Suite de notre croisière dans les Grenadines

Le 29 décembre, nous quittons Clifton pour l’île de Carriacou à la recherche d’un endroit sympa pour fêter l’anniversaire de Jeanne, le nouvel an et les 20 ans d’Isa. Tyrell Bay nous accueille. Un peu sceptique au départ, nous nous laissons charmer par l’endroit, l’eau est translucide et nous trouvons très vite un QG bistrot-internet café les pieds dans l’eau (les moustiques avec !). Au Lazzy Turtle Café, nous avons fait la connaissance de Richard, un plongeur canadien, qui a réussit l’exploit de convaincre Isa et les 2 filles de tenter leur première plongée bouteille. Le lendemain, la famille Guivarch au complet évolue au dessus des coraux, au milieu de centaines de poissons différents. Marin et Ronan prennent les 2 filles en charge et Isa se laisse guider par Richard. Toutefois, les oreilles récalcitrantes d’Isa l’empêcheront de descendre jusqu’à nous (8 mètres). Moi, j’ai toujours su qu’elle avait un problème d’oreilles !! Le virus de la plongée a foudroyé nos 3 filles et les jours qui suivent, c’est avec des gaffes que nous devons les remonter à bord. La gymnastique des oreilles remplace les 600 abdos et les 200 pompes qu’Isa effectuait tous les jours jusqu’ici…

Nous passons le réveillon sur une mini terrasse au dessus de l’océan à nous régaler de ragoût de lambis, de poissons grillés, le tout arrosé d’un curieux « vin de table de France ». Le 1er janvier, nous prenons une bouée sur l’île désertique et paradisiaque de Sandy Island. A voir sur Google Image, c’est ce que nous avons vu de plus magnifique jusqu’ici (d’autant plus que nous étions par moments seuls sur le mouillage). Les fonds sous-marins sont là aussi très riches. Nous y avons croisé 2 langoustes, en paix dans cette réserve marine.

Yan, quant à lui, enchaîne les aller-retour en Kite-surf entre « Paradise Beach » et le bateau, profitant du vent régulièr et de l’absence de plaisanciers.

Nous enchaînons ensuite Petit Saint Vincent, île privée, dont seule la bande littorale est accessible aux navigateurs, les clients de l’hôtel de luxe se réservent le reste du territoire et ont l’air de s’y plaire beaucoup.

Au large, 2 micros ilots se disputent les grains de sable, ce sont « Punaise » et « Morpion ». Nous passons entre les 2 et rejoignons la célèbre Ile de Moustique.

De nombreux milliardaires ont construit « de petit pied-à-terre » et comme beaucoup sont actuellement sur l’île, la plus part des routes sont fermées. A chaque croisement, un vigile en 4x4, talkie-walkie à l’oreille, nous rappelle avec beaucoup de prévenance qu’il est interdit de nous aventurer à l’intérieur des terres et sur la quasi-totalité du littoral. Yan tente un jour, une excursion en kayak à la recherche d’une vague, il est tout de suite repéré. Pas du genre à se laisser impressionner, il négocie son passage le long de la plage et obtient le droit de stationner le kayak sur une plage privée à la condition de partir en courant s’il voit quelqu’un !! A la question : « il est sympa votre patron ? » le gardien lui répond « non c’est un con » et il a peur des étrangers ». Nous rencontrons un « bateau copains ALOHA » avec 4 enfants à son bord. Nous sympathisons au Basil’s Bar. Les guides nautiques des Antilles préviennent que la clearance n’est pas possible sur Moustique. Sur les conseils éclairés de Philippe d’Aloha, nous tentons notre chance. Il faut demander à un gardien d’aller à l’aéroport. Ce dernier appelle la police qui nous envoie une voiture. 10 minutes plus tard, notre garde-chauffeur-policier nous dépose au petit aéroport de Moustique et attend dans la voiture que le personnel souriant, efficace et courtois nous tamponne nos passeports. La clearance se remplit généralement sur un coin de table, sur le dos d’un autre skipper, contre un mur, sur le carrelage, enfin où il y a de la place : à Moustique, c’est sur un bureau avec dessus en cuir et avec un fauteuil de ministre ! Preuve à l’appui. A quelques heures près, nous aurions pu faire la bise au Prince Charles !

Le 5 au soir, nous décidons de quitter Moustique et attaquons une navigation de nuit vers Ste Lucie. Nous mettrons 17 heures pour arriver à destination. Pour certains, ce sera une nuit très longue et angoissante… Pour d’autres, le sommeil ne les lâchera pas de tout le voyage ! Traversée avec vent fort de 35 nœuds, puis plus de 40 nœuds pendant 2 heures avec des pointes à 47 nœuds !! Pour nous remettre de nos émotions, nous passerons l’après-midi dans des sources d’eau chaude, évacuant ainsi toutes nos  tensions de la nuit.

Le 7, Ronan, Mel, Yan et Marin se lancent dans l’ascension du Petit Piton (750 mètres). Montée 2h30, descente en 2 heures. Avons passé l’après-midi à visiter la Soufrière.

Départ pour Marigot Bay le 8, dernière étape prévue avant notre retour en Martinique prévu le 10 janvier.(Bon anniversaire Pascale). Nous serons obligés de faire escale dans la Marina de Rodney Bay durant 2 jours avant de pouvoir rentrer au Marin. Escale à terre qui nous fait du bien après 3 semaines passées sur l’eau. L’ambiance est très british, la marina très agréable.

Le 12 janvier, nous sommes de retour au Marin, où nous attend une semaine de travaux électriques. C’est aussi le 12 que nos adorables « grands enfants » Mel et Yan, nous quittent pour vivre leur vie de routards, campeurs, kite-surfeurs, … Nous nous retrouverons à 2 reprises autour d’un bon repas, comme il se doit. Yan a faillit se rendre malade avec une méga pizza montagnarde de chez les Bretons. Ils quittent la Martinique demain. Rendez-vous est pris pour un week-end à Morlaix à l’automne.

Les enfants continuent le CNED le matin et l’après-midi, nous explorons les plages du Sud de la Martinique (coup de cœur pour la magnifique plage sauvage de l’anse Trabaud). Le circuit électrique est presque terminé et nous attendons Lolo et Noah qui arrivent dimanche soir. Lundi, ce sera le retour à la Grande Anse d’Arlet, afin que nos visages pâles s’acclimatent et ensuite cap sur la Dominique.

A suivre….