Bien difficile de vous raconter ce que nous venons de vivre , alors  ACCROCHEZ -VOUS ….

Départ le Samedi matin ,premier novembre, comme prévu en  même temps que W-ALTER, un Outremer 45 , « bateau-copain » déjà , qui lui préfère  suivre la côte marocaine alors que Bruno décide de rester sur la route directe,ou presque jusqu’à Madère; Conditions météo bonnes au début devant se dégrader un peu le mardi suivant .

lundi matin ,nous nous retrouvons en pleine mer avec W’alter et décidons de faire route ensemble le temps ne s’arrangeant pas. 

Entre lundi midi et mercredi midi ce sera l’horreur: des vents à 50 noeuds , des vagues monstrueuses déferlantes méchantes … Le bateau gémit et craque de partout. Vision d’apocalypse  surtout la nuit avec ces bruits monstrueux . Le pire pour moi a été de voir à chaque vague la table du carré sauter d’au moins 20 cm!!  Insupportable !! Mon dernier quart de 21heures à 1 heure dans la nuit de mardi à mercredi a une vraie torture . J’ai failli réveiller Bruno 20 fois . 

Peu avant ce mauvais temps ,sur W’alter, Olivier avait constaté une voie d’eau inexpliquée . Bruno se propose de lui passer une pompe qui malheureusement ne marchera pas. Olivier va vider au seau !!

Voici cependant une photo du passage de cette pompe en pleine mer dans un sac étanche et à l’aide d’un bout .

Nous n’étions pas encore dans la tourmente … nos amis ayant en plus à gérer le mal de mer pour deux des coéquipiers . nous décidons de faire route ensemble ,c’est-à-dire que nous avons quitté le canal 16 à la radio pour rester sur le canal 72 et se parler de temps en temps. Cela fait un bien fou  , particulièrement quand nous avons rejoint un petit monocoque détecté par aucun de nos appareils mais uniquement avec nos yeux !!  

LA VIOLENCE DE LA MER EST INDESCRIPTIBLE :

 Ainsi nous étions tous les deux dans le carré et entendons un énorme bruit puis aussitôt, comme si on jetait un seau d’eau dans les toilettes de la coque bâbord. nous nous précipitons et voyons à nouveau une arrivée d’eau : En fait les parois du bateau sont plus souples que les hublots et donc la mer a réussi à casser la fermeture de sécurité du hublot , à l’ouvrir légèrement d’ou l’eau ...Vérification faite plus tard, à part la clef de sécurité cassée , le hublot a repris sa place et tout est hermétique ! Incompréhensible !!

LA VIOLENCE DE LA MER EST INDESCRIPTIBLE: 

Le dernier jour le pilote automatique ne veut plus jouer et dans la foulée la barre répond bizarrement . En fait  un des safrans est HS (une goupille s’est tout simplement sectionnée)

Nous arriverons  enfin à MADÈRE dans le charmant petit port de QUINTA DE LORDO au moteur et découvrirons un morceau de filet dans l’hélice tribord. 

Le vieil adage des marins se confirme à savoir la série des emmerdes dans les conditions les plus défavorables ( Loi de MURPHY) . Nous avons cependant été épargné par le mal de mer ce qui n’a pas été le cas de nos amis … 

Après une douche chaude de 2 heures et une bonne nuit réparatrice , nous faisons le point : 

Pour ma part je ne regrette rien  ( j’entends sur le ponton une certaine dame d’un monocoque qui envisage sérieusement prendre un billet d’avion)

J’ai envie de dire que c’est une bonne chose d’avoir vécu ce genre d’évènement au début de notre périple en souhaitant bien sûr que cela ne se reproduise pas trop souvent , car cela nous fait descendre de notre petit nuage . 

Quand vous nous dites que l’on vous fait rêver cela me fait plaisir bien sûr mais la mer peut être terrible, nous le savions sans espérer le vivre … Nous venons de prendre connaissance de l’hécatombe sur  la route du rhum. Nous n’avons pas pu les voir car nous étions à l’est de Madère et eux sont passés à l’ouest de toute évidence, mais nous avions le même temps et je n’ai pas les nerfs de Loic Peyron !!

Un mot sur le capitaine : Concentré, très concentré, dormant très très peu , calme , très calme . Bon vous allez me dire c’est pas d’ jeu puisque je suis amoureuse mais quand même chapeau !!

Nous sommes dans un petit port de Madère très carte postale . Tous les touristes sont partis par contre le personnel est toujours là absolument adorable. 

Je veux insister sur la gentillesse des accueillants  dans les ports d’Espagne et de Madère . nous avons par exemple une voiture demain, au bout du ponton pour visiter l’île et faire quelques randonnées. on me trouve des timbres et on se charge de poster mes lettres … Tout est simple et ils s’occupent de tout .

Nous envisageons rester une semaine à Madère . 

Bien à vous tous . 

Merci de continuer à nous suivre car ouvrir le blog après avoir vécu tout cela a été un vrai bonheur . Je vous aime tous . Merci 

Sergine