Papy Tao niouses, chapitre 8
Et alors elle est où, la dorade ?
Une première journée de retour à la civilisation bien mouvementée.
Cette dorade coryphène, magnifique de couleurs et de forme, nous l'avons pêché pour la manger.
Sinon on l'aurait bien laissé tranquille vivre sa vie marine. Ce n'est pas avec joie que l'on sacrifie un si bel animal. Entre le moment de mettre la ligne à l'eau et le poisson remonté à bord il s'est passé environ un quart d'heure. A la poêle, à l'eau, chaud, froid, elle a fait partie de tous nos repas pendant trois jours. Merci belle dorade.
La fin du jour se devine à la course basse du soleil. Le but est proche. Tout semble indiquer que nous n'aurons plus de virement de bord avant l'arrivée. Soudain apparaît dans la brume de chaleur et d'humidité, au dessus des vagues habituelles, des grattes-ciel. Étrange vision. Mirage marin. Non, c'est Miami. Le temps d'embouquer le chenal et la nuit tombe tranquillement. Spectacle grandiose que cette arrivée à la meilleure heure, à la fois encore de jour et déjà de nuit. Féerie de lumières blanches, rouges, vertes, bleues. Sur la façade de l'intercontinental une silhouette danse pour nous.
Y a pas à dire, les architectes doivent bien se faire plaisir par ici. Nous remontons le chenal, tendus, sur le qui-vive, le long du quai des portes-containers avec les immenses grues spéciales toutes illuminées comme des sapins de Noël. On tourne au pied des tours du centre ville, on passe sous un, puis deux ponts et direction South Beach prendre le mouillage ( jeter l'ancre, quoi ! ).
Cela fait Jérôme appelle les Coast Guards sur la radio VHF (Very High Frequency). Ils viennent mais ne fouillent pas le bateau. No problem.
C'est drôle . . . Papy Tao est immobile, à plat ! On peut poser un verre sur la table et le lâcher, il reste là, sans se renverser ! Et se silence, se calme ! Tout s'est arrêté. On est un peu perdu dans ce nouveau monde horizontal. Comme un sommeil de bateau. C'est d'ailleurs ce que nous faisons aussi , dormir toute une nuit !
Le lendemain commence par une visite au bureau de l'immigration. Curieusement les règles d'entrée aux USA ne sont pas les mêmes qu'en avion lorsque vous arrivez avec votre bateau particulier. Pour les français il faut un visa, valable 10 ans, que l'on obtient sur rendez vous à l'ambassade à Paris. Le simple ESTA ne suffit pas. (ceux qui ont lut les « Awen niouses en décembre-janvier dernier sont au courant!) Par contre les canadiens sont là en voisin. Rappelons à cette occasion pour certains que Papy Tao bat pavillon canadien.
Lorsque vous êtes au mouillage (à l'ancre) quoi de plus naturel de se rendre à l'immigration avec l'annexe, mais là un problème récurrent se pose : où accoster ? Le lieu semble louche : c'est tout près mais il n'y a que des bateaux de police et de pompiers et c'est entouré de hauts grillages. Qu'à cela ne tienne ! En intrépides gaulois nous nous avançons vers le but mais surgit d'une guérite un romain, euh non un américain, qui s'empresse de téléphoner aux cops (ça veut dire flics) et nous intiment de rester là sans bouger. La police arrive rapidement. Une première tout d'abord, avec des chemisettes kakis puis une seconde avec des chemisettes blanches. Ils commencent par nous faire peur : vous êtes en zone interdite, vous risquez une forte amende (pas la chaise électrique tout de même) puis on explique et ils nous disent ce qu'il faut faire : aller à la marina de Bayside, en centre ville puis venir à pied où en taxi, enfin c'est pas leur problème mais ne pas être là où c'est interdit !
OK sorry on s'en va. Merci de ne pas nous mettre en prison ! Ouf ! Comme début de journée, c'est « spé » ! Nous allons donc à la marina de Bayside et nous amarrons l'annexe, au meilleur endroit selon nous, avec câble acier et cadenas antivol ; comme d'habitude.
Après quelques heures à terre, nous décidons de rentrer sur Papy Tao. De retour à l'endroit où nous avons laissé l'annexe. Le choc : plus d'annexe ! Merde ! (excusez, c'est l'émotion) la cata. On s'est fait voler l'annexe ! Plus moyen de rentrer chez nous, sur Papy Tao. Quelle galère ! Que faire. Ne pas se laisser submerger par l'émotion. On retrouve le cadenas avec un bout de câble coupé. Jérôme va voir quelqu'un qui loue des jet-skis non loin. Il téléphone à la police. Pendant ce temps, au bureau de la marina je tombe sur le Haïtien qui parle donc français et que j'ai connu avec Awen en janvier. « Somebody stole our dinghy ! » (quelqu'un nous a volé notre annexe !) Mais vous parlez français ! Calmez vous, votre annexe, elle est là. Il ne faut pas la mettre là où vous l'aviez mise. On nous l'a amené. C'est 16 dollars. ( J'avais payé 97 dollars pour Awen pour une nuit en janvier). Finalement, entre francophones, c'est gratuit. Quelle peur on a eu !
Fin de la 1ère journée à Miami !
A la prochaine !
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