Navigation aux Bahamas : de Mayaguana à GeorgeTown

Après deux semaines de remontée des « Southern Bahamas » nos impressions oscillent entre stress et fascination. Nous découvrons des lieux d’une exceptionnelle beauté. L’eau, d’une incroyable transparence reflète des couleurs extraordinaires : mer émeraude à turquoise, surlignée à l’horizon de marine, ciel bleu clair, teinté de vert au dessus des lagons, de rose à l’ouest, sable blanc.
Ces îles de calcaire et de corail ont un charme indéfinissable. Nous découvrons des
mouillages merveilleux. Nous jetons l’ancre dans 2,5 m d’une eau parfaitement limpide. La chaîne se déroule, linéaire, sur un fond de sable blanc. Nous sommes dans une piscine.
Mais les Bahamas, c’est aussi une navigation incroyablement difficile.
Il y a « The Sound », au vent, vers l’Océan, et « The Bank » côté sous le vent.
Nos navigations dans le « Sound » ont souvent été musclées : vent d’Est-Nord-Est force 5 à 7, mer forte, avec des vagues de 3 à 4 mètres. Les cirés sont de rigueur.
Et dans le « Bank », nous avançons sur la pointe des pieds, ou plutôt de la quille, avec des fonds compris entre 0 et 3 mètres, pavés de cayes, de forts courants de marée (2 à 4 nœuds), et toujours ce vent qu’aucun relief n’arrête. Il est vrai que la quille de Tam Tam est un peu encombrante pour les eaux des Bahamas. Ici, nous rencontrons essentiellement des monocoques à quille courte ou relevable, ou des catamarans.
Bernard passe des heures à préparer les routes, étudier les cartes et les marées, déterminer les way-point, déchiffrer les instructions nautiques, chercher des cartes marines introuvables, interroger les bateaux voisins.
Pour approcher les côtes, et entrer dans les baies, nous zigzaguons entre les cayes pour suivre le chemin déterminé par plusieurs Way-point successifs. Idem pour les sorties. C’est interminable, et terriblement anxiogène. Nous nous demandons souvent comment ont bien pu faire les navigateurs d’antan, sans GPS. A noter cependant la présence d’épaves en grand nombre.
Ces îles sont inhabitées. Nous sommes surpris de rencontrer aussi peu de trace de vie humaine, nous ne voyons pas de pécheurs. Il nous arrive de mouiller à proximité d’autres bateaux, Américains le plus souvent, parfois Canadiens, exceptionnellement Français, mais nous ne voyons jamais personne sur le pont, et encore moins dans l’eau autour du bateau…C’est le silence. Ils vivent à l’intérieur, dans le carré.
Les mouillages les plus sereins peuvent devenir dans la nuit, houleux, et très inconfortables. Au pied des rochers, les vagues éclatent en gerbe d’écume. Le vent se met à souffler à 30 nœuds. Et bien évidemment, il faut attendre le lever du jour pour lever l’ancre, et emprunter la passe, assez peu engageante dans ces conditions.
Les dangers ne sont pas signalés. Nous n’avons jamais vu une bouée cardinale. Les phares ressemblent à des lampadaires, et fonctionnent rarement.
Bernard a eu des difficultés à se procurer les cartes « EXPLORER CHARTBOOK, Charts and Cruising Guide » par Monty et Sara Lewis, indispensables pour naviguer aux Bahamas. Ces cartes sont précises, faciles à lire, donnent les routes et leurs way-point, renseignent sur les passes, la qualité des mouillages et les horaires des marées.
Les fronts froids (en mars tout au moins) se succèdent, générant mer et vents forts, nuages, et froid (enfin, c’est relatif, mais pour nous, il fait froid). L’eau est fraîche également. Nous avons passé le tropique du Cancer. Les Antilles du Sud sont bien loin déjà.
La première partie de notre périple aux Bahamas, quoique intéressante sur le plan de la navigation et des découvertes, a été un peu austère. Ce n’est qu’à partir de George Town que nous découvrons les Bahamas Exumas telles que nous les avions imaginées : soleil radieux, mer turquoise, plages de sable blanc… et la bonne humeur inaltérable des Bahamiens.
Marie et Bernard
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Anonyme (non vérifié)
9 Avril 2012 - 12:00am
que de souvenirs!il y a 10
Anonyme (non vérifié)
9 Avril 2012 - 12:00am
Alors là les amis, tout ce
Anonyme (non vérifié)
10 Avril 2012 - 12:00am
Bonjour,