Avant de partir , samedi dernier , les discussions étaient animées sur les pontons de Gibraltar … Un peu , beaucoup de vent  ? ; un peu , beaucoup de vagues  ??  ; Cadix ? Canaries direct ? Madère  ??  Bref l’incertitude .. Le consensus était en fait  Madère , avec un épisode venté moyen à 25 noeuds   et des vagues de 3 à 4 mètres aux alentours de mardi soir  jusqu’à mercredi midi. Donc on est parti ..

Grosse moyenne d’emblée : 10 - 12  noeuds , une pointe à 16,5 devant Tarifa bien connu des kitesurfers . Le capitaine est content car c’est le record du bateau … La mer est encore plate ,il fait beau et il y a plein de dauphins dans cette sortie attendue et souhaitée de Méditérannée connue  pour ses caprices . 

 En fait ,le troisième ris a vite été installé pour le confort (cf photo ci dessus faite par W-ALTER ) . Pendant les 24 premières heures nous parcourrons 210 miles sur la route directe et le capitaine est toujours content. Notre ami ,W-ALTER , est parti plus Sud  selon les conseils de son routeur . 

Belle journée de Dimanche  , ventée  mais bien maniable avec de beaux surfs sur les vagues qui commencent à gonfler et changer de direction …tiens tiens … méfiance …

Nous avons le plaisir , en soirée, de retrouver en plein milieu de rien l’écho radar puis visuel de W-ALTER avec qui nous allons finalement  poursuivre notre route car il a des petits problèmes de voie d’eau  et nous sommes loin de tout.

C’est Lundi midi  que ça a commencé en fait .

Nous rêvions de croiser Gabart ou Peyron car , vue la vitesse à laquelle ça déboulait , je me voyais bien Mardi à Madère. Sauf que .

Le vent  est monté doucement mais puissant .On sentait son souffle et sa force de plus en plus contraignante. Et Eole a appelé ses copains et ses sirènes . Neptune notamment .les vagues sont devenues grosses puis plus grosses puis des petits immeubles avec les heures qui passaient.

Nous n’étions pas en danger mais la nuit sans lune , le choc énorme répété de ces masses liquides d’une puissance phénoménale sur le bateau , le sifflement permanent du vent dans les haubans  passé 

à 35 puis 45 noeuds en permanence avec des poussées régulières à plus de 55 n’ont pas contribué à une nuit sereine. 

        Et pareil mardi matin , et midi et soir , et la nuit suivante  sans dormir car les chocs liés aux déferlantes prises de travers étaient très éprouvants ; La « meilleure » , que j’avais vue arriver dans le noir m’a fait rentrer rapidement dans le carré (l’intérieur de la cabine) car elle était énorme.

Bruit et choc cataclysmique , le bateau à 50° , tout à valdingué  et un gros bruit d’eau qui rentrait dans la coque sous le vent après l’impact ;  Séquence émotion … l’eau rentrait par la trappe de sécurité tout en bas du bateau car la vague l’ avait dégondée .. Une manipulation rapide l’a remise en place sans faire rentrer trop d’eau . Ca aurait pu être la cata…

Si PEYRON  a qualifié la météo du moment de pas très "maniable" , ce n’est pas pour rien…

Bon , après , ça ne c’est pas arrangé tout de suite…

voilure au minimum pour ne pas aller trop vite dans les vagues,conditions identiques mais pas pires , capharnaüm dans le bateau ,pas lavé ,pas rasé , pas mangé ,pas dormi,pas pipi parcequ’il faut tout (la combinaison du marin genre Startrek…)  enlever,pas rater la cible  et tout remettre avant de retourner dehors reprendre en main une barre qui est devenue d’un seul coup  très très floue et le bateau difficilement maitrisable… Diagnostic (j’en fait encore ..) : vérin hydraulique dévissé et un safran incontrôlable pour finir la nuit . 

Mercredi matin pareil  et cette deuxième nuit à la barre fut bien pénible .

les vagues ont commencé à diminuer vers 10H30 , le vent à se stabiliser et le bonheur à rentrer : soleil, vent, mer un peu aplanie mais beaucoup moins mal orientée.

Un coup de tondeuse  avant l’apéro  et on a commencé à distinguer PORTO SANTO. 

Les dauphins sont arrivés  et MADERE est apparu. 

OUF…….