De Athènes à Kastelorizo, la côte turque et retour

De Athènes à Kastelorizo, la côte turque et retour

Posté par : Karyotakis
10 Juin 2019 à 06h
Dernière mise à jour 08 Octobre 2019 à 09h
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Nous avions derrière la tête depuis quelques années, de visiter l’ile la plus éloignée de la Grèce Kastelorizo, 60 milles au sud est de Rhodes. Et cette année nous sommes partis le 5 juin d’Athènes pour 5 semaines de tour vers le sud-est.

Vous pouvez nous suivre sur FB ici  https://www.facebook.com/VoilesMimosa/  Aussi  ce texte existe en  pdf ici  https://drive.google.com/file/d/1XLTHV0Sirue56YIzbj3ZaS3efXF50JoN/view?u...  

Le repos hivernal semble avoir profité à Mimosa. Nous sommes partis à midi de Faliro le 5 juin 2019, petit vent, on se traîne à deux noeuds jusqu’à 3 heures et après le vent monte, 15-18 noeuds, Mimosa lâche ses chevaux et on cavale à 7 noeuds. Vers 18 heures on passe le cap Sounio, direction Kea ou Tzia. Le vent faiblit, la nuit arrive. Le Blue Star arrive derrière le cap nord de Kythnos, Cap Kefalos,  et nous frôle à 150-200 m. On décide d’aller dormir dans la baie de Loutra au Nord de Kythnos. Il est 23 heures, nuit noire, manœuvre de mouillage par deux fois pour dormir tranquille. Le soleil se lève, pas un bruit, 2-3 bateaux au mouillage.

      

De Kythnos à Syros, à la maison, tout au moteur. Après midi courses et bricolage. Notre feu de route vert  est mort. Mais il ne suffit pas de changer l’ampoule. Il faut changer le feu. Et voilà comment quelque chose d'à priori simple se transforme en cauchemar ou presque. Syros est une île où on trouve tout. Nous voilà donc avec notre nouveau feu. Là il faut repercer, l’inox, les trous ne correspondent pas avec l’ancien, la mèche qui casse, au lieu d’huile de coupe on refroidi à l’eau ! La nuit arrive quand il faut sortir le fer à souder et on arrête ! Le matin avant de continuer, il me faut de la gaine thermo retractable, eh oui je n’ai pas ça à bord. En fait sur un bateau naviguer est la partie plaisir que les gens voient. Mais il y a une autre partie derrière, bricolage, réparations toute aussi importante !

    

Nous continuons notre route vers le sud. Nous sommes partis de Syros vers 11:30 et arrivés à Donoussa à la tombée de la nuit et 54 miles parcourus. Des dauphins nous accompagnent.  La mer d’Ikarie, ou Ikario pelagos,   est fidèle à sa réputation. Vent NW de 10-20 noeuds creux de 2m sur le côté. Le port de Donoussa n’est pas protégé du tout et on trouve refuge dans la baie d’à côté. Nuit ventée, mais grâce à notre ancre, pas de soucis. Donoussa est loin de tout même aujourd’hui. Les romains exilaient ici les plus dangereux criminels mais l’île attire aujourd’hui quelques Athéniens en mal d’isolement !

     

Route au sud est. De Donoussa à Levitha. Peu de monde connaît cet îlot désert, battu par les vents au milieu de la mer Egée. Et pourtant, il y vit une famille de 5-6 personnes, qui élèvent des chèvres et des moutons. Pas loin de 650 bêtes. Nous sommes arrivés en milieu de l’après midi après une belle navigation au 3/4 arrière. La baie est magnifique et on peut aller se promener sur l’île. Pas une route, pas une voiture, que de chemins de chèvres. Toutefois un projet d’éoliennes menace l’île. Une société veut installer un parc d’éoliennes et construire 25 km de routes. Le propriétaire de l’île est l’état et la famille qui y habite depuis 4 ou 5 générations sont des squatters !
Le soir nous mangeons un repas servi par la famille dans leur cour. Du chevreau à la sauce tomate !

       

Continuons vers le sud. Depart de Levitha, vers Astypalaia, le dimanche  9   juin. On nous annonce 20 nœuds de vent rafales à 30. Au debut ca se passe très bien, le vent ne dépasse pas 15 nœuds et au 3/4 arrière. Près de Astypalaia, ca monte, la mer grossit, on fait des pointes à plus de 9 nœuds de vitesse, et quand on tourne le cap sud est, 32 nœuds de vent, et 3 ris ! On arrive à rentrer au port et profitons d'une accalmie pour prendre une place et visiter le village ! Le chateau vénitien domine le village et  qui fut le repère du fameux pirate Barberousse ! Astypalaia fait la liaison entre les Cyclades à l'ouest et les Dodécanèse à l'est. Elle est loin des circuits touristiques, à voir absolument !

     

Plein est le 10 juin 2019. D'Astipalaia à Tilos, par un petit vent de 15-18 noeuds au début et moins de 10 noeuds l’après midi. 56 miles à une moyenne de 6,3 noeuds, tout à la voile. Tilos une île avec peu d’habitants mais une mairesse qui se démène. Elle a réussi à persuader quelques familles de réfugiés syriens de rester, a interdit la chasse, et il semble que l’île produit sa plus grand part d’électricité sur place. Une autre curiosité. Des paléontologues d’Athènes ont mis à jour les ossements de plusieurs éléphants nains. Isolés sur Tilos n’ont pas suivi la même évolution que les autres ! Si vous voulez vous promener en montagne dans un climat doux, venez ici. On ne se bouscule pas.

     

Nous avons continué la route vers l’est  le 11 juin 2019. De Tilos à Symi, avec un faible vent. L’envoie de notre spi de 110 m carrés nous permet de filer à 6 ou 7 noeuds. Nous décidons de passer la nuit dans la magnifique baie de Panormitis. Elle est entièrement occupé par le monastère et l’église de l’Archange Michel. Le paysage change déjà ainsi que l’architecture. Dans les Dodécanèse on fait souvent des sols en galets blancs et noirs. La Turquie n’est pas loin et on voit les montagnes de la péninsule de la Datcha, on la visitera au retour. 

         

Ce soir du 12 juin  2019 au port de Symi. Nous sommes loin de la solitude de Levitha. Beaucoup de touristes, un port très fréquenté et venté, difficile, mais c’est tellement beau qu’on oublie ce qui se passe autour. On regarde juste le paysage.

   

 

     

Une belle navigation tout à la voile avec un bon vent nous a amené à Rhodes. La ville des chevaliers de Saint Jean avant que les Turcs les chassent vers Malte. Juste eu le temps d’aller visiter la vieille ville médiévale mais je vous avoue que ça tourne la tête. Des centaines de personnes, des magasins à touristes partout, des restaurants qui vous racolent. C’est réellement insupportable pour moi à la recherche des grands espaces. Nous avons quand même réussi à trouver une rue sans personne et faire 2-3 photos.

   

 Départ vendredi matin 15 juin 2016, de Rhodes pour Kastellorizo, l’île la plus à l’est de la Grèce. Nous avons 68 milles devant nous et une météo pas très favorable. Les premières deux heures on marche bien à la voile, mais vers 10 h du matin le vent tombe. Moteur jusqu’à 15h où nous hissons le spi pour profiter d’un petit souffle. Ça ne dure qu’une heure. À 20 milles de l’arrivée, le vent monte pile dans le nez ! Il est 21:30 quand on approche l’île, il fait nuit. Suzanne aperçoit devant nous un objet non éclairé, nous fonçons dessus ! On fait le grand écart pensant à un pécheur sans feux, mais l’objet nous prend en chasse. Je comprends vite, ce sont les gardes côtes grecs, qui nous demandent de nous arrêter. Après deux ou trois questions, direction le port, où on mouille à 22h. Nous étions partis à 7:30 ! Une traversée très pénible donc, et une nuit presque blanche, tellement il y a des moustiques dans le bateau. Et ce matin 16 juin  il ne fait pas beau ! Mais le but est atteint. Je voulais arriver avec Mimosa, au coin le plus reculé de la Grèce et c’est fait !!

   

L’île de Kastellorizo est vraiment très jolie, ça valait le coup de faire 70 milles. Jugez en par quelques photos. Un peu d’information sur cette île de Kastellorizo et un peu d’histoire. Elle se trouve 68 milles au sud-est de Rhodes, tout près de la Turquie. En fait il y a 3 îles. Megísti, la grande, et deux plus petites, Rho et Strogili. On trouve des vestiges de la civilisation grecque depuis l’antiquité. Plus près de nous, l’Italie occupe l’île en 1911 et même la marine française y installe un centre de renseignements pendant la  première guerre mondiale. Les anglais bombardent l’île pendant la seconde guerre mondiale et le feu qui s’en suit a eu raison de plusieurs habitations. L’île était un centre important du trafic maritime entre le moyen orient et la Grèce. Plus de 10000 habitants ! Avec les nouveaux bateaux et leur plus grande autonomie, le port périclite. Suite aux destructions de la 2nde guerre mondiale les habitants émigrent vers l’Australie. Aujourd’hui leurs petits-enfants reviennent et ont restauré plusieurs maisons, avec des façades colorées. Près de 300-400 habitants en hiver, dont plus de 100 travailleurs albanais qui  réparent les maisons, d’après le proprio de la taverne d’en face. 80% des produits viennent de la Turquie en face et les relations sont au beau fixe. Ce ne fut pas toujours le cas, témoigne le proprio du kiosque juste derrière le bateau, dont le grand père fut tué par la marine turque, parce qu’il pêchait dans leurs eaux territoriales! Mais hier on était témoin de la traversée à la nage entre Kastelórizo et Kas en Turquie en face. Plus d’une centaine de grecs et turcs sont partis du port de Kastelórizo pour ralier la Turquie

     

 

   

La grotte bleu  et l’îlot Saint George  à Kastelorizo. Vraiment superbe.

   

   

 

       

 

Le  17 juin  2019, nous quittons Kastellorizo et la Grèce et nous entrons en Turquie à Kas.  Mimosa est vraiment en Turquie. Le muezzine me réveille à 5:30 heures du matin ! Mais c’est vers 10h que nous partons à la découverte de Kas, une ville assez importante et bien vivante. Nous sommes en ancienne Lycie et découvrons déjà les fameuses tombes, dont celle du roi au milieu de Kas. Au détour d’une rue, les fondations d’un théâtre hellénistique. Déjeuner chez Smileys au vieux port suite aux indications d’amis ! Et pour finir les courses chez Migros (pour  nos amis et vosins suisses)  à la marina !

      

 

            

Le 19 juin 2019 Mimosa est arrivée à Kekova sous l’orage. Nous sommes arrêtés à Kalekoy, sous un impressionnant château fort byzantin. Les restaurants locaux offrent des places sur leurs pontons et nous allons chez Hasan. Mimosa se met à table ! Au dessus du petit port il y a un château fort. Pour l'un de nos guides il est byzantin pour l'autre ce sont les croisés qui l'auraient construit    et sur le panneau devant l'entrée c'est les lyciens qui l'ont fait. Probablement chacun a ajouté une couche. Dans le village on trouve plusieurs vestiges et surtout derrière le village, plusieurs sarcophages en pierre.  Le site de Kalekoy est vraiment exceptionnel. Il faudrait pouvoir rester quelques jours, mais le temps nous presse pour commencer notre route vers le nord. On gardera un souvenir très fort et une envie de revenir explorer plus en detail.

               

         

             

Jeudi 20 juin nous avons commencé de remonter vers le nord. Partis de Kalekoy nous avons utilisé Mr Yanmar pour nous propulser jusqu'à Kas. A partir de là, un vent pile dans notre direction mais seulement de 10 nœuds nous a obligé de tirer quelques bords pour enfin arriver à Kalkan. Ce village très touristique aujourd'hui était un village de pécheurs grecs qui sont partis en 1922. Il s'appelait Kalamaki, et 2 bateaux de touristes turques ont le même nom pour le rappeler. Il n'est pas très joli, le port est encombré mais ca nous permet de nous balader dehors, voir des gens, aller à la plage ! Demain une longue étape vers le golfe de Fethiye.

         

Nous avons traversé les 7 caps entre Kas et juste avant Fethiye, redoutés par meltem fort, tout au moteur. Pas de vent du tout mais une houle d’ouest très désagréable. Nous sommes venus passés la nuit dans un mouillage idyllique, derrière l’îlot de Karacoeren, pas loin de Fethiye. Le cadre est magnifique mais envahi par les bateaux à touristes, du simple petit bateau, au modèle Disneyland ! Heureusement à la tombée de la nuit ils partent et nous sommes restés seuls avec 3 autres voiliers. Au fond de la baie se trouve l’île de Gemiler. Gemiler Adasi. L’île a dû être habitée il y a longtemps. A priori Saint Nicolas y est né. L’île bien que petite est pleine de constructions en ruines. Nous apercevons des églises, des maisons, une fortification. Les eaux sont profondes, plus de 25 mètres tout près de la côte. En plus hélas notre annexe est morte, et nous ne pouvons pas débarquer.

           

 Samedi 23 juin 2019, toujours pas de vent, petite étape pour arriver à Fethiye. La ville est au fond d’une baie, entourée de collines plutôt abruptes et très boisées. L’eau de la baie est plutôt jaune, chargée de pollen des pins. On trouve une place sur les pontons d’un hôtel, le yacht Classic hôtel. Pas donné mais on bénéficie de ses structures, piscine, bar, restau, toilettes et douches superbes. La ville est très animée, il y a des magasins partout et ils vendent de tout. Peut être 200 bateaux de touristes amènent les gens dans la baie de Gocek. Nous goûtons à la glace au lait de chèvre, pas grand goût. Mais notre but est le marché aux poissons, entouré des restaurants. Vous achetez votre poisson et un restaurateur le fait cuire pour vous ! Excellents.

             

     

C’est avec une certaine émotion que nous déambulons ce matin du dimanche 23 juin 2019, la rue pavée de Kayakoy ou Karmilassos ou Levissi en grec, à 9 Km de Fethiye. Ce grand bourg grec en ruines abandonné en 1922 après la défaite grecque et ce qu’on appelle encore aujourd’hui le désastre national. Nous sommes de nombreux grecs descendants de ces gens qui vivaient en Asie mineure. Fethiye est l'ancienne Makri  et  les refugiés ont créé Nea Makri maintenant une banlieue d'Athènes.

             

Göcek et ses îles semblent être le paradis. C’est vraiment très beau. Nous sommes partis de Fethiye dans l’après midi avec un vent de face de 20 noeuds, nous obligeant de prendre un ris. Nous prenons un joli passage étroit entre deux îles tout à la voile pour arriver dans cette mer intérieure, avec un nombre important de très jolies baies bien boisées. Les eaux sont très profondes souvent plus de 20 m près du bord. Le paradis mais aussi un peu l’enfer. On n’a jamais vu autant de bateaux. Comme l’heure se fait tard nous visitons plusieurs baies pour essayer de trouver une place pour mettre notre ancre. La tâche se révèle ardue, quand finalement dans une baie on mouille par 15 m de fond. Il y a un ponton restaurant au fond que l’on visitera pas. Un marchand de légumes et épicerie ambulant nous rend visite et nous trouvons presque tout sur son petit bateau, même une bouteille de limonade froide. La chaleur a été écrasante toute la journée, plus de 35 degrés dans le bateau, l’AIS s’arrête par sécurité ! Mais paradoxalement la nuit a été fraîche et voici les photos matinales de notre baie !

         

Des îles de Gocek, après 2 heures de moteur nous retrouvons du vent, 10-15 noeuds au près serré. On fait la course à deux trois bateaux de croisière qu’on gagne aisément. On va vite et on remonte beaucoup plus. Nous arrivons vers 15h à Ekincik Köyü. Le but est de se transformer en touriste demain, remonter sur 5 milles  la rivière Dalyan, visiter Caunes une ancienne ville Carienne etc. La baie où nous sommes est juste un petit paradis. Les pins descendent jusqu’à l’eau, la mer est limpide. La chaleur est encore accablante et heureusement qu’on peut se baigner.

Journée de tourisme pour l’équipage de Mimosa. Destination la rivière  Dalyan. Notre skipper nous attend et nous avons tout le bateau pour nous. Son bateau à fond plat rentre dans le delta et suit les meandres. Première arrêt la plage où pondent les tortues. Immense plage de sable remplie de parasols. On passe. C’est l’ancienne cité de Caunes ou Caunos du grec Καΰνος, qui nous intéresse. Cariens, grecs, romans et byzantins se succèdent et construisent sur les anciennes pierres. Elle se trouve entre la Lycie et la Carie. Ainsi un théâtre construit par les grecs et rénové par les romains côtoie une église en ruines du 6 eme siècle. Hérodote trouve que les habitants ont un teint pâle vert. Ils souffrent de paludisme probablement. On reprend la rivière jusqu’à à la cité de Dalyan. La cité a un important port et elle périclite quand celui ci s’ensable par la rivière. Déjeuner face aux magnifiques tombes lyciennes ! Et enfin retour après 5 heures de visites !

                      

 

                 

Nuit à Bozuk Bükü, en suivant les indications de mon ami Michel, concernant les pontons restaus ! La baie est superbe. L’entrée est gardée par un fort, construit par les gens de Rhodes qui contrôlaient ainsi le détroit du même nom. La qualité du travail de maçonnerie est remarquable !

           

Jeudi et vendredi 27 et 28 juin 2019, nous allons à Bozburun, face à Symi. C’est un bourg authentique, pas de tourisme de masse, quelques bateaux font escale, c’est un port d’entrée en été. Soirée chez Osman, et avec Memet le garçon je cherche les mots turques que le grec utilise pour la nourriture. Karpouz, guvec, barbunya, karides, fasolya, levrek, cupra, on achète la viande chez le kasap, etc. Je ne suis pas dépaysé, sauf pour les dolmas qui ne sont pas de feuilles de vignes farcies mais des poivrons.
Vendredi avec un peu de vent on s’enfonce dans la baie au NE de Symi pour atteindre Orhaniye, après un mouillage déjeuner sous le vent d’une île. Nous passons la soirée au mouillage au fond de la baie, à côté d’un îlot sur lequel on voit encore les restes d’un fort byzantin et dans un cadre magnifique.
Bientôt nous quitterons la Turquie et la farniente. Ce soir on attend 20-25 noeuds de NW, on rejoindra la Datcha. Et toute la semaine prochaine on prend la mer Egée où le meltem est déjà là. On sera au près jusqu’à Ikaria ! Et au vent de travers jusqu’à Mykonos et chez nous Syros.

               

Nous avons atteint la ville de la  Datça dans l’après midi du samedi 29 juin, par un vent du NO qui dépassait 20 noeuds à l’arrivée, comme prévu. Le bateau bien amarré au port, direction la plage où pour la première fois je goûte aux plaisirs de la chaise longue avec matelas épais ! La soirée s’annonce tranquille. Elle n’en fut pas. Nous sommes mouillés devant un bar discothèque et la jeunesse turque s’amuse à partir de l’heure que nous allons dormir. Malgré le vacarme, la fatigue de la plage l’emporte et je trouve le sommeil. Mais à 1h30 du matin mon équipier, si l’on peut dire ainsi pour un moniteur de voile pro, est pris de violentes douleurs au dos, sans préavis. Je diagnostique une crise de coliques néphrétiques, je suis bien docteur ! Nous l’embarquons avec Nadine quand même dans un taxi, direction les urgences d’un hôpital. Après 5 minutes de course, le taxi prend un chemin de terre et nous arrivons à l’hôpital. Très moderne, et un service équipée, nous sommes bien reçus immédiatement, et la jeune doctoresse fait le même diagnostic que moi, confirmé par une analyse d’urines. Je préfère le sien quand même. Piqûre anti-douleurs, et prescription pour quelques médicaments. Le chauffeur de taxi par lui même veut attendre et c’est à 3h30 du matin que nous revenons au bateau après un passage à la pharmacie de garde. C’est justement l’heure que la disco ferme et tout le monde s’endort. Heureusement que nous n’étions pas au mouillage forain je me dis. On verra ce matin mais je pense que ça va durer 3-4 jours.

       

Ce soir du 30 juin c’est au mouillage de Knidos au bout de la péninsule de la Datça que nous passerons la nuit. Knidos une cité importante dans l’antiquité. Alliée d’Athènes, tourne sa veste et soutient Sparte pendant la guerre du Péloponnèse. Il reste beaucoup de vestiges aujourd’hui, dont le magnifique théâtre juste devant la mer. Mais Knidos est connue aussi pour sa statue d’Aphrodite, pardon Venus pour les latins, sculptée par Praxitele, le plus grand sculpteur grec de tous les temps. Elle est magnifique, protège les marins des vents forts qui trouvent refuge dans cette baie exceptionnelle et passent la nuit à ses pieds. Il ne reste que sa tête exposée au Louvre. Ainsi nous arrivons  à Knidos par 28 noeuds de vent de face, et à défaut de Venus, nous passerons la soirée au seul restau, sous les ruines !

                 

 

                 

Après une nuit à Turgutreis dans une marina de luxe, nous avons quitté la Turquie et depuis hier 2 juillet 2019 nous sommes de nouveau en Grèce à Leros. Nous avons beaucoup aimé la Turquie que nous avons vu. Des gens très serviables et très gentils. La côte entre l’île de Kekova au sud est et la péninsule de la Datça est magnifique. Nous avons adoré les pontons restaus, les visites aux sites archéologiques, et même les villes importantes comme Fetiye et son marché. C’était un voyage d’exploration et le temps nous a manqué pour mieux découvrir. On pourrait passer deux mois, dans le futur! Pendant les deux semaines de notre séjour nous avons manqué de vent et fait beaucoup de moteur. Nous avons retrouvé le vent à la hauteur de Rhodes. Nous prenons le chemin de retour, vendredi 12 nous participons à une régate dans le golf de Saronikos, avant de prendre l’avion de retour.

Les îles de Leipsoi et Arkioi sont un petit archipel dépendant de Patmos. Entre les deux plus grandes et habitées, se trouvent une multitudes de petites îles, avec quelques mouillages de beau temps, et d’eaux cristallines. De Leros nous montons à Arkioi, se prononce Arkii, que nous ne connaissons pas. Environ 30 habitants, un seul écolier avec une seule maîtresse ! L’île est très rocailleuse, il y a beaucoup de mouillages autour mais nous préférons aller au petit port. Le soir nous mangeons un excellent agneau au four, dans l’une de deux tavernes, en compagnie de l’équipage d’Arraial, et nous transformons ainsi une rencontre virtuelle sur FB en une vraie rencontre fort sympathique.

     

Ce soir du 4 juillet 2019 nous sommes à Patmos. Jean l’apôtre, le plus érudit des 12, a écrit ici l’Apocalypse, directement en grec si je ne me trompe pas. Plus tard on a construit un grand monastère qui domine le port, et qui est devenu un haut lieu de pèlerinage. Mais il est fermé tous les après midis et je ne pourrai pas vous montrer des photos de l’intérieur. L’île et la baie est sont impressionnantes. Une côte très découpée, offre plusieurs baies pour la baignade et le mouillage réellement très belles. Il faudrait pouvoir y rester plus mais les jours passent et la date de retour approche.

           

 

     

On a voulu taquiner un peu le diable aujourd’hui 5 juillet en venant aux îles de Fournoi, par un vent du nord de 20 noeuds depuis Patmos. Ces îles ainsi que le sud de l’île d’Ikaria où elles se trouvent, sont assez redoutées des voileux à cause du vent, des vagues et du courant. Et nous n’avons pas été déçus. À leur approche nous avons plutôt 28 noeuds et des grosses vagues. Trois ris et génois arisé. Notre but de forcer le passage entre les deux îles semble difficile à la voile et nous décidons de passer la nuit dans une jolie baie protégée du vent du Nord. L’eau est toujours aussi limpide et plutôt fraîche. Ce choix de nous confronter au meltem, n’est pas un acte de masochisme, mais demain samedi 6  juillet nous voulons traverser la mer d’Ikaria, aussi de mauvaise réputation, au vent de travers pour arriver à Mykonos ou Rinia. 60 milles au programme et nous ne voulons pas les faire au près. J’espère que les prévisions météo sont bonnes.

         

Le 6 juillet départ matinal de Fournoi, destination Mykonos. Sous Ikaria il y a du vent et Mimosa file à 7-8 nœuds. Arrivés à la pointe ouest d`Ikaria le vent tombe et nous sommes obligés de mettre le moteur ! Pas pour longtemps. Un vent du nord bien établit de travers pousse Mimosa vers Mykonos que nous atteignons en début d'après-midi. Nous cherchons à nous abriter du vent, plus de 25 nœuds dans l’une des nombreuses baies du sud de Mykonos. La tâche parait ardue et si même on arrivait à nous protéger du vent on serait exposés aux décibels des restaus ou boites de jour et de nuit. Alors nous continuons sur Rinia juste après Délos. C’est une ile inhabitée aujourd’hui et dans le passé les grecs anciens y enterraient les morts et les femmes pouvaient accoucher. A Délos il était interdit d'y naitre et d'y mourir ! La baie au sud est paradisiaque et à la tombée de la nuit on ne reste qu’avec deux trois voisins visiblement riches. Le 7 juillet par un bon vent de travers nous arrivons à la maison à Finikas Syros. Notre plan de remonter le long des côtes turques et ensuite le long des Dodécanèse et traverser l’Ikario au vent de travers a marché à merveille !

         

La boucle est bouclée ! Partis le 5 juin nous sommes de retour à notre place à Athènes cet après midi le 11 juillet. Au total 974 milles nautiques soit 1805 km en mer ! La meteo nous a réservé la journée la plus dure de toutes, pour aujourd'hui. Partis de Tzia, après une nuit sans bequcoup dormir, tellement on roulait, nous sommes accueillis par 27-30 nœuds entre Tzia et le cap Sounion. Le cavo doro n'est pas loin ! Après l'ilot de Patroklos ca s'arrange un peu mais le vent reste soutenu. Il a fallu à la fin tirer quelques derniers bords pour rentrer au port ! Au total c'était un voyage magnifique !    https://drive.google.com/open?id=1XFF9OcDpvM7nwTg4LW2pQhhegDNI3jEL&usp=sharing

 

 

Et voilà deux videos de notre voyage 

a) D'Athènes à Kastelorizo   https://youtu.be/4fsmHufofMg

b) De Kastelorizo, la côte turque les Dodecanèses  et retour à Athènes   https://youtu.be/MfNbdFDTkWo  

 

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