e - ile de Brava

e - ile de Brava

Posté par : Isa
19 Décembre 2017 à 15h
Dernière mise à jour 24 Octobre 2018 à 09h
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L'île de Brava

 

Départ le 30/10/2017 à 9 heures de Fogo en direction de Porto de Fajã d'agua à l'île de Brava à 10 milles pour une arrivée vers 12 h30 . Nous contournons les hautes falaises qui tombent dans la mer au nord de l'île de Brava . La verdure apparaît sur les flancs de la montagne . Nous arrivons dans la baie au Nord-ouest de l'île . Ouverte à la houle et au vent d'ouest , elle nous protège pour l'instant du vent de nord-est . Les maisons du village de L'agua parmi les cocotiers sont en bordure du quai car la montagnes est très escarpée et raide . On aperçoit des cultures de bananiers en espaliers .

      

      

L'île de Brava ,

Elle tient son nom de sa nature sauvage , " Brava ". Elle est surnommée " l'île du bout du monde" , elle est la plus proche de l'Amérique . Les cap-Verdiens la surnomment  l'île aux fleurs . C'est l'île la plus au sud-ouest des Îles de l'archipel et la plus petite habitée ( 5000 habitants ) et ses 64 km2 , la seule sans aéroport  ( fermé en 2004 ) . C'est l'île la plus verte et la plus montagneuse dans son ensemble de l'archipel et son relief est très accidenté . Son point culminant est au Monte de Fountainhas ( 976 m. ) sur les flancs duquel se trouve la capitale Vila de Nova Sintra . L'île la plus inaccessible du Cap-Vert est oubliée des touristes . Brava était l'un des points de départ pour la traversée de l'Atlantique mais les nouveaux règlements rendent obligatoires l'entrée et la sortie par l'un des trois ports officiels de l'archipel . Presque personne n'ose ou à le temps de venir s'aventurer en voilier ici sauf Géo !

L'activité économique de Brava est essentiellement agricole , avec une production de bananes , de café , de manioc , de canne à sucre , de maïs et de patates douces . La pêche fait vivre 200 personnes environ et l'élevage de moutons permet de produire du lait pour la fabrique du fromage . La musique , réelle passion sur l'île , dont le poète-compositeur de " mornas " Eugenio Tavares , natif de l'île , du village de Furna , décédé en 1930 , a apporté une une couleur romantique et poétique à ce genre musical , il a utilisé pour la première fois le créole dans les paroles . La " Morna " originaire de l'île de Boa Vista , apparue en 1800 est une musique mélancolique qui évoque l'amour mais aussi la nostalgie et l'histoire de tout un peuple meurtri par l'esclavage , la sécheresse , la faim et l'immigration contrainte . C'est Cesaria Evora , " la diva aux pieds nus " décédée le 17 décembre 2012 qui a le plus contribué à faire connaître cette musique dans le monde entier , rythmée par les sons des violons , des guitares et de la voix des interprètes .

Le 31 octobre , 

Nous changeons de mouillage pour aller plus à l'abri à l'est de l'île , au port de Furna qui est plus à l'abri sauf du vent de sud-est .    Port où arrive le ferry des autres Iles , les pêcheurs y sont assez nombreux . En sortant de Fajã d'agua , Pascal me dit " on dirait de la dentelle sur les falaises " , c'est vrai qu'elles sont magnifiques , parfois abruptes ou colorées de différents verts en lignes horizontales ou par tâches , de vrais tableaux . Arrivés devant le port de Furna , on aperçoit le petit village avec ses maisons colorées en face , au bord de l'eau .

     

                                                                        

En entrant , sur la droite se trouve le quai pour le ferry prolongé d'une cale où nous nous amarrons perpendiculairement avec un bout sur l'arrière du bateau et l'ancre à l'avant aidé par un jeune . Dans l'après-midi nous avons été sifflé par la police qui nous demande de nous mettre face au village donc face à la mer car nous gênerons au retour d'un bateau de pêche .

Petit tour au village pour l'achat de pain avec guide . Il nous emmène devant une maison puis devant une autre , on a du mal à se faire comprendre je pense . Je lui ai demandé " queria paō , por favor " , en Portugais avec mon petit lexique , il ne parle ni anglais ni français . Au final il nous emmène dans un petit café qui est fermé , demande à une femme de lui ouvrir et elle nous donne trois petits pain . Il nous dit que la boulangerie est dans le haut du village . Nous nous aventurons dans ce village et nous grimpons un peu . Après avoir demandé plusieurs fois la boulangerie , nous sommes dirigés à droite puis à gauche et accompagnés par un gamin . Nous avons trouvé cette fameuse boulangerie qui n'a pas l'air à première vue d'en être une . Nous rentrons dans cette maison et traversons le couloir pour trouver les deux boulangers au travail , un Papi assis leur tient compagnie . Finalement , le pain se fabrique dans la matinée pour être vendu à partir de 13 heures . 

      

Les formalités de clairance faites avec un policier qui parle français se font dans le grand bâtiment blanc avec ses fenêtres grises à droite du village . Au retour de la pêche , j'interpelle un pêcheur pour lui acheter un thon . Il m'en propose un de quinze kilos au moins , le seul qu'il a pêché , je décline , je n'ai pas de congélateur ! Une autre barque arrive sur la cale , les pêcheurs déchargent leur pêche et vide les poissons . Il y a huit thons et trois daurades coryphène . Je demande si je peux acheter le petit thon qui se cache parmi ceux de 15 à 20 kilos . Le patron me demande 600 escudos soit à peine six euros , je lui donne 1000 et lui dit de garder le billet . Un homme venu voir la pêche dit au pêcheur de me donner en plus une daurade coryphène car je lui ai donné trop ( c'est ce que j'ai interprété ). J'accepte avec plaisir la belle daurade de deux kilos et le thon de six pour 1000 escudos , je suis ravi avec ces deux poissons , je ne suis pas bredouille , certes on aurait préféré les pêcher nous-mêmes mais on doit être mauvais ! Tout cela pour dire que les Cap-Verdiens sont d'une grande gentillesse . D'autres pêcheurs arrivent en fin d'après-midi , débarquent sur la petite plage en face du village où sont regroupées toutes les barques . C'est l'attroupement général des petits et grands qui aident à remonter la grosse barque en bois sur la petite plage de galets .

     

Ce village vit au rythme de l'arrivée des pêcheurs et du ferry qui vient soit de Fogo ou de Praia de Santiago le midi et le soir . Les aluguers ( camionnette de 12 places ) sont prêts à emmener les voyageurs et les petits camions , les marchandises . Le lendemain nous le prenons pour aller voir la vila de Nova Sintra à 7 kilomètres . L'aluguer empreinte la route aux " 99 virages " et monte à 525 mètres d'altitudes . Nous entrons dans le paradis de la ville aux milles fleurs . La place et les rues principales sont de milles couleurs , impatiences , hibiscus d'une hauteur de 5 à 6 mètres , cuñas et des fleurs dont je ne connais pas leur nom . Presque chaque maison a son jardin potager où sont plantés tout ce qui peut pousser tels , bananiers , canne à sucre , goyaviers , maïs , patates douces ,  curcubitacés , pois , tomates ....La propreté des rues pavées sont bordées de vieilles maisons d'époque au toit de tuiles , simple ou de style coloniale .

     

 

Ne pas manquer de visiter l'ancienne maison du XIXe s. d'Antonio Tavares .

    

Le marché municipal couvert où quelques femmes attendent le client semble tout neuf . À l'étage de très petites boutiques vendent des vêtements , chaussures ... ,un salon de coiffure est installé également . Nous décidons de manger une cachupa guisada , c'est la cachupa de la veille revenue dans une poêle avec un œuf au plat dessus pour 150 escudo soit 1.36 euros . Le calme règne , les oiseaux chantent , les gens nous regardent et nous disent bonjour avec le sourire . La douceur de la température fait qu'on s'y sent bien . Cette ville est un tableau harmonieux et est considérée comme l'une des plus belles villes du pays .

    

Nous décidons de reprendre l'aluguer et de l'attendre devant le centre de soins de la ville et de l'île de Brava car il y en a qu'un sur toute l'île . Si urgence médicale , il faut attendre le ferry pour Praia de Santiago , il n'y a pas d'hélicoptère . Dès qu'un aluguer nous aperçoit , le chauffeur nous dit de monter , nous lui indiquons bien notre destination . Arrivée à Furna , le tarif a triplé par rapport à ce matin , comme par hasard sauf que j'avais préparé ma monnaie , pas content le jeune homme , il a essayé mais a eu la somme du vrai tarif pour tous . Arrivés au port , le voilier  Romeli aperçu du point de vue de la ville là-haut est amarré à côté de Géo . Nous passons la fin d'après-midi en leur compagnie au " bar du coin " , disons assis sur notre chaise sur le trottoir . Nous faisons la connaissance d'Albert qui nous propose d'organiser une visite de l'île, ni une ni deux , le rdv est pris pour samedi . Albert parle français , très gentil , serviable , Pascal l'a aperçu autour de Géo ce matin , il nous dit que de beaux poissons se cachent souvent sous la coque des bateaux . Je demande à Albert si je peux acheter un thon aux pêcheurs . Sitôt dit , Albert me demande de le suivre et me trouve un thon de huit kilos . Poisson pesé , poisson acheté pour 1500 escudos . J'attaque le soir même la découpe , jamais je n'avais entrepris une chose pareille mais il faut s'organiser . La première stérilisation le soir même avec les bocaux à Gégé et avec ceux qu'on a vidé depuis le départ , le lendemain . J'en verrai la fin au bout de trois cocottes de stérilisation , de bons petits plats en perspectives !

    

 

3/10/17

Nous accompagnons vers 10 heures nos nouveaux amis Cloclo et Fafa à la ville pour en revenir en milieu d'après-midi par l'ancienne route pavée qui est empruntée par les jeunes qui descendent de la ville où par les randonneurs comme nous . Le paysage est montagneux , frais et verdoyant d'acacias surtout , il fait bon se balader à travers de petits villages perdus où les enfants curieux viennent vers nous . C'est la découverte pour tous . Arrivés au niveau de la boulangerie , la femme du boulanger me reconnaît et me dit de venir vers elle . Ça y est je suis connue ! Il faut dire que depuis deux jours nous n'avons vu aucun touriste dans le village donc forcément ! Accompagné de Claudine , je lui achète quatre petits pains . Nous avons l'honneur de voir le boulanger façonner la prochaine fournée . Heureux de poser pour nous pour la photo , nous remarquons le four à pain qui est conséquent par rapport à la petite pièce où nous sommes . Sa femme nous montre le nouveau sol de ciment du couloir avec quelques morceaux de carrelage pour faire joli , nous la félicitons de cette amélioration . Tous contents , nous repartons en ville retrouver nos hommes accompagnés d'Albert qui est toujours dans les parages et qui a un œil sur nos bateaux . Ce soir c'est la fin de la découpe du thon et de la stérilisation , au final il ne reste pas beaucoup de squelette de ce gros poisson .

 

Samedi 4/10/17

Départ à 10 h avec les amis de "Romeli ", Albert notre guide et son neveu notre chauffeur pour la visite de Brava , une demie-journée suffit en principe .  Direction la ville puis nous prenons vers l'ouest à Fajã da Agua , la baie où nous avions mouillé le premier jour sur Brava . Nous empruntons une petite route pavée , la nature est verdoyante . De petits villages au loin sur la colline entourés de cultures en terrasse semblent isolés de tout . Une ou deux vaches à brouter sur un bout de prairie puis on aperçoit un jeune garçon avec son âne transportant des bidons d'eau pour donner à boire à sa vache . L'âne chargé qui est résistant se laisse mené à travers la montagnes , un travail de tout les jours pour ces agriculteurs . La nature semble assez généreuse . Les ravins se succèdent aussi spectaculaires les uns que les autres .

         

Au détour d'un virage , des travailleurs avec le visage couvert sont en train de réduire des morceaux de roche en tout petits cailloux . Notre guide nous dit qu'un camion plein vaut 1000 escudos ( à peine dix euros ) , il n'y a pas de machine , c'est un travail de titan ! Nous avons déjà vu cela sur l'île de Fogo . Arrivés sur les hauteurs du village , une vue imprenable sur la mer , les falaises et les maisons nous éblouit .

   

Nous descendons et traversons le village qui longe la mer afin de se diriger de l'autre côté vers les piscines naturelles . Les villageois nous salue en même temps que nous . La descente est bien aménagée , un groupe de personnes sont à l'eau , les pique-niques à l'ombre de la falaise . Albert nous informe qu'il y a des risques car les vagues peuvent parfois être fortes et passées par-dessus la protection naturelle . Il y a eu déjà des accidents à cet endroit . Juste à côté se trouve les anciennes pistes de l'aéroport, construites en dépit du bon sens selon notre guide , dangereux par rapport aux fortes accélération du vent , c'est pour cela qu'il a été fermé . Nous reprenons la route après un arrêt au bar du coin très typique , tenu par une femme où sur la petite terrasse nous admirons la mer . La différence de température du niveau de la mer et du haut de la montagne se fait ressentir par nous tous , il fait très chaud en bas et frais en haut . L'aluguer remonte doucement la montagne aux pentes raides et aux virages courts en direction du sud de l'île . Chaque  rue de villages traversés est bordée de haie d'hibiscus géants rouge . Les habitants que l'on croisent nous saluent , les adultes comme les enfants . Les paysages sont fantastiques . Une ile que l'on apprécie dans son ensemble tant pour la simplicité et la gentillesse des gens que pour sa beauté . Brava est une ile à découvrir et à redécouvrir .

 

 

Emplacement

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