BALEARES
Des 3 îles des Baléares, c'est incontestablement Minorque que je préfère. Et cette opinion est confirmée lors de notre troisième passage sur cette île.
Fornells, baie dans laquelle nous avons fait notre arrivée depuis la Sardaigne, donne une bonne idée de la quiètude et du caractère authentique de Minorque, qualités qu'on ne retrouve plus guère dans les deux autres îles.
De Fornells, nous avons navigué avec le vent et les vagues dans le nez jusqu'à Ciudadella, où nous avons eu la surprise de ne plus voir les ferries entrer dans le port ; en effet, un port réservé aux ferries a été construit à l'extérieur de la cala autour de laquelle s'est construit la ville. C'est donc à présent une escale bien plus tranquille que du temps où ces monstres flottants causaient des frayeurs aux plaisanciers en rasant les bateaux amarrés à couple le long du quai tribord !!!
La ville est superbe et tranquille en mai !! sans doute un peu moins en aout...
Nous quittons Minorque depuis le mouillage de Santa Galdana (dans lequel nous passerons une nuit très agitée (satanée houle perverse) ; la traversée vers Majorque (35 miles) est très agréable mais la houle (encore elle !) nous contraint une fois de plus à modifier nos projets et nous optons donc pour un mouillage dans la cala Es Calo, située près du Cabo Farux.
La première impression est excellente : mer plate, eau transparente, aucun bateau dans le coin. Mais, 30 minutes après que notre ancre ait touché le fond, un vent vicieux se lève et atteint les 30 noeuds en 10 minutes, levant la mer et rendant le mouillage très inconfortable... Qu'à cela ne tienne, si l'ancre tient, tout va bien, nous restons donc accrochés à notre chaîne là où nous sommes et passons notre troisième nuit à nous agripper à notre couchette !!! Il y a des moments où je pense qu'il faut être masochiste pour aimer la voile !!! Mais heureusement des moments merveilleux nous font oublier très vite ces galères.
D'ailleurs, dès potron minet le lendemain (au moins nous étions réveillés de bonne heure !), nous quittons Cala Es Calo pour le fond de la baie et mouillons devant le port d'Alciudamar. Que la nuit nous a paru tranquille après nos 3 nuits agitées ! Par contre, notre excursion à terre nous confirme que nous avons bien fait de ne pas entrer dans la marina : cela sent l'argent à plein nez ici.
Allez, nous avons un rendez vous d'importance : nos amis les Titis Nérants, nous rejoignent bientôt et nous avons prévu de démarrer notre tour de Majorque depuis Porto Cristo, mon port préféré. Et oui, voilà à présent 32 ans, je faisais ma première entrée dans ce port !! Un vent fort soufflait nous contraignant à nous réfugier dans ce petit port alors que nous avions prévu une longue navigation de nuit. Une fois à l'abri, plus un pet de vent, des lampions étaient allumés sur les quais et Julio Eglesias chantait ... J'avais très faim et, la seule ressource almentaire du bord étant une boîte de tripes à la mode de Caen, pour la première fois de ma vie, j'y ai gouté et... j'ai apprécié ...
Nous arrivons donc à Porto Cristo et nous amarrons d'office sur le quai public (de l'autre côté, c'est le club sélect et donc beaucoup plus cher, de plus moins pratique puisqu'il faut faire le tour du bras de mer pour rejoindre le centre ville). Première préoccupation, louer un véhicule pour aller accueillir nos amis à l'aéroport de Palma. On nous indique aimablement le seul loueur de la ville, un teuton qui nous réserve un accueil fort sympathique et nous partons donc pour une tournée de vivres à l'Eroski local avant de nous rendre par les petits chemins à Palma.
Retrouvailles, bibine bien fraiche dégustée à Cala Figuera sur le chemin du retour vers le bateau.
Michel a concocté un tour de Majorque par le nord après avoir consulté la météo . Nos amis ont dû dépenser toutes leurs économies en cierges dans les chapelles bretonnes car, du jour de leur arrivée jusqu'au lendemain de leur départ (soit 10 jours), nous n'avons eu que du soleil, une petite brise et des mouillages sans houle !!!
Cala Molto où nous avons pris notre premier bain (nous avons avec bonheur évité la cala voisine, Cala Guya bordée par des hôtels bruyants), la baie de Pollensa entourée de superbes montagnes, le passage du Cabo Formentor où des dauphins certainement mandatés par l'office du tourisme local sont venus nous saluer, et l'inénarrable mouillage de Cala Figuera protégé par de hautes falaises et uniquement accessible à pied ou en bateau ; seul un autre voilier était ancré là pour la nuit et l'unique son que nous ayons entendu était le bêlement des chèvres sauvages.
Départ au matin dans une mer d'huile et pause déjeûner - bain à Cala Castell avant de repartir vers Sollers. Là, nous nous octroyons deux journées afin de profiter à la fois de Puerto Sollers, petite station balnéaire plutôt familiale, et du village de Sollers dans lequel nous nous rendrons par le petit train touristique, originalité de l'endroit. Pause déjeuner et bain à Cala Benalbufar et navigation au moteur faute de vent en rasant les immenses parois rocheuses pour nous rendre à San Telmo près de l'Isla Dragonera, et déguster une glace à terre.
Avant de poser la pioche dans la cala Portal située dans la baie de Majorque, nous ferons une pose à Santa Ponsa. La cala Portal est malheureusement très encombrée quand nous y parvenons en fin d'après midi mais nous réussissons à nous faire une petite place parmi les gros yachts à moteur qui viennent depuis Palma passer quelques heures et repartent systématiquement au port à l'heure de l'apéro !! Nous nous retrouvons donc entre voileux aux environs de 20 heures !!! Nous profitons du calme de l'endroit entre 20 heures et 12 heures pour aller visiter les fameuses grottes dont les parois sont couvertes de sculptures et où l'on trouve même une petite chapelle désaffectée.
L'heure du départ des amis approche et nous décidons donc de passer la nuit au port de Palma afin de leur permettre de visiter cette ville superbe et de rejoindre plus aisément l'aéroport.
Que ces 10 jours ont passé vite !!!
Deux copines à Palma
Nous quittons Majorque le lendemain de leur départ et passons la nuit dans la baie de Santa Ponsa avant de traverser vers l'île d'Ibiza. 52 miles de près bon plein sous grand voile et génois avec un vent de 15 noeuds et nous posons la pioche dans la cala Portinax au nord de Ibiza. Cala san Miguel, puerto de San Antonio et sa faune de jeunes touristes déjantés, cala Badella où nous prenons un corps mort le temps de déjeûner tranquille, puis cala Roig où cette fieffée houle vient nous rendre visite dans la nuit et perturber notre sommeil. Nous nous dirigeons ensuite vers l'île de Formentera et optons pour le mouillage de El Cabrito (abrité de la houle sud est), où, là aussi des corps morts (gratuits pour le moment) ont été posés afin parait-il de stopper la prolifération des algues de Posidonie. Là un bref coup de vent nous cueille mais, accroché à son solide corps mort, Kochka ne craint rien !!! Nous profitons donc de nos derniers moments sur les Baléares en faisant des ballades à terre à Puerto Del Espalmador et en consultant la météo sur internet tout en sirotant une cervoise fraîche.
L'heure est venue de traverser vers le continent et nous avons opté pour une grande traite de 150 miles vers Cathagène afin d'éviter la costa Dorada et del Ahazar que nous n'apprécions guère pour ses ports ultra chics, et donc très onéreux.
Une fois de plus, cette satanée houle viendra perturber notre traversée pourtant placée sous de bons augures par un vent arrière de 15 noeuds environ ; mais la houle de travers bouscule le bateau et ses matelots !!! même Darius n'arrive pas à se caler dans sa caisse anti gite. De plus, il nous faut veiller car de nombreux cargos et ferries sillonnent la côte toute la nuit. C'est donc épuisés mais ravis que nous atteignons, au bout de 27 heures de navigation, le port de Carthagène pour quelques jours de repos.
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