Nous quittons les îles Cies dès potron minet (8 h en fait) et après une superbe navigation de 60 miles sous génois tangonné et non sans avoir troqué notre pavillon de courtoisie espagnol contre le portugais, nous ateignons le port de Leixoes dans la banlieue de Porto à 19 h 30.

Surtout prononcer LECHOES et non LEIXOES, nous avons eu une expérience fâcheuse il y a quelques années : alors que nous souhaitions prendre un bus depuis Porto jusqu'à Leixoes, personne ne comprenait où nous désirions nous rendre ... et pour cause. Si la langue portugaise n'est pas trop difficile à comprendre à l'écrit car elle est d'origine latine,elle est parfaitement incompréhensible à l'oral.

Leixoes est un port sans charme mais c'est l'endroit le plus pratique pour aller visiter Porto car la remontée du Douro en voilier est rendue ardue par les courants importants. Par ailleurs, il n'est pas facile de s'amarrer dans le port avec tous les bateaux de transport de touristes qui sillonnent le fleuve et provoquent de nombreux remous. Enfin, Leixoes est desservie par un tramway qui vous conduit en ligne directe dans le centre ville de Porto, et cela pour 1 euro 50 l'aller retour. 

Porto est une très jolie ville mais malheureusement sale. Comme dans beaucoup d'autres villes du Portugal, de nombreux chantiers de bâtiment restent en suspens : manque de crédits ?

Deux jours plus tard, nous largons à nouveau les amarres  dans la brume et le crachin. Fort heureusement, l'AIS et le radar fonctionnent et nous aident à repérer les nombreux bateaux de pêche qui rentrent au port.

62 miles de voile et de vapeur plus tard, nous arrivons à Figuera Da Fos, port qui n'a vraiment pas changé depuis notre dernier passage en 2001.

Nouvelle journée de navigation au moteur pour atteindre Nazaré, un petit port sympa doté d'une superbe plage où, il y a 10 ans, on faisait encore sécher le poisson au soleil ; aujourd'hui, l'odeur nauséabonde du poisson séché a été remplacée par les effluves des crèmes solaires. Par contre, les portugaises sont toujours vêtues de leurs amples jupes au dessus du genou ! avec les mollets poilus ou des dimettes, le spectacle vaut le détour !

Avant de quitter Nazaré, je rends visite à la petite épicerie de la marina pour y faire quelques amplettes et, chose étonnante, le patron me reconnait. Il est vrai que c'est la troisième fois que nous nous arrétons dans ce port et que le patron est français, mais quand même...  Pour 10 euros, j'aurai 2 bouteilles de Porto à priori de bonne qualité. A voir !!

Nous quittons Nazaré pour nous diriger vers les Islas Berlingas, 20 miles de navigation à la voile enfin.

Nous mouillons au pied de falaises dans des fonds de 17 m d' eau christalline truffée de poissons. Le soir, nous allons prospecter les grottes en annexe. L'endroit est superbe et désert.

Le lendemain, nous quittons ce paysage désert et sauvage pour la civilisation : Cascaïs, la station balnéaire huppée de Lisbonne nous attend. Nous préférons passer une première nuit au mouillage devant la plage afin de bénéficier du spectacle des lumières de la ville. Très bon mouillage abrité des vents du nord qui accompagnent notre descente vers le sud.

Et le lendemain matin, nous nous rendons à la marina afin d'y faire le plein d'eau, de vivres et la lessive, bref toutes les petites corvées nécessaires au confort de la vie à bord. Par ailleurs, nous pouvons ainsi nous rendre en toute tranquillité à Lisbonne par le train (30 minutes de train). La marina de Cascais est réputée pour être la marina la plus chère du Portugal (40 euros la nuit pour un 12 mètres), prix justifié par les services et l'amabilité du personnel de la marina.