d - Ile de Fogo
L'île de Fogo
Le 26/10 , Praia à 5h45 , il fait nuit , 65 milles nous attendent , il faut arriver avant la nuit à Porto de Vale de Cavaleiros à l'ouest de Fogo . Deux heures après le départ , au Sud de l'île de Santiago Pascal aperçoit des baleines , il réussi à en mettre une dans la " boîte ". Toutes voiles dehors après trois heures de moteur , Géo glisse ( et gîte un peu ) à sept noeuds GPS avec un vent nord-est autour de 15 noeuds . C'est une bonne vitesse pour attraper une daurade coryphène , yaka ! La force du vent est constante , la mer est agitée , une houle d'1,5 est assez longue , la croisière est plaisante . Depuis plusieurs milles , nous apercevons une forme gigantesque devant nous , c'est le puissant volcan de Fogo ; le pico de Fogo ( 2829m.) formé lors de l'éruption de 1951 et qui s'est réveillé en 2014 provoquant des dommages importants et heureusement aucune victime parmi la population . Arrivés au Sud de l'île , le vent faiblit à 6 donc nous finissons au moteur pour les derniers 16 milles . De hautes falaises surplombent la mer , des maisons sont nichées de par et d'autres . Pour l'instant , l'île nous fait penser à quelques-unes des Canaries . Nous nous ancrons dans la baie après 6 heures de moteur et 5 heures de voile . Nous sommes trois bateaux dont un déjà amarré perpendiculairement au quai , demain nous irons nous y mettre , il reste seulement deux places . Il faut s'amarrer au quai avec un gros bout et s'ancrer à l'avant . À présent , Géo se repose sur l'eau qui est à 33 degrés , comme il faut !
Une dizaine de pêcheurs alignée sur la plage avec une hauteur d'eau à la taille , un seau attaché par le cou , lance leur petite canne à pêche et attrape une sorte de petits éperlans , du côté du petit port de pêche , d'autres pêcheurs sur des petits bateaux amarrés font la même chose . Le weekend c'est impressionnant de voir autant de jeunes à la pêche , c'est le lieu de rencontre et le moyen de rapporter à manger ou de se faire quelques euros ( le kilo d'éperlans est vendu 150 escudos soit 1,36 euros )
L'île de "Fogo " n'est pas son nom d'origine , elle s'appelait São Filipe . Le nom de Fogo ( qui veut dire "feu" ) lui a été préféré à cause de la fureur de son volcan . Celui-ci semble avoir beaucoup influencé le caractère des gens de l'île qui ont la réputation d'être aussi orgueilleux que lui et dotés d'une forte personnalité . Ile ronde de 476 km2 , surmontée d'un pic qui n'est autre que le sommet du volcan de 2829 mètres d'altitude , le Pico , symbole de l'île formé de l'éruption de 1951 . À côté du Pico se trouve le petit Pico que nous visiterons avec notre guide . L'ile est peuplée de 40 000 habitants aujourd'hui . Ile sous le vent ou Sotavento , entre l'île de Brava et l'île de Santiago , situées toutes les trois au Sud de l'archipel ( ainsi que l'île de Maio )
27/10/2017
La ville de São Filipe se trouve à trois kilomètres de Porto de Vale de Cavaleiros où nous sommes , nous prenons un taxi pour aller visiter la ville .
São Felipe , capitale de l'île , 27 000 habitants . Des familles aristocratiques portugaises des grands siècles ont peuplé la ville . La société , dominée par les grands propriétaires fonciers , était très hiérarchisée . Les maisons des maîtres de style coloniale , les " sobrados " avec la façade ornée d'un balcon en bois à l'étage démontraient la ségrégation sociale et raciale de l'époque . Au rez-de-chaussée , se trouvait le magasin où vivaient les domestiques et à l'étage où ces derniers n'avaient pas le droit de monter , vivaient les maîtres . Ces sobrados des anciens colons Portugais sont bien restaurés et entretenus avec leurs façades colorées aux tons pastels , elles donnent un certain cachet à la ville .
Nous visitons d'ailleurs le musée municipal qui est installé dans un vieux sobrado .
Du port où nous sommes jusqu'à la ville , la route est pavée ainsi que les rues de la ville . Du haut de la falaise du centre ville , nous apercevons la mer , elle apporte ses rouleaux de vagues qui déferlent sur la grande plage de sable fin . En levant les yeux , l'île de Brava se cache au loin , on en distingue sa silhouette . La ville semble paisible , les gens nous saluent . Le marché municipal est ouvert , nous achetons de très petites bananes vertes , des papayes et un petit melon .
Le 28/10/2017
Nous allons visiter le volcan Pico , plus précisément le petit Pico , avec notre guide dont le surnom est "Papi" ( son nom est Papinha , guide touristique officiel de Fogo , Tél ; +238 596 20 27 )
Le Pico do Fogo s’inscrit dans la grande caldeira de Chã en forme de fer à cheval. Elle est large d’environ neuf kilomètres , formée par un effondrement latéral de grand volume vers l’Est . C’est dans cette dépression entre le cône volcanique et le pied du rempart de la caldeira que sont venus s’installer depuis plus d’un siècle les villages de Portela , Boca Fonte et Bangaeira .
Ce volcan représente l’appareil le plus actif de l’ensemble des îles de point chaud de l’Atlantique centrale regroupant les Açores, les Canaries et le Cap Vert
L’éruption de 2014
Le Fogo est entré en éruption le 22 novembre 2014 à 21h GMT, provoquant l’évacuation de populations proches du volcan et la coupure de l’unique route pavée qui dessert et traverse la caldeira de Chã. Il s’agit de l’éruption la plus importante depuis la toute dernière survenue en 1995 et qui a produit environ 30 millions de m3 de lave en un mois et demi d’activité .
Cette éruption comme celle de 1995 , est fissurale, elle s’est produite dans la partie haute de la caldeira de Chã à environ 2 100 et 2 200 m d’altitude, au pied sud-ouest du cône volcanique.
Plusieurs évents se sont ouverts le long de cette fissure , environ six, produisant des fontaines de lave, des coulées basaltiques, des cendres et des gaz.
Cette éruption a gravement affecté les activités humaines sans heureusement faire de victimes. Le 26 novembre une branche nord de la coulée de lave a commencé par atteindre le village de Portela , détruisant plusieurs bâtiments dont le siège du Parc Naturel Fogo . Au fil des jours, le front de lave a poursuivi son avancée et son travail de destruction . Début décembre le Centre de santé , la Mairie , l’école et l’hôtel ont été détruits . Plusieurs citernes et réservoirs et des centaines d’hectares de terres agricoles sont désormais perdus recouverts par la lave . Le 7 décembre la coulée atteint la localité de Bangaeira provoquant d’importantes destructions . Pendant quelques semaines , l’aéroport de Sao Felipe a été fermé .
Du port , où nous sommes , jusqu'au volcan , le trajet en camionnette dure plus d'une heure en traversant de petits villages , sur des routes pavées . Nous entrons dans le Parc National de Fogo . Une seule et unique route sans issue nous emmène au pied du petit Pico , aucune culture en vue . Nous grimpons avec de bonnes chaussures fermées pendant plus d'une heure parmi les scories , le sol est meuble . Le paysage est époustouflant , cette grande caldeira aux multiples couleurs nous émerveille . J'aperçois à mes pieds des petites pierres de laves aux couleurs dorée , ardoise , rouge , noire charbon . Arrivée en haut , le guide nous montre des crevasses de cinquante centimètres de profondeur , autant en largeur . La chaleur se dégage encore , les pierres sont très chaudes . Nous remarquons des pierres de couleur jaune plus loin , c'est du souffre . Le volcan est en sommeil pour l'instant . Nous descendons de l'autre côté vers le village presque enseveli .
Ce site posséde des terres fertiles non touchées par les laves anciennes et récentes , celles-ci propices à la culture de la vigne avec une production viticole unique , fournissant un vin surnommé « manecom » ou « vinho do Fogo » qui n’est pas exportable . Notre guide s'arrête chez un producteur de vin pour une dégustation . Nous goûtons le vin rouge sec et doux produit et vendu par Ramiro Montrond ( descendant du comte de Montrond , aristocrate français né en 1844 et mourut en 1900 . Il a fait escale en 1870 à Fogo et a décidé d'y rester . Il a beaucoup apporté pour l'île . Grand séducteur, il eut une descendance nombreuse sur l'île de Fogo . C'est à Cha das Caldeiras qu'elle fut la plus nombreuse . Aujourd'hui à Caldeira , Montrond est le patronyme le plus porté , un nom synonyme de fierté et de respect ) . Pas trop fan du goût de ce vin , nous achetons une bouteille de doux qui peut se boire à l'apéro ( mais finalement qui ne s'est pas bu car du haut de l'escalier du bateau , elle a atterri au sol en milles morceaux . Aujourd'hui , peu de pieds de vignes refont surface mais de nouvelles plantations donnent un peu de vie , des arbres fruitiers , des pieds de tomates , des petits arbres à pois pour le plat traditionnel du Cap Vert " la Cachupa " que nous allons savourer quelques centaines de mètres plus loin . C'est le plat national du pays , servi au petit-déjeuner et pour les grandes occasions . Sa préparation demande du temps . Assez consistante et délicieuse , la cachupa rica ( riche ) est un mélange de maïs , haricots , fèves , manioc , porc , parfois du poulet , chorizo , riz , patates douces , courges , carottes et d'autres légumes . La recette très appréciée est avec du poisson uniquement . Quelques maisons sont reconstruites au même endroit où la lave a coulé . Les enclos des cochons sont creusés dans la lave . Il y a une vie dans ce village et sur la route autour de la caldeira . Les quelques maisons traditionnelles sont rondes , quatre mètres de diamètre à peu près , faites de pierres de lave avec le toit en béton . Nous revenons de notre périple par l'unique route qui arrive au village , accompagné de notre chauffeur et guide , en nous arrêtant très souvent pour immortaliser l'endroit . Une journée inoubliable se termine par une baignade au pied du bateau dans une eau à 33 degrés puis autour d'un apéro avec des petits éperlans frits que Pascal s'est décidé à pêcher , avec Sadaya et le bateau Romeli rencontré il y a quelques jours .
Le 29/10/2017
Nous partons avec nos amis à la découverte de l'île en empruntant la route de la côte . L'île au Nord est verdoyante mais le manque d'eau se fait ressentir . Il n'a pas plu cette année . L'agriculture est variée notamment avec ses cultures de tomates , cacahouètes , choux , maïs , pommes de terre douces , oignons , haricots , poivrons .... et ses fruitiers , comme les plants de bananes , vignes , arbres à papayes , manguiers , figuiers , orangers et la culture de caféiers considérée comme l'un des meilleurs du monde . Le fruit du caféier s’appelle une cerise, il faut attendre qu’elle soit rouge pour la cueillir. Dans le fruit il y a une graine qui doit ensuite sécher ( merci à mes petits génies ! Ils se reconnaîtront )
Nous croisons souvent une femme ou parfois un enfant sur le bord de la route , portant son fardeau sur la tête . Très peu de vaches aperçues , quelques ânes chargés qui transportent la récolte , du champ à la maison . Un troupeau de chèvres en face de nous sur la route nous fait stopper , au plus grand bonheur des photographes que nous sommes . La circulation est très réduite , les alugers sont prisés et reviennent moins chers aux habitants .
Cette ile reste peu touristique , comparé aux Îles déjà visiter .
Demain nous prendrons la direction de l'île de Brava à 10 milles à l'ouest .
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