Saint Kitts et Nevis
Saint Kitts et Nevis
Le 14 janvier nous débarquons de bonne heure faire une clearance au bureau de la police locale de Deshaies. Nous avons amusé le policier de service, un joli garçon en l’occurrence, (n’est-ce pas Muriel ?), car je me suis présentée avec Muriel et lui cherchais le capitaine, qui devait être forcément un homme ! A neuf heures nous levons l’ancre en direction de Nevis. Une belle navigation par un vent de travers qui nous amène tout d’abord sous le vent de Montserrat. Cette île, à moitié détruite par son volcan en 1995, est très sauvage. Les coulées de laves dans la partie sud sont encore bien visibles, tous les habitants ont quitté cette zone. On distingue encore les restes de la capitale Plymouth qui fut détruite. La navigation est interdite à moins de deux miles des côtes et il est recommandé de se renseigner sur l’activité volcanique en cours.
Le nuage s’accroche sur le sommet du volcan de Montserrat. On distingue les coulées de lave et on sent bien les odeurs de soufre
Après une longue navigation de 75 milles en 12 heures, une première pour nos équipiers, nous arrivons en face de Charlestown sur l’île de Nevis où nous mouillons un peu à l’aveuglette devant le port principal. C’est en principe interdit de jeter l’ancre, mais nous n’avons pas trouvé les bouées indiquées sur les guides.
Nevis s’approche alors que le soleil se couche
Au matin, nous débarquons un peu désappointés de ne pas avoir pu faire de café, car nous sommes tombés en panne de gaz. Nous partons donc en quête des locaux administratifs et d’une recharge de gaz. Les formalités nous prendrons une partie de la matinée, entre le bureau des douanes, le bureau de l’immigration, le bureau du port, puis retour au bureau des douanes pour prouver que nous avons bien acquitté les droits de port ! L’entrée et le séjour dans le pays sont payants, mais ce n’est pas très cher. Les fonctions administratives sont tenues par de maitresses femmes, très sérieuses, qui ne donnent pas envie de plaisanter… même à Jean Luc ! Après plusieurs déconvenues nous finissons par trouver un magasin qui nous propose de leur laisser la bouteille pour faire venir le camion de remplissage, nous reviendrons la chercher plus tard. La vendeuse est très gentille et serviable et ramène même Philippe en voiture au port pendant que nous nous promenons dans la ville entre deux averses. Nous aurons passé une journée entière à ces deux occupations ! La ville de Charlestown présente peu d’attrait touristique, mais elle a l’avantage de montrer la vraie vie des habitants. Cette île de 13000 habitants ne semble pas très riche, mais les gens sont accueillants, souriants et serviables. Les maisons sont plutôt petites et décrépies, mais ils ont tous de grosses voitures. On vous salue dans la rue. On ressent la culture d’ancienne colonie britannique, à l’architecture, aux uniformes des écoliers très nombreux, la population est très jeune.
Dans les rues de Charlestown, opération bouteille de gaz…
…style colonies anglaises,
bâtiments officels en granit, petites maison, pauvres voire très pauvres en bois…
fresques murales et café locaux.
Les églises de Charlestown, entourées de beaux jardins
Le soir de retour à bord, nous partons prendre une bouée un peu plus loin à Pinney’s beach où est installé le mouillage. La plage est partagée pour une part par un luxueux hôtel situé à une de ses extrémités. Les locaux viennent dans l’autre partie, profiter des bars de plages, où l’on boit des cocktails ou des bières en musique. Des catamarans ou bateaux à moteur y amènent des touristes de Saint-Kitts. Tout ce monde réembarque le soir, après s’être encanaillé de Ti-Punch et autres cocktails alcoolisés.
Couleurs du soir sur Pinney’s Beach
Pinney’s beach, côté hôtel et côté folklore
Moment de détente à la plage
Le 17 janvier nous laissons ce joli mouillage en direction de Saint-Kitts (Saint-Christophe). Cette belle île aux reliefs attrayants, située à 5 milles au nord, parait bien plus animée et peuplée que Nevis. Nous y prenons une place à la marina de Basse-Terre, le mouillage devant la ville étant très rouleur.
Approche des beaux reliefs de Saint Kitts
A la marina de Basse-Terre au pied des paquebots
Dès que l’on met le pied à terre, on se retrouve dans un autre monde. La marina débouche juste au débarquement des grands navires de croisière qui font escale dans l’île. On retrouve aussitôt l’ambiance et le décor de tous les sites de débarquement de ces navires de croisière : les mêmes boutiques, les même bars, les mêmes alpagueurs qui vous proposent taxis, excursions en tous genres. Le tourisme de la grande croisière est un monde à part. Les participants se retrouvent sur ces immeubles flottants équipés comme de vraies villes, avec tout ce dont ils ont besoin à disposition à bord : des commerces, aux équipements médicaux en passant par tous les loisirs possibles et imaginables (piscines à vagues, parcours genre accrobranche, casinos…). D’ailleurs certains habitués en profitent pour y faire leur check up médical car tout y est gratuit. Ils sont toujours entre eux. Les navires naviguent de nuit, ils partent à la tombée de la nuit et arrivent au lever du jour. Ils déversent les touristes dans des endroits qui finalement se ressemblent. On y trouve la même architecture, les mêmes boutiques, en tous cas dans la zone qu’ils fréquentent au niveau du débarcadère. Les locaux qui profitent de ce tourisme, les entassent, toujours ensembles dans des cars et les amènent faire le tour des quelques sites touristiques des iles. Un repas dans un restaurant adapté, une plage aménagée pour eux, du rhum qui coule à flot et c’est reparti ! Depuis que nous côtoyons cette forme de tourisme dans les îles, c’est ce que nous percevons. C’est peut être différents dans d’autres contrées. Certes cela fait vivre les populations de maintes îles, mais je ne crois que ce soit bon à long terme. Et je ne souhaite pas entrer dans le débat de la pollution engendrée par ces navires ! Mais je peux vous assurer que ça sent vraiment mauvais quand un tel navire est dans un port… Et leurs moteurs fonctionnent en continu pour alimenter le navire en électricité.
Deux navires par jour au moins s’amarrent à Basse-Terre
Décor artificiel des villages d’accueil des croisiéristes, les marchands d’excursions locaux, cherchent le client !
Il suffit de s’éloigner un peu de la zone de débarquement pour trouver la vraie vie. La ville de Basse-Terre est plus riche et plus peuplée (comme Saint Kitts de façon générale) que Charlestown et Névis. Comme partout dans ces contrées Anglo-Saxonnes, on trouve quantité d’églises de toutes confession, baptistes, évangélistes, anglicanes… Le centre-ville abrite un joli parc, et une horloge originale entre des beaux bâtiments de style colonial. On sent que le tourisme qui se développe ici est source de richesse et de développement.
La fontaine dans un joli parc et l’horloge de Basse-terre
Les maisons style colonial britannique sont plus pimpantes qu’à Charlestown
Après avoir découvert la ville le premier jour, et faute de trouver une voiture à louer, nous décidons de nous mêler aux touristes (que nous sommes finalement, malgré tout !) et acceptons la proposition d’un vendeur d’excursion. Et nous voilà, partis à bord d’un bus multicolore, chargé de touristes surexcités à peine débarqués de leur paquebot. Nous parcourons une bonne partie de l’île, passons devant les universités qui font la fierté des habitants, longeons cette belle côte pour arriver à une ancienne distillerie de rhum. Le chauffeur nous laisse descendre pendant trente minutes et c’est open bar à l’arrière du bus, rhum, bières, jus de fruits et eaux… Le bus nous conduit ensuite à travers l’île vers de jolis sites et points de vue pour nous débarquer sur une plage ou nous déjeunons et nous baignons. Chaque escale est l’occasion d’ouvrir le bar et l’ambiance s’échauffe, les passagers excités poussent des cris à chaque tunnel ou lorsque l’on croise un autre bus. C’est une expérience amusante, mais cela nous confirme que nous ne sommes vraiment pas faits pour ce genre de tourisme.
Balade en bus à touristes
Images glanées sur les routes de Saint Kitts
Le joli site de la distillerie
Panorama sur le sud de Saint Kitts avec Nevis en arrière-plan
Déjeuner dans une paillotte sur la plage
Après ces deux nuits dans ce port bruyant, le samedi matin, nous faisons notre clearance de départ auprès du douanier présent à la marina et partons mouiller dans une anse au sud de l’île. Ce joli mouillage tranquille se trouve proche d’une marina pour yachts de luxe. Ce site est en cours d’aménagement et va s’agrandir. Comme quoi l’île se tourne résolument vers le tourisme, et pas n’importe quel tourisme !
Notre joli mouillage de White House Bay, la marina pour Super Yachts et le site prometteur (je n’ai pas dit promoteur !) de son extension dans une saline adjacente
Le dimanche 20 janvier à l’aurore, c’est le départ de notre retour vers la Guadeloupe. Après être sortis de l’abri de Nevis, nous entrons dans le canal de Montserrat au près serré et nous faisons un peu secouer. Les grains qui se succèdent font tourner le vent à notre désavantage, si bien que nous restons quasiment toute la journée devant Montserrat sans avoir l’impression d’avancer. Nous finirons par la surnommer l’île maudite ! Finalement dans la soirée le vent tombe et nous finissons notre traversée au moteur. Nous mouillons à Deshaies à 8 heures du soir, encore de nuit, mais là le clair de lune nous aide beaucoup et nous connaissons déjà le site.
Scènes de vie à bord : Muriel révise ses chants de chorale, Jean Luc médite ou papote avec Philippe…les hommes relèvent l’ancre.
Nous rentrons à Pointe à Pitre à moitié au près, à moitié au moteur. Nous faisons une halte à l’Anse à la Barque, petit mouillage à mi-chemin sur la côte ouest de Basse-Terre. La marina de Bas du Fort nous accueille une nouvelle fois dans son bassin intérieur du lagon. Et c’est le départ de Muriel et Jean-Luc qui reprennent un avion pour Paris.
Diner d’adieux- Ils ont l’air triste en attendant leur bus pour l’aéroport !
Merci les amis de nous avoir accompagnés pour cette belle croisière pendant deux semaines ! Nous gardons un bon souvenir de la bonne humeur ambiante, de nos parties de cartes ou de Yams endiablées! Rendez-vous en Bretagne !
Merci Muriel pour les images que je t’ai empruntées
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