FEVRIER
FEVRIER : En route vers le Nord…
Et notre première étape est Saint-Barthélémy, qui porte le nom du frère de Christophe Colomb, et que l’on rejoint après 11h00 de navigation, on a eu le temps de sortir le génnaker, qui nous a tout de même permis de gagner une heure !
Nous arrivons donc à Gustavia en fin de journée, on se dépêche de mettre l’annexe à l’eau et aller faire notre clearance à la capitainerie et se dégourdir les jambes. Dès notre entrée au port on comprend vite où nous sommes : Saint-Barth !! Yachts à gogo !! Et puis 2 nuits au mouillage de Gustavia 50 € !
En se promenant dans la rue bordée de magasin de luxe : Chanel, Rolex, Lacoste, Chopard, Dior, Hermès …. , avec nos short un peu délavés et nos cheveux hirsutes après 11h00 en mer, on se sent légèrement en décalés !
Et puis par hasard on tombe sur Eurielle de Cataja (bateau copain rencontré aux Grenadines) qui bosse dans un magasin de vêtement de luxe assez renommé sur l’île. Du coup on est invité le samedi soir sur leur cata pour un apéro avec d’autres bateaux copains « en pause caisse de bord ». Et là on se rend compte qu’à Saint-Barth il y a deux mondes qui se croisent. D’un côté la jet-set, les strass-paillettes, les yachts et toute la parade qui va avec ; et de l’autre les gens qui y viennent faire du business pour renflouer leur caisse de bord et profiter de remettre les enfants à l’école. En effet visiblement il manque sans cesse de personnel, d’artisans et qui plus est bien payé. D’autre part après 5 ans sur l’île on est exonéré d’impôt sur le revenu ! (Il y a vraiment des aberrations!) Si ça tente certains….
Rencontre improbable : une tribu JACOB, originaire de Belgique, sur un voilier en stand-by eux aussi, pour renflouer le compte.
Les habitants de Saint-Barth sont des descendants de colons suédois, bretons, normands, on se sent pas vraiment sur une île antillaise mais plutôt à Saint-Tropez.
Nous apercevons quelques traces du cyclone Gonzalo qui a frappé l’île en décembre, des bateaux échoués au bord de la côte.
Nous visitons le Fort de Gustavia et le Fort Karl qui offrent de beaux panoramas.
Nous passons deux nuits au mouillage de l’Anse Colombier juste à côté de la grande propriété des Rockefeller. Joli mouillage le soir, une fois que les défilés des yachts sont terminés.
On fait une halte à l’îlet Frégate au Nord de Saint-Barthélémy, où nous partons explorer ce petit îlot désertique et éroder par les vents. Malheureusement la nuit n’est pas aussi belle, une forte houle du sud nous sort de notre sommeil on a l’impression d’être en pleine mer.
Du coup on lève l’ancre de bonne heure direction Saint-Martin et le mouillage de Marigot.
La houle est passée nord et les nuits on veille, car il y a beaucoup de bateaux au mouillage.
Saint-Martin est une île cosmopolite, 110 nationalités cohabitent sur 87 km2, partagée en deux avec un côté français et une côté hollandais. Mais même dans la partie française l’anglais est la langue la plus parlée. Sacrés Rosbifs !
Nous louons pour deux jours une voiture. On se rend du côté hollandais à Philipsburg, la capitale de la partie néerlandaise. On se croyait entre Rosas et le Pas de la Case, des duty free partout, l’essence à 0,96€/l et les cigarettes 14€ la cartouche. On rencontre une française qui tient un restau et nous conseille d’aller jeter un œil dans un Cash&Carries, c’est-à-dire une sorte de METRO à grande échelle ouvert à tout le monde. Du coup on fait un gros approvisionnement avec des paquets XXL.
Saint-Martin vit au rythme des croisiéristes et du tourisme. Nous n’apprécierons sans doute pas à sa juste valeur les plages à cause de la forte houle.
Et puis grand luxe avec Lise nous sommes allées au coiffeur ! On ne savait plus à quoi ressembler un sèche-cheveux !!
Nous continuons notre remontée en passant par l’île d’Anguilla.
Elle doit son nom aux espagnols qui en la découvrant trouvent que sa forme ressemble à une anguille. Nous mouillons à Road Bay où nous sommes assez bien abrités. Cette vaste baie abrite le petit village de Sandy Ground coincée entre le front de mer et un vaste marais salant inexploité depuis une vingtaine d’année.
Afin de mieux sillonner l’île, nous louons une voiture, conduite à droite, attention à tenir sa route ! Déroutant d’être passager à gauche, de prendre les ronds-points en sens inverse et plusieurs petits moments d’angoisse, croyant que nous étions du mauvais côté !! Mais Pierre a géré !
L’intérieur de l’île n’a pas vraiment un grand intérêt, c’est plat, sec, broussailleux et ponctué de marais salants. Le principal attrait d’Anguilla ce sont ses plages, où s’est développé le tourisme avec des hôtels de luxe et une clientèle aisée. Le tourisme est la seule ressource du pays.
Et effectivement les plages sont belles : sables fins et blancs, eaux limpide. C’est dommage qu’en arrière-plan on côtoie les grues et les hôtels en constructions, reflet de l’expansion de l’île vers le tourisme.
Lundi 23 février
Il est temps pour nous de rejoindre les BVI, British Virgin Island, soit les Iles Vierges Britanniques. La navigation va être longue, il nous faut 18 heures. On décide donc de naviguer de nuit. Le départ est donné à 17h00 d Anguilla. Les enfants sont surexcités à l’idée de faire une nav de nuit et Pierre aussi. Pour ma part j’ai hâte que le jour se lève ! La mer la nuit c’est à la fois assez angoissant de voir tout cet espace obscur autour de soi et en même temps c’est extrêmement apaisant, tout le monde dort sauf toi qui veille. Et oui car qui dit nuit, dit quart, donc nous nous sommes relayés toutes les 3 heures environs. Pierre a juste eu une petite panique lorsque vers 2 heures du matin un voilier plus rapide que nous s’est retrouvé à seulement 15 mètres, il a fallu qu’on se dévie pour le laisser passer, malgré le fait que nous étions prioritaires. Comme quoi les incivilités sont les mêmes en mer que sur la route.
Et puis au lever du jour, les fameuses BVI s’offraient à nous. Nous étions exténués mais heureux de cette première traversée de nuit.
Les Iles Vierges comptent 3 îles (St-Croix, St John et St Thomas) rattachées aux Etats-Unis, qui forment les USVI, soit les Iles Vierges Américaines.
Pour notre équipage ce sera la partie anglaise, constituée de Tortola, Virgin-Gorda, Jost Van Dyke et Anegada.
Lorsqu’on pénètre dans les Iles Vierges, on a l’impression d’être dans une sorte de mer fermée entourée par une multitude de petites îles.
Nous faisons donc nos papiers d’entrée à Road Harbour à Tortola et on en profite pour faire un petit tour dans la ville aux tendances plus américaines qu’anglaise.
Nous avons pris un droit de séjour pour 14 jours soit 250§. So expensive !! Et en plus ensuite dans certains mouillage, où il est interdit de jeter l’ancre car nous sommes dans une réserve, on paye la bouée, environ 30 §. Faut croire que tout se mérite !!
On ne perd donc pas de temps et Norman Island au Sud de Tortola sera notre premier mouillage à la bouée où nous sommes accueillis par une Rémoras, surnommé par notre copain Laurent, le requin Adidas. A nos palmes, masques et tubas et nous voilà parti vers « the Caves », grottes où foisonnent toutes sortes de poissons, notamment des poissons perroquets, chirurgiens, poissons soldats, carrengues bleues, des demoiselles queues jaunes…..D’ailleurs un trésor y aurait été découvert… Spectacle sous-marin garanti avec les reflets du soleil et la mer turquoise.
Puis après une traversée laborieuse nous rejoignons Belmonte Bay au Sud-Ouest de Tortola. Nous n’arrivions plus à dérouler le génois, évidement avec un vent à 30 nœuds et de la houle. Ça aurait été moins drôle ! Néanmoins très jolie plage avec de belles vagues pour sauter.
Nous continuons notre découverte vers l’île montagneuse au nom barbare Jost Van Dyke. On jette notre dévolu sur White Bay ! Nous avons toujours notre problème de génois, on met la matinée pour rejoindre ce mouillage qui n’est qu’à 3 miles de Tortola, en tirant des bords sans cesse car nous avons vent de face. Misère on n’avance pas ! La baie est « bondée » de bateaux, on parvient tout de même à prendre une bouée après 2 tentatives. La météo n’est pas vraiment en notre faveur, le vent ne faiblit pas et puis la pluie s’en mêle.
Le lendemain ça sera le petit îlot de Sandy Spit. Entre deux averses nous réussissons à descendre à terre. On se serait cru Presque un dimanche d’automne à Saint-Cézert ! Cette île minuscule entourée de récif est un vrai petit bijou une fois les bateaux à touristes parties. L’île est à nous ! Je m’aventure en kayak sur l’îlot juste à côté, Green Cay, intriguée car nous avions entraperçu 2 chèvres… Les enfants ont d’ailleurs décrété que c’était la belle vie pour unechèvre ici : une île pour elles, elles ont à manger, pas de renard et puis surtout elles peuvent aller se promener d’île en île à la nage ! Top !
Le soleil revient pour notre plus grand plaisir, lorsque nous arrivons à Guana, dont elle tire son nom d’un rocher en forme d’iguane. L’île est privée, un hôtel de luxe occupe les lieux, mais l’accès semble autorisé, nous bravons l’interdit et mettons pieds à terre…Nous sommes des intrépides : nous croisons en mer poissons et coraux et à terre uniquement des américains des verres à la main !
Notre coup de cœur est pour Virgin Gorda et les mythiques « Baths ». Heureusement on s’était renseigné auparavant sur d’autres blogs et du coup à 7h30 nous étions amarrés à une bouée. Heureusement car à 9h00 toutes les bouées étaient prises ! Nous avions devant nous un amoncellement d’énormes blocs de granit, arrivés dont on ne sait où, tels des météorites tombés du ciel ! Un grain passe, puis le soleil apparaît, on se lance alors vers les Baths. Interdiction de débarquer en annexe, nous la laissons donc aux bouées prévues et rejoignons la plage à la nage. Les enfants sont devenus experts. Nous nous aventurons dans cette< sorte de labyrinthe entre les énormes rochers de granits, les piscines naturelles et les minis plages de sable blanc. La nature est vraiment surprenante et le paysage fantastique.
Le seul bémol est l’affluence de touristes américains ! On parvient tout de même à se trouver une plage déserte, rien que pour nous, l’eau est couleur émeraude. Idéale pour la baignade et la sieste !!
Nous mouillons le soir à Long Bay pour se rapprocher du nord de l’île. Mouillage sauvage après la foule de la journée, on apprécie.
Avec des rafales à 35 nœuds nous remontons tant bien que mal vers Gorda Sound, espérant être un plus abriter. On affale les voiles par crainte qu’il y ait de la casse et on termine aux moteurs.
Gorda Sound est une immense baie très prisée des plaisanciers. Nous rencontrons une famille française avec qui nous passons l’après-midi à la plage, sur un cata comme nous mais eux sans date de retour. Ça fait du bien de parler français, d’échanger après 4 semaines de vie en autarcie familiale !
En fonction de la météo on devrait redescendre dans la nuit de vendredi à samedi vers Saba.
Les Iles Vierges avec ce temps (vent,pluie) c’était un peu décevant, c’est vrai ! Surtout quand on nous en fait tant d’éloge. Mais les goûts et les couleurs ? Les îles sont magnifiques avec ses plages, ses criques les fonds sous-marins. Tous les éléments de la carte postale sont pourtant là. Et de plus depuis notre départ c’est la première fois que l’on navigue tous les jours. Nous avons pris l’habitude de rester plusieurs jours à un mouillage pour se balader, s’imprégner, rencontrer. Du coup, là on est un peu frustré, il nous manque quelque chose, une dimension humaine. Les enfants aussi, se rebellent, la navigation ça va un peu !
Quelques photos
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