De Gran Canaria à Tenerife

Trois semaines! Nous serons restés trois semaines à Las Palmas. Pourtant, la ville a peu à offrir en termes de culture et de détente pour les enfants. Une petite plage (celle qui a vu le voilier de l'autre jour s'échouer) est à côté, mais le reste demande de traverser une route à quatre voies qui, franchement, est rébarbative. Mais tout est sous la main pour effectuer nombre de petits et gros travaux qui auraient déjà dû être réalisés pendant la bien trop courte phase de préparation d'avant départ.
La liste était longue, très longue: Changement de feux de tête de mat, étanchéification du panneau de pont de la soute à voiles, remise en service du dessalinisateur et du congélateur, installation d'un interrupteur automatique et d'une alarme sur la pompe de cale avant, étanchéification de la douche arrière, et bien d'autres petits détails ont été réglés pendant ce laps de temps. Heureusement, la ville offrait tous les services et magasins nécessaires à portée de main ou presque, le tout à des prix qui pourraient presque faire croire que la plaisance est un hobby abordable ;-) La bonne nouvelle, c'est que la liste des choses à faire s'est largement réduite, ne laissant que des points mineurs qui pourront être résolus sans aide extérieure ni matériel spécifique, à l'exception du groupe qui nous cause toujours des soucis... C'est aussi l'occasion de se féliciter de la qualité des travaux effectués avant le départ: rien n'a bougé, tout fonctionne toujours aussi bien, un grand merci à tous!!! C'était aussi l'occasion de quelques lessives... Ce qui ne gâche rien, c'est que nous retrouvons plusieurs bateaux déjà rencontrés au cours de notre périple, ou faisons la connaissance d'autres équipages, familiaux ou non, qui partagent le rêve d'ailleurs qui nous a amenés ici. La diversité des projets et des compositions des équipages est remarquable: Ca va d'un directeur d'école primaire qui prend en solitaire un aller simple pour les Antilles sur un 6,5m avec retour prévu en avion en Europe au printemps, à l'équipage familial qui a construit son propre bateau dans son jardin et qui, chose n'est pas aussi évidente qu'on le croit, navigue vraiment dessus, en passant par des couples qui n'en sont pas à leur première expérience et qui partent maintenant avec enfants pour plusieurs années... Ce qui est aussi remarquable, c'est que beaucoup ont en commun d'avoir dû aménager leur projet, qui à cause du jeune âge des enfants, qui à cause du suivi scolaire, qui encore à cause d'ennuis techniques à répétition. Comme quoi nous ne sommes pas les seuls, consolation... Joli glacier du centre de Las Palmas. Ces trois semaines de temps mitigé passeront très vite. Le port de plaisance est très grand, et la radio devient vite indispensable pour goupiller les rendez-vous. Surtout pour nous qui sommes isolés sur le ponton des grands yachts – décidément, ça devient une habitude! – et devons faire le tour du port pour rejoindre les autres bateaux. Avec les enfants, la promenade fait facilement une demi-heure, alors autant la faire quand on est certain de trouver quelqu'un de disponible de l'autre côté! On ne se plaindra pourtant pas de cette situation car nous sommes dans la partie la mieux protégée du port: alors que d'autres dansent tellement sur leur ponton qu'ils ne peuvent pas débarquer les enfants et doivent parfois suspendre l'école pour cause de mal de mer - un comble! -, nous bougeons à peine et n'aurons jamais aucun mal à mettre pied à terre. Magnifique échoppe du Mercado de Vegueta Mais cette distance nous a fait prendre conscience d'une réalité: les déplacements à pied sont très lents, et on perd vite beaucoup de temps, que ce soit pour rejoindre la capitainerie, la boulangerie, les shipchandlers ou... l'autre bout du port. Le vélo pliant s'impose, mais c'est un gros investissement et ça prend quand même de la place. Puis l'évidence vient du 6,5m: la trottinette! C'est facile, c'est rapide, c'est super-compact, ça se plie en un clin d’œil, la panacée, quoi! Bon, direction le grand magasin de sport, et sur les conseils avisés du dirlo (mais dans quel autre cadre ce genre de situation totalement incongrue pourrait se présenter, on vous le demande!), Tanguy s'achète la trottinette haut de gamme (vu le budget en jeu, on peut se permettre cette folie!), en alu, avec grandes roues et amortisseurs, bref le modèle de course! Le choix s'avèrera d'ailleurs parfait par la suite, un tout grand merci Monsieur le Directeur! Coucher de soleil hivernal. Trois semaines de rencontres, disions-nous, de bricolage et réparations diverses également, mais avec tout ça, on n'a toujours presque rien vu de l'île. Le temps passe, Noël aussi, on s'encroûte de plus en plus, et plus le temps passe, moins on a envie de partir, malgré le peu d'attraits de la ville. Il faut presque se forcer à envisager le départ, c'est un comble! Mais ça s'explique facilement: l'ambiance est chaleureuse, et tout le monde sait qu'il sera plus difficile d'effectuer les inévitables réparations et autres entretiens plus loin. Heureusement, un des bateaux se décide à montrer l'exemple et prend le départ. Nous le suivrons un peu plus tard, le temps de laisser passer un gros coup de houle, et de passer deux jours à visiter l'île. Cette dernière se révèle un bijou, mais pour s'en rendre compte, il faut prendre la peine de louer une voiture pour en découvrir l'intérieur. Nous le ferons en compagnie de voisins de pontons, et verrons ainsi quelques-unes des facettes de cette île pleine de surprises, allant de paysages inouïs se révélant au gré de routes vertigineuses (la route de crête de la largeur de la voiture, perchée sur une arête rocheuse, sans garde-fous, on s'en souviendra!) à la visite d'un village pré-hispanique en cours d'exhumation, où les archéologues présentent leurs découvertes... de la semaine dernière, en passant par des petites ports de pêche préservés et les inévitables bananeraies du nord, nous n'aurons vu qu'une partie des richesses de cette île qui nous a surpris par sa diversité et par l'énorme différence existant entre les paysages du sud, désolé, et du nord, avec ses bananiers, ses palmiers, ses forêts humides, ses chataîgners (si, si!), ses orangers, bref sa luxuriance totalement inattendue après les déserts dans lesquels nous vivions depuis Graciosa. Voici quelques photos pour vous faire une idée: Photo Miss Scarlett Départ de Las Palmas, donc, pour le sud de l'île. L'occasion de fêter notre première prise, une belle bonite rayée qui nous fera trois repas, dont celui de nouvel an! Merci à Chintouna, qui a bien briefé Tanguy avant le départ! Le sud de l'île est défiguré, lui, par les projets immobiliers de vacances. Nous nous retrouvons entourés d'hôtels et autres immeubles à appartements, peuplés de Scandinaves et d'Allemands. C'est moche, mais le mouillage est bien protégé, et le petit village de pêcheurs qui le jouxte a résisté à l'invasion des barres d'immeubles, et, sans avoir beaucoup de cachet, a le mérite d'être resté à taille humaine. Après quelques courtes journées tranquilles, et une nuit de nouvel an pleine de feux d'artifices et égayée par une sono absolument désastreuse (pfff, les goûts musicaux des Scandinaves, beurk!!!), direction Tenerife, dont le sommet enneigé, à plus de 3700m, est visible de loin et nous invite depuis longtemps à la visite. Photo Baragwin Départ à l'aube, et après une navigation sans histoire, nous voilà à Las Galletas, tout au sud de l'île, où nous mouillons au pied, là aussi, de projets immobiliers pas franchement jolis. Surprise: nous avons échangé les Scandinaves pour les Belges! Le grand hôtel du coin, en déliquescence, s'appelle Ten Bel (pour Ténérife Belgique, ça ne s'invente pas!), et les restaurants des rues alentours proposent nombre de plats et de bières bien de chez nous. C'est quand même incroyable: on a vraiment l'impression que tout ce petit monde ne se tape 4 heures de vol aller simple que pour trouver le soleil, mais surtout sans être dépaysé. Après avoir découvert ça dans un mélange de surprise et de consternation, nous gagnons un petit port tout proche, construit à partir de rien au bord d'un village de quartiers de vacances délicieusement artificiel construit autour de deux parcours de golf. Cette fois, ce sont les Anglo-saxons qui règnent en maîtres, décidément les mélanges sont difficiles! La faute vraisemblablement aux tour-opérateurs. Ou à l'instinct grégaire de l'Homme? Les parents d'Anne-Sophie nous ayant rejoints, c'est avec eux que nous visiterons l'île pendant deux jours avec, là aussi, des paysages absolument époustouflants à la clef... et même l'occasion de faire un bonhomme de neige! Ambiance sports d'hiver, avec pique-nique dans la neige en altitude... entourés de canaris! Les contrastes sont saisissants, entre les déserts du sud, les forêts de pins canariens en altitude, le désert de lave de la caldera du Teide, puis les pentes luxuriantes du nord, on n'a pas le temps d'assimiler les premières images que les suivantes, totalement différentes, prennent leur place. Comme sur Gran Canaria, si la côte sud est défigurée par les villages ou hôtels de vacances, il suffit de s'en écarter pour trouver des bijoux de villages ou de petites villes, ou encore des paysages côtiers sauvages, abrupts et totalement préservés. Nous quitterons Tenerife avec un goût de trop peu: De nombreuses randonnées nous tendaient les bras, et nous n'avons pas pu visiter le nord-est, avec la capitale et la pointe qui, paraît-il, valent vraiment la peine d'être vues. Mais nous voudrions voir les îles de l'ouest, celles que ceux qui, pressés de rejoindre l'autre côté de la grande bleue, choisissent en général de ne pas visiter. C'était d'ailleurs notre choix initial, mais on nous en a dit tellement de bien que nous préférons quand même aller voir si l'herbe y est vraiment aussi verte qu'on le dit. On réduira notre séjour au Cap-Vert à l'essentiel, tant pis, mais on a du mal à ne visiter l'archipel Canarien qu'à moitié. La navigation, cette fois, est plutôt animée: moteur sur le premier tiers, puis du près dans du petit temps, puis le vent mollit et refuse – moteurs! – avant de brusquement fraîchir dans une zone d'accélération sur le dernier tiers. Et quelle accélération: On passe, en une centaine de mètres, de moins de 5 nœuds à plus de 30 puis, quelques milles plus loin, plus rien! De quoi casser quelque chose, si on se laisse surprendre! Heureusement, les signes avant-coureurs ne trompant pas, et nous avions sagement roulé le génois et arisé la grand-voile, histoire de voir à quelle sauce nous allions être mangés. C'est finalement au près, sous trinquette et grand-voile à un ris, que nous arrivons à La Gomera, au pied d'une magnifique falaise et au bord de grandes plages de galets noirs.
Emplacement
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Anonyme (non vérifié)
26 Janvier 2014 - 12:00am
Meilleurs vœux 2014...avec
Anonyme (non vérifié)
26 Janvier 2014 - 12:00am
Merci pour vos nouvelles
Anonyme (non vérifié)
26 Janvier 2014 - 12:00am
Yeaaaaah ! On attend le
Anonyme (non vérifié)
26 Janvier 2014 - 12:00am
Ah oui ! Tanguy en
Anonyme (non vérifié)
26 Janvier 2014 - 12:00am
^Salut à vous !
Anonyme (non vérifié)
26 Janvier 2014 - 12:00am
Meilleurs vœux pour 2014 ! et
Anonyme (non vérifié)
27 Janvier 2014 - 12:00am
Salut,
Anonyme (non vérifié)
27 Janvier 2014 - 12:00am
Merci pour ces nouvelles
Anonyme (non vérifié)
27 Janvier 2014 - 12:00am
Bon, et la photo de la
Anonyme (non vérifié)
27 Janvier 2014 - 12:00am
Merci pour toutes les
Anonyme (non vérifié)
29 Janvier 2014 - 12:00am
Bonne année à vous tous. Waw
Anonyme (non vérifié)
2 Février 2014 - 12:00am
Très bonne année 2014 ! Très