Après un hiver passé à Paimpol donc, Petrel a enfin levé l'ancre.

Premier trajet  jusqu'à Roscoff pour occuper la place qui nous avait été promise, sans encombre. Nous avons retrouvé le plaisir du vent dans les voiles et du souffle sur la peau. Quelques jours pour s'organiser et nous voilà repartis.

Nous nous acheminions tranquillement vers Lézardrieux, ce mercredi 23 juin, quand, vers 16h, une fois passé les 7 iles nous avons croisé un voilier dont la trajectoire était un peu bizarre. Mais bon, des navigateurs qui font des essais avec leurs voiles, c'est assez courant. Nous sommes passés assez près pour leur faire un signe de la main. Et puis la VHF a émis un avis de détresse. Le temps de relever les coordonnées et de réaliser que ça se situait très exactement où nous nous trouvions, puis de comprendre qu'il s'agissait sans aucun doute du voilier que nous venions de croiser... bref appel au CROSS, nous nous déclinons, il s'agit bien du voilier qui entre temps est en train de s'éloigner. Nous comprenons qu'ils ont eu un début d'incendie à bord.

Le CROSS nous demande de les rejoindre et de les escorter jusqu'à l'arrivée de la SNSM qui part du port de Trebeurden. Moteur, course poursuite, rattrapage du vaisseau, à qui nous demandons, une fois à leur hauteur pourquoi ils ne nous ont pas fait signe en nous croisant. "Ca n'aurait servi à rien" nous répondent-ils (quatre passagers à bord, assez âgés, comme nous). Nous attendons donc sagement à leur hauteur que la SNSM arrive. La situation est manifestement sous contrôle pour eux et on a un peu l'impression qu'ils regrettent d'avoir déclenché tout ça.

A l'arrivée du canot tout temps de la    SNSM, dirigée d'une main ferme par une jeune femme, je dois dire que je riais sous cape à voir quatre papis mortifiés remorqués par cette jeune femme et les échanges radio étaient assez drôles.

Tout ça ne nous ayant pas permis de poursuivre notre route, le courant s'étant en plus inversé, nous décidons de faire demi-tour pour passer une nuit au mouillage aux 7 îles. Et bien nous en a pris car nous avons passé une nuit seuls avec les oiseaux, dans le bruit des cris de toutes sortes, à observer les macareux, pies grièches, cormorans et autres goelans.

Vidéo :  https://www.youtube.com/watch?v=uAMvGuJW_yI

Et comme une traversée commencée dans l'imprévu ne pouvait pas se terminer tranquillement, le capitaine (Yves en personne) était en haut du mât à 4h du matin pour récupérer la drisse de grand voile qui s'était détachée et ballotait au vent, tout ça sous une exceptionnelle pleine lune rousse et un peu de la clarté du jour qui commençait à poindre. Magnifique. C'était la première escalade de mat pour Yves, réussie et manifestement appréciée.

A la renverse , nous relevon le mouillage ... dans fort peu d'eau : nous avons du écraser quelques coquillages !

Voilà. Ca commence  fort. A suivre.