D'un Finisterre à l'autre...
On avait passé le Cabo Finisterra (Galice) avant l'arrivée à la Corogne. Après quelques jours de repos à Sada, dans la Ria de Betanzos, adjacente à celle de la Corogne, on s'est dit que nous pourrions faire un petit crochet par un des autres Finisterre, celui de la pointe de Bretagne. En fait, on en connait au moins quatre; Land's end en Cornouaille, les deux précités et évidemment Finis Terrae à El Hierro, Canaries (méridien zero avant Greenwich au XIXe.)
On a donc consulté les augures du temps qu'il aurait dû faire (ceux qui se bombardent meteorologues...), lesquels nous annoncent pour les prochaines 72 heures un joli petit vent de sud-ouest forcissant légèrement vendredi et samedi.
On s'est donc dit qu'une ballade de l'autre côté du golfe de Gascogne pourrait être sympathique. Donc départ de Sada mercredi dans l'après midi.
Marina de Sada
En fait de petite brise de sud-ouest, on a navigué une bonne douzaine d'heures au moteur dans une mare aux canards. Au milieu de la nuit daigne se lever un léger Zephyr qui nous permet de continuer peinardement à la voile. Le lendemain, le vent se renforce un peu, ce qui nous permet d'accélerer, malheureusement un peu trop (on avait oublié que le bateau marche vite par petit temps). L'idée était d'arriver à la pointe de Bretagne samedi matin, pour négocier un passage délicat de jour (Ouessant), aller se reposer au mouillage de l'Aber Wrach (Bretagne nord, entre Brest et Roscoff), l'idée de l'Aber Wrach était double; d'une part, le mot aber est un synonyme célèbre de Ria chez les cruciverbistes, d'autre part, aller boire un pot chez l'équipe du Père Jaouen, dont le bouquin à l'écriture fleurie nous accompagne depuis notre départ, nous aurait permis de vérifier si l'on s'était "démerdé pour être heureux" (titre dudit bouquin offert par des amis)
Le petit repos de l'Aber Wrach nous aurait permis de filer sur St-Malo, riche de souvenir pour le skipper, et profiter de se goinfrer de moules au roquefort dans un minuscule bistrot de l'endroit, moment fort des fins de croisières de l'époque...
Trève de digression, le petit vent de sud-ouest 4-5 (15-18 noeuds, parfait pour le bateau), monte plutôt à 24-27 noeuds, avec une mer qui se forme suffisamment pour troubler le sommeil et transformer le bateau en lessiveuse; on finit par se retrouver en pleine nuit au passage entre la chaussée de Sein et le rail d'Ouessant avec 30-35 noeuds de vent et des averses orageuses diluviennes et un bateau qui file à plus de 12 noeuds, malgré le peu de voilure qu'on a laissé..(de tous les nombreux bulletins meteo vus ou entendus en route, aucun n'annonçait le moindre avis de coup de vent...)
Pour nos lecteurs terriens, la chaussée de Sein est un charmant chapelet de cailloux bien pointus situés au large de l'île du même nom, elle même en face de la fameuse pointe du Raz et le rail d'Ouessant est une autoroute à bateaux, avec voies à sens unique et couloir de séparation, système mis en place à la suite des marées noires et autres joyeuseries subies par les côtes bretonnes. Il y circule en file indienne des pétroliers, porte conteneurs, et tous les engins flottants transportant des matières pas toujours sympathiques.
La Plaisance n'est pas forcément du masochisme; si le passage se négocie très bien en équipage aguerri, à deux et un skipper qui n'a pas fermé l'oeil depuis ???, c'est plus délicat...
Donc le choix logique est de changer de cap, en se mettant cul à la houle, ce qui rend le bateau tout de suite beaucoup plus confortable. Ce choix nous amène au petit matin face à l'archipel des Glenans.
Ile de Penfret, la plus orientale de l'archipel des Glenans
Très bien, on ne connaissait pas! Le port le plus proche étant Concarneau, on s'y amarre pile à l'heure de l'apero, avec l'inevitable pique-assiette:
En voilà un beau pique-assiette!
"Si le goeland se gratte le gland, y f'ra mauvais temps, s'il se gratte le cul, y f'ra pas beau non plus"
Finalement, l'étape de Concarneau nous aura permis de combler nos papilles gustatives en se régalant de moules de bouchot et de St Jacques; NON, on ne refera pas le coup de: "de quoi les saint Jacques se composent-elles?" on l'avait promis !, surtout après l'étape de la Corogne.
Si la partie gastronomique de l'étape nous remplit d'aise, il n'en est pas de même pour le reste. Depuis deux ans, on avait l'habitude d'échanger sur les pontons de joyeux HOLA! en Espagne continentale et aux Canaries et des BOM DIA charmants au Portugal et aux açores. Ici, les hexagonaux détournent la tête en nous croisant pour ne pas avoir à saluer. Il a également fallu nous habituer à voir plus que doubler les taxes de port et tripler le prix des consommations sur les terrasses, le sourire en moins. Quant aux connections wifi, la plupart semblent être victimes de problèmes de serveur... Mais alors comment font les Açoriens, avec une densité de population la plus faible d'Europe, pour garantir une connection gratuite et efficace à chaque petite agglomeration de l'archipel ?
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Anonyme (no verificado)
10 Agosto 2013 - 12:00am
Bienvenus aux Glénans ! C'est
Anonyme (no verificado)
14 Agosto 2013 - 12:00am
Belle ballade les amis...je