Montenegro

Posté par : Rene & Sabine
15 June 2017 à 18h
Last updated 08 July 2017 à 16h
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Avec ses vents dominants de Nord-Ouest, remonter l’Adriatique vers le Nord n’est pas chose aisée. Aussi avons-nous pris le pari de partir à la fin d’un coup de vent de Sud afin d’avoir des vents favorables sur la plus grande partie du trajet. Soit 170 nm d’un coup, notre plus longue navigation depuis la fin de notre tour du monde en 2005 !
Nous sommes donc logiquement un peu nerveux…Départ de Corfou en pleine nuit à 3H00 du mat.
Lorsque que l’on joue, il faut accepter de perdre. Après 2 heures de bonne voile, le vent a trop faibli, trop rapidement et a laissé IDEMO ballotant sur une grosse houle désordonnée. Beurk !
Heureusement que nous ne sommes pas sujets au mal de mer.
La 2ème nuit est encore plus éprouvante en raison d’un brouillard épais, ou plutôt des nuages tellement bas que le résultat en était le même. Et comme nous ne sommes pas tout seul au large de l’Albanie, radar et AIS sont de sortie. Malgré ces aides, on a tout de même failli se payer un cargo de 40 mètres dont la route erratique nous a complètement stressés…Pas de réponse à la VHF.
Peut-être un navire fantôme.

 
Bref, nous arrivons moulus à Budva, le premier port d’entrée du Monténégro.
Le décor a dû être superbe avant que les promoteurs Montenegrins ne construisent à tour de bras.

Le Montenegro est en plein essor et a adopté la monnaie européenne.
J’en avais perdu l’habitude mais il faut à nouveau effectuer les formalités d’entrée : police portuaire, douanes et capitainerie. Nous sommes soulagés de 40 euros pour la vignette nous donnant le droit de circuler 1 semaine dans les eaux monténégrines.
La vieille ville est jolie, fort (trop) touristique. Ici, tout est payant, la visite du fort, des remparts, du musée, les WC. Les monténégrins ont bien capté l’essence de l’économie de marché.

 























Nos amis de « Sherpa » arrivent enfin, retardés par une fuite d’huile qui leur a permis de faire de la voile à l’ancienne. Nous quittons Budva pour rallier l’entrée des bouches de Kotor.
Boka Kotorska est un ensemble de fjords géants surmontés de montagnes abruptes. Spectaculaire !

 


Nous passons, sans nous arrêter, devant Porto Montenegro, un ancien chantier naval transformé en  marina extrêmement luxueuse où le coût de la nuitée nous reviendrait à 120 euros.
Nous préférons nous ancrer dans une baie bien abritée à l’abri de l’île de Uvala Krtole, jadis appelée Sveti Marko. Pour ceux de notre génération, ce nom devrait leur évoquer quelque chose. Il s’agit en fait de l’ancien club Med dont il subsiste encore quelques cases, quelques quais délabrés. A terre, trois chiens gardent l’île. Nous nous empressons de faire copain-copain avec un peu de nourriture. Ce n’était pas nécessaire tellement ils sont gentils quoique méfiants et sales. La nature a repris ses droits et il est impossible de pénétrer plus en avant dans l’île. Folie et grandeur des hommes…

Pénétrer en voilier dans ces bouches est un grand moment. Il faut compter 17 nm (soit 31 km) entre l’entrée du fjord et la ville de Kotor, classée au patrimoine mondial. Ici, le prix au quai est plus raisonnable : 43 euros eau et électricité compris. Le décor est juste fantastique. Imaginez une ville médiévale dominée par la robuste forteresse de Kotor avec ses remparts surnommés « la muraille des Balkans ».  Un tel décor attire évidemment de nombreux visiteurs ainsi que de  nombreux croisiéristes.

La ville est donc bruyante, animée avec son marché de fruits et légumes et ses nombreux visiteurs. Le soir, nous allons dîner en bord de mer dans un konoba (taverne). Le serveur est de prime abord assez fermé mais lorsque j’insiste un peu en parlant sa langue, il devient aimable et même nostalgique de l’époque où Montenegro, Croatie, Serbie, Slovénie etc…faisaient partie du même pays, la Yougoslavie. Nous évoquons les échanges culturels et la musique de l’époque des années 60, 70, 80.

Le lendemain, de bonne heure, nous décidons de gravir les 1426 marches des remparts qui mènent au fort St John en entrant par l’entrée Ouest, l’entrée de la mer. La longueur des murailles est de 4,5 km, leur largeur varie de 2 à 16 m et la hauteur atteint en certains endroits 20 mètres.


Kotor a été habitée dès le 3ème siècle avant JC d’abord par des Grecs ensuite par des Illyrians, des Romains, des Byzantins. Ensuite elle a été contrôlée par les Vénitiens jusqu’en 1797 et bien des constructions datent de cette période. Après la seconde guerre mondiale, Kotor fût rattachée à la république de Serbie. Tout comme Budva, Kotor fût dévastée par le tremblement de terre de 1979 mais reconstruite de bien belle manière grâce à la communauté internationale.

Il y a bien entendu, dans ce gigantesque fjord, d’autres points d’intérêts tels que le village de Perast ainsi que les îles artificielles d’Otok Gospa et O.Djordje avec leurs 2  églises construites en 1630.






























Il est déjà temps de prendre rendez-vous avec les autorités pour la sortie et profitez ainsi d’un gasoil à 0,50 euros/litre. Hélas, nous devons annuler le rendez-vous du lundi à 08h00 car un vent relativement fort du nord est prévu pour ce jour. Le dimanche matin, nous allons voir le capitaine du port, au demeurant la capitaine, jolie avec ses hauts talons et son chemisier sexy qui nous informe, de manière moins jolie, que nous allons devoir revenir le lendemain pour faire toutes les formalités pour demander 1(UN) jour de prolongation, payer encore 30 euros et en plus, ne pas avoir droit au fuel duty-free! L’après-midi, nous nous rendons au bureau de la marina pour demander un renseignement. Immédiatement, nous sommes pris en charge, on nous conduit en voiturette électrique jusqu’aux bureaux officiels où là encore nous sommes pris en charge par l’employée de « yacht assist » qui commence à faire des copies de nos documents jusqu’au moment où elle apprend que nous sommes au mouillage et non dans la marina. Là, elle croit s’étrangler et nous dit que dans ce cas nous allons devoir payer pour ses services…Je lui dis que je ne veux rien payer, que je ne veux pas de ses services et que je n’aime pas les manières « money, money » du Montenegro.
Elle se calme et nous accompagne à la capitainerie où trône une autre capitaine de port sans hauts talons, sans maquillage et sans chemisier  où les boutons risquent d’exploser à chaque instant. Celle-là est vraiment sympa lorsque je bredouille du yougo et nous fait savoir que notre permis est valable 24 heures après son expiration. Résultat des courses : nous avons raté le fuel à 0,50 mais avons évité une surcharge de 30 euros. On ne s’en tire pas trop mal.

Il y a 30 ans, le Montenegro était un peu à la traîne par rapport à la Croatie ou à la Slovénie. Ce séjour d’une semaine est un peu court pour tirer des conclusions mais il semble tout de même que les montenegrins veulent désormais et ce, à toute vitesse, attraper le train en marche de l’économie capitaliste, du tourisme à tout crin. Dans les rues, nous n’entendons plus la musique slave mais bien de la musique anglo-saxonne. On dirait que tout va trop vite.
Et il paraît qu’en Croatie, c’est encore pire.
On verra bien…

Renseignements nautiques :

Budva :                              - Dukley marina : 77 euros/ nuit eau-électricité inclus (pour un 42 pieds)
 - mouillage possible et protégé  dans la baie si on supporte les décibels de l’électro

Bouches de Kotor :        - mouillage au sud de O.Stradioti,  anse du milieu (Sveti Marko). Super, bien  protégé du Bora
 

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