Guadeloupe, Antigua, Barbuda, Nevis, St Kitts et Statia
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Guadeloupe, antigua, Barbuda, Nevis, St Kitts et Statia
Départ de la marina de Bas du Fort à Pointe-à-Pitre vers le sud de la Guadeloupe, puis on vire au Nord pour une remontée paisible sous le vent de l’île jusqu’à l’ilet Pigeon et la réserve sous-marine Cousteau. Nous y jetons l’ancre pour la nuit et au petit matin, nous avons la surprise de découvrir sous l’eau au milieu de tortues, que nous avons mouillé sur une épave de voilier. Notre chaîne passe en fuite sous son étrave à moitié ensevelie. Je plonge pour passer un orin, nous tentons de nous dégager, çà force, çà coince et çà bloque le guindeau électrique… On décroche grâce à l’orin et quittons le mouillage avec 30 m de chaîne et l’ancre qui pendouille, nous remontons le tout à la main. Quelques heures plus tard, nous arrivons à Deshaies et là, pas question de rater la manœuvre, sinon il nous faudra de nouveaux hisser ancre et chaîne manuellement. Pour compliquer le tout, le vent s’est mis à souffler fort et le mouillage est bondé. On réussit plus ou moins quand même. Nous sommes un peu près d’un cata, mais rien de dramatique. Le voisin n’a pas l’air très content, il fait la gueule… Nous rencontrons enfin notre première tête de con depuis le départ du Portugal. La France nous manquait !
Je passe la journée à essayer de comprendre comment marche le relais du guindeau, persuadé que le problème vient de là. Je démonte, je remonte, mais çà ne marche pas. Je râle, je m’énerve et finis par asséner un grand coup de marteau sur l’engin récalcitrant comme je fais avec Isa quand elle ne fonctionne pas, comme je voudrais ! Et là, d’un seul coup, il se met en marche et commence à remonter tout sans qu’on ne puisse l’arrêter. Je fais le 100 m de ma vie (enfin 13.80 m) pour couper les batteries et stopper l’ascension de l’ancre à temps. Hourra, çà marche, presque je n’ai plus qu’à remettre les fils électriques sur les bonnes cosses. Un petit tour sur internet pour découvrir ce qui s’est passé et on devient incollable sur la fonction des charbons dans un moteur électrique.
Nous restons bloqués 4 jours à Deshaies, un BMS (bulletin météo spécial) annonce sur VHF toutes les demi-heures, que la mer est grosse et dangereuse entre la Guadeloupe et Antigua. On s’en fiche, car nous ne sommes pas pressés et goûtons avec plaisir aux charmes de Deshaies. Enfin, le 22 février, nous quittons la baie les premiers, suivis par une dizaine de voiliers pour une régate improvisée jusqu’à Antigua.
Arrivés à Antigua, l’ancre trouve sa place devant une petite plage avant l’entrée de Falmouth Harbour. A terre, nous faisons les formalités dans le exceptionnellement beau port d’English Harbour. Nous sommes indéniablement en territoire british et çà nous plaît beaucoup. Le port est envahit de yacht majestueux battant pour la plupart pavillon anglais. Ils se sont donnés rendez-vous pour une semaine de régates du RORC Caraïbes. En tout cas, nous n’avons croisé depuis le départ aucun yacht de luxe français… A croire qu’il n’y a plus de fortune française ou alors qu’elles sont parties en Grande-Bretagne.
Nous retrouvons avec grand plaisir notre copine Julie, Maciek et Gutek, l’équipe du 60 pieds IMOCA Energa, qui nous font au plus grand plaisir des enfants une visite complète du bateau.
Pour les remercier, ils feront une navigation de nuit vers St Martin avec à leur bord, de bonnes crêpes made in Brittany. Nous profitons de l’ambiance british des lieux, très chic et très amicale et établissons notre quartier internet au Seebreaze Café. Si la visite en voiture de l’île ne vaut pas un coup de cidre, les nombreux mouillages et les plages du Nord méritent qu’on s’y attarde et c’est ce que l’on fait.
L’île qui suit, s’appelle Barbuda. Nous l’apercevons dans les derniers miles tellement elle est basse sur l’eau.
En longeant le côté sud, nous sommes accueillis par des baleines qui sautent hors de l’eau comme des truites, retombant dans un fracas d’eau. La beauté du spectacle n’a d’égale que celle qui nous attend au mouillage de LOW BAY. La houle est forte et la passe étroite, çà déferle à droite et à gauche sur des coraux à fleur d’eau et quand enfin nous naviguons en eau calme et sûre, que l’ancre touche le fond, nous prenons enfin conscience de l’endroit hallucinant où nous sommes. Imaginez une plage de 10 km (St Pol – Térénez) de sable blanc et rose, une dune qui par endroits ne fait que 5 m de large et un immense lagon derrière. L’eau est turquoise sur au moins 2km avant le rivage soit 20 km² d’une couleur à rendre fou n’importe quel architecte d’intérieur. Et nous…, tout seul. On n’y avait même pas rêvé, on ne pensait même pas que cela existait des endroits comme cela en Atlantique. Au milieu de la plage, il y a un petit hôtel, 9 chambres, uniquement accessible par hélicoptère (1000 dollars la nuit).
Trois employés balaient le sable à longueur de journée, puisqu’il n’y a pas de clients, et comme ils s’ennuient au petit matin, ils ont ouverts pour nous le bar de plage logés dans un container. Vu qu’il n’ay avait pas âme, qui vive autour de nous, on s’est senti obligés d’honorer la cuisine de Janet, on y mangera notre premier hamburger depuis des mois (à tous les copains-copines navigateurs rencontrés, comme nous avons une longueur d’avance sur vous, on vous le dit « ne ratez pas Low Bay à Barbuda !). Après 24 heures « seuls au monde de Low Bay », une flotte de cata de loc envahit notre plage. Nous battons en retraite, pas assez nombreux pour garder les lieux sous pavillon breton et rejoignons l’île de Nevis après une nav de nuit en tee-shirt.
Charleston, capitale, 8 heures du matin. A peine descendus du dinghy, David, un rasta-taxi-musicien de 2 m, nous alpague et nous guide vers les différents bureaux afin de nous mettre en règle avec les autorités. Comme nous ne voulons pas faire le tour de l’île en taxi, ni grimper en haut de la montagne, ni fumer le tabac local et pour qu’il nous lâche un peu, nous finissons par acheter son album de reggae… Ma mère chante mieux ! C’est vous dire ! Délestés de 15 dollars et enrichis d’une découverte, nous faisons nos emplettes au marché local, presque aussi bien garni qu’en Dominique. Nous remplissons le bateau de fruits et légumes et profitons de la plage. Le fond est constellé d’oursins dollars, oursin devenu l’emblème du bateau. Nous ramassons en fait le « squelette », mais comme il est impossible à conserver, car vraiment trop fragile, nous le trempons dans un bain de résine. Une fois sec, on peut presque sauter dessus. On en possède à bord un stock que nous préservons amoureusement.
Après Nevis, c’est St Kitts qui nous accueille et d’une façon bien originale. En effet, nous choisissons la micro-marina de Port Zante à Basseterre; 30 places. Le harbour master se tient en bout de jetée les bras au ciel, il a les dreadlocks jusqu’aux cuisses, on aperçoit 3 chicots dans son immense sourire et nous crie en arrivant : « Bienvenus dans la marina, la plus cool des Caraïbes » ! C’est de bon augure et en effet, c’est cool, sympa, propre, il y a des vraies douches, de l’électricité en 220 V, de l’eau douce pour nos réservoirs et tout ce qu’il fait pour contenter 3 ados (KFC, fast-food, boutiques, …).
On prend le temps de vivre. Je nettoie les charbons du guindeau encore collés, tous les jours depuis le Portugal, je passe au moins une heure à arranger quelque chose sur le bateau, faut dire aussi que j’aime bien çà !
Depuis Nevis, les gens regardent Marin d’un drôle d’air en souriant. Nous, on lui dit que c’est normal, avec sa tête de gland, mais ce matin, un gars s’est précipité pour lui serrer la main et lui a dit : « j’adore les films que tu fais, t’es un gars exceptionnel ». Nous, on a bien rigolé, mais cet après-midi, une jeune fille (délurée, à l’allure plutôt en avance sur son âge) nous a demandé notre fils en mariage !!! C’est donc pressés par l’enthousiasme populaire et désireux de préserver l’innocence de notre fils ainé que nous quittons ce paradis pour blondinets, direction Statia.
Nouveau coup de cœur ! Nous sommes cette fois en Hollande, pas le pays du chômage, mais l’autre, le pays du fromage. Oranjestad, au charme désuet, nous séduit de suite malgré la terrible ascension sous le cagnard, de la falaise par la « Old slave road ». En haut, nous découvrons une petite ville tranquille avec de jolies maisons, des restos et une super épicerie avec tout ce qu’il nous faut pour nous nourrir et nous déshydrater.
Jocelyne et Eric nous avaient vanté les plongées de Saba, la grande sœur de Statia, à priori ici, cela semble identique. Marin et moi rêvions de voir des requins sous l’eau, rendez-vous est donc pris le lendemain, avec Ingrid Walther et son mari, propriétaires du « Scubaqua Dive Center » (www.scubaqua.com) depuis plusieurs années. Bingo ! Gros coup de bol, un requin gris viendra combler nos désirs dès le premier quart d’heure à 20 m de profondeur. Le lendemain, on remet çà avec Louise et Jeanne et là c’est une grosse raie aigle (ou léopard), qui vient tourner 2 fois autour de la palanqué Guivarch, puis un barracuda immobile dans les coraux, des tortues, des grosses langoustes et milles choses encore, qui nous en mettent plein les mirettes.
Après avoir expliqué aux enfants que leurs jambes s’atrophiaient à force de ne plus marcher, ils nous ont entrainés dans l’ascension du volcan « the Quill », cratère effondré et réserve naturelle de l’île.
Après une heure de grimpette, nous ne sommes plus qu’à une demi-heure du sommet et nous croisons alors un premier serpent (Red-Bellied Racer snake). Beurk ! Puis 10 mn après un 2ème et un 3ème. Bref, nous ne pouvons plus faire 100 m, sans que sous nos pieds déguerpissent ces reptiles effrayants.
Arrivés au sommet, nous partons pour une rando le long du cratère, mais là il y a tellement de serpents que nous rebroussons chemin après avoir évité le 30ème serpent ou plus. Nous apprendrons plus tard que l’espèce est endémique, commune à Saba et parfaitement inoffensive ! en tout cas, Statia doit encore résonner des hurlements de terreur de la famille Guivarch.
Nous ne voulions pas quitter Statia de si tôt, mais un nouveau coup de houle annoncé pour les prochains jours, nous force à quitter cette île magnifique et à renoncer à Saba encore plus exposée. En route donc pour St Barth… -
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