Papy Tao niouses, chapitre 13

Papy Tao niouses, chapitre 13

Posté par : Jerome
01 Junio 2015 à 00h
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Pour commencer ce chapitre spécial, un texte du capitaine.

Ensuite des éclairs, du tonnerre, de la pluie, de la mer et du vent.

 

 

Le texte du capitaine, paru sur Facebook :

 

«  Traversé annulé!!!! après avoir quitter Miami nous avons navigué vers les Bermudes qui normalement prennent 7 jours, mais nous avons eu du vent fort contre nous, au bout du 5 eme jours, le moteur ne démarre plus et mon eolienne ne charge plus, l Electricité sur un bateau est essentiel, car sinon on a plus de pilote automatique, plus d instrument et me retrouver juste avec les panneaux solaires ne pouvant pas recharger pendant la nuit sachant qu une batterie descendu trop dans son voltage s abime tres vite et ne retiens plus la charge Il faut savoir aussi que en cas de probleme (homme a la mer, voile déchirer) c est le moteur qui prend le relais et sans moteur pas de sécurité. nous voila donc devant le problème continuer encore 5 jours pour les bermudes contre le vent et les vagues ou bien faire demi tour et être en 2-3 jours au portant aux etats unis. le moteur ne donnait aucun signe pour démarrer malgres que l on entendais le solenoide qui se mettait en route,j ai donc pensé au démarreur qu il fallait changer et trouver ces pieces aux bermudes rien de moins sur. Après une dure reflexion et consultation de l équipage nous avons choisi pour notre sécurité de rentrer aux etats unis le coeur très lourd. la décision n a vraiment pas été facile car j ai conscience que je ne pourrai surement pas refaire cette expérience sous peu. Pour m aider a prendre la meuilleure décision j ai demandé de l aide et une reponse de l univers et en ouvrant la page au hasard d un livre je suis tombé sur le mot orgueil qui m a fait comprendre que continué serait mon orgueil mettant ma vie et celle de mon équipage en danger. je ne suis pas habitué à renoncé mais justement peut etre la leçon de cet exprience et d apprendre a renoncer a mon orgueil pour pouvoir encore partager des moments avec ma famille notament mes enfants. je vais mettre en vente le bateau aux etats unis avant de rentrer, nous n avons plus l envie de repartir pour l'instant « 

 

 

Difficile de continuer, ou plutôt de reprendre la rédaction de ce livre de bord puisque il n'est pas, comme cela était prévu, envoyé de l'archipel des Acores mais de Beaufort, Caroline du Nord, USA.

Beaufort : Comme son nom ne l'indique pas cet officier de marine anglais inventa l'échelle qui porte son nom et que tout le monde connaît. Elle me permet de vous dire que si le Sir avait été à bord il aurait attribué un 6 aux conditions rencontrés. Je vous recopie sa prose, avec son consentement express : » Force 6 : Vitesse du vent : 22 à 27 nœuds (40,7 à 50 km/h). Description : Vent frais. Spécifications : Des lames commencent à se former ; les crêtes d'écume blanche sont partout plus étendues (habituellement quelques embruns). Hauteur des vagues : 3m. »

Pas que quoi fouetterun chat, me direz-vous ; enfin je parles là aux lecteurs qui ont déjà rencontrés des conditions égales ou bien pires.

Revenons donc au premiers bords, au beau temps, au petits airs chauds et calmes qui nous ont caressé au sortir de Miami. Dès la première tombée de jour nous avons pu observer sur la côte de grosses formations nuageuses produisant des éclairs de chaleur. Je ne sais pas si vous avez déjà pu observer ce phénomène : la masse nuageuse est éclairée de l'intérieur par une multitude de flashs qui ne sont pas des éclairs zébrant le ciel de haut en bas (ou l'inverse) accompagné de tonnerre ; mais je vous assure que, la nuit venant, c'est un feu d'artifice permanent et plutôt impressionnant.

Bon. C'était loin. Sur la côte que nous quittions justement. Devant nous le ciel était couleur d'espérance où les étoiles faisaient les belles en toute justice.

La deuxième nuit, ces formations nuageuses, qui se forment l'après-midi pour se déchaîner sitôt le noir venu, se sont annoncés à l'horizon. Nous sommes passé sans encombre à travers les premières, une fois grâce à Coriolis (enfin à la force à qui il a donné son nom pour la postérité). (Pas le temps de vous en parler plus, tripotez internet si la curiosité vous en dit).

2h du matin : je vais me reposer, enfin si j'y arrive, malgré les mouvements libertaires de Papy Tao. Soudain un cri dans la nuit profonde, parmi un sommeil sans sommeil : « Armel !» Déjà quelques secondes avant ce cri mon corps et mon esprit tendu vers les signes précurseurs sont en éveil. : nous sommes cueillis par un orage,tout ce qu'il y a de plus violent et soudain. Jérôme se précipite et enroule le génois sous une pluie torrentielle et un vent à décorner les bœufs. Ensuite c'est le deuxième et dernier ris dans la grand'voile. Le vent est dans tous les sens. Les éclairs se relayent pour illuminer la nuit. Le tonnerre déchire l'air. Ça dure beaucoup plus longtemps qu'on le voudrait. On ne dit rien. On pense à ce qui pourrait se passer si un éclair choisissait le mat comme paratonnerre. La pluie diminue, les éclairs aussi. C'est signe qu'on va bientôt en sortir. C'est à ce moment là, pendant un calme très relatif, qu'un éclair tombe dans l'eau tout près, le son déchirant claque en même temps.

Ce n'est que plus tard, après qu'un autre voilier nous ait rattrapé et passé tout près, que le vent d'Est s'est installé ; avec la mer qu'il a formé. Yannick, notre routeur à terre qui s'est occupé de nous fournir la météo et des conseils de cap (de direction) avec un dévouement, un sérieux, une régularité, un professionnalisme dont nous le remercions vivement, nous annonce que ce vent va durer sans toutefois devenir trop fort. C'est inconfortable -à cause des mouvements que fait Papy Tao en se coltinant aux vagues- et c'est du louvoyage (tirer des bords, faire des zigzag). Le louvoyage, c'est : « deux fois la route, trois fois le temps, quatre fois la peine » (traduit du Breton maritime en l'an de grâce XVLDXVDL). Bon, on va mettre plus de temps et ça va être moins rigolo mais pas moyen d'y échapper.

Un événement va, en fait, tout changer. Pendant une manœuvre d'enroulement du génois celui-ci à fait un coquetier. (ou un sablier, c'est à dire qu'il s'est enroulé autour de l'étai). Pour s'en sortir il a fallu larguer les deux écoutes, enrouler et les récupérer ; mais à cette occasion Jérôme a voulu démarrer le moteur : pas de démarreur ! Il essaie de cerner le problème, sans résultat. S'il faut changer le démarreur,en faire venir un aux Bermudes, sans parler de l'arrivée à la voile, demander un remorquage si besoin. Jérôme est pensif et embêté. Finalement il me dit : « je me demande s'il ne vaut pas mieux faire demi-tour ».Nous sommes alors à mi-chemin, sur la carte, entre les USA et les Bermudes, mais c'est bien plus facile et rapide d'aller avec que contre le vent. On en parle. Je lui dit d'aller se reposer avant de décider. Il va se coucher, pas longtemps. Il remonte et me dit « on fait demi-tour, si ça te va » et nous voilà partis vers la Caroline du Nord. Une quarantaine d'heures plus tard on y était. Mouillé à Beaufort à 4h du matin.

Entre temps une réparation électrique a eu lieu dans des conditions difficiles et le moteur a démarré ce qui fait qu'il n'y a eu aucun problème à l'arrivée.

 

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