Un cata c'est comme une femme. L'apprivoisement se fait progressivement, tout en caresse, en douceur, en cadeau et en amélioration(...) Et cette période de préparation ultime, le départ étant pour la fin du mois, se décline par la prise en main technique en navigation et en aménagement. Bien sûr il est impossible de partir avec un bateau entièrement fini, car sinon on ne part jamais; Et que ferait on aux premiers mouillages si ce n'est régler ça, resserrer çi, ou étudier tel ou tel système. Sans compter qu'on ne s'aperçoit de nouvelles améliorations à faire que dans les conditions réelles de navigation. Donc maintenant tout ce qui devait être fait et connu est fait et connu.
Le reste fera partie de "l'autodidacterie" et du "Mac Gyverisme".

L'endroit d'où nous partirons est tout en bivalence.
L'étang de Thau est vraiment un endroit magique et diabolique.

Magique par sa situation, coincé entre les premières hauteurs et l'ile de Sète, entre parc à huitres et réserve naturelle, il faut croire que les hippocampes qui y ont élu domicile ont eux même choisi leur paradis.

 Diabolique hélas par toute la chimie (# l'alchimie) qui l'entoure. Quid du phosphate, du ciment, du charbon, de toutes sortes de minerais inconnu pour moi jusqu’alors. Le tout dans un chantier naval hyper sympa (magique) mais où il ne fait pas bon tomber un aimant par terre de peur de ne plus le retrouver... le sol étant en un mâchefer poussiéreux (diabolique)
Son orientation Est/Ouest fait de ce spot un régale pour les navigations par fort vent de Nord Ouest (Tramontane) Imaginez un long bord de près de quelques kilomètres en rasant les parcs à huîtres à 9 Nds avec le soleil couchant juste devant vous, c'est juste magique.
Tout comme c'est juste diabolique d'être boulégué par une houle d'un petit mètre et force 9.

Comme vous l'avez compris depuis votre plus tendre jeunesse, la vie n'est pas noire ou blanche et nous sommes en plein calcul des nuances. Bref, un régaleuuu (La Nène dixit)
 
A ce moment du récit, je voudrais ouvrir une mention spéciale pour ces Sètois Gigeanesques qui nous ont ouverts leur carré, leurs catalogues de constructeurs amateurs, qui font partis de presque toutes nos navigations et qui nous ont appris plein de choses et ouvert plein de porte dans le milieu très fermé du nautisme sètois.
 Content de voir que leur moteur babord tourne comme une horloge (et non pas comme une machine à coudre) après les cinq années qu'il a fallut pour que Fredocéan dresse fièrement sa proue face à la Tramontane, ces deux "figures" vont nous suivre dans notre périple et rendez-vous est donné aux Canaries en Octobre. Un long coup de sirène les attendra lorsqu'ils rentreront dans le mouillage.