DIMANCHE 6 JUILLET

Après une matinée consacrée au repos et à la remise en ordre du bateau nous prenons le bord de mer pour découvrir la ville. Notre première rencontre est magique

Cette verdure luxuriante en bord de mer, ces bougainvillées grands comme des arbres,  

 ces magnolias gigantesques,

et ces bancs pour s'y reposer ! 

Loin d'être un cliché c'est un art de vivre au cœur de Cadix,

les oiseaux exotiques rajoutent au dépaysement par leurs cris d'arbres en arbres... L'enchantement est complet !

 La ville vit au rythme du repos dominical et les familles se sont données rendez-vous sur la plage, il est quinze heures, parasols et transats dépliés réunissent toutes les générations sur le sable...

 Une vraie ruche dont le bourdonnement nous poursuivra jusqu'aux remparts du Castelo San Sebastian sur la péninsule ; la citadelle en rénovation n'offre pas son meilleur visage,

seul le phare très reconnaissable attire notre attention

 ... Les rues étroites du centre ville sont fraîches, les tables des cafés sont combles, les repas s'éternisent au rythme andalou et les chalands profitent des soldes du début d'été. Nous déambulons aussi dans cette atmosphère plaisante de fin de journée en découvrant les édifices au hasard de notre promenade...

La brise du soir fait moutonner les vagues de la baie et les voiliers rentrent au port en cette fin de week-end de juillet. Attablés au café de la marina de Puerto América nous savourons la «  bière du port » bien méritée...

LUNDI 7 JUILLET

 Nous avons repéré les halles et le supermarché en centre-ville hier et nous nous y rendons dans la matinée; une bonne heure de marche et le temps d'admirer les bateaux de croisière amarrés le long des quais

La ville a complètement changé d'ambiance, les touristes ont envahi les rues commerçantes et s'agglutinent dans les bus pour les visites touristiques, les places grouillent de petits marchands de fleurs et de bibelots... Sa cathédrale au dôme décoré d'azulejos jaune rayonne sous le soleil de midi

Cadix s'est révélée «  La Belle » sous un soleil éclatant d'été, elle s'embellit encore par une mise en valeur de ses fronts de mer et de ses espaces arborés, à n'en pas douter elle a tout pour plaire aux gens de passage comme les plaisanciers ; les abords du port de commerce et du port de plaisance pourraient être intégrés dans un aménagement urbain comme à Lisbonne et les marins seraient encore plus sensibles à ses yeux de velours....

La chaleur est écrasante, pas d'effort avant la fin d'après-midi ! Sieste et menus travaux à l'ombre pour l'équipage, c'est aussi cela le rythme des vacances... au port!

Les bateaux de croisière quittent Cadix après un dernier coup de sirène aux hôtes andalous qui les ont accueillis et c'est toute lumière allumée qu'ils reprennent la mer vers une autre escale...

MARDI 8 JUILLET

 Nous partons pour notre dernière étape avant Gibraltar et le cap de Trafalgar est au programme

 Celui-là même où eut lieu la célèbre bataille inscrite dans les livres d'histoire... Toujours difficile à franchir ces avancées dans la mer car elles occasionnent des mouvements d'eau conséquents qui à contre-courant peuvent les rendre infranchissables. Une partie de la route se fera au moteur car le courant est contre nous pour s'inverser au changement de marée et nous faire filer à 7 nœuds vers le port. Les alizés du soir sont toujours là et notre arrivée se fait dans une mer scintillante de fin de journée toujours aussi belle.

 Nos amis douaniers espagnols nous rendent visite à bord de leur vedette rapide, nous lorgnent aux jumelles puis nous dédaignent en reprenant le large... Toujours aussi impressionnant même si vous avez la conscience tranquille !

Barbate est un des plus grand port de pêche de l'Andalousie et nous sommes sous le charme dés l'approche car l'accueil des pêcheurs est sympathique avec des signes de la main ce qui nous sera confirmé plus tard sur les quais.

Les pontons de la marina sont presque vides

 Les bâtiments en voie d'achèvement (financés en partie par les fonds européens) sont volumineux, la crise nous semble être passée aussi par là...

 Les plages à proximité sont magnifiques, bordées de falaises elles sont inclues dans le parc naturel de la Brena, tout comme le phare de Trafalgar.

Sous un soleil de plomb nous préférons surfer à l'ombre même en dehors des heures d'ouverture...

DU MERCREDI 9 JUILLET AU VENDREDI 11 JUILLET / Attente pour passage de Gibraltar

 Levés à la fraîche notre première sortie est pour la plage à proximité du port

 Premier bain de mer dans une eau un peu froide quand même, mais le plaisir est immense de profiter de cette étendue de sable avant l'arrivée de la foule... Quelques nudistes lève-tôt prennent leur bain de soleil, un exhibitionniste qui fait des aller-retour sans le moindre regard des promeneurs...

 Sortir de bonne heure, se terrer la journée pour ressortir en fin de journée, pas trop le choix car la chaleur est torride...

 Menus travaux d'entretien sous le bimini, lecture et sieste... 28 degrés à 21 h dans le bateau...

 Nous nous sentons bien dans ce port, les locaux sont sympathiques et l'environnement est plein de ressources : la météo n'est pas favorable avant la fin de semaine alors...

 Nous avons élu domicile dans le café du Club Nautico qui moyennant une consommation vous donne le code de la box, une pratique courante en Espagne dans les marinas. Le jeune tenancier sympa nous a repéré depuis quelques jours et en vient à nous proposer la bière locale « réserve spéciale » l'alambra 1925 qui est brassée à Grenade, autre chose que la bière insipide pour touriste...

Peu de mouvements dans le port, les pêcheurs qui rentrent de leurs relevés de filets à thon, deux ou trois plaisanciers qui font escale... L'attente pour le passage dure mais l'ambiance est loin d'être morose entre marins...

 Rendez-vous jeudi comme hier à la plage pour la balade  et la baignade matinale, peu de touristes et toujours... notre exhibitionniste ! Pas de franc succès aujourd'hui car les adeptes de la baignade matinale sont moins nombreux.

 Capt Patrick n'en croit pas ses yeux : un Halberg Rassy 36 est venu s'amarrer prés de nous, des suédois partis depuis le mois de Mars de chez eux et descendant en Méditerranée...

Le bateau rêvé de Capt Pat...

 Le vent s'est levé et la chaleur est moins étouffante, nous profitons de la fraîcheur calfeutrés dans notre bateau pour étudier les cartes et les livres de navigation et se préparer au mieux pour ce  détroit  mythique... Comme une initiation les rituels font partie du processus de passage et l'attente du moment favorable que la météo aura défini en est un...

 La ville n'est pas ce qu'on pourrait appeler touristique à part les bords de mer aménagés en promenade les habitations ne sont pas d'un grand intérêt : les halles bruyantes et exigües sont peu attractives et le brouhaha ne nous a pas dissuadé d'acheter enfin du thon rouge...

SAMEDI 12 JUILLET

 La brume nous entoure et l'entrée du port est presque invisible. Se pourrait-il que nous ne puissions pas voir les côtes d'approche de Gibraltar ? Pas envisageable pour cette première car le départ est fixé en fin de matinée, la marée favorable étant à 17 h.

 Plusieurs bateaux du ponton partent en même temps, le vent nous faisant défaut c'est au moteur que nous partons à l'assaut du détroit. La brume s'est levée et le vent aussi, quelques miles plus tard c'est un spectacle continu qui capte nos regards ...

le phare de la pointe de Tarifa,

réel point de passage du détroit sur notre bâbord et ses terres arides

A tribord le flot ininterrompu des cargos dans leur couloir de chenal qui remontent le long des côtes et dans le lointain les rivages du Maroc dans la brume de chaleur …

 La mer se transforme sous l'influence du fort courant  que provoque l'embouchure du détroit et la masse d'eau qui circule entre les rives, 7 à 8 nœuds de vitesse pour notre traversée et un paysage impressionnant entre l'Andalousie et l'Afrique, entre deux cultures si différentes et historiquement si proches... Çà y est nous y sommes à la porte de la Méditerranée !!!

Dans la vie de marins il y a des caps qui comptent, celui-là en fait partie ! Une première pour notre Gibsea et son équipage... HEUREUX !

Enfin le voilà ce rocher, Patrick attend avec impatience la rencontre …

Dans la baie de gros cargos à l'ancre sont à couple avec des bateaux de maintenance, les ferrys se succèdent entre les deux rives, le port franc de Gibraltar impressionne par son activité et son statut si particulier d'enclave britannique stratégique...

 Nous accrochons les amarres dans la marina Alcaidesa située côté espagnol, nouvellement implantée et tout prêt de la frontière...

Quelques jours  du 12 au 17 Juillet à Gibraltar pour visiter et définir notre programme de navigation en Méditerranée

Çà y est Capt Patrick a rencontré les singes du rocher ...

L'équipage d'Audilien III

A Bientôt