L'Espagne et Gibraltar
L’Espagne vers Gibraltar
Le 08 septembre nous avons quitté Empuria en sachant ce qui nous attendait : du vent contraire pendant une partie de la traversée !
Et nous avons été gâtés, avec en prime, une mer dans tous les sens qui nous a rendu plutôt vaseux. Bref la nuit a été dure ! Et comme nous avions traîné à mettre le moteur dans la nuit lorsque ça n’avançait pas, ça s’est prolongé la journée du lendemain avec des 20 à 25 nœuds de vent de S qui a trainé à tourner SW comme prévu, donc dans le nez ! Pénible pour un équipage pas encore bien amariné.
L'arrivée sur Puerto Soller avec l'orage qui menace
Nous sommes arrivés dans la soirée à Puerto Soller (Majorque) sous un ciel tout noir avec un avis de tempête sur la météo espagnole. Et effectivement peu de temps après avoir mouillé l’orage c’est déchaîné. Mais nous étions tellement fatigués que nous avons dormi sur nos deux oreilles. Notre nouvelle ancre SPADE a bien travaillé nous n’avons pas bougé d’un pouce… Enfin quand je dis « pas bougé », c’est « pas dérivé ». Par contre nous avons été secoués toute la nuit, par mer forte à l’extérieur une petite houle entre dans Puerto Soller rendant le mouillage très inconfortable.
Nous y avons tout de même passé une journée de repos le lendemain. Malgré le mouillage rouleur, nous aimons bien cette petite station balnéaire des Baléares.
Quelques problèmes techniques à résoudre… ça n’arrête pas !
La cuve à eau noire que nous avions mise en service à Empuria a refusé de se vider lors de nos essais au large ! Je vous laisse faire les commentaires d’usage ! Après inspection Philippe a constaté que la pompe montée en usine n’avait pas été débarrassée d’un bouchon ! « Evidemment ça allait moins bien marcher ! » A prononcer avec l’accent de Bourvil (clin d’œil à José) !
Nous avons tenté de nous faire un petit café expresso, mais il semblerait que le convertisseur 12V-220 V consomme trop et cela nous a mis tout en panne, le frigo etc… les batteries étaient pas mal déchargées… A suivre est-ce un problème de batterie ? L’électricien du bord veille !
Le 11 septembre départ de Puerto Soller vers Ibiza. Nous nous étions pourtant promis d’éviter au maximum le vent dans le nez ! Mais après avoir longé la côte nord de Majorque, aidé un peu par le moteur car peu de vent, nous voilà dans le canal de Majorque un vent de 15-20 nœuds SW en plein dans le nez !
Ne me dites pas qu'elle n’avait qu’à regarder ses fichiers Grib ! Elle l’a fait ! Mais comme ils annoncent deux jour de vent de NW 15-20 dès le lendemain, nous sommes partis quand même. Nous nous arrêtons pour attendre que le vent tourne à l’Isla Tagomago, au nord d’Ibiza. Mouillage à la lampe torche à 23 heures dans une anse complètement sauvage qui doit être un peu austère de jour, mais on n’aura pas l’occasion de le voir.
Le 12 septembre le vent tourne à 6h du matin, départ pour la côte espagnole. C’est avec un vent frais de 20-25 nœuds mais qui nous pousse enfin, que nous longeons la côte d’Ibiza fréquenté par de nombreux beaux yacht.
Rencontre au levé du jour près d'Ibiza
Et un nouvelle traversée mouvementée du canal d’Ibiza s’engage avec une mer qui grossit au fur et à mesure que le vent de N s’établit à 25 nœuds.
De belles vagues nous ballottent dans tous les sens et parfois nous mouillent en éclatant contre la coque mais nous avançons vite à ce rythme.
Dans l’après-midi le vent et la mer se calment en tournant vers l’E et nous finissons la journée, les voiles en ciseaux et génois tangonné.
Nous passerons une partie de la nuit au moteur car le vent est tombé. Au large de Cartagena au petit matin nous renvoyons les voiles car le vent se relève et décidons de continuer, une belle journée sous gennaker s’annonce et l’odeur des raffineries de la ville ne nous donne pas envie d’y entrer.
Le port de Cartagena au loin
Rencontre avec un bateau pompe qui semblait faire des exercices de visée sur une cible qu'il trainait!
La côte espagnole révèle certaines curiosités architecturales
Nous finirons la journée (au près serré avec 20 noeuds de vent) à Puerto Deportivio Juan Montiel à 1 mile de Aguillas d’où nous nous sommes entendu dire que « el puerto esta completo ». Une escale chère pour un port éloigné de tout avec certes des services adéquats.
Le 13 septembre départ après avoir fait quelques courses. Le vent dans le nez au moteur ; mais très vite le vent monte à 25-30 (on n’annonçait pas plus de 15 nœuds !) et nous avons décidé de nous arrêter à Garrucha 20 miles plus loin. On n’est pas arrivés au Maroc à cette allure !
Port très mal abrité des vents du sud, ça remue beaucoup ! C’est probablement pour cela que le port n’est que peu rempli.
Le 14 septembre nouveau départ très tôt, nous voulons franchir le beau Cabo de Gata avant qu’un vent frais, encore dans le nez, ne se lève.
Le vent monte effectivement jusqu’à 30 noeuds, mais nous sommes déjà dans la baie d’Almeria et nous arrivons tous salés à Aguadulce (port de plaisance d’Alméria) après avoir encore un peu ramé (façon de parler) contre le vent avec le Solent et deux ris.
Le port d'Agadulce, port de plaisance d'Almeria
Le 15 septembre nous repartons directement pour Gibraltar ; il semble d’après les grib qu’il y ait un créneaux avec un peu de vent de face certes, mais plus faible. Tu parles ! Nous avons subi 29 heures de moteur le vent dans le nez pour 3 heures de voile. Heureusement le vent c’est un peu calmé la nuit et nous avons pu avancer. Une nuit magique pour la capitaine, les dauphins nous ont accompagnés pendant les 3 heures de son quart. Entre les traînées argentées de leur sillage et la voie lactée au dessus de la tête, c’était féérique ! Une nouvelle visite des dauphins dans la matinée, nous permet de faire quelques belles photos.
Le rocher qui grossit au loin
La pointe de l'Europe, extrémité SW de cette dernière
Pour rejoindre le port de Gibraltar, il faut louvoyer entre les cargos au mouillage qui attendent pour rentrer
Arrivée à Gibraltar le 17 septembre, il fait frais ! Notre dernière escale sur le continent européen.
Gibraltar, où foisonnent magasins détaxés, magasins de luxes, de babiolles, d'électronique. Nous avons réussi à avoir une place à la Queensway Quay Marina, où notre Ovni fait pâle figure à côté des yachts de luxe. Mais l'accueil y est chaleureux , très british, et le prix tout à fait raisonnable, si on compare à l'Espagne et au sud de la France.
Moralité
Les fichiers grib en Méditerrannée c’est plutôt approximatif, il semble que les effets thermiques et de relief modifient pas mal les choses !
Cette descente express de la côte espagnole nous a permis de palier à quelques problèmes. Nous avons arrangé le point d’attache de la bôme afin de pouvoir prendre correctement notre premier ris, sinon nous avions des problèmes avec le système de poulies installé sur la voile etc, etc...
L’équipage s’adapte bien malgré les conditions difficiles (nous avons été pas mal secoués !), ce qui est encourageant pour la traversée qui nous attend.
Scènes de vie à bord, la vaisselle, le petit déjeuner en mer, la mise à jour du blog.
En espérant que les prochaines escales seront plus touristiques que techniques, nous repartons bientôt pour Tanger et une descente le long de la côte atlantique du Maroc, mais là c'est une autre histoire !
Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .
Spi41i
25 Septiembre 2017 - 8:00pm
Bonne traversée