Ca y est, la météo nous octroie royalement un créneau de quelques jours pour traverser le golfe de Gascogne. Nous décidons donc de partir en même temps que Taravana afin de jouer les anges gardiens pour Loïc qui navigue seul.

Nous quittons donc La Corogne vers 10 heures du matin après avoir fait le plein de gasoil (en cas de pétole). Notre Darius en profite pour s'esquiver ( peut-être ne veut-il pas quitter l'Espagne ?) mais je le rattrappe vite, aidée par le pompiste.

Très vite, la mer se fait dure et nous malmène, mais au moins navigons nous à la voile ; il nous faut très vite ariser la grand voile et le génois afin de garder notre cap et de naviguer dans le confort. Ce n'est qu'au bout de 24 heures  que nous pourrons renvoyer de la toile, puis tangonner le génois. Michel et moi reprenons la routine des quarts que nous limitons cette fois à 2 heures 30 ; le temps passe très vite entre l'observation des rares bateaux que nous rencontrons, l'étude du ciel et les voeux faits pour chaque étoile filante, les jeux de scrabble et solitaire sur ma tablette et les projets d'avenir.

Mais nous sommes inquiets : nos multiples tentatives pour joindre Taravana à la VHF sont infructueuses. Lors de notre dernière connection, Loïc nous a informé qu'il prenait une route plus nord car il ne pouvait pas tenir le cap prévu, malgré tout,  il ne devrait pas s'être trop éloigné de nous !!! En fait, nous ne le reverrons pas de toute la traversée.

64 heures plus tard, nous entrons dans le port de Locmiquélic ; il est 2 heures du matin, mais la capitainerie que nous avons contactée par téléphone depuis La Corogne nous a attribué une place. Nous approchons donc du ponton C mais il est impossible de repérer les numéros des places de nuit. Nous nous incrustons donc dans la première place disponible que nous apercevons et ô miracle, c'est la bonne !!

Nous sommes aussi très vite rassurés sur le sort de Taravana : Loïc est arrivé 4 heures avant nous au port ! ouf !

C'est l'heure du bilan de ce retour de Méditerranée : depuis notre départ de Toulon,  nous avons passé 61 jours en mer contre 52 jours à terre, dépensé 890 litres de gasoil et payé 1950 euros de port  ! Si ce n'est le plaisir d'être en mer (et malheureusement cela n'a pas toujours été le cas), il aurait peut-être mieux valu faire convoyer le bateau par camion !!!