également appelée δρέπανον ( prononciation drépanon ) ou δρεπάνι , littéralement « la faucille toujours pour la forme de l'île. ».
Le nom aurait été corrompu lors de la présence vénitienne en Stous et Korphous puis Corfou.
Donc, le véritable nom de l'île est Kερκυρα que pour le tourisme le Grec tolère d'appeler Corfou ou Corfu.
La Marina de Gouvia. Notre domicile pour l'hiver.
ΜΑΡΙΝΑ ΓΟΥΒΙΩΝ.
Petit Rappel, notre voyage.
Nous sommes en voyage depuis 2012, vivant à 100 % sur notre voilier Shundo, un robuste et confrotable voilier de voyage.
Retourner en France pour moi, non !
Chantal elle, elle est ma douce compagne de toutes les situations, de toutes ces aventures; Elle retourne, une fois par an pendant la période de l'hiver pour donner un peu, beaucoup de douceur à ces deux très grandes filles.
La période d'été nous, nous vagabondons dans ce très beau pays aux eaux qui sont un paradis pour la plaisance, un pays qui de plus en plus nous enchaîne tant la gentillesse de ses habitants est grande, tant ses rivages sont beaux et la vie, si douce.
Notre départ de Normandie en 2012 nous a fait arriver sur les côtes d'Espagne directement à la Corogne partant de Camaret en Bretagne. Nous avons pendant six mois hiverner à Lagos au Portugal. Fortifiant notre Anglais, car le Portugal veut parler Anglais . . . ( 6 mois sur place ).
Ensuite, c'est Cagliari en Sardaigne, ( 6 mois sur place ) apprenant un peu l'italien, les contacts sont faciles avec l'Italien qui par nature est un grand bavard, mais quand tu commences à lui parler dans sa langue alors là . . .
l'Italie, est un très beau pays aux trés forts contrastes, les Iles sont belles et il y a bien-sur: Rome, Napples, ensuite c'est Siracusa en Sicile ( 6 mois sur place ) pour un autre hivernage.
Toutes ces étapes sont détaillées avec des histoires locales et quelques fois avec l'histoire du pays , ainsi qu'avec des indications pour la navigation voir les précédents chapitres.
En partant de Siracusa, nous avons remonté les côtes Est de l'Italie pour passer ensuite en Croatie, longeant les côtes vers le sud ensuite cela a été : le Monténégro, ensuite : l'Albanie, pour enfin arriver enfin ici, à Kερκυρα.
Encore une fois tout cela est documenté sur les chapitres précédents.
Toutes ces années nous ont préparées à accepter d'entendre des langues étrangères et de vivre avec ces barrières, Voyager n'est-il pas l'acceptation du changement, du changement de nos habitudes ?
Arrivant en Grèce l'in compréhension de la langue est totale. Alors, bien-sur vouloir apprendre la langue, n'a pas été un rejet, bien que le chemin à parcourir n'est pas si facile.
J'aime bien cette définition : « Apprendre le Grec n'est pas difficile, mais ce n'est pas facile ».
Alors voilà, nous voilà, maintenant donc pour la troisième année à la marina de Gouvia. Après avoir fait pendant l'été le tour du Péloponnèse c'est : ± 1500 km, avec 35 étapes et cela en 5 mois, tu vois au travers de ces chiffres nous prenons le temps de visiter d'apprendre de comprendre.
"La Grèce est le berceau de notre civilisation" disent-ils et c'est bien un musée à ciel ouvert.
Comment pourrais-je alors te persuader de visiter le chapitre N°19 celui de l'été dernier et les autres, tellement de merveilles y sont mentionnées, photographiées, contées.
Ce: mois d'octobre nous commençons les travaux d'entretien.
Le bois sur un voilier :
Το σκάφοσ είναι απο αλουμίνιο δεν θέλει πολλή συντήρηση ενω το ξύλο θέλει αλλαγη
Un bateau en aluminium ne demande pas beaucoup d'entretien, tandis que le bois demande à être remplacé.
photo de 2004.
Le bois c'est beau, c'est confortable et cela a un certains chic, c'est certains ! Mais, mais c'est aussi beaucoup d'entretien et malgré tous les soins possibles, il arrive un jour ou il faut le remplacer. La plateforme arrière de notre beau Shundo c'est un plancher en bois reposant sur un cadre en aluminium et le bois commence lui à donner des signes de fin de vie.
Alors après beaucoup, beaucoup de réflexions et de recherches pour les matériaux. Les travaux commencent, quelques découpes par ci et par là, ensuite la confection d'un patron en matière plastique rigide prenant copie sur l'ancien plancher.
Ce patron va permettre de confectionner un support en tôle d'alu de 3 m/m d'épaisseur qui prendra appui sur les longerons existant. Cette tôle d'alu permettra ensuite de fixer le nouveau plancher en matière synthétique imitant parfaitement le bois ces produits sont utilisée pour les extérieures et dans les environnements de piscines et d'eau de mer.
Alors, arrive le temps: de tailler, de couper, de poncer, de percer.
le plastique et ici c'est l'aluminium.
d'assembler, les trois composants .
Travailler, ou cela est possible et rarement dans le confort.
Sur le ponton cela bouge et il y a le passage fréquent des plaisanciers.
Visser, car bien-sur, deux petites mains m'accompagnent comme toujours.
Et voilà le résultat aprés 12 jours de travaux .
une petite touche de couleur avec ce tapis confectionné avec un cordage bleu.
Ce: 18 octobre 2017. Maintenant c'est Shundonnette l'annexe qui va bénéficier de nos soins.
Réguliérement en parlant avec des gens , ces derniers s'étonnent et nous demandent: " Vous ne vous ennuyez pas l'hiver, que faites vous, ce n'est pas trop dur ? "
Ah ! comme si la vie sur un bâteau était si différente de la vie dans une maison. Pour nous surement pas ! Notre beau voilier a une forte isolation et cette isolation nous procure un confort maximum, les équipements ménagers sont ceux traditionnels d'une maison.
Et bien non, de non, vraiment pas le temps de s'ennuyer !
Il est même quelques fois difficile de gérer notre planning, tant nos occupations sont nombreuses et il me faut aussi te l'avouer, nos motivations sont aussi pour la découverte de l'île, qui, elle ne finit pas de nous étonner par la diversité de ses paysages.
Mais revenons à Shundonnette.
Cette année nous avons décidé de refaire le taud qui là protége du soleil et protége également les nombeurx objets et équipements ( - pile électrique pour les retours tardifs en soirée au voilier, - pompe pour le gonflage, - ancre et cordages, - pare-battage bien-sur pour sa protection contre les quais agressifs mais aussi et surtout pour rouler l'annexe dessus quand nous abordons une plage, - ainsi que l'essence plus ou moins 20 litres ).
Shundonnette elle, elle nous est indispensable, elle est comme notre voiture.
Equipée d'un moteur puissant de: 15CV, elle nous permet des excursions et des mouillages éloignées, de traverser des baies, vadrouiller sur les côtes ou des grottes face au large s'ouvrent, rentrer dans des riviéres et les découvrir.
Nous allons prendre comme modéle l'ancien taud qui la couvrait entièrement et qui dans cette configuration nous convient parfaitement. L'avantage je viens de le dire : " Qui la couvre complètement ". Ainsi, quand nous débarquons , sur un rivage ou sur les quais d'un village l'intérieur est recouvert, caché des regardes et éventuellement des convoitisses.
Astuces: Ce taud nous protégent parfaitement quand le vent contraire projette des vaguellettes, sa grandeur permet de nous couvrir complétement et mieux encore nous l'utilisons comme voile. Si, si quand nous voulons avoir une approche silencieuse face à des aigrettes ou des hérons.
Derniérement pendant l'été des petites chévres sont restées là, à gambader sur les rochers devant nous, sautant adroitement de l'un à l'autre alors que nous arrivions silencieusement, les deux rames à ce moment sont utilisées comme mat, mais, alors bien-sur, il faut un vent bien dans l'axe de la destination, Ah ! Alors, oui rien n'est parfait !
Shundonnette, Elle est donc la compagne de toutes nos promenades de toutes nos excursions elle mérite donc tous nos soins.
Pour cette réalisation, il n'y a pas de difficultée particuliére si ce n'est de trouver un espace possible.
Shundonnette mesure quand-même: 2,70 métres,
coudre sur le ponton c'est vraiment trop délicat, alors force est d'intégrer le pont arriére du voilier.
Aprés trois jours de travail et un peu plus de 36 métres de couture,
"la belle Shundonnette" a retrouvée sa place heureuse dans sa jolie robe neuve et blanche.
Σήμερα είναι εθνική γιορτή η 28 η Οκτωβρίου και στισ 12 έχει παρέλαση. Ce: 28 octobre 2017 c'est la fête nationale et il y a un défilé.
Les Grecs ce jour là, se souviennent que le premier ministre de l'époque dit: " NON " c'est donc la commémoration du " Oχι " à Bénito Mussolini. ( oχι = non ).
Bénito Mussolini demandait que les troupes Italienne rentre en Gréce afin de combattre les Alliés, se refus déclenche pour la Gréce sa rentrée dans la guerre. La guerre italo-grecque est un conflit opposant le Royaume d'Italie au Royaume de Grèce du : 28 octobre 1940 au 6 avril 1941.
Elle marque le début de la campagne des Balkans lors de la Seconde Guerre mondiale. À partir de l'intervention allemande en 1941, on parle de bataille de Grèce.
Ce conflit marque l'entrée en guerre du Royaume de Grèce, qui vit sous le gouvernement autoritaire de Ioánnis Metaxás depuis août 1936, contre l’Italie fasciste de Benito Mussolini.
Le gouvernement profasciste grec rejette l’ultimatum du 28 octobre 1940 par lequel l’Italie demande le libre passage pour ses troupes. Dès lors, la Grèce se range aux côtés du Royaume-Uni au moment où Hitler occupe la plus grande partie de l’Europe.
Pour le peuple grec, la résistance contre l’agression de l’Italie fasciste prit un caractère à la fois national et antifasciste, permettant à l’armée grecque de faire face à l’agression et de lancer une contre-offensive. À la fin de 1940, les armées grecques se trouvaient à soixante kilomètres au-delà de la frontière gréco-albanaise.
Alors, sous le soleil d'octobre l'anniversaire ici sera encore aux sons des Orchestres.
Οχι, "un non", un refus qui aura des conséquences pour:
- La démocratie, mais pas pour longtemps,
- La Libération coloniale
et aussi malheureusement pour:
- Des combats et des massacres.
Ah! Ces hommes, ces fous !
Pour une bonne compréhension de cette période, je te propose ce documentaire extrémement détaillé.
L'histoire ici, nous donne des pistes pour comprendre les tensions qui résistent encore actuellement.
Je m'interroge toujours sur cette folie des hommes.
Comment cela est-il possible ?
- " Quelle époque terrible que celle ou des idiots dirigent des aveugles ". William Shakespeare.
Ce : 5 Novembre la lumiére est vive les températures douces.
Chaque premier dimanche de novembre, les habitants célébre le saint de l'île.
Saint Spyridon ( Ο Άγιος Σπυρίδων)
Il fut évêque de Trimythonte dans l'île de Chypre, au IV siècle.
Sa légende veut qu'il ait d'abord été berger, ou du moins propriétaire d'un grand troupeau de brebis.
En tant qu'évêque, il eut à souffrir des persécutions de Galère, étant notamment forcé d'aller travailler dans les mines.
Il est très vénéré à Chypre, où on lui attribue de nombreux miracles qui lui valent le surnom de St Spyridon. Il est aussi très vénéré ici sur l'ile de Corfou (Kerkyra), où est conservée la relique de son corps.
Il est représenté, dans la tradition iconographique orthodoxe, coiffé, par humilité, d'un bonnet de berger.
Beaucoup, beaucoup de monde. De : 11h jusqu'à : 13h00, il y aura des défilés avec les orchestres.
Voici le dernier orchestre, avec à la fin du cortége, la présence des religieux et de la relique sainte.
Bien-sur, toute la population participe, les grands , les petits et les écoles.
Pour tous les enfants de l'île, l'apprentissage de la musique est totalement gratuite.
C'est un lien relationnel fort entre les générations, car la majorité des familles possédent un ou plusieurs musiciens.
Ce : 17 novembre 2017. Le temps n'est pas merveilleux, mais il n'est pas mauvais !
Ο καιρός δεν είναι θαυμάσιος, αλλα δεν είναι πολύ κακός !
Et pourtant, il pleut et quand, il pleut ici.
Holà, là là!
C'est vraiment fort, souvent ou presque toujours, cela est accompagné de la foudre. Les nuits sont lumineuses ! Ce sont des pluies fortes, grasses, onctueuses, des tonnes d'eau tombent.
Elles tombent quelques fois pendant 24 heures et cela sans un arrêt. "Le déluge ! "
As-tu remarqué encore une fois que cela correspond à une pleine lune ? Et avec cette pleine lune un coefficient de plus de 100 ? L'amplification du phénomène en cette saison : les jours raccourcissent et avec l'ensoleillement qui est fortement réduit les températures baisses.
Alors bien-sur, faut-il informer les populations sur ce phénomène sans contrarier les réservations pour les croisières, les vacances et autres ? Imagines si demain, ils regardent la météo et les cycles lunaire avant de réserver. Économiquement là, il y aura une belle pagaille.
Les vents chauds venant de régions plus clémentes, véhicules des masses d'airs chargées d'eau, au contact de régions plus froides, les molécules d'airs se contractes dans le froid et comme une éponge pressée, les nuages libèrent l'eau.
Hourra ! Alors, la végétation, les nappes phréatiques, crient encore et encore. L'eau à le pouvoir d’accélérer les échangent thermique et ainsi d’égaliser les températures, alors arrive une période d'équilibre. Les vents se calmes. La mer se calme.
Un autre cycle arrivera. Les vents vireront au nord et avec une période de ciel bleu de froid et de sec.
Quand j'écris : Le temps n'est pas merveilleux, mais, il n'est pas mauvais ! Pour le moment, en ce mois de novembre les vents venant du sud en sont l'explication à 13hoo il y a aujourd'hui: 17°/20°.
Alors Chantal, tu vas te baigner ?
Et bien non !
Elle n'ira pas se baigner, Elle se dégonfle !
Mais comme elle, moi aussi, je grelotte sous: 17°/20°. Nous, nous conjugons le verbe: Grelotter.
la vraie gagnante, là voici, c'est bien évidemment la nature !
Elle est belle, elle est resplendissante.
Ici les oliviers.
Là, après les orages, le soleil. Mais le ciel reste chargé.
La forteresse : L’Angelókastro .
Αγγελόκαστρο au Nord ouest de l'île, est une forteresse byzantine du 13 ème siècle
Ce : 24 Novembre 2017. Nous en avons parlé, nous en parlions. Vivre ailleurs !
Mais . . . c'est, encore une fois une étape, encore une fois un nouveau saut dans l'inconnu et cet inconnu, nous fait retarder le moment de « là » décision. Comme, il est difficile de prendre de telle décision ! Quand, nous avons quitté la France en 2012, nous ne pensions pas vraiment en arriver là et pourtant, déjà nous en parlions.
Avec le temps qui passe, avec le temps qui nous rattrape. Sans, nous en rendre compte, nous sommes devenus des expatriés. Et oui . . . Restant 3 à 6 mois et plus sans retour en France, notre situation est arrivé à un point, ou il nous faut prendre maintenant et sans retard, une décision.
Des entretiens avec la sécurité sociale Française, attirent notre attention.
Alors . . .
Alors, il est venu, le temps de rechercher des solutions, elles sont différentes suivant les situations de chacun. Pour nous, qui sommes en retraite, tout est plus simple. Le pays aussi, la Grèce fait partie de l'Europe, nous sommes un peu comme chez nous, un peu.
Tout est ouvert et nous pourrons rentrer en France si, nous le souhaitons.
- Alors, nous, nous déclarons à la France comme des résidents permanents en Grèce, c'est un premier point.
- Alors, nous contactons la CFE ( la caisse des expatriés Français ). Elle remplace la SS pour les expatriés.
- Alors, nous, nous inscrivons à la sécurité sociale Grec, aussi et oui, c'est possible !
-Alors, alors, alors . . . C'est simple et compliqué surtout quand il nous faut rassembler tous les documents indispensables que nous avons pensé à tort inutiles. Par exemple : « la notification de retraite » que certains nomme autrement.
Ces, documents deviennent pour en faire, faire un duplicata, une copie un véritable casse tête, surtout quand tu cherches sur internet ce document sous une fausse appellation.
Et alors, encore plus dur, contacter par exemple la CNAV via internet, alors que nous avons changé d'adresse Émail. Mon inscription à la CNAV date de bien plus de: 10 ans et entre-temps Yahoo m'a fait des misères.
Cela devient d'un seul coup des barrières infranchissables.
Tu poses une question, ils te répondent, mais tu ne reçois pas la réponse, alors tu reposes la même question et toujours rien ! Pour causse ils répondent avec une adresse que tu ne peux plus recevoir.
Aie ,aie ! Colères, rages ! ! ! A moi la faute bien-sur, mais comment pouvoir imaginer cette situation avant ?
Si tu multiplies par 4 ou 5 les documents et avec des organismes différents cela te prends du temps et beaucoup, beaucoup d'énergie et de l'énergie, il en faut. C'est bien-sur un dossier par personne, un dossier c'est : +/- 20 feuilles X 2 = . . . cela devient un bloc imposant
.
Mais, nous avons maintenant une conviction.
Nous allons continuer à vivre ici, en Grèce et à Kepkupa. La décision est prise, nous en avons parlé, nous en parlions. Facile, ainsi à écrire et pourtant pas si facile à prendre et en prendre conscience et commencer à s'engager ce n'est pas si évident.
Alors vite, vite, il faut maintenant améliorer l'apprentissage du Grec. Et là; Pas si facile, non plus ! Mais, ma Chantal m'encourrage Elle fait elle, des progrets spectaculaires.
Un second départ, un autre départ.
Ce : 6 décembre 2017. Alors, regardes comme notre île est belle !
Λοιπόν, κοιτα οπος το νησί μας έιναι ωραίο !
En cette belle journée ensoleillée du début décembre, nous sommes revenus sur la côte N/O de l'île pour visiter en prenant cette fois tout notre temps, cette forteresse plantée dans un environnement naturel impressionnant et grandiose.
L’Angelókastro en grec: Αγγελόκαστρο.
Souviens-toi que le : ε est un : E,
que le : λ est : L,
que le : σ est un : S
et pour le : ρ il faut le lire comme un : R.
et voilà maintenant tu peux, lire correctement le Grec, en y rajoutant bien-sur une intonation tonique sur le o cela donne: Angelόcastro.
La construction est de l'époque byzantine. 13 ème siècle et elle a une position spectaculaire au sommet d'un promontoire rocheux qui l'a rendu imprenable aux assauts des Ottomans elle offre maintenant de ses hauteurs des paysages vraiment grandioses.
Pour venir ici, c'est simple car dans toute l'île la direction d'un lieu magique : Paléokastritsa est indiqué. C'est des routes larges, d'autres beaucoup plus étroites. En allant vers le nord la route elle, elle est quelques fois à pic sur les flans de la montagne. Paysages splendides.
Prendre sur la gauche la direction d'un petit village typique : « Krini ». Tu le traverses lentement, les rues sont très étroites et toujours, toujours tout droit et voilà maintenant cette roche et en haut le château avec ses murs cachés dans la végétation.
Ici, les rivages sont sous l'agression des vents dominants de l'ouest, quelques fois forts, car ils s’accélèrent arrivant sur ces hautes falaises. Dans les bas, la côte elle, te laisse deviner des criques et des plages aux eaux toujours aussi cristallines, c'est un endroit merveilleux et très, trés prisé des touristes.
l'ancienne forteresse au cœur de la ville de Kερκυρα et cette forteresse communiquaient par des signaux de fumées en cas de danger.
Le danger de l'époque c'est les envahisseurs Ottomans.
En 1571, alors que l'île était sous la domination vénitienne, les Turcs furent repoussés grâce à ce château, et comme l'île de Kερκυρα était la seule partie de la Grèce à ne jamais être tombé aux mains des Turcs, les murs d'Angelókastro ne furent jamais brisés. Bien qu'il ne reste plus beaucoup de ces murs aujourd'hui, le temps à fait ce qu'aucune armée d'invasion n'avait réussi a faire.
10 minutes depuis le bas par un agréable chemin serpentant
parmi les oliviers sont nécessaires pour rejoindre les auteurs du site.
Alors, ensuite pousses la lourde porte en fer.
C'est un grand plaisir et étonnement de parcourir des escaliers taillés dans la pierre.
Au sommet tout en haut une petite chapelle trône.
De là, tu vas pouvoir Imaginer, maintenant dans ce décor les tentatives d'invasion.
Avec ses combats toujours trés violents, mais alors que maintenant les hommes ont été se déchirer ailleurs,
ces lieux aujourd’hui te donneront cette quiétude des grands espaces.
Alors, que penses-tu ?
Elle est belle notre île n'est-pas ?
το νησί μας έιναι ωραίο, οχι ;
Ce: 23 décembre 2017. Cette fin d'année pour nous sera une grande fête.
Βρήκαμε ένα σπίτι στους Κοινοπιάστες.
Έναι καινούργιο, εκατόν τρία τετραγωνικά. Με περίπου ενα στρέμα κήπο.
Το σπιτι έχει ένα μεγάλο καθιστικό δύο κρεβατοκάμαρες ένα μπάνιο με μπανίερα ενα WC και μία ωραία κουζινα.
Έχει επίσης ενα μεγάλο υπόγειο.
En effet notre cadeau de Noël est d'une particulière importance.
Après, de nombreuses recherches de nombreuses visites, nous avons trouvé une belle petite maison. Cette maison est à l'extérieur d'un tranquille et trés petit village.
Visiteur de passage sur ce blog ou lecteur régulier, Toi qui régulièrement viens vivre avec nous, nos meilleurs moments. Tu devinais que notre attachement pour la Grèce, son peuple si généreux si souriant et cette île de Κερκυρα (Corfou) n'était pas seulement qu'un effet temporaire de la belle saison et de son ciel si beau.
Une maison moderne très proche d'un village ancien typique de la Grèce, non, non pas de celui des images publicitaire, celles des maisons blanches avec les toits bleu.
Non, c'est un village ou les Grands mères le matin viennent s’asseoir sur une chaise dehors au soleil.
Un village ou les gens en te croisant dans les ruelles te dissent des mots gentils et souvent s’excusent de ne pas parler le Français. Alors s'engagent des conversations ou la curiosité d'un côté comme de l'autre génère beaucoup de question. Il n'y a pas d'indifférence et l’intérêt à l'autre reste important, il est une politesse.
Kinopiastes
Kinopiastes est un petit village pittoresque à l'intérieur des terres. Beaucoup de vieilles demeures datent du: 17ème siècle. Ces maisons sont peintes dans les couleurs pastel traditionnelles, ruelles étroites et pavées et petites places cachées font de Kinopiastes l'un des plus beaux villages de la campagne de l'île. Sur la place principale de Kinopiastes, il y a l'église de Panagia avec son entrée impressionnante en marbre et ses peintures murales de l'école des îles ioniennes le monastère d'Agia Paraskevi du:17ème siècle qui est situé à la périphérie du village est tout aussi remarquable. Kinopiastes est connu pour la qualité de son eau de source potable, quelque chose de rare sur l'île, mais aussi pour les tavernes traditionnelles qui servent de délicieux pastitsada, sofrito,bourdeto et plats de la cuisine locale.
Quelques mois et nous allons pouvoir emménager.
« Et le voilier, nous demandent nos enfants ? »
Et bien, nous pouvons en profiter encore. La place maintenant au port ici pour nous est réservée. Il est lui, le voilier, maintenant complètement finalisé, un nouveau taud de soleil a été installé l'hiver dernier et il nous a procuré un confort exceptionnel quand « maître soleil » se faisait plus ardent, pendant l'été. Les améliorations sont constantes et tu as assisté en direct ou presque à la réalisation d'une nouvelle plate forme à l'arriére là, à la fin de l'été.
Nos voyages, nos découvertes vont se poursuivre avec toujours et encore notre beau voilier Shundo.
Aujourd'hui il fait froid pour nous un petit 7° ce matin, mais le soleil au travers du hublot me chauffe agréablement le dos et le ciel lui est encore d'un bleu magnifique.
Le village de Κοινοπιάστες.
Ruelles étroites pour mieux se proteger du soleil ardent l'été.
Les lumiéres sont éclatantes et malgré les frimats de l'hiver les visages sont souriants.
La place de l'église, tu remarqueras que le clocher est lui détaché du monument.
à gauche l'épicerie du village, en face à droite un bar.
Alors oui, pour nous la vie ici est douce, permets moi maintenant de te souhaiter de très agréables et bonnes fêtes de fin d'année.
Pour toi navigateur de bons vents réguliers et doux.
Ils disent ici : Καλές γιοπτές, καλή χρονιά.
prononciation : caless iortess, cali cronia = Bonnes fêtes, bonne année.
Ce: 30 décembre 2017. c'est des Nuages, de la Pluies et une ENORME Promenade.
Le sport te dirait " Ma Chantal " te ménera à tout.
Bon, mais pour le moment, il nous offre, nous donne des Amis et Amies, des connaissances que nous fait " Ma Chantal " quand elle va pendant 2 heures presque chaque jour faire du sport en salle.
Mais ces derniers sont des malades de la marche à pied.
Des malades, des fous, " folles " comme elles veulent bien l'avouer elles-mêmes. Nous étions 4 garçons et bien-sur les filles étaient elles plus nombreuses. Et cela cavalles, ces petites bêtes là !
Des vrais chévres.
Moi derriére, je râme ,
enfin, je veux dire je pêne,
Mireille, elle, l'ex Savoyarde reste avec moi je pense, par courtoisie.
Mais le paysage, lui , il nous fait oublier pour quelques instants nos cuisses douloureuses.
Bien-sur nous sommes partis de la plage pour aller ou ?
Et bien tout en haut et plus haut, il n'y a pas.
Et oui ,
Tu as vu Mireille doucement elle , elle est elle arrivée en même temps que sa grande Amie.
et moi derrière.
Toujours derrière !
Moi, devines ?
Comment sont mes jambes ?
Nous, nous redescendons aprés plusieurs heures et en prime avec la pluie.
Quand elle tombe sur l'île, c'est toujours avec des gouttes énormes .
Une journée hautement symphatique .
Nous étions Chantal et moi, les seuls étrangers, mais Ils parlent Français ou bien Italiens et cela bien mieux que je ne peux encore parler Grec. Et, alors, oui, j'ai bien fait rire en parlant Grec des gaffes sont possibles ! Avec les intonations toniques, elles changent complétement le sens d'un mot.
Ce n'est qu'à la nuit que nous avons regagné notre beau voilier.
Car, c'est que vers 16h de l'aprés midi que nous avons envahi une petite auberge grelottant et bien humide. 15/16h en Gréce pour ce mettre à table, c'est bien . . . , c'est normal !
Tout est sur la table: Grillades, entrées, légumes collorés, viandes, pommes de terre, plats typiques, et les vins rouges, des vins sans grands millisimes mais parfumés et naturels. l'ambiance est empreinte d'une grande simplicité ou immédiatement tu es bien !
Ce: 6 décembre 2018. Les fêtes religieuses sur l'île attirent toujours beaucoup de monde.
Cette année les cieux avaient répondus plus favorablement aux prières des fidèles, contrairement à l'année précédente ou les éléments étaient froids et venteux.
Beaucoup de petit port de l’île organisent également cette cérémonie religieuse. Cette manifestation symbolise le baptême, une croix est lancée à la mer. Dans les campagnes cela sera une rivière ou un lac. Mais, toujours des valeureux nageurs iront repêcher la croix.
Le plus surprenant pour nous Français, c'est de constater la participation de l'état à ces manifestations représenté ici par l'armée. Mais comme pour toutes les occasions c'est les orchestres qui donnent le « LA ».
La foule, elle est dense elle envahie même la route qui surplombe le port.
La mer est calme c'est alors d'un navire de sauvetage que les religiens opérent.
Une petite croix sera jetée à la mer et du bord quelques nageurs iront la rechercher au fond.
Ce: 17 janvier 2018, ou l'Europe entraine-t-elle ses peuples ?
L’austérité pousse les Grecs vers la dépression collective. Des extraits de la presse.
L’Eurogroupe qui se réunit ce lundi réclame de nouvelles mesures d’austérité à la Grèce.
Le spectre du «Grexit» refait surface alors que l’économie du pays est exsangue
Athènes doit rembourser 7 milliards d’euros à ses créanciers avant l’été. Or, comme depuis 2011, elle ne pourra pas honorer ses dettes sans toucher au préalable la dernière tranche de crédit que le FMI et les membres de la zone euro lui ont promise en juillet 2015 (86 milliards d’euros). Les créanciers réclament de nouvelles mesures… alors que la population est à bout.
«Tous les ans, la situation scolaire se dégrade. Je n’ai plus d’espoir d’amélioration!»
La mine de Dimitris Panogiotakopoulos s’allonge dès qu’il parle de l’école primaire qu’il dirige, à Elefsina, à une vingtaine de kilomètres d’Athènes. «Entre 2009 et aujourd’hui, le budget a diminué de 70%, confie-t-il. Nous n’avons même pas de quoi acheter les craies. Nous avons dû organiser une collecte sur la place centrale de la ville pour nous procurer les fournitures scolaires».
Kostas Vamvakas, professeur de sport, fait le même constat: la situation est identique dans son lycée. Face à l’urgence, les deux hommes ont monté un réseau de solidarité. «Certains gamins n’ont même pas un blouson à se mettre sur le dos cet hiver! Ils en pleurent avec ce froid», témoigne l’enseignant. Dans le bureau du directeur, tous sont couverts: le chauffage est en marche mais au minimum.
Une ville industrielle naguère prospère
Kostas Vamvakas est amer: «En 2015, nous espérions qu’Alexis Tsipras [l’actuel premier ministre] et son parti, Syriza [la gauche grecque] stoppent la descente aux enfers». Pour Dimitris Panogiotakopoulos, seule une sortie de l’euro mettra un terme aux problèmes.
Pour se justifier, il décrit «sa ville» avant la crise. Dans cette banlieue ouvrière en bord de mer, les cheminées des raffineries crachaient leurs fumées noires de jour comme de nuit. Les chantiers navals tournaient à plein régime. Deux entreprises métallurgiques et deux cimenteries bordaient une route nationale souvent embouteillée. Les commerces étaient florissants.
Mais, avec la crise, des réformes drastiques sont exigées. Les trois «mémorandums» signés par les gouvernements grecs avec les créanciers en échange de prêts pour éviter au pays le défaut de paiement dictent un programme impitoyable: baisses des salaires et des pensions, suppression des conventions collectives remplacées par des contrats individuels, hausses d’impôts et des taxes, privatisations, coupes dans les dépenses publiques…
Aujourd’hui, «l’industrie est ruinée», souligne le directeur de l’école, par ailleurs élu de l’agglomération d’Elefsina-Aspropyrgos. Sur la route nationale, toutes les entreprises sont fermées. Les devantures de nombreux magasins affichent «à vendre» ou «à louer». Dans cette ville qui sera capitale européenne de la culture en 2021, un tiers des 30 000 habitants sont au chômage.
Des salaires coupés en deux
«Depuis 2009, mon chiffre d’affaires a baissé de plus de 60%», se désole Giorgia Fratzeskaki. Cette coiffeuse à Aspropyrgos se demande combien de temps son salon restera ouvert. Elle vit sur la pension de son mari, qui a pourtant fondu de moitié. A 58 ans, elle «espère tenir encore deux ans… mais ce n’est pas gagné! La fiscalité augmente et maintenant, nous versons même certaines taxes par anticipation.
Cela pousse à travailler au noir», dénonce-t-elle.
Maria Papada, 50 ans, renchérit: «Mon salaire annuel est moitié moins qu’en 2017, 830 euros par mois, mais je dois bosser quatorze heures par jour. Les heures supplémentaires, ils ne nous les payent plus. Les primes de Noël et de Pâques ont disparu.» La discussion s’anime. La tante de Giorgia souligne: «Mon fils est chercheur en cancérologie. A l’université à Athènes, il n’y avait même pas de papier dans les toilettes! Il est parti en novembre 2015. En Arabie Saoudite.» Et toutes proclament: «Avec l’euro et les mémorandums, la Grèce ne peut pas survivre.»
«Les Grecs ne font plus de projet d’enfant, de vie…»
Seule certitude: le pays connaît une véritable paupérisation. Chercheur à l’Institut du Travail, Christos Triandafilou précise que plus d’un tiers des Grecs sont aujourd’hui en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale; 21,4% vivent déjà sous le seuil de pauvreté. Et il souligne qu’avec les baisses successives des salaires, le seuil de pauvreté a baissé. «Il était de 6120 euros en 2007 pour une personne seule, il est désormais de 4512 euros.» Dans ce contexte, le découragement est généralisé: le nombre de chômeurs longue durée a explosé «et eux n’ont aucune indemnité ni couverture sociale.»
«L’instabilité et l’insécurité sont les deux mots qui décrivent l’état psychologique actuel des Grecs», selon Christos Koutsaftis. Psychologue et psychanalyste, il exerce, lui, à Glyfada, un quartier huppé en bord de mer. «Les Grecs ne peuvent plus faire de projet d’enfant, de vie… Sur trois ou quatre mois, c’est le maximum.» Pourquoi ? «Il est impossible de construire quand on ne sait même pas si l’on aura encore son emploi dans six mois.» Après sept années de crise et trois mémorandums (un quatrième est évoqué avec insistance), la société grecque est en dépression collective.
Ce : 28 janvier 2018. Le temps s’améliore encore, ALORS. . .
Alors, rendez-vous devant la poste de Tζάβρος.
Ensuite sur le parking d’une petite chapelle, elle, elle est à flan de montagne.
Et, là nous partons, tu viens avec nous, nous allons marcher.
Et dès le début la pente commence à être raide !
Le soleil est là et avec lui les sourires .
Plus haut, c'est un abris de berger qui se cache dans la verdure.
De la pluie, du soleil et l'ile est toute réjouissante de bonheur.
4 heures aprés , ils sont tous là, il est 16h00, mais la fin du repas s'anime.
De la musique des chansons et voilà !
La nuit dehors, s'installe, mais dans la salle c'est des Hoppa, Hoppa !
Oh ! Yannis, tu as été fantastique, Grandiose, bravo, bravo encore.
C'est bien dans le début de la nuit que nous sommes rentrés au bateau, avec encore en tête cette musique Grec si particuliére pour nos oreilles encore un peu Françaises. Le dos et les jambes sont raides, le lit nous a accueilli pour un repos bien mérité.
Ce : 30 janvier 2018. Du brouillard, il nous annonce les beaux jours.
Les jours rallongent, les températures diurnes sont moins froides et il y a « un » je ne sais pas quoi dans l’air qui nous donnent à tous le sourire. Le ciel, lui a ce beau bleu profond des grands beaux jours.
La Marina tôt le matin est enveloppée de cette douce lumière.
Mais, maintenant, voici une petite histoire,
Une histoire d’ici, une histoire qui a son origine dans une longue tradition religieuse, mais de ces traditions qui sont encore de nos jours respectées par certaines, certains.
Un bébé est né, c’est une petite fille, les parents sont bien-sur très heureux. La naissance courant décembre et nous n’avions pas depuis rencontré le couple. Dernièrement, lors d’une visite, nous pouvions apercevoir des photographies de l’enfant sur l’ordinateur, il dort, il fait des grimaces, il, oh ! Pardon Elle a un ruban dans les cheveux etc . . .
Alors je demande
- « Comment s’appelle-t-elle ? »
Pas vraiment de réponse tiens !
J’ai dû mal prononcer, reformulation . La réponse est :
- « Bébé. »
je ne comprends pas ! Décidément mon Grec, il falloir le travailler encore plus dur. accentuation mauvaise ou accentué ou il ne fallait pas ? ? ?
Tu me connais maintenant un brin têtu, "le Garçon". Je repose ma question et la réponse est :
- « En octobre, elle aura son prénom. »
Alors là, les yeux grands ouverts, étonnements . . . et je réfléchie, si, si quelquefois cela m’arrive !
Et alors oui seulement là, . . . Je comprends.
En Octobre, la petite sera baptisée et c’est seulement à ce moment et à partir de ce moment qu’elle aura officiellement son prénom.
- « Alors comment vous là nommée actuellement ? »
- « Et bien ! Bébé bien-sur ! ».
Aujourd’hui, cette pratique doucement disparaît.
Mais, pour nous Français et notre: 1789. Avec la séparation de l’église et de l’état nous avons une énorme différence culturelle avec beaucoup, beaucoup d’autres pays. La Grèce reste, elle traditionnelle de ce point de vue. La religion est bien présente et est trés active. L’implication de cette dernière dans la vie de tous les jours reste un grand étonnement pour nous, Français.
- Un fidéle lecteur Yannis KARYOTAKIS , nous précise les points suivant :
" Souvent on donnera au bébé le prénom de l'un des grands parents.
Cette période sans prénom, plus ou moins longue, permet de faire aboutir les négociations sur le prénom entre les parents et les deux belles familles, en dehors de la pression de l'officier de l’état civil qui réclame un prénom sur le champ ! "
Mais, tout change et tout arrive aussi.
Le premier ministre Aléxis Tsípras, souviens toi est le premier des ministres à ne pas avoir juré sur le livre saint et devant les religieux, lors de son investiture. Une tradition bafouée ici en Gréce.
Alors « Bébé », nous te souhaitons une bonne et longue vie.
Ce: 31 janvier 2018. Paysage de la côte sud ouest.
Si, le nord / ouest - le nord et le nord / est de l'ile offre des rivages escarpés avec des petites plages adossées aux reliefs. Les plaines du sud présentent elle et notamment comme ici celle s du sud / ouest de belles plages de sable fin . Derriére la plage, c'est des dunes recouvertes d'une végétation basse, refuge et sanctuaire sauvage.
Ce: 4 février 2018. Pluies, Soleil, Randonnées.
Pendant 2 jours la pluie est tombée sans arrêt, ce troisième hiver ici sur le voilier aura été le plus froid, le plus venteux, le plus pluvieux.
Mais, alors que le beau temps doucement lui nous revient, les grandes marches elles reprennent.
Aujourd'hui c'est la côte ouest.
Avec ses grandes, trés grandes falaises.
Une petite chapelle un peu à l'exterieur d'un village est abandonnée.
Dedans reste des peintures remarquables.
Aujourd'hui nous étions huit.
Et pour une fois, les sentiers descendaient.
Le plus suprenant, pour moi a été de constater que bien que demeurant sur l'île depuis toujours, ces personnes étaient toujours autant que nous trés sensibles à la beauté des paysages. Plaines, pics rocheux, vallons plantés d'olivier, ruisseaux, avec en bas bien-sur, la mer. Une recette, un cocktail particièrement bien réussi.
Ce : 13 février 2018. Ο χειμώνας είναι πολύ κακός. Σήμερα φυσάει πολύ και βρέχει πολύ. Μεσα στο σκάφος μασ κουνάει, και έιναι κουραστικό.
L’hiver est très mauvais, Aujourd’hui le vent souffle fort et il y a beaucoup de pluie.
Dans notre bateau cela bouge et c’est fatiguant.
Voilà le titre te raconte tout.
Décidément cet hiver sera, aura été le plus mauvais depuis notre arrivée ici en septembre 2015.
Mais, je voudrais te demander maintenant toi qui habite: la France de bien vouloir fermer le robinet du froid dans ta région, car ici, cela génère des vents et de la pluie, un bien vilain temps.
Bon d’accord je plaisante! Car regardant les informations de la météo en France ces temps derniers cela n’est pas toujours très drôle pour toi aussi !
Voilà, la nuit avance lentement et avec elle, les vents en rafales violentes se calment.
Le voilier se balance encore car la houle restera présente une partie de la nuit. Cette semaine, c’est le carnaval. Le précédent week-end a été gâché en cause des averses abondantes et répétitives qui n’ont pas encouragé les habitants de l’île à venir braver ces conditions.
Mais, Madame Météo nous annonce des embellies pour cette prochaine fin de semaine.
Le temps change rapidement sur l'île : pluies, soleilsss, ventsss,
Au fond là-bas à droite de l'image sur les montagnes de l'Albanie, les sommets sont blancs.
Les vents tournent réguliérement et ils laissent cette baie avec des eaux calmes
ou inversement des vagues se forment et elles passent par dessus le petite digue.
Ce: 2018 02 18 . C'est le Carnaval.
Ces jours derniers le soleil avec la pluie ont joué à "cache, cache". Mais pour cette dernière journée de carnaval le soleil était présent alors beaucoup, beaucoup d'habitant de l'île ont fait le déplacement.
Sans un grand éffort il est là, maintenant possible, d'imaginer cette place il y a : 400 ans.
Alors, maintenant déplaçons-nous dans les rues car la fête est partout.
Petits et grands la participation est trés importante.
Et, maintenant voici avec la musique.
Ce: 5 mars 2018. Les Grecs disent souvent : «Les Français sont curieux de l’histoire».
il y a là, une petite vérité. Ainsi, nous avons depuis le début de notre périple recherché, " les pourquois des comments ".
Le pourquoi repose trop, trés souvent sur l’histoire des lieux, des civilisations. Alors aujourd’hui je t’offre un retour sur l’histoire de cette île, mais cette histoire est bien évidemment, intimement liée à celle du bassin de la méditerranée. Ainsi que des pays limitrophes et ou de ceux qui pendant des siècles ont eu des idées de domination.
La compréhension de l’histoire de cette ile te sera plus accessible à toi lecteur qui nous accompagne depuis notre immersion en méditerranée et des très nombreux récits et histoires qui m’ont passionnés.
L’ANTIQUITÉ,
l'île, notre île c’est-à-dire : Kερκυρα et sa ville principale s’appelaient alors : CORCYRE.
Pendant l'époque byzantine, elles seraient devenues Korypho. à partir de Κορυφαί, les deux pics sur lesquels est construite la forteresse de la ville. Le nom aurait été corrompu lors de la présence vénitienne en Stous Korphous puis Corfou.
C'est au nord-ouest de l'île, vers Sidari et sur l'îlot de Diaplo qu'on trouve les traces les plus anciennes d'un habitat. Elles remontent au mésolithique et au début du néolithique, vers le VIe millénaire av. J.-C. Elles sont très proches de la culture Campanienne présente au même moment au sud de l'Italie.
Par contre, les couches de l'âge du bronze, plus tard, À Aphiona, des poteries de la fin du IIIe et du début du IIe millénaire ont été découvertes. Si une partie est constituée de grossières poteries rouges, on trouve aussi des céramiques fines, brunes avec un décor géométrique en peinture noire. On considère qu'elles sont de type apulien et dites Molfetta.
Un village de l'âge du bronze a aussi été découvert et fouillé à Kapo Kephali. À Ermones, à 500 mètres de la mer, des huttes de terre préhistoriques ont aussi été identifiées. La première mention de Corcyre se trouve chez Hérodote. Il nous apprend que Corcyre était une colonie de Corinthe depuis -733, et que depuis la fondation, les deux cités ne cessaient d'être en désaccord. L'île était une étape sur la route vers une autre colonie corinthienne : Syracuse.
La première cité sur le site appelé de nos jours Paleopolis fut installée sur un promontoire de la côte est de l'île, ce qui permettait d'avoir un port de chaque côté.
Ce promontoire fut appelé Korkyra ou Kerkyra, la « queue ». Au nord dans la baie de Kastradès (aujourd'hui Garitsa baie en face du moulin a vent, mouillage agréable voir plus par beau temps, mais attention quand les vents tournent), là trouvait le port d'Alkinoos et au sud sur la lagune Kalikiopoulo, le port Hyllaïque.
Thucydide qui l'identifie à la Schérie des Phéaciens de l'Odyssée, est le premier à noter le rôle géo-stratégique essentiel de l'île : « Corcyre qui est placée sur la route maritime, le long de la côte, vers l'Italie et la Sicile.
Elle peut empêcher les cités de là-bas d'envoyer une flotte ou au contraire faciliter le voyage d'une flotte partie d'ici pour se rendre dans ces pays. » La cité devint très vite très puissante, au point de fonder ses propres colonies : Épidamne et Apollonie en Épire vers 626 ou 625 av J.-C.
Épidamme aurait été fondée par Corcyre qui avait pour cela fait appel à un Corinthien, Phialos, fils d'Ératocléidès, un Héraclide, pour se charger du rôle d'oikiste. Des colons venus de Corinthe et des pays doriens s'étaient joints au mouvement. Cette ambigüité donna à Corinthe des arguments pour revendiquer des droits sur la colonie. La rivalité avec la métropole, Corinthe, fut telle que les deux cités s'affrontèrent dans une bataille navale, peut-être aux îles Sybota vers 660 av. J.-C.
Lorsque Hippocrate, tyran de Géla vainquit Syracuse, ses habitants furent sauvés par Corcyre après leur défaite militaire À l'époque où les Pisistratides furent renversés à Athènes, le dernier roi de Corcyre aurait été Lycophron. Il aurait été remplacé par un gouvernement républicain. Il semblerait qu'il y ait eu une assemblée annuelle des citoyens qui élisait quatre prytanes chargés de gouverner la ville et de rendre la justice. Thucydide et Polybe évoquent la présence d'un Sénat. Les monnaies montrent une prépondérance des cultes de Zeus, Poséidon, Hermès et Apollon.
Corcyre fut sollicitée par les Grecs lors des guerres médiques. L'île promit d'envoyer son aide et arma soixante navires. Ils ne dépassèrent pas le cap Ténare, voire Pylos, attendant d'abord de connaître l'issue de la bataille pour savoir dans quel camp se ranger. L'excuse était prête : « à cause des vents ils n'avaient pas pu doubler le cap Malée ». En fait, Corcyre avait refusé d'entrer dans une quel conque alliance depuis sa victoire sur Corinthe au viie siècle av. J.-C., ni contre les Carthaginois ni contre les Perses.
La cité avait aussi refusé de conclure des conventions d'arbitrage de litiges maritimes avec les autres cités, ce qui lui permettait de conserver intacte sa puissance maritime et commerciale
Lorsqu'il fut ostracisé, Thémistocle se réfugia sur Corcyre. Il avait en effet été un bienfaiteur de la cité lorsqu'il avait arbitré un conflit avec Corinthe. Il avait jugé en faveur de Corcyre en condamnant Corinthe à payer 20 talents d'amende. Il avait aussi accordé aux deux cités un gouvernement conjoint de Leucade
LA GUERRE DU PÉLOPONNÈSE CORCYRE, CAUSE DE LA GUERRE ?
D'après Thucydide, l'origine de la guerre du Péloponnèse serait un conflit entre Corcyre et sa métropole Corinthe à propos de la colonie de Corcyre Épidamme en 435 av. J.-C. Épidamne était en proie à des attaques répétées de ces voisins, des « barbares » alliés au parti aristocratique expulsé quelques années plus tôt. La cité appela à son aide sa métropole Corcyre qui refusa de lui porter secours. La fondation d'Épidamne s'étant faite grâce à un oikiste et à des colons venus aussi de Corinthe, l'oracle de Delphes conseilla aux Épidamniens de faire appel à la métropole de leur métropole. Celle-ci avait des griefs contre sa colonie qui ne lui témoignait pas tout le respect qui lui était dû.
De plus, avec l'autonomie croissante de Corcyre, Corinthe perdait le contrôle de la route commerciale vers la Sicile et la Grande Grèce. Corinthe envoya donc des troupes et des colons à Épidamne. Corcyre exigea leur départ, mais aussi le rappel des aristocrates bannis. Le refus épidammien entraîna l'envoi par Corcyre de quarante de ses cent-vingt navires qui mirent le siège devant la colonie. Les négociations échouèrent. Corinthe, aidé de quelques autres cités grecques, envoya soixante-quinze navires et 2000 ou 3000 hoplites.
La flotte rencontra quatre-vingts navires corcyréens au cap Leukimmè, au sud de Corcyre. Corinthe perdit quinze navires. Les prisonniers (sauf les Corinthiens) furent égorgés. Le même jour, Épidamne était prise. Corcyre, vainqueur, envoya ses navires ravager Leucade, colonie de Corinthe et Kyllène, port d'Élis qui s'était alliée à Corinthe.
Les deux années suivantes (434 et 433 av. J.-C.), les cités ne s'affrontèrent pas, mais Corinthe s'arma et Corcyre se chercha des alliés. L'île se tourna vers Athènes avec qui elle signa une alliance défensive. Dix vaisseaux athéniens furent envoyés à Corcyre, avec pour ordre de n'intervenir que si les Corinthiens essayaient de débarquer sur Corcyre ou sur un territoire lui appartenant. Corinthe attaqua avec cent-cinquante navires (dont certains appartenaient à ses alliés péloponnésiens). La bataille navale des îles Sybota est considérée comme relevant de « l'ancienne tactique »: un affrontement d'hoplites embarqués à bord de navires. Les Corcyréens enfoncèrent l'aile droite corinthienne mais furent défaits sur leur aile gauche. Cette situation entraîna l'intervention athénienne. La bataille fut considérée comme une victoire par Corcyre mais aussi par Corinthe. Thucydide écrit cependant que « c'est ainsi que Corcyre eut le dessus dans la guerre contre Corinthe ». Ce fut aussi la rupture de la fragile paix entre Athènes et le Péloponnèse et le début de la guerre du Péloponnèse.
LA GUERRE CIVILE.
La guerre en Grèce eut des conséquences à Corcyre même qui se trouva en proie à la guerre civile En 427-426 av. J.-C. la guerre civile faisait rage à Corcyre entre les démocrates et les aristocrates. Les prisonniers qui avaient été faits lors des batailles à propos d'Épidamne avaient été libérés, soit en échange d'une énorme rançon, soit en échange de la promesse qu'ils feraient tout pour réconcilier leur cité et Corinthe. Ils essayèrent de tenir leur engagement, mais, à la suite d'un vote, il fut décidé que Corcyre resterait l'allié d'Athènes. Il semblerait que le parti aristocratique ait été favorable à Corinthe, alors que le parti populaire penchait pour Athènes. Les différents chefs des deux partis se citèrent d'abord en justice.
Péithias, chef du parti populaire, fut acquitté des charges, politiques, qui pesaient contre lui. Il assigna alors ses adversaires en justice, cette fois-ci, sur une accusation de sacrilège. Les cinq membres du parti aristocratique furent condamnés à une très lourde amende. Péithias, personnage influent du Conseil, insista pour que celle-ci fût payée. Les aristocrates et leurs partisans s'en prirent alors physiquement aux démocrates. Péithias fut attaqué et tué dans la salle même du Conseil, avec une soixantaine d'autres personnes présentes. Ses partisans se réfugièrent sur une trière athénienne.
Les aristocrates réunirent alors l'Assemblée des citoyens et lui firent voter la neutralité de la cité dans la guerre.
Une trière (galère à une seule voile).
Les combats étaient donc des attaques par: percussions, abordages, et incendies des adversaires.
corinthienne transportant des émissaires de Sparte aborda à Corcyre et peu de temps après, le parti aristocratique lança une nouvelle attaque contre le parti démocrate. Ce dernier fut d'abord vaincu. Les survivants se réfugièrent sur l'Acropole. Ils étaient aussi encore maîtres du port Hyllaïque. Les démocrates réussirent à se rallier les esclaves, en leur promettant la liberté, tandis que les oligarches faisaient venir huit cents mercenaires. Le lendemain, un nouvel affrontement eut lieu. Les démocrates le remportèrent. Les aristocrates, pour éviter la prise de l'arsenal mirent le feu aux bâtiments autour de l'agora.
Le lendemain, Nicostratos, un stratège athénien, arriva avec 12 navires et 500 hoplites messéniens. Il obligea les différents partis à accepter son arbitrage. Les aristocrates responsables de la rébellion et en fuite devaient être jugés pour leurs actes; une amnistie serait déclarée pour tous les autres ; et une alliance serait conclue avec Athènes. Il fut aussi décidé d'échanger des vaisseaux de guerre entre les deux cités. Les démocrates pensaient pouvoir se débarrasser de leurs adversaires politiques en les envoyant à Athènes. Plutôt que d'embarquer, les partisans des aristocrates, près de quatre cents, se réfugièrent dans les temples des Dioscures et d'Héra. Ils furent persuadés d'en sortir et exilés sur un îlot.
Une flotte péloponnésienne d'une soixantaine de navires tenta de profiter de la situation. Corcyre arma des trières dans l'urgence et les envoya au fur et à mesure qu'elles étaient prêtes. Elles arrivèrent donc face aux navires ennemis en ordre dispersé. De plus, la guerre civile faisait rage à bord même des vaisseaux corcyréens. Certains désertèrent. Sur d'autres, les marins se battaient entre eux. La flotte en général était en difficulté. Les trières athéniennes étaient en infériorité numérique et ne purent qu'empêcher la défaite totale des Corcyréens qui battirent en retraite après avoir perdu treize navires.
Les partisans des oligarches furent rapatriés de leur îlot afin de ne pas pouvoir être secourus par la flotte péloponnésienne. Démocrates et aristocrates négocièrent alors une réconciliation. Il s'agissait, pour tous, de défendre la cité avant tout. Les aristocrates acceptèrent de servir à bord des navires de guerre. Corcyre se prépara aussi à un siège, mais elle ne fut pas attaquée. Les Péloponnésiens se contentèrent de ravager le cap Leukimmè puis se replièrent. En fait, soixante trières athéniennes arrivaient en renfort. Alors, les démocrates massacrèrent tous les oligarches qui étaient restés à terre. Ceux qui s'étaient réfugiés dans les temples furent convaincus d'en sortir, jugés et condamnés à mort.
Certains préférèrent se suicider. Les survivants, à peu près cinq cents, s'emparèrent des territoires continentaux de la cité, d'où ils menèrent des raids contre l'île. Ils causèrent suffisamment de dégâts pour créer une famine dans la cité. N'ayant pas réussi à convaincre Corinthe ou Sparte de les aider à revenir dans leur patrie, ils engagèrent des mercenaires et débarquèrent sur l'île. Là, ils brûlèrent leurs navires pour ne pouvoir reculer et s'installèrent sur le mont Istônè d'où ils reprirent leurs raids. Ils s'emparèrent rapidement du contrôle des campagnes.
En 425 av. J.-C., Athènes envoya une flotte pour aider ses partisans sur Corcyre. L'idée était de sécuriser la route vers la Sicile. Une sortie des démocrates aidée des hoplites athéniens eut raison des oligarches qui se rendirent. Ils obtinrent d'être envoyés à Athènes pour y être jugés. Craignant que les tribunaux de leurs alliés ne condamnent pas à mort leurs ennemis, les démocrates usèrent d'un stratagème pour les perdre. Ils les poussèrent à chercher à s'enfuir, ce qui rendait caduc l'accord avec Athènes. Par ailleurs, les stratèges athéniens, pressés de se rendre en Sicile, ne furent pas mécontents de pouvoir se décharger de leurs prisonniers sur les Corcyriens. Les démocrates massacrèrent sauvagement leurs ennemis oligarches et vendirent les femmes comme esclaves. La guerre civile prit ainsi fin, avec la disparition quasi complète d'un des deux partis.
L’EXPÉDITION DE SICILE.
mercenaire Hoplite.
Corcyre resta ensuite dans l'alliance athénienne et participa à ses différentes expéditions. Ainsi, elle fournit quinze navires et des hoplites pour le second corps expéditionnaire commandé par Démosthène envoyé par Athènes contre Syracuse en 413 av. J.-C.
Cependant, leur présence à la bataille des Épipoles décontenança les Athéniens. À chaque fois que les Corcyriens entonnaient le péan, ils faisaient paniquer leurs alliés. En effet, Corcyre et Syracuse, liées par des liens de colonisation, avaient des péans très proches. Les hoplites athéniens croyaient à chaque fois que les Syracusiens avaient percé leurs rangs. Au retour de la paix, Corcyre reprit ses traditionnelles activités commerciales.
LA PUISSANCE ROMAINE, UNE POSITION CONVOITÉE.
La position géographique de l'île entre l'ouest et l'est de la Méditerranée et entre Rome et la Grèce continua à faire de sa possession un enjeu stratégique. Si elle connut un moment de relatif répit après la guerre du Péloponnèse, qui vit le séjour d'Aristote et de son élève Alexandre, les différents souverains hellénistiques s'en disputèrent la domination
En 299 av. J.-C., Corcyre assiégée par Cassandre fut dégagée par Agathocle, tyran de Syracuse qui devint ainsi maître de l'île. Il s'en désintéressa immédiatement pour partir en Afrique. En préambule à ses guerres en Italie, Pyrrhus s'empara de l'île, à sa seconde tentative, soit en 295 ou en 280.
Profitant de l'atmosphère générale, Corcyre chercha à s'emparer de la Crète. Elle monta une expédition qui débarqua sur la grande île. Elle finit cependant par rapatrier ses troupes
LE CHOIX DE LA PROTECTION DE ROME.
Au III e siècle av. J.-C., les échanges commerciaux florissants de Corcyre eurent à se plaindre des pirates qui opéraient depuis l'Illyrie. La cité se tourna donc vers Rome. Des ambassadeurs romains furent envoyés par le Sénat à Teuta, la reine d'Illyrie, afin de demander que toute attaque contre le nouvel allié romain cessât.
La reine fut irritée par l'attitude d'un des ambassadeurs et le fit exécuter. Rome se prépara au conflit. Teuta arma une flotte qui s'empara d'Épidamne puis de Corcyre où une garnison commandée par Démétrios de Pharos fut installée en 229 av. J.-C. L'île fut pratiquement immédiatement reprise par Rome. En effet, Teuta se méfiait de la montée en puissance de Démétrios. Elle mit sa tête à prix. Démétrios négocia alors avec le consul Gaius Fulvius. Il échangea Corcyre contre la vie sauve. Le second consul, Aulus Posthumius déclara les Corcyréens amis des Romains. Il nomma un chef favorable à Rome à la tête du Sénat.
Corcyre devint dès lors un fidèle allié de Rome, après avoir été un fidèle allié d'Athènes. L'île participa aux expéditions romaines contre Démétrios de Pharos en Illyrie ou contre Philippe V de Macédoine puis contre son fils Persée. Paul Emile fit pratiquement d'ailleurs un premier triomphe à Corcyre avant son retour à Rome. En 146 av. J.-C., Corcyre était, à cause de la longue rivalité qui l'opposait à sa métropole, aux côtés des Romains lorsqu'ils rasèrent Corinthe
LES GUERRES CIVILES.
Lors des guerres civiles romaines, Corcyre prit le parti de Pompée qui en fit le centre de ses opérations navales. Marcus Calpurnius Bibulus s'y tenait avec en permanence une centaine de vaisseaux. Il tenait aussi Epidamne.
Caton et Cicéron se retrouvèrent alors sur Corcyre avant de partir, l'un vers l'Afrique, l'autre vers Rome. César pardonna à la cité grecque. Dans la guerre civile suivante, Corcyre prit le parti de Brutus et Cassius. Puis après leur défaite face à Marc Antoine à Philippes (42 av. J.-C.), l'île se soumit à leur vainqueur. C'est là qu'il épousa Octavie.
Elle y séjourna pendant qu'il menait ses campagnes en Orient. Octave commença donc par mettre le siège à la cité qui une fois prise fut sévèrement punie. Il y assembla ensuite sa flotte avant la bataille d'Actium. Ce ne fut que sous Caligula que les Corcyréens obtinrent un allègement de leurs peines : leur liberté et leurs privilèges leur furent rendus
Tibulle aurait séjourné sur l'île. En 67, Néron aurait, d'après Suétone, chanté et dansé devant l'autel du temple de Zeus à Kassiopi
LES DÉBUTS DE L'ÈRE CHRÉTIENNE.
Deux disciples de saint Paul : Jason de Thessalonique, évêque de Tarse et saint Sosipater, évêque d'Iconium, sont supposés avoir évangélisé l'île en construisant un sanctuaire en l'honneur d'Étienne, le premier martyr.
Les persécutions de Dioclétien furent fortes sur l'île. Comme pour de très nombreuses autres villes grecques, la légende veut que ce fût à Hélène, la mère de l'empereur Constantin, qui serait venue deux fois sur l'île, que Corcyre dut sa liberté d'exercer le christianisme. Cependant, on sait qu'un évêque de Corcyre participa aux différents conciles entre 325 et 787 et que cet évêque était suffragant pour le métropolite de Céphalonie. Parmi les ruines de Paléopolis, au sud de la ville actuelle, se trouve la basilique Aghia Kerkyra, dont une architrave porte la dédicace épigraphique de son fondateur, l'évêque Jovien : cet évêque, qui n'est connu que par une autre inscription, sur la mosaïque de la nef, s'y vante d'avoir fait construire l'église après avoir détruit des sanctuaires païens, avec le soutien de l'empereur. Cette épigramme est le seul texte en Grèce qui témoigne localement d'une transition violente entre christianisme et paganisme, alors que cet iconoclasme chrétien est bien attesté en Orient.
La basilique, originellement dotée de cinq nefs, fut en fait construite un peu avant 450 sur les ruines d'un odéon d'époque romaine, plutôt que sur un temple. Elle fut reconstruite vers le xiie siècle avec une seule nef.
EMPIRE BYZANTIN.
En 336, à la mort de Constantin, Corcyre échut à son deuxième fils, Constant. L'île se rangea à ses côtés dans ses guerres, contre son frère Constantin ou contre les Goths. Corcyre avait déjà envoyé des troupes lorsqu'en 267 les Goths avaient envahi la Macédoine et l'Épire. Dans la guerre entre Magnence et Constance, l'île choisit le parti de l'empereur d'Orient. Ayant, contrairement au passé, choisi le camp des vainqueurs, Corcyre fut récompensée par l'empereur. Il en fut de même lorsque Gratien, empereur d'Occident, vint aider la partie orientale de l'Empire contre les Goths en 375. L'île lui fournit une flotte et 2000 soldats.
Il la récompensa à son retour. Lorsque Théodose II chercha à reprendre Ravenne, Corcyre lui fournit 4000 soldats. Cependant, après le sac de Rome par Genséric, en 455, l'île, sauf la ville, eut à subir, comme le reste de la Grèce et la Sicile, les ravages des Vandales
LA FLOTTE DE CORCYRE AU SERVICE DE BYZANCE ?
Des Corcyréens auraient participé à l'expédition qui permit à Bélisaire de reprendre l'Italie aux Ostrogoths de Vitigès pour Justinien en 535.
Ils se seraient distingués particulièrement dans la défense de Rome. Aussi, l'île eu à subir en 551 la vengeance de Totila, dont la flotte pilla l'île et la ville, ce que n'avait pas réussi les Vandales un siècle plus tôt, avant de s'avancer en Grèce continentale jusqu'à Dodone. En 562, la ville fut déplacée du site antique (Paléopolis au sud de la ville actuelle) pour la presqu'île, plus facile à défendre lors d'une invasion des Goths
Corcyre aurait fourni des navires à Maurice dans sa lutte contre les Dalmates. Elle aurait aidé aussi Héraclius contre les Lombards. La flotte corcyréenne aurait apporté son aide à Constant II (cinquante vaisseaux) puis Constantin IV contre les Sarrasins. La flotte corcyréenne aurait aidé à secourir Léon l'Isaurien assiégé dans Constantinople
Dans les guerres contre les Bulgares, la flotte de Corcyre aurait encore joué un rôle. Elle aurait participé à la défaite la flotte de Pépin d'Italie dans l'Adriatique. Elle aurait empêché une descente des Bulgares en Italie sous le règne de Nicéphore Ier. Elle aurait fait aussi débarquer 8000 hommes près de la capitale pour repousser une invasion bulgare sous Léon V l'Arménien, puis elle aurait envoyé quarante vaisseaux pour dégager Constantin VII Porphyrogénète.
Corcyre se serait alors entendue avec la puissance navale montante de l'Adriatique : Venise. Leurs flottes combinées auraient fait pratiquement de cette mer un lac byzantin
La Vie de Saint Arsénios de Kerkyra par G. Bardanes évoque une attaque « scythe » vers le milieu du xe siècle.
Plus vraisemblablement, il s'agirait de pirates d'origine croate Ce serait ensuite contre les Sarrasins que la flotte aurait aidé les empereurs de Théophile à Léon VI (842-912), notamment lors des campagnes du général Nicétas Oryphas. Elle aurait même permis à l'île d'éviter d'être conquise par les Sarrasins après leur victoire contre l'empereur Otton II à la bataille du cap Colonne, près de Crotone, en 982. Cependant, Jean Skylitzès affirme qu'ils auraient brûlé Corcyre en 1033. L'île serait devenue la base navale principale de Constantin VIII vers 1025. Elle aurait participé à la reconquête de la Sicile contre les Sarrasins, mais cette fois-ci pour le Pape, Capoue et les Normands
La petite église d'Agios Merkourios, au village d'Agios-Markos 17 km au nord-est de la ville de Corfou, construite vers 1074-1075 dispose de fresques (dont on retrouve des échos ailleurs dans l'île) dans le style d'Osios Loukas (monastère byzantin proche de Delphes), ce qui prouve la position charnière de Corcyre entre la Grèce et l'Italie
ENTRE NORMANDS ET BYZANTINS.
En mai 1081, Robert Guiscard, en route vers Constantinople avec 1 300 chevaliers et plusieurs milliers de fantassins, s'empara de Corcyre où la garnison impériale se serait rendue sans combattre, ou après une longue résistance selon Anne Comnène. Elle affirme aussi que l'île bénéficia d'une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir normand.
Bohémond, laissé à la tête de l'expédition, battit en retraite au printemps 1083 et une flotte vénitienne reprit Corcyre dans l'année. L'année suivante, une nouvelle expédition de Robert Guiscard vers la Grèce affronta trois fois la flotte vénitienne.
Il vaincu à deux reprises, il triompha la troisième. Cette victoire lui offrait Corcyre, toujours porte d'entrée en Grèce où sa troupe s'installa pour l'hiver. La typhoïde décima son armée.
Robert Guiscard décéda sur Céphalonie en 1085. Sa mort permit à Alexis Ier Comnène de contrôler à nouveau Corcyre. La flotte de celle-ci dégagea Durazzo, nouveau nom de son ancienne colonie Épidamne, assiégée par Bohémond en 1108.
Régulièrement menacée par les Normands de Sicile, Corcyre fut assiégée, sans succès, durant six mois pendant l'hiver 1122-1123 par Venise à qui Jean II Comnène venait de retirer ses privilèges commerciaux à Constantinople et qui cherchait à se venger
L'île fut à nouveau conquise par les Normands, menés cette fois par Roger II de Sicile en 1147.
Elle était défendue par Étienne Hagiochristophoritès, futur auteur de la tentative d'assassinat d'Isaac II Ange à l'instigation d'Andronic Ier. Roger II installa dans la citadelle une garnison de 1000 hommes. Manuel Ier Comnène la libéra après un long siège lors de l'hiver 1148-1149
Profitant des troubles à la mort de l'empereur Andronic, le roi normand de Sicile Guillaume II attaqua l'Empire byzantin, en suivant la route habituelle par Durazzo, prise en 1185. L'hypothèse que la flotte normande ait conquis à cette occasion Corcyre et le reste des iles ioniennes, remontant à une conjecture de Karl Hopf et souvent affirmée par les auteurs ultérieurs, n'est mentionnée par aucune source ancienne et semble improbable ; selon une source occidentale contemporaine l'ile était en tout cas en 1191 toujours (ou à nouveau) entre les mains de l'empereur byzantin auquel elle devait un tribut annuel en or.
L'Empereur Manuel avait créé un Duché de Corcyre, d'Épire et d'Étolie qu'il donna à son fils Alexis puis à Michel. La mise en place d'un archevêché métropolite de Janina et Corcyre pourrait dater de cette époque.
En 1054, le Schisme plaça Corfou, appartenant alors à l'Empire byzantin, dans le giron de l'Église orthodoxe. Il n'y avait alors pas de catholiques sur l'île.
LE DESPOTAT D'ÉPIRE.
Lorsque les Croisés de la Quatrième croisade y firent escale au printemps 1203, les habitants refusèrent de recevoir le prétendant à l'Empire Alexis IV et bombardèrent la flotte vénitienne ; en représailles les Croisés ravagèrent une partie de l'île. Corcyre changea ensuite souvent de mains. Elle connut une domination génoise (1205) avec l'occupation par le pirate Vetrano puis vénitienne (1205-1214), avant de revenir dans le giron grec (1214-1267). Durant la période vénitienne, le doge Pietro Ziani confia en fief héréditaire l'administration de l'île à dix familles de la noblesse vénitienne à condition d'en assurer la défense et de verser la somme de 500 hyperpérions (monnaie d'or byzantine) tous les ans à la Sérenissime. Ce système allait être à nouveau utilisé lorsque Venise reprendrait le contrôle de l'île au xive siècle.
Après la chute de Constantinople et la création de l'Empire latin de Constantinople, Michel Ier Doukas avait fondé une principauté en Épire et s'était reconnu vassal de Venise. Il avait même promis à la Sérénissime de l'aider à maintenir l'ordre sur Corcyre, qui ne lui appartenait pas.
En fait, il n'avait fait que chercher à gagner du temps, afin de se préparer à reconquérir son autonomie, voire libérer l'Empire de la présence étrangère. Corcyre aurait été reprise en 1214, puisqu'un évêque orthodoxe y fut nommé par Michel. Il entreprit de fortifier l'île, ainsi que ses possessions continentales comme Durazzo. Michel accorda aussi une large autonomie politique à Corcyre qui fut dirigée par un « collège » urbain de trente-deux prêtres, sous le nom de Ιερό Τάγμα et relayé, hors les murs, d'un ensemble de trente-trois prêtres, petits propriétaires terriens, dénommés Λευθεριώτες.
Ce collège subsista jusqu'en 1390 et la domination vénitienne. Théodore Doukas, successeur de Michel, s'empara du Royaume de Thessalonique grâce à des troupes venues de Corcyre et d'Épire. Il le perdit face aux Bulgares. Michel II Doukas fixa sa résidence à Corcyre dont il poursuivit la fortification. Le château Saint-Ange (« Angelókastro »), importante forteresse gardant l'Ouest de l'île, daterait de cette période : les archives des Angevins de Naples évoquent en 1272 un Castrum Sancti Angeli.
Michel avait épousé Théodora Pétraliphaina, connue comme sainte Théodora d'Arta (en). De ce mariage naquirent deux filles, Hélène qui épousa Manfred Ier de Sicile et Anne qui épousa Guillaume II de Villehardouin, Prince d'Achaïe.Hélène apportait à Manfred en dot Corfou et plusieurs villes côtières: Durazzo, Valona, Himare, Butrinto, Berat.
En fait, le souverain normand s'était déjà emparé d'une partie d'entre elles en 1257, le mariage ne faisait qu'entériner un fait accompli. Michel qui avait alors pris le titre de Despote de Corcyre, d'Épire et d'Étolie décida de marcher avec ses deux gendres sur Constantinople. Il désirait se faire couronner Empereur. Il se heurta à Michel VIII Paléologue qui venait de mettre sous sa tutelle le dernier empereur latin Baudouin II et qui ne pouvait laisser le Despote d'Épire s'emparer de Constantinople avant lui. Cependant, les troupes de Manfred et Guillaume durent affronter seules les troupes de l'Empire de Nicée à la bataille de Pélagonia, les troupes grecques commandées par Jean Ier Doukas, fils de Michel II, ayant abandonné le champ avant la bataille. Le Prince d'Achaïe fut fait prisonnier lors de cette bataille.
Le roi de Sicile pourvut pacifiquement à l'administration de Corfou et des villes d'Épire, dont il avait légitimé la possession par son mariage avec la fille du despote. Il choisit pour lui servir de lieutenant dans ses possessions d'Albanie son « amiral » (c'est-à-dire le plus grand officier du Royaume de Sicile) Philippe Chinard, comte de Conversano, qui avait vécu dans sa jeunesse au milieu des Grecs. Il était en effet issu de la chevalerie franque du royaume de Chypre, brève possession de Frédéric II de Hohenstaufen, père de Manfred, et avait suivi celui-ci en Sicile.
Le gouverneur résida à Corfou. Son autorité s'étendait sur tous les dignitaires, tant ecclésiastiques que civils et latins que grecs. Il donna l'ordre de démolir le palais de l'archevêque latin de Corfou, parce que cet édifice s'élevait trop près de la citadelle C'est à Corfou que Philippe Chinard reçu la nouvelle de la bataille de Bénévent du 26 février 1266, qui vit la défaite et la mort Manfred face à Charles d'Anjou, nouveau roi de Sicile. Le coup était pour lui terrible: il pouvait regarder comme perdu son comté de Conversano en Apulie. Désigné par les condamnations pontificales comme l'un des plus dangereux partisans du roi excommunié Manfred, il n'avait rien à attendre d'une soumission à Charles d'Anjou. Alors le gouverneur franc de Corfou, que le chroniqueur byzantin Georges Pachymères devait plus tard désigner comme un personnage illustre et très puissant, offrit à Michel II d'Épire une alliance.
Celui-ci lui offre la main de Maria Petraliphaina, sœur de sa propre femme, ainsi que certaines villes anciennement au pouvoir de Manfred: Berat, Valona et surtout Kanina, château dominant la région de Valona. Cependant Chinard ne profita pas longtemps de ses nouvelles possessions: Michel II organisa son assassinat, et Pachymèdes rapporte que sa veuve se fit apporter sa tête sur un plat d'or.
Cependant, Charles d'Anjou avait affirmé son intention de reprendre la politique orientale de ses prédécesseurs Hohenstaufen en signant le 27 mai 1267 le traité de Viterbe avec Baudouin, l'ancien (et dernier) Empereur latin réfugié chez lui, et Guillaume II de Villehardouin. Corcyre et le Despotat d'Épire pouvaient en effet être un premier pas vers la reconquête de Constantinople. Il envoya cent galères et vingt vaisseaux.
DOMINATION ANGEVINE.
Louis d'Anjou, neveu de Charles de Naples, s'empara de Corfou, la ville et l'île pour son oncle, ou plutôt, la ville et l'île se rendirent à Louis d'Anjou. Les chroniqueurs médiévaux insistent sur le fait que ce fut la population qui choisit, après une courte résistance, de se soumettre aux Angevins.
Devant la menace d'un assaut grec, les chevaliers francs de Corfou et d'Épire avaient offert la soumission à Charles d'Anjou. Depuis l'assassinat de Philippe Chinard, avec qui ils étaient souvent venus de Chypre, ils s'étaient placés sous la direction de Garnier l'Aleman. Charles reconnut le statu quo par lettre royale des 20 et 23 mars 1267 : Garner l'Aleman reçut le titre de capitaine général et vicaire royal à Corfou, Hugo Chandola celui de châtelain de Corfou, Jacques de Baligny fut seigneur de Valona et Kanina, et Jean de Clary fut chargé de prendre possession des places d'Épire. Seules Berat, où étaient retranchés les fils de Philippe Chinard, et Durazzo, pris entre temps par Michel II, fermèrent leurs portes. Gazon Chinard, frère de Philippe Chinard, révolté par l'assassinat de celui-ci à Kanina par Michel II, fut chargé par Charles d'Anjou de la reconquête et envoyé à Corfou le 12 janvier 1269 avec le titre de capitaine de l'île.
Après la mort de Michel II Doukas en 1271, Charles négocia avec les notables albanais de Durazzo et des villes voisines, majoritairement catholiques, se présentant comme le champion de l'Église latine. Reconnaissant sa souveraineté, Durazzo lui ouvrit ses portes. Charles put ajouter en février 1272 à ses titres français et italiens celui de roi d'Épire, nommant le 25 février Gazon Chinard vicaire général du nouveau royaume. Celui-ci prit finalement possession de Berat et ramena ses neveux en captivité en Italie au château de Trani, construit par leur oncle Philippe Chinard. Petit à petit, Charles d'Anjou remplaça cependant les anciens fidèles des Hohenstaufen par des hommes neufs jugés plus sûrs.
Jacques de Baligny se vit racheter Valona et Kanina en 1273 contre des biens considérables dans le Royaume de Sicile. Après la mort de Gautier l'Aleman, son fils Aymé l'Aleman doit céder en octobre 1272 ses châteaux de Corfou à un nouveau vicaire général de l'île, Giordanus de Sancto-Felice. En mai 1273, après un an en fonction, Gazon Chinard est remplacé par Anselin de Chaus comme vicaire général dans le royaume d'Épire.
Charles d'Anjou reçut l'hommage de toute la population de Corfou à qui il accorda, en remerciements de conserver ses nombreux privilèges. Il organisa cependant une nouvelle forme de gouvernement : un pouvoir illimité était confié à trois « juges ». L'évêque orthodoxe de l'île choisit aussi d'embrasser le rite latin. Ces deux faits mécontentèrent les Corfiotes, cependant, ils restèrent soumis et fidèles aux Angevins. Ainsi, dans la lutte qui les opposa aux Aragon, Corfou resta dans le camp angevin et résista aux assauts de Jacques II d'Aragon
La période angevine connut une recrudescence de la piraterie et des brigandages des Albanais, qui prenaient ainsi la succession des Illyriens. Charles le Boîteux utilisa la flotte corfiote contre eux. Il investit son fils Philippe du fief de Corfou (ainsi que de la Principauté d'Achaïe). Depuis l'île, celui-ci fit face aux pirates, puis à une coalition d'Aragonais, Génois et Vénitiens. Grâce à la flotte corfiote, il réussit à les repousser, mais aussi à étendre ses possessions. En signe de gratitude, il exempta l'île d'impôts
Philippe tenta alors de profiter de sa puissance pour aider son frère Robert de Calabre dans sa lutte contre Frédéric II de Sicile. Il fut fait prisonnier en 1299. À sa libération, de retour à Corfou, il poursuivit les travaux de fortifications de l'île et de la ville. Il réorganisa l'administration de l'île et la confia à des Corfiotes, ce qui contribua fortement à sa popularité. Une police fut mise en place. Les gouverneurs des établissements de terre ferme étaient élus par une assemblée générale. La gestion des finances fut confiée à deux trésoriers généraux. L'administration de la justice s'occupait aussi des travaux publics. Trois intendants eurent la charge de la santé. Un contrôle strict de l'administration fut institué
En 1332, Philippe partagea ses possessions entre ses fils : Philippe reçut Tarente et Robert Corfou, toujours sous la suzeraineté napolitaine. En 1357, Robert partagea l'île en quatre bailliages : Agiri (Agiro), Alechimie (Leukymmé), Medii (Mesara) et Hori (Oros). Il y avait aussi six baronnies. Cependant, les troubles à Naples, autour de Jeanne eurent des répercussions à Corfou après la mort de Robert (1364). L'île connut à nouveau la guerre civile. Les Corfiotes décidèrent alors de chasser la garnison et l'administration napolitaines. Ils établirent alors une République
La République de Venise, de son côté, cherchait à s'assurer le contrôle de l'île à cause de sa position stratégique à la sortie de l'Adriatique. Elle avait d'abord tenté de l'acheter aux Angevins en 1350, sans succès, d'autant plus que Venise s'était alors concentrée sur le contrôle de Ténédos, à la sortie des Dardanelles.
De nouvelles négociations avaient débuté dès 1366, avec Philippe qui venait d'hériter de son frère, puis avec Jacques des Baux après 1373 et Charles III de Naples son suzerain. En parallèle, Venise envoya sur l'île des agents chargés de faire la promotion de la République afin de pousser les Corfiotes à accepter la domination vénitienne. Le consul vénitien devait, en plus de son rôle diplomatique et commercial, établir une liste exhaustive des privilèges dont disposer l'île et l'envoyer au Sénat, afin que la Sérénissime accorde les mêmes avantages dès qu'elle aurait pris possession de Corfou
Ce fut à cette époque, vers 1300, que le rite latin fut introduit sur l'île, jusque-là seulement orthodoxe. Par ailleurs, au cours du xive siècle, de nombreux Juifs, venus d'Italie du Sud, s'installèrent à Corfou. Une bonne partie d'entre eux était à la base originaire de Thèbes d'où Roger de Sicile les avaient déplacés vers la Sicile, afin d'y développer la sérici culture. Ils migrèrent ensuite vers Corfou, sous les Angevins. La synagogue de Corfou est maintenant la plus ancienne de Grèce.
DOMINATION VÉNITIENNE BARBEROUSSE ET LÉPANTE.
La jeune république corfiote fut de courte durée. Sa position restait attractive et elle n'était plus protégée par aucune puissance. Gênes commença elle aussi à négocier avec Charles III pour en obtenir le contrôle et ne cessait de surenchérir sur les propositions vénitiennes.
Jacques des Baux mourut en 1383, Charles III en 1386. Corfou se chercha alors un nouveau protecteur puissant. La population se divisa, une partie jura fidélité à Ladislas, alors âgé de 10 ans, fils de Charles III, une autre préférait Venise, ou Gênes. Enfin, certains se tournèrent vers Francesco da Carrara qui gouvernait Padoue et qui envoya une garnison. Mais, la ville italienne était en guerre contre la République de Venise. L'amiral vénitien Jean Miani se présenta avec son escadre devant l'île qui sut se laisser convaincre.
Les Padouans furent assiégés et durent évacuer l'île. Le 9 juin 1386, Corfou passa sous la protection, mais aussi sous la domination vénitienne. Le gouverneur était vénitien et les lois étaient vénitiennes. Corfou devait fournir un contingent fixé par le gouverneur vénitien. Le Conseil de la noblesse corfiote nommait aux emplois administratifs, sous contrôle du gouverneur
Rapidement, Corfou eut à faire face à un nouvel ennemi : les Ottomans. Les corfiotes intervinrent à de multiples reprises pour protéger les places-fortes continentales (Butrinto ou Parga par exemple) menacées par Mehmed II dans les années 1450-1460. Les troupes et les galères fournies à Venise permirent à Corfou de voir ses privilèges augmentés : nomination intégralement corfiote des commandants des galères ainsi que des commandants de Butrinto et Parga (1503) et à partir de 1528, les décisions du Conseil de la noblesse ne pouvaient plus être remises en cause que par le Sénat vénitien lui-même
En 1537, Barberousse mena une nouvelle attaque ottomane sur l'île pour Soliman. Le 25 août, débarquèrent 25000 hommes et trente canons qui commencèrent à ravager l'île autour de sa capitale. Quatre jours plus tard, un nouveau contingent de 25000 hommes arriva en renfort. Le pillage se poursuivit. Le siège fut terrible. La ville n'avait pas eu le temps d'être complètement ravitaillée avant que les navires ottomans ne bloquent le port. Soliman s'installa sur le continent en face de l'île pour assister au siège. Toutes les bouches « inutiles » (femmes, enfants, vieillards) furent sacrifiées et chassées hors de murs. La garnison put alors poursuivre sa résistance.
Les Ottomans ne purent prendre la ville. Le Château Saint-Ange fut lui aussi attaqué, à quatre reprises, mais, encore mieux fortifié que la ville, il résista. Les Ottomans finirent par renoncer, découragés par le mauvais temps, la disette et les épidémies. Il semblerait aussi que l'impatience de Soliman ait joué un rôle non négligeable dans ce renoncement. Même si, comme le lui affirmait son état-major, la victoire semblait à portée de main, il trouva que le siège prenait trop de temps et ne voulait pas risquer plus de pertes parmi ses janissaires. Le siège fut levé le 7 septembre, mais l'île avait beaucoup souffert.
Ses campagnes étaient quasiment dépeuplées (la population de l'île était passée de 40000 avant la guerre à 19000 en 1588). La noblesse avait été décimée par les combats. Il fallut faire venir de Venise des semailles et des animaux de labour
Ce fut à ce moment-là que fut construite la forteresse symbole de Corfou : la Vieille-Forteresse ou Vieux-Fort (italien : Fortezza Vecchia, grec: Παλαιό Φρούριο/Palaió Froúrio) vers 1550. Elle protégeait la ville du côté de la mer. Elle coûta à Venise 200 000 ducats et compta jusqu'à 700 pièces d'artillerie Avant la bataille de Lépante (1571), au printemps, la flotte turque n'osant pas s'engager dans l'Adriatique, piège qui pourrait se refermer sur elle, s'attaqua à Corfou. L'île fut évacuée sur ordre de Venise. Les Ottomans débarquèrent et ravagèrent les campagnes : en 1576 encore, lorsque le provéditeur Giustiniano parcourut l'île, il trouva les plaines presque vides.
Elles ne produisaient que pour quatre mois de céréales (mais l'île exportait du vin et de l'huile) Le 16 septembre 1571, ce fut à Corfou que se rassembla la flotte chrétienne commandée par Don Juan d'Autriche. L'île avait fourni des vaisseaux et des équipages. André Thevet comparait Corfou à Vienne et à Malte. Il disait que ces lieux étaient les remparts de la Chrétienté (allusion par exemple au siège de Vienne de 1529). Venise avait mis en place une organisation stricte de la défense de Corfou.
Les gouverneurs des forts et de l'île étaient changés tous les trois ans, afin qu'ils ne puissent pas être achetés par l'ennemi. Ils n'avaient pas le droit d'engager ou de licencier leurs soldats sans l'aval de la République. Les réserves de vivres et de munitions étaient prévues pour trois ans. Le port était en permanence protégé par trois à quatre galères, afin de dissuader les pirates Diverses migrations transformèrent la population corfiote aux xve et xvie siècles. Dans les années 1430, des Albanais chrétiens, chassés par l'avancée des troupes ottomanes trouvèrent refuge à Corfou. Puis, les chutes de Constantinople en 1453, puis de la Grèce centrale et de la Morée apportèrent de nouveaux réfugiés comme Thomas Paléologue qui y passa en route vers Rome. En 1540, des Juifs du Sud de l'Italie, chassés par le Vice-Roi de Naples, Don Pedro de Tolède, vinrent s'installer sur l'île
LES FORTERESSES DU XVIIE SIÈCLE .
La position stratégique de l'île fit qu'elle devint le lieu de rendez-vous des forces et flottes vénitiennes et de leurs alliés lors des affrontements contre les Ottomans. Les marins et les soldats étaient donc en permanence en très grand nombre sur l'île et dans la ville. Il devenait impossible et insoutenable de continuer à loger les militaires chez l'habitant. De plus, le Conseil de la noblesse porta les réclamations des corfiotes au Sénat vénitien qui les entendit. Il fut décidé de construire des casernes.
Une nouvelle attaque, menée par Sirvan Pacha montra la nécessité d'améliorer les fortifications de la ville. Une nouvelle forteresse fut construite : le Fort Neuf, ou Fortezza Nuova juste à côté de la Fortezza Vecchia.
Elle protégeait la ville du côté de la terre et des casernes y furent aménagées. Une autre fut installée sur le mont Abraham, là même où Barberousse avait installé son artillerie : le fort Abramo (1577-1578). L'administration fut au xviie siècle de plus en plus déléguée aux corfiotes. Les insulaires reçurent de Venise l'autorisation de vendre sans contrainte leurs productions. Les intendants de santé de l'île furent autorisés à punir eux-mêmes tous ceux qui contrevenaient aux règlements sanitaires.
Des quatre administrateurs du mont-de-piété, un seul était vénitien, le provéditeur général. La noblesse corfiote obtint de nouveaux privilèges, tandis que les Juifs subissaient des rigueurs jusque-là inconnues. En effet, la population juive avait très longtemps été protégée par la République de Venise. Le quartier juif n'était pas un ghetto. Lorsqu'en 1571, les Juifs furent expulsés des possessions vénitiennes, ceux de Corfou ne furent pas concernés.
La contribution extraordinaire de 50000 scudi levée sur les Juifs vénitiens en 1573 ne concerna pas non plus ceux de Corfou. Le traité qui avait placé l'île sous la protection de la Sérénissime en 1386 accordait de nombreux privilèges aux Juifs de l'île. Cependant, la population chrétienne locale ne cessait de protester contre cet état de fait. Elle avait obtenu le port d'un signe distinctif jaune en 1408.
Le décret l'instituant fut abrogé en 1423. En 1656, le capitaine de l'île tenta de lever une contribution extraordinaire de 10000 reals sur la population juive de l'île, pour payer les frais de fortification. Le Sénat vénitien l'obligea à rembourser à la fin de l'année. En 1662, les Juifs de Corfou furent obligés de vivre dans un ghetto. Cependant, des Chrétiens vivaient aussi dans ce quartier et les portes n'étaient pas fermées la nuit
En 1617, l'île fut touchée par la peste. La première réaction fut de trouver un bouc-émissaire : un officier fut soupçonné d'être responsable de la contagion. La foule exigea et obtint son exécution. La seconde solution fut le recours au miracle. Les reliques de Saint Spyridon furent promenées en procession. L'épidémie cessa le jour des Rameaux.
Depuis, tous les ans, la même procession est reproduite Corfou fut, tout au long du xviie siècle, un élément important de la lutte contre les Ottomans. Sa situation devint encore plus importante lorsque le Péloponnèse fut conquis par les Turcs au temps d'Ahmet III. Corfou était en première ligne. Sa garnison fut renforcée et confiée au comte de Schulembourg, élève du Prince Eugène
LA PAIX RETROUVÉE ?
Au début du xviiie siècle, l'île de Corfou comptait 50000 habitants. La défense de l'île fut renforcée en 1716, avec la création d'un arsenal dans la rade de Govino. Cependant, le 5 juillet 1716, les navires corfiotes ne purent empêcher le passage de vingt-deux vaisseaux de ligne escortant des transports encore plus nombreux ni le débarquement de 30 000 soldats ottomans.
Les collines de la ville, dont le Mont Abraham, pas encore incluses dans les fortifications, furent prises au cours des deux premières semaines. Le Frourion fut assiégé. Il tint pendant vingt jours, malgré les assauts répétés des Turcs. À la mi-août, Schulembourg ordonna une sortie de ses troupes allemandes et « slavonnes » qui firent de nombreux dégâts dans les rangs ottomans. Ceux-ci lancèrent en représailles un assaut de grande envergure contre le fort dans la nuit du 17 au 18 août.
Ils réussirent enfin passer les premières fortifications et atteignirent la place d'armes. Le combat se poursuivit pendant six heures. Les assiégés firent alors une sortie qui repoussa les assiégeants. Les Ottomans durent rendre tout ce qu'ils avaient conquis dans la journée. La nuit, une tempête se leva. Elle saccagea le camp ottoman. L'évacuation d'urgence fut alors décidée, d'autant plus qu'une flotte venue d'Espagne au secours de Corfou était annoncée.
Les Turcs rembarquèrent le 20 août en abandonnant armes, bagages et canons. Ils avaient perdu 15000 hommes en 42 jours. La nouvelle de la défaite de Peterwardein avait aussi porté un coup au moral des assiégeants. Schulembourg fut récompensé par Venise qui lui fit une pension de 8000 ducats et une statue. Le traité de Passarowitz de 1718 amena la paix entre Venise et l'Empire ottoman. Cela ramena la tranquillité et la prospérité commerciale à Corfou, pour un temps.
L’ADMINISTRATION AU XVIII SIÈCLE.
L'île resta gouvernée depuis Venise. Les provéditeurs généraux, les commandants de la garnison étaient désignés par la métropole. L'administration locale était dévolue à la noblesse locale. Elle avait le droit de se réunir afin de discuter de la gestion de l'île. Cependant, elle ne pouvait le faire qu'en présence du provéditeur général. Venise craignait le développement de conspirations.
L'assemblée de la noblesse élisait le Conseil de Corfou, composé de cent cinquante membres. Le Conseil nommait aux charges locales. Il y avait trois syndics chargés de la police ; du ravitaillement : surveillance, inspection et approvisionnement des magasins de grains et des marchés de la justice ordinaire etc. Ils avaient aussi le droit de siéger aux procès qui pouvaient condamner à la peine de mort et de faire appel. Cependant, ce privilège fut peu utilisé. Les syndics étaient considérés comme les premiers parmi les Corfiotes. Ils venaient juste après les nobles vénitiens.
Le Conseil nommait trois intendants de santé. Toutes ces fonctions n'étaient pas rétribuées. Les autres îles Ioniennes, aussi sous domination vénitienne étaient liées à Corfou. Ainsi, les nobles de Céphalonie avaient le droit de vote à l'assemblée de la noblesse de Corfou et les nobles corfiotes avaient le droit de vote à l'assemblée de la noblesse de Céphalonie
L'assemblée de la noblesse élisait aussi, avec l'assemblée du clergé le protopapa, chargé de diriger les popes de l'île, mais aussi de l'ensemble des îles Ioniennes. Il devait appartenir à une famille noble membre du Conseil. Il relevait directement du Patriarche de Constantinople, mais sa nomination était confirmée par le provéditeur. Il disposait de tous les pouvoirs épiscopaux, mais n'en avait pas le titre. Il y avait aussi un archevêque latin à Corfou. L'appartenance aux deux rites était déterminée par les origines sociales et nationales : les fonctionnaires vénitiens étaient catholiques, la masse de la population grecque était orthodoxe. En 1760, l'île comptait 1171 Juifs
Cependant, le déclin de Venise, à la fin du xviiie siècle entraîna des changements non négligeables à Corfou. L'île, et ses voisines, furent l'une des dernières sources de revenus pour les nobles vénitiens désargentés. La perte d'une partie des États de la Sérénissime avait limité les possibilités de charges. Les places, et leurs revenus, étaient très disputés. Venise n'envoyait plus seulement le provéditeur général, mais de plus en plus les autres administrateurs. Il s'agissait de s'enrichir le plus vite possible lors de son mandat. Ce fut peut-être pour cette raison que les assemblées de la noblesse étaient étroitement surveillées par les provéditeurs.
À nouveau, Corfou avait des difficultés avec sa métropole. L'accueil réservé aux Français en 1797 trouve ici une explication.
L’ÉCONOMIE CORFIOTE À LA FIN DU XVIII SIÈCLE.
L'île ne pouvait plus nourrir sa population. Le vin et les céréales n'étaient plus produits en quantités suffisantes. Le bétail manquait. Il subsistait juste des troupeaux de chèvres. Les seules productions importantes de Corfou étaient l'huile d'olive (250000 jarres) et le sel.
Dès 1518, la Sérénissime avait exigé des transporteurs au départ de Crète, Nauplie ou Corfou de créer des dépôts dans la métropole, afin d'être sûr que les marchandises seraient amenées à Venise. Huile et sel ne pouvaient être envoyés qu'en métropole. La principale exportation était l'huile (180000 jarres à peu près pour une valeur de 2 millions de francs). Une taxe était prélevée au départ, en moyenne 16 % de la valeur de l'huile exportée Corfou devait importer viande et céréales de l'Empire ottoman, pour une valeur de 1,5 million de francs, taxés à 8 %
Les taxes commerciales prélevées par Venise s'élevaient en moyenne à un peu plus de 425000 francs. Les impôts s'élevaient à peu près à 200000 francs. Corfou rapportait moins qu'elle coûtait à Venise.
LES PROTECTORATS FRANÇAIS, RUSSES ET BRITANNIQUES.
Les puissances européennes suivaient de près le déclin de l'Empire ottoman. Les îles Ioniennes, appartenant à l'Occident, étaient considérées comme une base idéale pour les actions contre les Turcs. Les Russes avaient fait de Corfou le centre de leurs activités « diplomatiques » en y installant les premiers un représentant, alors que les autres puissances avaient choisi Zante.
Le pirate (ou corsaire selon le point de vue) Lambro Cazzoni recrutait ses marins dans les îles Ioniennes, et sur Corfou même, avec l'accord tacite du provéditeur vénitien. Cazzoni opérait sous pavillon russe
LES DÉPARTEMENTS FRANÇAIS.
Lors de la Première Campagne d'Italie, alors que Bonaparte s'apprêtait à marcher sur Vienne, se déclenchèrent les Pâques véronaises (17 avril 1797). Vérone était une possession vénitienne et le massacre fut imputé à la métropole. Les troupes françaises marchèrent sur la Sérenissime. Elles y entrèrent le 12 mai. Dans le même temps, un contingent français partit pour les îles Ioniennes. Les hommes du général Antoine Gentili y débarquèrent le 27 juin. Le traité de Campo Formio les donna à la France le 17 octobre. L'annexion des îles Ioniennes en 1797, entraîna la création de trois départements français de Grèce : Corcyre, Ithaque et Mer-Égée.
Corfou devenait département et retrouvait son nom antique. Les commissaires du gouvernement, nommés par le Directoire, disposaient de l'intégralité du pouvoir : politique, financier et militaire. Les révolutionnaires français chassèrent l'archevêque catholique de l'île, Msgr Fenzi. Les Juifs de l'île, quant à eux, devinrent citoyens, comme leurs coreligionnaires de métropole.
En 1798, le général français Chabot occupait les îles Ioniennes avec une des divisions de l'Armée d'Orient que Bonaparte n'avait pas emmenée avec lui lors de la Campagne d'Égypte. Il disposait de 3500 hommes répartis sur les différentes îles et sur le continent (ainsi, 500 hommes étaient sur Sainte Maure et 700 près de Nicopolis. Il n'avait sur Corfou qu'un tiers de sa division. Chabot ne pouvait pas compter sur le renfort de l'Armée d'Italie, alors en difficultés. Il avait cependant cru aux assurances que lui avait données Ali Pacha de Janina lorsqu'il s'était rapproché de la France dans le but de se rendre indépendant de l'Empire ottoman
Cependant, la Russie s'allia avec la Porte et envoya une flotte en Méditerranée. Ali Pacha se fit alors serviteur dévoué du Sultan et obéit aux ordres qui de plus correspondaient à ses ambitions régionales. En octobre 1798, il attaqua les positions françaises en Albanie avec 10000 hommes.
Les soldats français, défaits, furent capturés. Certains purent battre en retraite vers Corfou. Une escadre turco-russe (dix-huit vaisseaux de ligne, dix frégates et vingt corvettes, bricks et caravelles transportant les troupes de débarquement : 3000 Russes et quelques milliers d'Albanais et de janissaires) se présenta devant Corfou le 20 novembre 1798.
La garnison, composée de 1900 hommes résista pendant trois mois et demi. Les attaques des assiégeants, qui ne disposaient pas d'artillerie de siège, ne furent pas systématiques, ni régulières, d'où la résistance française. Chabot effectua même huit sorties. La garnison française se rendit le 3 mars 1799. Corfou passa sous le contrôle conjoint de la Russie et de l'Empire ottoman.
Le 21 mars 1800, les Russes et l'Empire ottoman, dans le traité de Constantinople, convinrent de créer une « République des Sept-Îles unies ». Le tsar Alexandre Ier devint le protecteur officiel de la jeune république, tandis que le sultan Sélim III en obtint la suzeraineté nominale en échange d’un tribut de 75000 piastres à verser tous les trois ans. Antonio Maria Kapodistrias, père de Ioannis Kapodistrias et Nikolaos Sigouros reçurent du grand vizir un drapeau et une constitution reconnaissant l'autonomie pour la république. Le Patriarche œcuménique Néophyte bénit le drapeau qui fut ensuite levé à Corfou le 13 janvier 1801
En raison de leur importance stratégique, la Russie envoya un corps d'occupation dans les îles qui s'installa à Sainte-Maure. La République des Sept-Îles fut reconnue par la République française, l'Espagne et l'Autriche dans le traité d’Amiens le 25 mars 1802.
Dans les faits, les îles furent autonomes. Le 14 novembre 1803, une nouvelle Constitution est promulguée. Elle réservait tous les pouvoirs à la seule noblesse qui disposait du droit de vote. S'il fallait être noble pour pouvoir voter, il fallait aussi être né sur les îles, d'une union légitime, être chrétien et disposer d'un revenu foncier important (dont la quotité variait selon les îles) ; à défaut d'un revenu foncier, un diplôme universitaire était suffisant.
L'exécutif était constitué par un Sénat de douze membres issus de Corfou, Zante et Céphalonie. Il élisait un prince-président. Toute l'administration était aussi aux mains de la noblesse. Le grec devenait langue officielle, après des siècles de domination de l’italien. La religion considérée comme dominante changea aussi : le catholicisme romain fut détrôné par l'orthodoxie grecque. Ioannis Kapodistrias, futur dirigeant de la Grèce indépendante et natif de Corfou, fut un des hommes qui gouvernèrent la République. On lui attribue aussi la constitution de 1803.
En 1806, le Sénat ionien mit au point une nouvelle constitution qu'il n'osa pas faire appliquer. La constitution de 1803 resta en vigueur, mais de plus en plus détestée
Napoléon voyait dans les îles Ioniennes un « complément de ses provinces d'Illyrie et la domination de l'Adriatique» et il les considérait comme « plus intéressantes pour nous que toute l'Italie ». Il proposa au Tsar Alexandre Ier son soutien en échange des îles Ioniennes. L'archipel fut cédé à la France lors de la paix de Tilsit en 1807. La convention resta secrète afin de protéger le transport des troupes depuis le sud de l'Italie
En fait, quatre jours avant la signature du traité, donc le 4 juillet 1807, Joseph, alors roi de Naples, reçut l'ordre de faire traverser le canal d'Otrante à des troupes. Début août 1807, le général César Berthier débarqua à Corfou 4000 hommes des 5e de ligne italien, 6e de ligne français, deux compagnies d'artillerie, deux compagnies de sapeurs, du ravitaillement et des munitions de Tarente à Corfou. Les îles Ioniennes reçurent ensuite le renfort du 4e léger. Devenu « Commandant de Corfou », César Berthier s'installa dans la Fortezza Vecchia, dans le bâtiment occupé avant lui par les provéditeurs de Venise, les généraux Gentili et Chabot, puis Mocenigo.
Napoléon avait promis que les Sept Îles conserveraient leur indépendance, cependant, le fait que Berthier fît hisser le drapeau tricolore sur la citadelle ne fut pas considéré comme un signe encourageant par la population locale. De plus, cela mécontenta Napoléon, ainsi que toute la politique menée par Berthier
Rien ne fut changé dans le fonctionnement constitutionnel, administratif ou judiciaire de la République et l'œuvre politique et administrative française sur l'île est due au commissaire impérial Julien Bessières. Si le gouverneur Berthier décidait en dernier ressort, bien souvent, il se contentait se signer les décrets de Bessières
Les différentes religions de l'île furent reconnues à égalité : orthodoxie, catholicisme ou judaïsme. Cependant, les Français imposèrent aux îles Ioniennes d'appliquer le blocus continental. D'autres mesures furent mises en place de septembre à novembre 1807 : instauration d'une quarantaine pour éviter la contagion du choléra, de la variole et de la peste, endémiques dans l'Adriatique ; rationalisation des douanes ; création d'un service postal sur l'île de Corfou ; vaccination (avec une forte opposition dans les campagnes de l'île) ; éclairage public (400 lanternes dans la ville de Corfou) ; vente des Biens Nationaux (les propriétés des couvents et églises nationalisées en 1798) ; réforme de l'agriculture (abandon de la monoculture de l'olivier pour une polyculture).
En décembre 1807, de nouvelles mesures suivirent : tentative de rédaction d'un code civil harmonisant la législation corfiote par Bessières ; réparation de l'arsenal de Govino ; mise en place d'un papier timbré pour restaurer les finances de l'île ; création de la première industrie de Corfou, le 21 décembre, une fabrique de savon appartenant à Georges Rizzi ; rationalisation des métiers de chirurgiens et pharmaciens (obligation d'avoir un diplôme) ; création d'une imprimerie.
Le gouverneur Berthier dut passer un certain nombre d'accords avec son puissant voisin Ali Pacha. Corfou ne nourrissait pas sa population. Le blocus britannique empêchait un ravitaillement régulier, sauf s'il arrivait de l'Épire voisine, puisque la traversée était très courte. Corfou en importa bœufs et blé. Les klephtes corfiotes, qui étaient gênés dans leurs activités sur l'île par les troupes françaises, opéraient sur le continent et se réfugiaient sur l'île. Berthier s'engagea auprès d'Ali Pacha à lui envoyer les têtes des coupables. Il tint parole
Berthier intégra dans ses troupes régulières quelques milliers d'Albanais chassés du continent par Ali Pacha.
Le colonel Minot fut chargé de commander ce « régiment albanais » principalement composé de Souliotes, qui avait pour but de défendre les îles parce que l'Empereur s'était engagé à ce qu'aucun « soldat de ligne français, italien ou napolitain » ne le fasse. L'expérience fut un échec, les Albanais plus habitués à la guérilla des montagnes eurent du mal à accepter la discipline militaire. Ils se mutinèrent même à de nombreuses reprises, notamment en octobre 1809, lorsque les Britanniques s'emparèrent des autres îles Ioniennes
Berthier fut remplacé dès 1808 par celui qui avait été jusque-là son adjoint : François-Xavier Donzelot. En 1810, Mathieu de Lesseps prit le relais de Julien Bessières au poste de commissaire impérial
De 1809 à 1814, la garnison française de Donzelot résista au blocus britannique et n'évacua l'île qu'après le Traité de Paris, sans capitulation. Cependant, la situation de Corfou se dégrada : les lampadaires (400 en 1807) n'étaient plus que 15 en avril 1814 et le Sénat corfiote décida de les supprimer pour réaliser des économies. Le papier timbré fut à son tour supprimé le mois suivant. De 1807 à 1814, la France avait dépensé 60 millions de Francs à Corfou, principalement dans l'entretien des fortifications
Le général britannique Campbell demanda la reddition de la ville le 7 mai. Le 19 mai, Donzelot fit reconnaître par le Sénat corfiote Louis XVIII comme nouveau protecteur de l'île ; Lesseps devint alors commissaire général du gouvernement français et non plus commissaire impérial.
Le 3 juin, le général de Boulnois, commissaire de Louis XVIII vint annoncer à Donzelot l'arrivée imminente d'une flotte commandée par Cosmao destinée à l'évacuation pacifique des troupes françaises. Le 6 juin, le pavillon royal blanc flottait sur les citadelles. Le 12 juin, les troupes françaises embarquaient. La convention de Paris du 23 avril 1814 n'autorisait à emporter que 39 pièces d'artillerie (une pour 1000 hommes). Cent trente pièces furent embarquées. Le général Campbell protesta. Donzelot le mit au défi de venir les chercher. Les Britanniques laissèrent faire Le 24 juin, le drapeau britannique flottait sur la Fortezza Vecchia
LA PÉRIODE « BRITANNIQUE ».
En 1809, les Britanniques occupèrent les îles Ioniennes, à l’exception de Corfou, défendue par le général Donzelot jusqu’en 1814, date à laquelle le traité de Paris plaça toutes les îles Ioniennes sous protectorat britannique. En 1819, le Sultan Mahmoud II reconnut ce protectorat en échange de la restitution de Parga.
Cependant, alors que le Sénat ionien espérait que le Congrès de Vienne rendrait à la République sa liberté, celle-ci fut confiée aux Britanniques qui y exercèrent une étroite surveillance. Le général Campbell, premier représentant britannique dans les îles après le Congrès de Vienne annonça que la Couronne ne reconnaissait pas l'existence d'un peuple ionien libre et mit en place des tribunaux militaires pour étouffer toute opposition. Son successeur, Sir Thomas Maitland fut nommé « Lord High Commissionner » (« Lord Haut Commissaire », on dit plus souvent tout simplement « Gouverneur », en Katharévousa : « ἄρμοστις ») et décida la dissolution du Sénat ionien
Il fit adopter une constitution de la République des Îles Ioniennes par une Assemblée constituante ionienne en décembre 1817. Un Sénat (Gérousia) de six membres et une Assemblée (Boulè) de quarante-deux députés gouvernaient la République, mais toutes leurs décisions étaient soumises au Gouverneur britannique qui disposait du droit de veto (d'où le surnom d'« Avorteur » donné à Maitland par les Grecs).
Le Sénat était élu par les députés de l'Assemblée, mais son président était nommé par le Gouverneur. L'Assemblée était aristocratique et élue par les différentes îles en fonction de leur population. Le Gouverneur était chargé des Affaires étrangères, de la police et de la santé publique. Il résidait à Corfou. Sa résidence fut construite dès 1816. Elle devint ensuite le « palais royal ».
La constitution ne reconnaissait comme religions officielles que les rites orthodoxe ou anglican dont les cultes pourraient être publics. Les autres religions étaient tolérées et protégées. Les massacres de Juifs du Péloponnèse lors de la guerre d'indépendance grecque amenèrent sur Corfou une grande quantité de Juifs réfugiés
Les Britanniques, les gouverneurs successifs principalement, ne furent pas très populaires dans les îles. Ainsi, Sir Thomas Maitland (1815-1824) fut surnommé « King Tom » par les Britanniques eux-mêmes. Les Grecs, quant à eux, l'appelèrent « L'Avorteur » à cause de son attitude lors de la guerre d'indépendance grecque.
Il décida en effet la neutralité des îles lors du conflit, mais fit emprisonner les patriotes grecs et ordonna même l'exécution de certains d'entre eux. Son successeur Sir Frederick Adam (1824-1835) se rendit impopulaire à cause de ses dépenses somptueuses. Alors qu'il avait épousé une Corfiote et qu'il encourageait les arts (il soutint le poète zantiote Dionýsios Solomós par exemple), on lui reprochait d'avoir presque mené la République à la faillite. Sir Howard Douglas (1835-1841) fut l'un des moins impopulaires, grâce à son action en faveur de l'économie locale et parce qu'il obligea ses fonctionnaires à apprendre le grec moderne
Cependant, Sir Howard Douglas institua dans les îles Ioniennes une mesure de reconnaissance de la noblesse de certaines familles qui fut considérée comme vexatoire. De nombreuses familles avaient été inscrites sur le Libro d'Oro lors de la période vénitienne. Les Britanniques n'en reconnurent qu'une petite partie : trente-deux seulement sur Corfou dont les Capodistrias
La modernisation des îles (routes, ponts, écoles, université, hôpitaux, développement du commerce et de l'industrie) date de la période britannique. Un collège, un lycée et une bibliothèque furent construits sur Corfou. Lord Guilford fit ouvrir l'université de Corfou le 29 mai 1824. Sir Howard Douglas permit la mise en place de la Banque Ionienne (qui existe encore de nos jours) afin d'encourager les prêts aux agriculteurs locaux. Le système judiciaire ionien fut copié sur le système britannique. Les impôts directs disparurent presque totalement, remplacés par des taxes sur les importations et les exportations.
Une première tentative britannique d'autonomisation de la République des Îles ioniennes eut lieu sous le mandat de Lord Seaton (1843-1848). Il pensait que les îles pouvaient être rattachées au Royaume grec. Il encouragea le développement de la vie politique : il accorda la liberté de la presse et organisa des élections libres. Ses libertés ne convinrent à personne : le parti pro-britannique lui reprocha d'accorder trop de pouvoir aux Grecs ; le parti grec trouvait ses mesures insuffisantes et continua de considérer les Britanniques comme des oppresseurs. L'opposition grecque fut menée par Andreas Mustoxidi.
Les événements de 1848 touchèrent les îles Ioniennes. Les radicaux, ou « Rhisospastes », menés par Vlacco et Nodaro cherchèrent à secouer le joug britannique. Le gouverneur Sir Henry Ward décréta l'état d'urgence et réprima tous les mouvements. Cependant, pour éviter tout renouvellement de ce phénomène, la constitution de 1817 fut modifiée en 1851 afin d'accorder plus de pouvoirs aux institutions locales
La tâche n'est malgré tout pas aisée pour les gouverneurs suivants, quelles que soient leurs qualités (Gladstone, futur Premier ministre est gouverneur des îles quelques mois en 1858). Le dernier gouverneur, Sir Henry Storks, fut aussi impopulaire et aussi dictatorial que « King Tom »
CORFOU DANS LA GRÈCE DES XIX ET XX SIÈCLES LE RETOUR À LA GRÈCE.
En 1864, le Royaume-Uni se retira de l’archipel, et le 21 mai celui-ci fut rattaché à la Grèce. Cette rétrocession fut plus ou moins un cadeau britannique pour le couronnement du nouveau roi de Grèce Georges 1 et pour apaiser la colère grecque.
En effet, lors d'un référendum, les Grecs avaient choisi comme souverain le second fils de la reine du Royaume-Uni Victoria, le prince Alfred, qui reçut 230 016 voix sur 244 202 suffrages exprimés. Le futur Georges Ier n'avait, quant à lui, recueilli que 6 voix. La restitution des îles Ioniennes, parmi lesquelles Corfou, fut donc un geste de bonne volonté.
Cependant, si la Grande-Bretagne consentait à se séparer de la plupart des îles Ioniennes sans difficultés, ce n'était pas le cas pour Corfou. Le Foreign Secretary (Ministre des Affaires étrangères) britannique, Lord John Russell déclara qu'en raison de l'intérêt militaire et maritime que représentait Corfou, le Royaume-Uni souhaitait en conserver la possession. Bien sûr, l'opposition des autres puissances européennes l'en empêcha. Ainsi, le 14 novembre 1863, un Traité de Londres fut signé par la Grande-Bretagne, la France, l'Autriche, la Prusse et la Russie (en fait les pays signataires du traité de Paris qui, en 1814, donnait les îles au Royaume-Uni).
Ce traité stipulait la neutralité perpétuelle de Corfou, ainsi que l'interdiction d'y faire stationner des troupes en grand nombre, pour quelque raison que ce fût (sauf pour assurer la police). Enfin, les fortifications de l'île devaient aussi être démantelées. Sur ce dernier aspect, étant donné la taille de ces ouvrages, le traité fut difficile à appliquer : toutes les fortifications et pièces d'artillerie tournées vers la mer (Fortezza Nuova, Fort Abraham et sur l'île de Vido) furent détruites à coup d'explosifs, mais les fortifications « de terre » existent toujours aujourd'hui.
Une fois rattachée à la Grèce, Corfou devint un lieu de villégiature royale privilégié. Le départ des Britanniques permit en effet à Georges Ier d’y acquérir à la fois l’ancien palais des gouverneurs et la résidence d’été de ceux-ci, la villa de Mon Repos.
Plusieurs membres de la famille royale hellène virent ainsi le jour dans l’île (le prince Georges en 1869, la princesse Alexandra en 1870 et le futur duc d’Édimbourg en 1921) et l’une des filles de Georges Ier, la princesse Marie, y épousa le grand-duc Georges Mikhaïlovitch de Russie en 1900. La maison d’Oldenbourg n'était cependant pas la seule à apprécier Corfou.
Dans les années 1880 et 1890, l’impératrice Élisabeth d’Autriche s’y rendit régulièrement et la souveraine y fit construire une villa, l’Achilleion. À la mort de l’impératrice en 1898, la résidence fut abandonnée et c’est seulement en 1907 qu’un nouveau résident princier s’y établit : entre 1908 et 1914, le kaiser Guillaume II d’Allemagne passa ainsi chaque printemps dans la villa
Dans l'ensemble de la Grèce, les Juifs disposaient, à la fin du xixe siècle, de tous les droits et devoirs civiques et politiques, comme n'importe quel autre citoyen. La constitution du pays ne faisait, en effet, pas de différence entre les religions. Cette situation était due à l'histoire particulière de Corfou. Les privilèges et libertés des Juifs corfiotes furent étendus à l'ensemble des Juifs de Grèce lors de la rétrocession des îles Ioniennes. Le Sénat ionien s'en était assuré, à la suggestion d'Adolphe Crémieux, alors président de l'Alliance israélite universelle
Malgré tout, l'animosité de la population chrétienne locale ne disparut pas. En 1891, des émeutes antisémites eurent lieu pour s'opposer à la participation des Juifs aux élections. Une jeune fille juive, Rubina Sarda, périt dans les événements. La rumeur se répandit alors qu'un crime rituel avait été commis. Une partie de la population juive préféra quitter l'île, pour Salonique principalement, les territoires ottomans étant plus accueillants. En 1911, un recensement donnait pour l'île 95451 habitants
LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE.
En 1915-1916, Corfou accueillit les survivants de l'armée serbe vaincue lors de la campagne de Serbie En décembre 1915 et en janvier 1916, la retraite de 200000 soldats et civils serbes après les défaites de l'armée face à l'Autriche-Hongrie et la Bulgarie se fit à travers l'Albanie jusqu'à Durrës. De là, les survivants (20000 étaient morts en chemin) s'embarquèrent. Une partie gagna Brindisi en Italie, une autre rejoignit directement le corps expéditionnaire franco-britannique à Salonique, mais la majeure partie, principalement les blessés et les malades (le typhus avait touché les troupes serbes sur le front) se retrouva sur Corfou.
L'île, qui disposait d'un statut de neutralité perpétuelle depuis le traité de Londres du 14 novembre 1863, constituait en effet un refuge pour ces soldats en déroute. Ils furent installés dans la baie de la capitale de l'île, sur le petit îlot de Vido, qui fut bientôt surnommé « l'île de la mort ».
Le 12 janvier 1916, des troupes françaises s'installèrent sur l'île, afin de sécuriser le séjour des alliés serbes. La présence française ne contrevenait pas au traité de Londres de 1863, car, par de subtiles distinctions de droit international, la France ne comptait pas y rester trop longtemps et ne le faisait que pour « des raisons de sécurité ».
Les soldats français prirent leurs quartiers dans la Fortezza Nova, toujours pas démantelée malgré le traité de 1863, avec l'accord des autorités grecques.
Par contre, celles-ci protestèrent contre la présence des réfugiés serbes. Très vite, la France dut envoyer ravitaillement et charbon sur l'île, ainsi que le demanda expressément son agent diplomatique le 14 janvier. Les soldats français prirent cependant bien garde de ne pas faire de l'Achilleion, alors propriété de l’empereur Guillaume II, leur quartier-général afin de ne pas trop mécontenter l'Allemagne
LE BOMBARDEMENT ITALIEN.
En août 1923, Mussolini utilisa le prétexte de l'assassinat à Ioannina du général Tellini et de deux autres diplomates italiens, président et membres de la Commission chargée de fixer la frontière entre l'Albanie et la Grèce. L’« Albanie du Sud » ou « Épire du nord » constituait la pierre d'achoppement des négociations.
Les Grecs désiraient intégrer l'« Épire du Nord » à leur territoire, tandis que l'Albanie désirait conserver l'« Albanie du sud ». Les Italiens étaient eux aussi intéressés au problème, en particulier à cause du contrôle de l'Adriatique. Ils ne désiraient pas qu'un même pays occupât cette région disputée et Corfou. La situation géostratégique de l'île était encore en cause. Il s'agissait d'un double échange : « Albanie du Sud » à l'Albanie et Corfou à la Grèce ou « Épire du nord » à la Grèce et Corfou à l'Italie. Les puissances mondiales ne désiraient pas que Corfou passât à l'Italie mussolinienne qui la réclamait par nationalisme
Il semblerait que l'incident à Ioannina n'ait été que crapuleux. Des bandits albanais sans motivation politique furent soupçonnés. La commission d'enquête internationale jugea que la Grèce avait fait tout son possible pour arrêter les coupables qui ne furent cependant jamais retrouvés. Mais, le Duce en profita pour tenter de s'emparer de Corfou.
L'Italie bombarda l'île et l'occupa militairement (ainsi que Paxos, Antipaxos, Érikoussa et Mathraki) du 31 août 1923 jusqu'au 27 septembre et le paiement par la Grèce d'une indemnité de 50 millions de lires (un peu plus de 2 millions de dollars de 1924). Cette occupation contrevenait au Traité de Londres du 14 novembre 1863, car l'Italie n'avait pas fait partie de ses signataires et ne pouvait donc évoquer les « raisons de sécurité » qui avaient fonctionné pour la France en 1917.
Alors qu'en parallèle se déroulait l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises, cet incident fut un des premiers grands tests de la Société des Nations. L'Italie obtint le paiement de l'indemnité financière qui fut exigée de la Grèce par la SdN. L'organisation internationale commençait déjà à se discréditer, bien avant les années 1930
Corfou devint alors une « région frontière spécifique » de 1924 à 1961
LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET L'OCCUPATION ITALIENNE.
Après la réponse « Όχι » de Ioánnis Metaxás à l'ultimatum de Mussolini, le 28 octobre 1940, l'Italie attaqua la Grèce. Corfou subit alors un certain nombre de bombardements aériens : 1er, 2 et 11 novembre. La plupart des combats se déroulèrent ensuite en Épire et en Albanie, sur le continent en face de Corfou.
Le 6 avril 1941, l'Allemagne nazie vint au secours de son allié italien en mauvaise posture face aux Grecs. L'île fut occupée par les Italiens de 1941 à 1943. La capitulation italienne face aux alliés le 1er septembre 1943 eut des conséquences importantes pour Corfou. Les soldats italiens se rallièrent au gouvernement Badoglio.
Les Allemands décidèrent alors de les désarmer. L'île fut alors bombardée et conquise par l'Allemagne nazie (13 au 23 septembre 1943). Les combats furent sanglants entre les partisans grecs aidés des soldats italiens passés de leur côté et les troupes allemandes.
Les bombardements britanno-américains à la fin du conflit aggravèrent la situation. Un quart de la ville fut ainsi détruit, dont le Parlement ionien, le théâtre municipal, la bibliothèque et ses 70000 volumes ainsi que quatorze églises et leurs fresques de l'école ionienne
LA DÉPORTATION DES JUIFS DE CORFOU.
Les Juifs de Corfou subirent les conséquences de l'occupation nazie. Des lois antisémites furent promulguées par le maire collaborateur, M. Kollas. Le 9 juin 1944, les Alliés bombardèrent massivement Corfou, pour détourner l'attention du débarquement en Normandie. Le lendemain, le maire de la ville de Corfou, mais aussi le chef de la police et le préfet firent afficher une proclamation annonçant l'arrestation des Juifs de l'île et le « juste retour de l'économie de l'île dans les mains de ses citoyens chrétiens »
Les 2000 Juifs de l'île furent regroupés dans la Fortezza Vecchia. Les Grecs réussirent à cacher 200 d'entre eux seulement. Sur les quelque 2000 juifs de l'île, 1795 ont ainsi été déportés. Les SS, la Wehrmacht mais aussi la police grecque organisèrent la déportation vers Birkenau et Auschwitz.
200 d'entre eux furent sélectionnés pour les travaux forcés et les autres gazés. À Birkenau tandis qu'un groupe de Corfiotes attendait son tour pour entrer dans la chambre à gaz, un jeune juif, Nisso Matitia se mit à chanter des airs d'opéra italien demandant même un violon à un SS. Alors que les Allemands étaient distraits par ce récital improvisé un autre groupe de Juifs entra dans la chambre à gaz et ces Juifs de Corfou furent temporairement sauvés. À la Libération les autorités de Corfou ont instauré un jour férié pour commémorer la date à laquelle les Juifs avaient été déportés. Il ne reste plus au début du xxie siècle que quatre-vingts Juifs sur Corfou. L'île est libérée par un débarquement de troupes britanniques le 12 octobre 1944 qui restèrent jusqu'en 1946.
L'AFFAIRE DU DÉTROIT DE CORFOU.
En 1946, un différend international oppose l'Albanie au Royaume-Uni à propos de la circulation maritime dans le détroit de Corfou, après que des bâtiments britanniques ont essuyé des tirs albanais sans conséquences le 15 mai 1946, puis heurté des mines le 22 octobre, tuant 44 marins britanniques, en blessant 50 et endommageant les destroyers HMS Saumarez et HMS Volage. Ces incidents conduisent la Royal Navy à mener une opération de déminage unilatérale dans les eaux territoriales albanaises les 12 et 13 novembre 1946, entrainant une plainte de l'Albanie aux Nations unies.
L'affaire du détroit de Corfou fait l'objet du tout premier jugement rendu par la Cour internationale de justice le 9 avril 1949, condamnant l'Albanie à payer 844000 £ au Royaume-Uni. Les relations entre les deux pays ne sont rétablies qu'en 1991
Cette affaire s'inscrit dans le contexte de la Guerre civile grecque, qui ne touche pas autrement Corfou, et des tentatives de déstabilisation américaines et britanniques de l'Albanie entre autres événements précurseurs de la Guerre froide.
UNE NOUVELLE INVASION, LE TOURISME.
Autour des années 60 sur l'île. Les touristes arrivent plus massivement, alors des nouvelles familles elles aussi vont pouvoir accèder à une plus grande indépendance financière, elles échappent ainsi à une domination douce des familles historiquement dirigeantes. C'est une micro-révolution, mais discrette. Une période féodale prend totalement fin.
En 2005, Corfou proposait 43 000 lits dans 409 hôtels.
Ces entreprises touristiques emploient toutes moins de cent personnes. L'île attire surtout pour la triade : mer-soleil-sable, ce qui la met en concurrence avec de nombreux autres lieux touristiques méditerranéens.
Le reste de ses attraits naturels ou culturels n'intéresse que peu les touristes et n'est pas non plus mis en valeur.
Les activités touristiques de Corfou dépendent en grande partie des tour-opérateurs allemands et britanniques. En 2002, l'île était la région de Grèce qui recevait le plus grand nombre de touristes britanniques, surtout à Benitses, dans la région sud.
Lors de la saison 2006, Corfou a accueilli 528 000 des onze millions de touristes qui sont venus en Grèce, en faisant la quatrième destination dans le pays, après Athènes, Thessalonique et Héraklion
Aujourd’hui encore en 2018 des navires de croisière: 2 quelques fois: 4 par jours débarquement chaqu’un en été quelques 2 000 passagers sur les quais de la ville principale. Une invasion quand même beaucoup plus sympathique non ?
Cette invasion touristique à donc bien bouleverser les castres en donnant une plus grande ventilation des richesses.
Ce: 18 mars 2018. INFORMATION. Le canal de Corinthe pas d'inquiétude.
Le canal de Corinthe, qui permet de passer de l'ouest à l'est de la Grèce sans faire tout le tour du Péloponnèse, a dû être fermé lundi 26 février à la suite d'un glissement de terrain, a annoncé son opérateur. Il y a eu beaucoup de pluie.
"Le canal réouvrira dans environ une semaine", a indiqué un porte-parole de la compagnie AEDIK. Les garde-côtes, qui vont participer aux opérations de déblaiement, ont précisé pour leur part que les travaux prendraient plutôt deux semaines.
Les causes de l'éboulement n'étaient pas encore claires lundi soir.
Il n'a fait aucune victime.
Le canal, large d'une vingtaine de mètres, perce comme un trait sur 6,3 km, l'isthme reliant la presqu'île du Péloponnèse (sud) au reste de la Grèce. Environ 15.000 bateaux l'empruntent chaque année.
Des voiliers de touriste mais aussi des plus gros navires chaque jour empreintent ce canal;.
DANS UN SENS OU DANS L AUTRE EN ALTERNACE. Le ravitaillement en carburant et beaucoup de marchandise passent par là pour aller vers les îles de l'ouest , alors, pas trop d'inquétude.
Ce canal à trop d'importance pour que nos Amis Grec laisse cela en état et c'est sans connaitre leur grand courage devant les épreuves et le travail.
Ce: 20 mars 2018. Si comme moi, tu écoutes la radio d'ici, voici ce que tu entendras.
Κωνσταντίνος Αργυρός fait déplacer des foules mais, surtout ces dames .
Ξημερώματα δίνεις δικαιώματα
l'aube autorise des choses
Μια δε μου μιλάς , μια μου λες πως μ' αγαπάς
d'une tu ne me parles pas, d' autre tu dis que tu m'aimes
Ξημερώματα γυρίζω και δεν με αναγνωρίζω
à l'aube je rentre en ne me reconnaissant pas,
Ξημερώματα δίνεις δικαιώματα
l'aube autorise des choses
Δύο, δύο ώρες περιμένω να γυρίσεις.
deux heures à attendre ton retour
Δύο ώρες περιμένω μα θα αργήσεις
deux heures à attendre mais t'es en retard
Δύο, δύο καρδιές που 'γίναν μία θα τελειώσω
c'est fini que deux coeurs ne fassent qu'un
Δε με νοιάζει πλέον αν θα σε προδώσω
je m'en fous dorénavant si je te trahis
Ξημερώματα δίνεις δικαιώματα
l'aube autorise des choses
Μια δε μου μιλάς , Μια μου λες πως μ' αγαπάς
d'une tu ne me parles pas, d' autre tu dis m' aimer
Ξημερώματα γυρίζω και δεν με αναγνωρίζω
à l'aube je rentre et je ne me reconnais pas
Ξημερώματα δίνεις δικαιώματα
l'aube autorise des choses
Πόσα, πόσα έκανα εγώ για να σε έχω
que n'ai je pas fait pour t' avoir
όλα αυτά τελειώσανε δεν το αντέχω
tout ça c'est fini, je n'en peux plus
πρέπει να κοιτάξω λίγο και τον εαυτό μου
je dois également penser un peu à moi
πάνω απ' όλα βάζω τον εγωισμό μου
je mets mon égo au-dessus de tout.
Ξημερώματα δίνεις δικαιώματα
l'aube autorise des choses
Μια δε μου μιλάς , Μια μου λες πως μ' αγαπάς
d'une tu ne me parles pas, d' autre tu dis m' aimer
Ξημερώματα γυρίζω και δεν με αναγνωρίζω
à l'aube je rentre et je ne me reconnais pas
Ξημερώματα δίνεις δικαιώματα
l'aube autorise des choses.
Κωνσταντίνος Αργυρός , Chanteur, charmeur de ces dames, elles en sont folles ! Une autre époque et une autre jeunesse. Loin, trés loin des clichés de Zorba le Grec.
De la pluie, des journées intenses de soleil, prés, plaines ,sous-bois se couvrent de fleurs.
l
Ce : 2 mai 2018. Du soleil chaque jour, tous les jours et nous voilà de retour.
Un grand silence était installé sur ce blog.
Car depuis notre départ en 2012, je n’étais pas retourné en France et oui, si, si c’est vrai. Alors avec notre petite voiture nous sommes allés pour liquider notre dernier bien en France, il s’agissait d’un box qui pendant ces dernières années a abrité nos meubles et bibelots. Nous n’avions pas en cette période de départ une idée jusqu’où nous porterait ce voyage et encore moins le goût de nous délaisser de tous ces meubles de tous ces souvenirs. Et pourtant, pourtant là, il a bien fallu tout donner pour le plus grand bonheur de d’Emmaüs.
Le voyage a été de plus de: 3 000 kms avec notre petite Renault Clio. Passant par via le ferry Venise , le tunel du Mont blanc et pour le retour par Ancona.
Pour sortir de l'ile un premier ferry nous porte jusqu'au continent, de là, le lendemain matin un plus grsos navire jusqu'à Venise.
Presque personne pour cette premiére traversée une journée et une nuit.
Cette route de Venise à Paris est la plus courte et elle nous fait passer par le col du mont Blanc.
Aujourd’hui, La voiture est toujours lourdement chargée de tout se qui a réussi a rentrer dedans. Car nous attendons maintenant les clés de la maison, pour la soulager et commencer les achats de mobiliers.
Le voilier, comme nous découvre la vie d’une grande marina l’été.
C’est vraiment très différent de l’hiver.
Allemands, Polonais et bien d’autres nations sont arrivées. Adieu le calme et les siestes, tout ce beau monde gesticule, parle fort en ignorant le voisin, je redécouvre des voisins qui baissent le regard en te croisant, bon !
Nous ne sommes qu’en mai que nous réservent les semaines et mois à venir ?
Mais ce retour aura une conséquence quand-même, c’est de nous avoir confirmer que notre décision de nous expatrier définitivement ici n’est pas sans fondement.
Pour nous la vie ici, est beaucoup, beaucoup plus calme et tranquille.
La densité des populations sur les régions traversées a été éprouvante et la circulation bien plus dangereuse qu’une navigation en mer et ou côtière sur nos bons voiliers. Oh ! Les routes et la circulation en Italie terrible, Ter ri ble !
- Mais surprise aussi de constater que maintenant sur Paris et sa région les automobilistes s’arrêtaient quand nous étions devant un passage clouté, bien !
- Autre surprise les tags sur la région de Pontoise ont presque totalement disparu, bien ,bien !
- Ah ! Oui aussi les voitures entre maintenant et 2012 ont bien changées de nouveaux modèles sont arrivés d’un look plus lourd genre 4X4 sans en être un.
Aujourd'hui, encore le ciel est toujours bleu, les températures sont d'environs 30°, l'air à cette fraicheur de la pureté, la musique dans le carré du voilier est celle qui donne de la douceur et du bonheur.
Alors, comme disent les GREC: " Ηα σαι κάλα " Portes toi bien !
Ce: 20 mai 2018. Les clés maintenant, nous ouvrent les portes d'une autre vie.
Photo de: Kostantinos avec son drone
.
Une belle maison dans un environnement de campagne, notre voisin lui qui a sa demeure cachée sous les arbres posséde quelques poules alors " Le Garçon du groupe " le matin chante pour nous annoncer: le soleil. Le soleil en cette saison est bien là, les aprés-midi sont chaudes, les oiseaux le matin viennent picorer la pelouse, une autre vie, te dis-je !
Premiére plantation : 2 géraniums et un pied de fraisier.
Alors et le voilier et bien, nous allons le mettre " en panne " c'est-à-dire: débrancher l'électricité, couper les panneaux solaires, débrancher les: 7 batteries, débrancher l'arrivée d'eau, enlever le cable d'alimentation électique etc . . .
l'occupation du moment, l'urgence pour nous c'est maintenant d'acquérir l'ensemble des équipements, meubles et autres ustensiles pour la maison et surtout sans oublier quelques outils pour le jardin, gratter la terre, observer les fleurs qui se ferment le soir et s'ouvrent le matin, vivre avec tout ce vert, le bonheur !
Alors et le voilier me demande, les Amis ?
Bien ! Alors lui, il va se reposer aprés ce périple de plusieurs années. Il nous à conduit jusqu'ici sur cette ile si verte, si accueillante et il a bien le droit, lui aussi à un peu de quiétude et à nos bons soins.
A la marina, les voiliers de location ont repris du service. La saison touristique commence vraiment maintenant. Début et fin de semaine l'activité est intense sur les quais, ces navigateurs par procuration, embarquent souvent avec un professionnel, ils sont de toutes les nations à leurs retour des petites fêtes bruillantes s'organisent. Le torse bombé, ils ont vécu " Là grande aventure ". Le milieu de la semaine les quais qui leurs sont dédiés restent vides. Mais attention, si tu les croisent en mer leurs comportement, n'est pas de ceux qui possédent leurs biens !
Nous, nous allons attendre un peu pour voir si pour la prochaine saison, nous visiterons la Grec, via la mer avec notre beau voilier, Shundo ou si nous irons là découvrir par les terres qui elles, elles abritent des petites merveilles comme on nous là, si souvent conté.
Ce : 1 juillet 2018. La décision est prise: Nous vendons notre beau voilier.
Nous vendons notre beau voilier.
Que dire ? Rien de plus !
Nous ne pouvons pas mener ensemble, l'entretien du voilier et l'aménagement de notre nouvelle demeure. Alors, nous allons nous efforcer de trouver pour Shundo un nouveau propriétaire qui le fera à nouveau voyager.
SUR DEMANDE LE DOSSIER COMPLET A: bato.shundo@gmx.fr ou +30 61 35 94 959.
A VENDRE.
Shundo est un voilier de Voyage, Robuste, Confortable, c’est un dériveur intégral en aluminium épais.
Construit par le chantier META en 1988. « en Strongal » l’épaisseur de l’aluminium est de : 12 m/m dans ses fonds. C’est un voilier inusable, robuste de: 13,84 métres x 4 métres.
Équipé pour le grand voyage et la vie permanente à son bord, il a le confort indispensable: c'est-à-dire qu'il produit son électricité et son eau.
- Moteur PERKINS avec son inverseur hydraulique HURT . Puissance du moteur: 120 cv.
- Sa dérive remonte entièrement ainsi l’échouage ou le passage dans des eaux peu profonde: 1,5 / 2,7 métres est possible.
- Le voilier est actuellement à la Marina de Gouvia sur l'île de Corfou en Gréce.
Nous, nous demeurons maintenant en permanence ici, Nous pouvons donc vous accueillir dés votre arrivée.
l'île n'est qu'à seulement 2 heures d'avion. Pour un weed-end ou un peu plus, la visite sera toujours agréable et sans regret l'ile est belle et ses habitants légendairement accueillant.
Dossier complet sur demande: bato.shundo@gmx.fr.
00 306 13 59 49 59.
Ce: 31 décembre 2018: Shundo est vendu.
Ce: 13 fèvrier 2019. A lors que l'hiver, semble perte ses forces.
Nous attendons l'Acheteur, il arrive prochainement.
Le voilier a été sorti et il est maintenant au sec, il attend son futur propriétaire pour une inspection rigoureuse de la coque.
Cela, sera la derniére étape pour conclure définitivement la vente.
Le nouveau propriétaire arrive.
Cela, va me permettre de transmettre un maximum d'informations.
Je ne veux pas livrer Shundo qui est si complétement équipé, sans explication: Des procédures de fonctionnement et d'entretien, car, alors cela sera l'assurance pour le futur propriétaire de partir en confiance et bien armé et ainsi de pouvoir continuer à profiter un maximum des capacités de Shundo..
Tout premiérement, nous allons, ensemble procèder au carénage.
Le carénage pour Shundo, c'est le nettoyage par une abrasion manuelle, aprés le passage du karcher de toute la surface mouillée. Là, c'est un peu sportif et un peu musculaire ensuite et seulement ensuite, cela consiste a étaler au pinceau large : 15 kg de poudre de zinc.
Ce zinc, a une trés grosse, trés bonne, trés forte action de protection contre tous les soucis électrique qui se rencontrent dans les marinas et principalement et ou à cause des installations d'équipements qui pourraient transmettraient du courant. (fuite électrique)
La protection contre la corrosion électrique. Ce zinc dans ce cas, agit comme une couche de protection. Il va, si, il y a des fuites de courant sur la coque agir en se dégradant.
La présence de zinc sur la coque aprés plusieurs mois , plusieurs années, témoigne de la bonne santé de l'installation dans son ensemble.
Une embarcation protégée ainsi, vivera indéfiniment.
Les embarcations , toutes les embarcations même les voiliers en fibre et encore plus en aluminium ou bien en fer doivent impèrativement avoir contrairement aux véhicules terrestres une installation des équipements parfaitement isolées, l'ensembles des équipements moteurs, pompes et autres , devront être alimentés en bi-filaires .
Une pompe de relevage mal isolée et qui baigne tranquillement dans l'eau salé de ses fonds, peut avec le temps, causer de graves dommages au moteur, à l'arbre d'hélice et bien-sur même si les voiliers sont en fibre. L'eau dans le tuyau se comporte comme un fil électrique, il véhicule le courant.
Nous y voilà. Donc, maintenant ou nous allons passer la main.
Mais, Il faut impérativement que tout soit parfait,
Shundo n'est pas une barque à râme, sur le lac du bois de Boulogne. Il a une vocation pour le grand voyage. Il a déjà prouvé ses capacités de grand voyageur, alors je veux qu'il puissent offrir encore et encore, de merveilleux moments et cela en toute sécurité et dans le confort, c'est le but de cette vente.
Depuis notre installation ?
Le changement est a été radical, si, si !
Un petit exemple: Quand par exemple, je posais au début un bibelot ou un tableau sur un mur ou sur un meuble, je ne pensais plus, à le fixer avec du velcro.
Ils ne tomberont plus.
Nous habitons dans une trés belle et petite maison avec des voisins sensibles et attentionnés envers nous, c'est la Gréce !
Les soirées d'hiver nous allumons maintenant le feu dans la cheminée du salon.
Nous découvrons et apprenons à jardiner, c'est trés sympathique et c'est une autre et une grande découverte pour nous de voir la nature si docile sous nos mains.
Les résultats sont vraiment encourageants. Il y a dans le jardin : Deux pruniers, un olivier, deux figiers, un grand et beau abricotier. Nous, nous avons planté ma Chantal et moi 42 arbustes pour faire des haies, 26 arbustes des lavandes, un oranger qui nous a offert une bonne trentaine d'orange que nous dégustons actuellement. Un eucalytus avec sa parure presque argentée en cette saison. Des fleurs, du gazon.
Oh là là ! Et beaucoup de fleurs et plantent que nous ramenons quelques fois de nos excursions et découvertes de l'île. L'île est belle, sauvage, dynamique, vivante, riche d'histoires, elle a des petites rivières, des cascades l'hiver, des montagnes et des si beaux champs d'olivier.
Et surtout nous continuons à apprendre et encore découvrir les habitants, la langue, le pays et son histoire qui donne, elle, l'histoire tellement de piste pour la compréhension de notre époque. La vie est totalement différente ici en Gréce .
Alors oui, le voyage pour nous continu, tellement nous devons encore et encore découvir et apprendre.
Alors, voyageur, navigateur ou simplement curieux, si tu passes par ici un jour, tu renconteras surement un couple le nez en l'air, avide d'apprendre et essayant de comprendre " ces hommes ces fous" !
Pour nous, le voyage continu. Nous allons simplement changer d'outil.
Alors prépares toi à une suprise, j'attends avec impatience l'engin . . . .
En attendant et pour te faire patientier, ce lien va te propulser dans l'ambiance de la Gréce.
Mais une précaution avant: portes un châpeau et des lunettes, le soleil ici est rude.
Ce: 25 mai 2019 . Notre nouveau " outil " est arrivé.
Pour visiter, parcourir les trés nombreux sentiers de l'île et aprés de trés longues recherches , nous avons trouvé " un outil " , " le " véhicule adéquat.
Je te pésente le: Polaris
" Chantal, il faut que tu places un petit coussin sous tes fesses ".
Pour nous donc, tout est parfait maintenant !
Notre voilier nous a fait découvrir cette merveilleuse île. Cela a été un trés beau voyage avec de trés nombreuses découvertes et beaucoup, beaucoup d'apprentissages.
Souviens-toi, je le penses encore et toujours : Ces hommes, ces fous !
Sur cette île, dans ce pays nous, nous sommes déclarés comme expatriés et résidents permanents. L'intégration dans ce pays ce fait doucement, l'apprentissage de la langue est le point le plus important et le plus délicat.
Sur cette île, l'eau, la mer, n'est jamais bien loin. Nous en profitons donc beaucoup. Les habitants, les GRECS sont particuliérements gentils et trés, trés sympathiques. Pour nous donc, tout est parfait !
Le voilier Shundo lui, est encore au sec.
Alors, nous te souhaitons et te disons comme ils disent ici: Portes toi bien ! Ηα σαι Καλά. ( na sai cala ).
- à droite de ce chapitre, tu trouveras un menu défilant il te propose:
- d'autres pays, d'autres régions, de la Normandie à la Gréce.
- c'est notre histoire en voyage avec le voilier jaune : "SHUNDO".
- Nous te souhaitons un bon voyage !
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CABESTAN
3 Octobre 2017 - 10:01am
Quelle belle aventure
Shundo
3 Octobre 2017 - 6:18pm
Mercis.
Shundo
5 Novembre 2017 - 5:29pm
A Paul de Bruxelles.
amiral17
23 Décembre 2017 - 12:49pm
Bonne fêtes de fin d'année de
Shundo
24 Décembre 2017 - 10:39am
Καλές γιοπτές, καλή χρονιά,
CABESTAN
25 Décembre 2017 - 11:24am
Meilleurs Voeux en ce jour de Noël
Shundo
26 Décembre 2017 - 9:54am
Très bonnes fêtes.
Spi41i
3 Janvier 2018 - 5:12pm
Bonne année
Shundo
4 Janvier 2018 - 8:48am
Très bonnes fêtes.
Spi41i
8 Janvier 2018 - 9:51am
Κοινoπιάστες
Magdou
8 Janvier 2018 - 4:44pm
taxe depka
Shundo
8 Janvier 2018 - 5:49pm
BONSOIR.
Spi41i
30 Janvier 2018 - 2:39pm
Bébé !
Shundo
31 Janvier 2018 - 7:58am
BEBE.
Perbuatan
18 Mars 2018 - 3:49pm
croisiere suite
Shundo
18 Mars 2018 - 4:28pm
Bonjour.
Shundo
19 Mars 2018 - 7:25am
INFORMATIONS
Spi41i
22 Avril 2018 - 7:45am
Placement et légende des photos
Shundo
22 Avril 2018 - 4:47pm
BONJOUR