Les enfants et les parents ont, enfin, eu le temps de faire de vraies rencontres: A nos quatre mousquetaires se rajoutent Loïc, Mari et Hanlie. Lui est Français et, avec ses parents, avance doucement, pour profiter pleinement des endroits qu'ils visitent. Elles sont Sud-Africaines, vivent depuis trois ans avec leurs parents sur leur bateau qui les a menés du Cap à l'Irlande, et sont sur le chemin du retour. A ces enfants et leurs parents se joignent un couple Belgo-Britannique amis de cousins de Tanguy, une famille d'Allemands et d'autres encore qui forment une vraie petite communauté, soudée par l'attente d'un vent favorable. Sans oublier Carlos, bloqué lui par un problème insoluble de moteur, qui nous fournit en poisson frais glané à la criée voisine, fabrique des bracelets en cuir pour les enfants, et arrondit ses fins de mois en jouant de la gaïta au marché le samedi. Luis, lui, veille sur tout ce petit monde à partir de son bar-boulangerie-minimarché, et n'oublie jamais d'avoir une petite attention pour les enfants.

Il a plu. Beaucoup. Mais une tente retrouvée au fond du bateau nous a permis de protéger raisonnablement le cockpit et d'ainsi agrandir l'espace disponible, avec pour corolaire une circulation encore jamais vue sur le bateau: Soirée “mousse au chocolat belge”, maquereaux au barbecue, parties de pêche endiablées au crabe et autres mulets, jeux de cartes, playmobils et devoirs ont fait que cette semaine qui s'annonçait déprimante s'est transformée en passionnante expérience de vie, d'échanges et de culture.

Parce qu'on n'est pas resté recroquevillés dans le port: aux promenades dans Nazaré, qui s'est révélé être un très joli village de pêcheurs, se sont mêlées celles au Sitio, le quartier haut, qui offre des vues époustouflantes sur la mer et les énormes vagues créées par une topographie sous-marine très spécifique, une après-midi piscine et une visite à Alcobaça et Batalha, deux extraordinaires abbayes gothiques.

Ces onze jours riches en rencontres sont donc passés bien plus vite que prévu. C'est avec émotion et presque à regret, que nous avons repris la mer, par une belle journée presque sans vent, en direction des îles Berlenga d'abord, et de Peniche ensuite

La météo n'ayant pas été favorable à Peniche, nous ne s'y sommes pas attardés, d'autant plus que nous voulions arriver sans traîner à Lisbonne. Après les mésaventures que vous savez au départ de Peniche, et une navigation vent arrière très musclée, nous sommes donc arrivés à bon port. C'est une fois arrivés que nous avons appris qu'à Nazaré, que nous avions quitté l'avant-veille, ils ont eu des vagues de plus de vingt mètres (http://vimeo.com/77979272)! Pas étonnant qu'on ait pu battre des records de vitesse! Heureusement que nous étions partis à temps, et que nous naviguions toujours avec nos amis Sud-Africains et Belgo-Britanniques, histoire de se dire qu'on est pas tout seuls...!

Depuis notre arrivée à Cascais, près de Lisbonne, nous avons eu l'occasion de visiter Cascais, bien sûr, mais aussi Sintra, une colline au nord de Cascais couverte d'une multitude de palais plus extravagants les uns que les autres, et les enfants ont eu, avec leurs amies Sud-Africaines, leur première leçon de voile. Nous avons aussi eu notre première expérience des service hospitaliers portugais, excellente d'ailleurs: Maxence a eu droit à trois points de suture à la jambe, tout s'est parfaitement passé, et il est revenu fier comme Artaban de cette nouvelle aventure!

Les préparatifs vont bon train, les entretiens et autres réparations aussi, mais vu le rythme peu soutenu de nos étapes et le retard accumulé, au début d'abord, puis à cause du mauvais temps par la suite, nous avons décidé de renoncer à une bonne partie de nos rêves Sud-Américains, et de rester au nord de l'Amérique du Sud. Le trajet exact est évidemment encore à déterminer, mais ce qui est sûr, c'est qu'on peut maintenant prendre le temps de visiter sans remords ni regrets!