Enfin le sound et ses 20 mètres de profondeur. Nous croisons une tortue, la plus grosse que nous n’ayons jamais vue. 2,5 milles et nous rentrons à nouveau dans une passe, cap 255°. 15 feet à l’entrée, c’est le pied. A quelques mètres de Cabbage Cay, nous prenons le cap 210° pour frôler Deadmans Cay (hum hum !!), puis cap 190° pour franchir le très étroit passage entre les hauts fonds de Deadmans Cay et Grape Tree Cay. De 2,50 mètres, les fonds passent à 6 mètres pendant 200 mètres. Nous soufflons un peu.

Nous pénétrons dans le mouillage : 2,4 mètres puis 2,7 mètres à marée basse. Nous mouillons face à la plage de sable blanc (pléonasme ici ?), déserte.

Marie laisse filer l’ancre qui se pose délicatement sur le sable. Elle me montre, satisfaite, les 25 mètres de chaîne bien rectilignes.

70 cm sous la quille, je suis rassuré. Il faut dire que notre quille fait ici figure de l’appendice de Cyrano.

L’eau est turquoise, si transparente qu’on voit tous les détails des fonds. De grosses étoiles de mer sont posées sur le sable. Le bateau est en apesanteur. Une raie, majestueuse, vient jouer les curieuses. Le mouillage est calme, empreint d’une douce sérénité.

Nous allons sur la plage et nous sommes accueillis par des iguanes qui viennent quémander un morceau de pain. Ils posent pour la photo mais sont bien entreprenants. Bien qu’inoffensifs et « apprivoisés » (réserve protégée), Marie préfère rester les pieds dans l’eau.                                                                                                                                                           

La plage est blanche, immaculée, le sable farineux. Un chemin de sable traverse l’île et je me retrouve côté Sound. L’eau est d’un bleu plus foncé, agitée de quelques rides.

Une crique miniature m’accueille. L’eau pénètre à travers une anfractuosité et vient s’échouer sur le sable.  Je trempe mes pieds dans l’eau chaude… et ce que je prenais pour une branche bouge imperceptiblement. Un barracuda, placide, attend son repas à 1 mètre de mes orteils.  

Le temps s’écoule lentement, dans le silence troublé par quelques cris d’oiseaux. Le soleil, grosse boule rouge, teinte l’horizon, la mer, et nous fait encore une fois un clin d’œil de son rayon vert. Un léger zéphyr souffle du nord. Le courant joue avec le bateau. La chaîne fait maintenant des S sous la coque jusqu’à l’ancre qui se retrouve derrière lui.

Restaurant 4 étoiles à bord, en terrasse avec vue sur la mer. Ti’ Punch, mérou en papillote, pomme de terre mayonnaise faite bateau, farinette grand-maman.

Marie écoute le concerto n°5 de Beethoven en regardant les étoiles. La nuit est calme, pas une ride sur l’eau. Je me lève par habitude pour vérifier et écoute ce silence…

Le petit matin arrive, et c’est toujours la même sérénité. Le soleil réchauffe rapidement et les couleurs apparaissent à nouveau : bleu, vert, diamant, émeraude, turquoise.

Marie et Bernard