Avons mis les photos sur la note précédente, nous n'avions pas pu le faire faute de Wifi suffisamment puissant

Petite Martinique :

Mardi matin après avoir regardé mouiller un superbe yacht à moteur précédé de ses deux vedettes, nous traversons la baie pour Petite Martinique où nous avons l’obligation de nous réapprovisionner  si nous ne voulons pas dépérir. Le vent est assez fort avec des rafales, les fonds tiennent mal, nous décidons donc de prendre une bouée du Palm Beach Restaurant qui est gratuite pour les clients. On en a assez de payer des bouées, on ira donc au restaurant, d’autant plus qu’il est décrit dans notre guide comme une bonne table pas chère ce qui se révèle exact : repas de beignets de lambis, de crevettes au curry ou de barracuda grillés accompagnés de fruits de l’arbre à pain, de riz et de bananes plantin puis succulentes bananes flambées. Ballade dans le village où tout est peint aux couleurs de Grenade. Courses au « supermarket » local, à peine une supérette chez nous. L’île est dépaysante, pas tournée du tout vers le touriste, l’ignorant même, ce qui ne nous est pas désagréable mais troublant par rapport au comportement des autres iliens.  Mais gens charmants cependant, nous proposant de nous livrer. Nos achats arrivent donc  au quai où est amarré notre zozo dans la benne d’un petit caterpilar qu’on n’a pas eu le temps de prendre en photo, hélas pour Arthur et Gaspard. Pas le temps non plus de laisser un pourboire, le chauffeur repart sans rien réclamer, cette île est vraiment différente !

Le temps de remonter à bord et de décharger les provisions, nous prenons un grain blanc sur la tête : il pleut à seau et à l’horizontale, on ne voit plus rien mais ça ne dure que quelques minutes.

Départ vers Sandy Island (Carriacou) où nous voulons passer la nuit. Re-grain à l’arrivée avec rafales de Nord-Est qui nous dissuadent de rester à l’ancre au vent de l’île,  qui n’est plus, depuis l’ouragan Lennie, qu’une langue de sable pratiquement sans végétation : quelle déception ! Nous allons donc mouiller en face sous le vent de Paradise Beach en espérant que le temps s’arrange demain pour nous offrir le spot réputé magnifique de Sandy Island.

Seul au mouillage à St Louis bay, Robert part avec le kayak de mer explorer la mangrove, qui côté pile est superbe, mais côté face c’est un dépotoir. Bref, retour pour une bonne douche et un ti punch pour se remettre.  Au petit matin, stupeur, on a dérapé d’au moins 80 mètres, il faut dire que la nuit a été très agitée.

Sandy island

Décision collégiale d’aller faire un spot de plongée sur Sandy Island malgré un temps menaçant. En prenant le mouillage nous perdons la tête de la gaffe et JM s’inquiète pour le reste de sa caution, déjà bien entamée.    Bref, plongée dans une mer agitée avec un fort courant. Quelques beaux poissons, un beau coffre, 2 belles raies, mais des fonds décevants. Retour au bateau et patatras nouveau grain qui nous permet de nous doucher en cœur sur le pont. Enfin l’eau courante. Changement de programme, Lucile et Nicolas arrivent en Martinique et non plus à St Vincent. La remontée doit donc se faire plus vite que prévue. Départ pour Union afin de faire la clearance de sortie et avitaillement de frais. Nous arrivons en soirée aux Tobago cays avec l’espoir d’une belle plongée sur le Horse shoe reef. Un pêcheur nous vend du « kingfish » (thazard). Malheureusement après encore une nouvelle nuit agitée, le temps est maussade et la mer est trop houleuse  pour effectuer la plongée prévue. A 8 heures, départ avec regrets cap au nord aussi loin que possible.

St Vincent

Navigation expresse et secouée, 2mètres de creux et 25 nœuds de vent au bon plein, nous déboulons à 8/9 nœuds foc et grand voile à un ris. On en met plein la vue aux voisins. Arrivée en début d’AM sous le vent de St Vincent ce qui nous procure enfin un peu de calme. Mouillé à Cumberland bay (NW de St Vincent) et amarré par l’arrière à un cocotier avec 40 mètres de fonds et ancre sur l’avant. Incroyable !   Encore une fois, nous sommes trompés par la réputation détestable de l’île car l’accueil est très sympa. Il semble que les gens aient décidé d’améliorer leur relation avec les bateaux. Il n’y a pas d’agressivité au refus de relations commerciales. Cependant JM décide de rester à bord par sécurité pendant que le reste de l’équipage décide de visiter la baie en zozo et spot de plongée sur des fonds magnifiques, corail et patates blanches sur fonds de sable noir, beaux poissons dont un gros poisson ange.  Diner super, à bord : thazard au gingembre grillé sauce rougaille accompagné d’une purée de patates douces suivi d’un ananas bouteille succulent.

Aujourd’hui, vendredi 13, nous ne prenons pas la mer, n’étant pas superstitieux, mais sait-on jamais …Déjà que nous sommes sur une île volcanique dont s’est le 33 ° anniversaire de la dernière éruption du volcan La Soufrière sous lequel nous sommes mouillés. Aussi le programme de la journée est principalement terrestre. A 8h30, le taxi nous prend au bout du wharf pour une visite de St Vincent. Nous sommes accompagnés par la compagne de notre boat boy Carlos. Le chauffeur nommé Cale  est très sympa et nous conduit comme des jeunes mariés. Il nous raconte l’ile, sa situation politique ( marxiste-léniniste),   regrettant manifestement que Napoléon ait été trop occupé ailleurs pour venir  les aider à bouter les anglais hors de l’île. Aujourd’hui, St Vincent n’exporte plus ni sucre ni banane, leur production n’étant pas compétitive. Cependant, il n’y a pas trop de chômage grâce au tourisme et à une activité industrielle de transformation.

 Première dégustation d’une délicieuse boisson locale à base de gingembre, suivie d’une autre indéterminée plus contestée accompagnée d’un plat de morue et fruit d’arbre à pain vers 10h du matin. La route est très sinueuse, passant dans des vallées profondes et escarpées. 

La végétation est impressionnante, formant de véritables murs  de verdure. Arrivée dans Kingstone et visite de la ville. Les gens sont toujours aussi chaleureux et notre guide nous fait certainement économiser beaucoup d’argent au marché. Le Taxi man nous propose l’achat d’un repas typique auprès d’un vendeur ambulant, s’agissant de « Black fish » accompagné de légumes locaux. Il pourrait s’agir d’un cétacé, car le nom anglais utilisé était « whale ». En tout cas cela s’est avéré très fort en goût et gras, très moyennement apprécié par ces dames.

Deuxième dégustation du bout des lèvres du rhum local  « Sunset very strong Rum » à 84,5° d’alcool ! A cette occasion, nous apprenons que ça se boit cul sec suivi un verre d’eau afin d’éteindre l’incendie. On envisage d’essayer ce soir  si la baleine n’est pas digérée.  

Vers Ste Lucie

Ca y est, ce matin, nous quittons St Vincent. Encore une fois, nous avons été victimes de nos idées préconçues alimentées par les potins de pontons. Nous avons trouvé des gens très gentils et accueillants, à l’opposé de ce qui nous était annoncé et à qui il faut rendre justice. Mais que penser  de ces autochtones dont l’horizon s’est limité à la ville distantes de 15 kilometres et qui voient ces oiseaux de passage que nous sommes. Comment imaginent-ils le reste du monde car il ne semble pas que la télévision soit très répandue ici. S’il y a eu évolution depuis les récits de Moitessier, il semble bien que l’écart se soit malgré tout maintenu entre eux et nous. Dans les années 60 les voyages n’étaient pas si faciles même pour lui.

Après une vérification des moteurs, il apparait que le décanteur du moteur bâbord est plein de cochonneries. Malgré la purge tout ne part pas. Il faudra purger plusieurs fois avant d’obtenir un bocal clean. Nous ne savons pas si c’est la caisse à fuel qui est polluée ou si nous avons embarqué du fuel sale à Rodney bay. A suivre.

Très beau temps pour la remontée, vent 13/14 nœuds entre les îles, Marie Mad, lit avec attention les instructions nautiques pour notre futur atterrissage et Elisabeth et Robert avancent le blog, des fois qu’on puisse l’envoyer par la wi-fi de la marina.

Quelques tâches ménagères à l’arrivée