Les îles vierges
Les Îles Vierges ! Ben plus vierges du tout ! Et même plutôt blasées de se faire draguer par les navigateurs du monde entier. Leurs succès ont mis les tarifs à la hausse et les prestations à la baisse. En plus, c’est bourré de navigateurs, les mouillages résonnent de jour de country et de nuit de ronrons des moteurs. Car on reconnait la plupart des bateaux américains à ce qu’ils ne portent ni éolienne, ni panneau solaire mais un solide groupe électrogène qui tourne nuit et jour afin d’alimenter le minimum vital pour beaucoup d’entre eux à savoir : le distributeur de glaçons, la sono et la clim bien entendu. Le soleil d’accord mais pas la chaleur. Le « tout pétrole » sévit même en mer. Pourtant çà avait bien commencé…
Fatigués par 20 heures de navigation dans le tout petit temps à la voile (vanne de refroidissement du moteur encore à ¾ fermée), le soleil était déjà bas quand nous arrivons à Virgin-Gorda sur le site magique des Baths et le gardien du parc national où nous voulions passer la nuit, sirotait déjà son Ti punch loin de son aire d’action. Tant mieux, car sur le guide de navigation, c’était bien stipulé : mouillage de jour sur bouées et pas plus de 90 mn. Nous y sommes restés la nuit entière où nous avons fait de beaux rêves. A 8 heures du mat, nous sommes partis à la nage et à pied explorer le site des Baths : un amoncellement de granit, de gros cailloux arrondis, qui forment des labyrinthes et des piscines naturelles bleus émeraude… Ploumanac’h en Caraïbes !
En plus, avec le printemps qui arrive, les mouettes ont fait leur apparition aujourd’hui. Les premières depuis les Portugal. Le granit et les mouettes, du coup, on a fait des crêpes !
Les Baths, çà vaut vraiment le détour, mais à visiter très tôt le matin, car dès 10h, quand nous sommes partis à 2 miles de là faire la clearance, le mouillage s’était rempli d’une vingtaine de bateaux et les piscines grouillaient déjà de grenouilles masquées et le granit de lézards bedonnants.
Nous jetons donc notre ancre en milieu de matinée à Saint Thomas Bay, encore tous émerveillés de la curiosité géologique des Baths. 2èmebonne surprise du coin, les tarifs du travellift (100 dollars US pour lever les fesses de Farol pendant 1h). Par contre, la peinture anti-fouling est hors de prix. Nous nous contenterons donc de changer la vanne d’arrivée d’eau de mer du moteur complètement pourrie. Cette maudite vanne est évidemment placée dans l’endroit le plus inacessible et le plus encombré du bord. Alors pour gagner un peu de temps, une heure avant la sortie de l’eau, j’ai bien dégagé les alentours (fils électriques, circuit gazole, plomberie, tuyaux à gaz) et ai tenté de dévisser d’un petit tour ma copine la vanne de M… ! Evidemment, elle casse ! Là, où à l’instant, un solide tuyau et son raccord de cuivre assuraient l’étanchéité du bateau, il y a un jeyser bleu turquoise… Des milliards de mètres cubes d’eau de mer tentent d’envahir notre habitacle ! Mais la nature est bien faite puisque mon pouce bouche les trous de diamètre 20, la pinoche adéquate aussi ! On regagne le chantier à petite vitesse, quelques centaines de mètres, heureusement à moins de 5 minutes.
Une heure plus tard, nous contemplons ébahis, la sortie d’eau de mer qui crache mieux qu’un lama, mieux qu’un footballeur même, c’est tout dire !
Ensuite, nous mettons le cap sur les îles du Sud des BVI en longeant les côtes. On se croirait dans le Golfe du Morbihan ou dans les grands lacs canadiens, des îles partout, pas un mouillage à plus de 2 heures de navigation, pas de danger sournois, du soleil, mais que de monde ! Finis les mouillages solitaires ou presque ! Les millions d’américains sont tous proches… Jost Van Dyke, Great Harbour la capitale, son avenue de 200 m en sable et un des bars, le plus célèbre des Caraïbes, Le Foxy’s ! A fuir ! La crique est sympa, les gens aussi et heureusement, il y a d’autres bistrots ! Tortola, Cane Garden Bay et une belle droite qui déferle longeant la côte (une des vagues les plus fameuses des Caraïbes et personne dessus). Marin et moi, nous jetons à l’eau pour notre plus grand plaisir.
Cà casse vraiment sur les cailloux, au bout d’une heure et après avoir touché le fond rocheux 2 ou 3 fois, j’arrête.
Marin continue seul… A l’entrée de la baie, Isa a vu un requin en arrivant, 1.50 m de long et le pied de Marin n’est pas encore complètement cicatrisé. Il tube et retourne le lendemain …
Tant pis pour lui, il passe trop près des coquillages et crustacés et finit sparadra et bétadine.
A terre, la wifi est payante, en plus des consommations trop chères, la glace pour le frigo est hors de prix, les bouées à 30 dollars US la nuit, c’est bruyant, il pleut (et oui ! çà arrive !), pas toujours friendly… Bon, ben, on s’en va !
BVI et USVI, sûrement très bien quand tu viens du Nord, de Miami et consoeurs, beaucoup moins quand tu viens du Sud, Dominique et Grenadine. En tout cas, nous sommes un peu déçus. On passe quand même au final près de 3 semaines dans les BVI, car elles ne veulent pas nous laisser partir, le vent a forçit et vient pile d’où on veut aller… Une première tentative dans 30 nœuds au près avec des creux de 2.5 m, nous refroidit. Le bateau tape faisant vibrer tout le gréement. Après une heure de nav, nous faisons demi-tour vers Norman Island et sa Bight Bay pour nous abriter. Enfin au bout de 2 jours, Windguru et Windfinder, nous annoncent 20 nœuds de vent pendant 48 heures suivi d’un renforcissement pendant au moins une semaine. Alors, on y va et c’est parti pour 26 heures sous génois. On remonte à 45° du vent, c’est moins que Sam et Richard sur leur Swan de 71 pieds, 35°, mais c’est mieux que d’autres sur des catamarans à 60° du vent. Enfin, un bateau de voyage, c’est pas fait pour faire du près.
On rejoint Saint Martin, la marina de Fort Louis et le mouillage de Marigot, notre dernière escale technique avant la transat. Et chauffe la carte bleue ! Une nouvelle pompe à pied pour l’eau de mer dans l’évier de la cuisine, une base et tambour d’enrouleur neuf (l’autre bricolée à la marseillaise) n’ayant pas résistée aux 26 heures de près, révision du moteur du guindeau, coutures brulées par le soleil à reprendre sur la capote de descente, calage de la girouette qui donnait un bord pessimiste et l’autre bord optimiste, calage du compas du pilote auto (il fallait faire du 20° pour aller au Nord), calage du gros compas du bord qui donnait un cap fantaisiste. En fait, on a juste eu à déplacer la grosse lampe à pétrole en feraille qui lui faisait tourner la tête, petite plomberie et contrôle des niveaux à huile, etc. Une petite pause de 24 h tout de même, après avoir retrouvé Sonia et Alain, que nous n’avions pas revu depuis l’Ile de Sal. On fête donc le jour de l’an le 10 avril et le lendemain, nous nous traînons toute la journée comme un 1erjanvier ! Nous avons aussi fait de nets progrès en anglais après les rencontres de Sam et Richard, des grands bretons (skipper et hôtesse sur le Swan 71 pieds) et de Sue et Jim, un couple d’américains, qui ont laissé leur mat sur le pont de Marigot. Nos 2 nouveaux amis veulent échanger leur maison de Californie avec la nôtre de Morlaix, le temps des vacances. Ben, pani problème, avec plaisir même. Et comme, on leur a dit que tous nos voisins parlaient anglais couramment, nous comptons sur vous, amis de Kerhuel, pour que désormais tous nos apéros de quartier se déroulent en anglais !!
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Anonyme (not verified)
17 April 2013 - 12:00am
8 h du mat' je viens de
Anonyme (not verified)
17 April 2013 - 12:00am
Tout pareil ! P'tit dej au
Anonyme (not verified)
20 April 2013 - 12:00am
J ai beau etre la et vivre
Anonyme (not verified)
20 April 2013 - 12:00am
Hello les navigateurs,
Anonyme (not verified)
22 April 2013 - 12:00am
Salut les navigateurs!!!! Un
Anonyme (not verified)
24 April 2013 - 12:00am
Bonjour les explorateurs,