Le grand moral est de retour à bord, les vilains nuages ont disparu, le ciel ne tombera plus sur nos tête ! Et les quelques qui restent filent
très vite vers le nord. Dans la nuit du 25 au 26 avril le ciel est devenu petit à petit tout étoilé. Un léger souffle de sud-est s'est fait
ressentir, 5 à 8 noeuds et n'a cessé depuis d'augmenter pour atteindre 12, rarement 15 nds, parfois il s'essouffle un peu mais cela reste navigable,
le seul hic, il est maintenant plus sud, donc nous sommes au près sur la route directe de Isla Santa Cruz, mais bon c'est supportable. Il parait que
ce vent s'appelle les Alizés !
Nous avons choisi Isla Santa Crux, car c'est là que nous trouverons le plus d'avitaillement pour attaquer les futurs 3000 milles vers les Marquises.
Les rencontres sur notre route se font rares. Nous avons eu un clandestin à bord, qui utilisait notre ancre comme perchoir, cela lui permettait de voir
surgir les poissons volants devant l'étrave de Frankiz et hop un piqué dessus. Ce clandestin était un Fou des côtes du Mexique (d'après le livre
des oiseaux), corps vert foncé, yeux bleus et bec bleu. (Photos plus tard). De temps en temps il revient survoler Frankiz, est-ce le même ?
La nuit nous sommes accompagnés par une espèce de mouette, plusieurs tournent en rond autour de bateau, reste parfois jouer dans le dévent des voiles,
elles émettent un crissement. Pour l'instant nous n'avons pas trouvé un nom à mettre sur cette espèce.
Il y a aussi 2 petits calamars sauteurs qui ont fini sur le pont !
La plus surprenante des rencontres a été samedi 25 avril, à quelques 350 milles de nulle part, nous avons vu une barque de 6 mètres avec moteur hors
bord venir sur nous en faisant des grands signes. C'étaient des pêcheurs, qui parlaient très vite espagnol, on ne comprenait rien, nous avons ralenti
Frankiz et avons compris que devant nous la route était barrée par un immense filet dérivant, qu'il nous fallait le contourner par le sud pour
l'éviter. Un des pêcheur nous demande si on avait de l'agua, nous lui en donnons une bouteille. Ensuite ils nous proposent de la Marijana en nous
faisant comprendre que cela nous donnerait des forces, nous refusons bien sur avec le sourire et reprenons notre route au moteur sur environ 3 milles
vers le sud et route sous voile. Dans l'heure qui suit nous apercevrons au loin un gros bateau de pêche.

Un petit problème se fait ressentir à bord : La charge des batteries. Nous avons eu quand même plus de 4 jours de ciel bien couvert, peu de soleil. Si
le soleil est de retour depuis 3 jours, cela ne suffit pas à recharger avec les panneaux solaires. Nous mettons en moyenne 1 heure par jour le
déssalinisateur en fonctionnement, pour retrouver une bonne charge il faut encore plus d'une heure de moteur, mais cela ne suffit pas encore, il nous
faudrait plus de 3 heures par jour de moteur pour retrouver une puissance maxi des batteries. Nous devons aussi utiliser le pilote de temps en temps.
Maintenant nous coupons le frigo de temps en temps. Enfin il nous faut quand même du froid, cela vous allez le comprendre dans la suite.
L'autre problème reste le courant, toujours entre 1,5 et 2 noeuds, de face il nous ralenti considérablement (vitesse surface 7 nds, sur le fond 5
nds).

Lundi 27 avril 2015 à 12h00 locale (19h00 Française, 13h00 St Martinoise et 18h00 Anglaise), grand jour :

Nous avons passé l'équateur à la longitude 088°10W. Bien sur que nous avons fêté cela dignement, au top passage
00°00.0000S 088°09.9950W nous avons sauté le bouchon de la bouteille de bulles de chez Nicolas Feuillade, et bien sur la 1ère offrande fut pour
Neptune, quelques gouttes à la mer, qu'il était bon et bien frais ce champagne ! L'équipage s'était déguisé pour l'occasion et le capitaine pris
son bain sur l'Equateur (tout cela en photo dès une bonne connexion wifi.

Position à 14h00 le 27/04 : 00°02.9380S 088°21.0190W à 122 milles nautiques de Isla Santa Crux. ETA demain dans l'après midi. Avec petite surprise, le courant contraire semble diminuer considérablement, vu que nous sommes à l'est sous la protection des îles Galapagos.

L'équipage de Frankiz en grande forme.