Mars

Posté par : Pierre
16 Avril 2015 à 23h
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MARS :

Une dernière baignade aux « Baths » et puis on quitte les Iles Vierges pour Saba. Le départ est sonné à 17h00. Les prévisions météo semblent correctes pour notre équipage, vent à 20 nœuds nord-est et  une hauteur de vagues de 2, 5 mètres.

Mais dès notre sortie de Virgin Gorda, nous commençons les montagnes russes avec des vagues de face, des creux oscillants entre 5 et 8 mètre et un vent qui ne cessera de forcir durant les 24h00 de notre navigation. Pas un moment de répit, la traversée a été rude pour toute la tribu !

 

Nous subissons la mer de plein fouet! Nous avons pris 2 ris à la grande voile, on a passé la nuit a tiré des bords, à alterner la sortie puis le ré enroulage du génois à cause des fortes rafales de vent. Dans le bateau, un vacarme assourdissant, à chaque fois que les vagues se fracassent sous la coque.

 

 De 21h00 à 11h00 on alterne les quarts de 2 heures avec Pierre et pour la première fois nous portons un gilet de sauvetage.

 

En pleine nuit une vague s’abat sur JAD, je ne vois plus rien durant une fraction de seconde, qui me semble une éternité, je me demande vraiment ce que je fais là au lieu d’être tranquille dans mon canapé à Saint-Cézert.

On savait que le retour serait difficile mais ça a dépassé de loin ce à quoi on s’attendait !!

Les enfants ont passé tout le trajet allongés, supers sages, entre sommeil  et bavardages, ils se sont occupés entre eux.

 

Vers midi on aperçoit dans la brume Saba, les troupes retrouvent alors le moral.

Il nous faudra attendre 17h30 pour atteindre l’île, accompagnée par quelques dauphins.

Pas de chance à l’arrivée, sans doute moins vigilants, on se prend une bouée de pêcheur dans l’hélice du moteur à tribord. On est crevé on remet la réparation au lendemain.

 

Malheureusement on découvre que Saba possède peu de mouillage et qu’en plus ils sont très mal abrités. A contre cœur nous mettons le cap sur Statia, déçus de ne pouvoir visiter Saba, qui d’après plusieurs blogs consultés est un véritable petit bijou.

 La navigation se fait avec un seul moteur car le cordage de pêche est toujours coincé, trop de houle pour réussir à la sortir avec notre cutter et nos couteaux !! C’est loupé pour un dimanche tranquillou…

On s’amarre à Oranjestad, le seul mouillage de Statia, au milieu d’énormes pétroliers. Très impressionnant !

Statia ou appelée aussi Sainte-Eustache est une île rattachée aux Pays-Bas ; dont l’économie réside dans l’exploitation d’un terminal pétrolier au Nord-Ouest. Le pétrole en transit vers les autres îles y est stocké.

L’île est encore très peu ouverte au tourisme. Nous nous promenons dans Oranjestad au milieu de petites maisons de poupées colorées, de l’ancienne synagogue, de son fort. On flâne…

Dans toutes les îles visitées jusqu’alors nous avions remarqué la présence d’une population chinoise dans le commerce, mais là c’est vraiment flagrant, tous les « supermarkets » sont dirigés par des chinois. On s’est même laissé tenter par un restau chinois, où on a dégusté des nems aux choux  au milieu des employés du terminal à pétrole qui prenaient leur pause.

On avait toujours notre problème d’hélice mais pas le bon matériel. Un plongeur local est venu nous dépanner et en un quart d’heure le problème était réglé.

 

Côté randonnée, nous nous hissons jusqu’au bord du cratère du Mont Quill, une bonne petite grimpette. Volcan éteint dont le cratère est enseveli sous la végétation !

 

Depuis les Saintes, Pierre et les enfants cherchent désespérément un calebassier, car ils se sont lancés dans la fabrication de calebasse. Et là miracle au cœur du village un calebassier à l’abandon pourvu des fruits tant désirés ! Tout cela mérite une petite explication. Les calebasses sont des fruits pouvant faire la taille d’un melon jusqu’à celle d’une pastèque, de couleur verte. L’astuce est de cueillir le fruit, le couper en deux, le vider (la chair est immangeable), nettoyer l’intérieur à la paille de fer, le rincer à l’eau de mer puis de le laisser sécher 1 ou 2 semaines. Et voilà le tour est joué, et nous voici à présent avec un superbe service de table, à la fois économique et écologique !

Mi-mars nous sommes à Saint-Kitts.  Cette île a une géographie assez particulière avec au Nord de grande plaine d’ancien champs de canne à sucre et une belle végétation, et le Sud très aride qui s’allonge à travers des lacs salés.

La capitale Basseterre est très animée et colorée, on ressent l’ambiance des marchés du Sud des Antilles. Et puis on retrouve des fruits et des légumes : quel plaisir!

On sature un peu du riz, des pâtes, et des conserves.  Depuis fin janvier, nos aliments de base sont la farine, le beurre, les œufs, le sucre, car on en trouve partout. Par contre nous avons eu la chance de déguster de succulents poulets aux hormones made in USA !

 

L’île possède un Fort classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, en manque de culture nous nous lançons à son assaut ! Le Fort de Brimstone est l’un des plus beaux des Antilles et le mieux conservé. On commence à en connaître un rayon côté fort car sur chaque île on en trouve des vestiges. Véritable trace du passé colonial et un vrai cours d’histoire grandeur nature plus ludique que le CNED.

Avant de faire route vers Nevis, on fait une halte à White House Bay où en se baladant on croise des singes Vervet. Nous tentons de les amadouer avec quelques biscuits mais en vain, ils nous observent de loin les malins !

A la jolie crique de Shitten Bay on fait la connaissance d’un jeune couple à bord de leur voilier Colombine. Nous les dépannons de 40l d’eau , on finit la journée ensemble par un apéro.

 

Nous regagnons la petite sœur de Saint-Kitts : Nevis, qui est juste à 1h30 de navigation. On apprécie ces petites traversées calmes, cool, Pierre en profite d’ailleurs pour remettre la canne à pêche à l’eau.

Charlestown, la capitale est une charmante petite ville assez pittoresque. On mouille à Pinney’s  où une trentaine de bouées sont à disposition.

Un agréable petit marché nous permet un ravitaillement, on espérait acheter du poisson mais les pêcheurs  cette semaine-là sont revenus bredouilles. Mmm….encore du thon en boîte !! A vrai dire on ne s’aventure pas acheter de poissons ou viandes congelés dans les supermarchés ou petites épiceries. Trop suspect : évidemment pas de DLC, y a toujours une grosse épaisseur de glace dans le congel.

On profite de la belle plage de Pinney’s, qui est un beau terrain de jeu pour les récrés….

On recroise la route de bateaux français, beaucoup de retraités qui partagent leur année entre navigation dans les eaux caribéennes et la métropole. Bon compromis….. ça l’aise songeur !

 

Après un bon grain qui nous oblige à tirer des bords, Montserrat se dévoile à nous.

Montserrat est vraiment une île singulière de par son histoire avec une colonisation irlandaise encore bien visible aujourd’hui. Mais l’île est surtout connue pour son volcan « Souffrière Hill » qui s’est réveillé en 1995, 1997, 2000, 2004, 2008 et 2010.

 La plus grosse éruption et la plus meurtrière est celle de 97 où une vingtaine de personnes périrent et la capitale Plymouth ainsi que l’aéroport furent ensevelis sous les cendres et débris volcaniques. Cette catastrophe entraîna l’exode de plus de la moitié de la population qui se réfugia dans les îles voisines ou migra vers le Nord de Montserrat dans  la zone protégée. Actuellement le volcan est calme même s’il est toujours actif et fortement surveillé par le « Montserrat Volcano Observatory » (que nous visitons).

 Vingt ans se sont écoulés depuis la terrible éruption mais le pays est encore très marqué par ce lourd passé car les risques sont toujours présents.

 

Le seul mouillage autorisé est celui de Little Bay (très rouleur).En débarquant au « Custom » pour faire la clearance d’entrée nous rencontrons Wilfried un « taxi driver » qui nous amène à la découverte de son île et nous fait partager ses souvenirs du Montserrat « d’avant ». Et là on voit une autre facette de cette île, au de-là ce son volcan. La végétation est magnifique et luxuriante, c’est une île très attachante.

 

Fin mars

En route vers Gwada (Guadeloupe) !

A l’approche des côtes on aperçoit un jet, puis deux….Baleine à vue ! Inoubliable ! On les guettait depuis un moment mais là aussi près des côtes s’était vraiment la Surprise. Elle fait route juste devant nous, on reste vigilant de ne pas la gêner.

On retrouve le mouillage de Deshaies pour mon anniversaire, la veille du premier tour des élections départementales. La ville est en ébullition, chaque candidat fait son show avec musique pour présenter son programme sur la place publique, c’est assez drôle !

 Nous y passons une dizaine de jours le temps de faire les courses, le linge, quelques réparations sur le bateau, le nettoyage. On en profite donc pour louer une voiture et faire quelques visites et balades.

 Notamment une agréable petite  promenade qui mène au Bassin Bleu où l’eau est super froide ! Visite intéressante d’une exploitation de bananes animée par l’agriculteur en personne, un peu long pour les enfants mais tellement pittoresque.

 

On rencontre le cata Yaëlle pour la joie de Lise, enfin une copine. A son bord Jacques, Mari, Emma (10 ans ) et Edouard (5ans) en voyage de 6 mois.

 

Côté école, le programme est bouclé, les évaluations sont terminées, OUF !! On va continuer à travailler en faisant des révisions. L’école c’est la bête noire sur beaucoup de bateau ! Quelle épopée de faire l’école à ses enfants chéris, entre prise de tête et rigolades on a tenu le cap ! 

 

Les photos de mars : https://plus.google.com/118151724109349516113/posts/GuHSvC6BP2w

 

 

 

 

 

  

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