Des Canaries au Cap Vert

Ca y est! On est enfin partis! Il nous a fallu le temps, il a fallu renoncer à La Palma et Hierro, mais cette fois, ça y est: on reprend la route! Nous quittons Puerto de Mogan, où l'installateur du groupe a fait ses derniers contrôles, et laissons Gran Canaria dans notre sillage. Cinq jours de mer nous attendent, les premières 24 heures seront sans doute les plus animées: nous serons encore dans le sillage des îles, et le vent sera sans doute assez capricieux. Les prévisions se vérifieront: entre 30 nœuds de portant, de la pétole, et même du près, on aura tout eu!
Alors que l'île s'éloigne de plus en plus, nous mettons les lignes à l'eau et... miracle! Ca mord! Et sur les deux lignes à la fois! Vite, freiner les moulinets, ralentir le bateau, zut! Ca tire trop fort sur les moulinets: même avec le frein à fond, ça continue à débiter... Ralentir, ralentir, vite: rouler le génois, ouf, ça y est! Sauf que, sur les trois minutes qu'il a fallu, les deux lignes ont cassé! Quelle déception, grosse comme le bateau! Mais tout compte fait, c'est peut-être mieux comme ça: les lignes étaient prévues pour se rompre à plus de 35 kg, qu'aurions-nous fait de deux monstres pareils, pendant cinq jours??? Le frigo est plein, et tout manger, même pour nous, ça fait quand même beaucoup! D'autant que l'état de la mer n'a pas laissé nos estomacs indifférents les premiers jours...
Et oui, le mal de mer est de retour... Pas tant chez les enfants, eux ont réglé le problème en vingt-quatre heures. C'est plutôt les parents, pauvres de nous! Nous pensions être amarinés après quelques jours au mouillage, c'était sans compter une semaine à Las Palmas puis trois jours à Mogan! Anne-Sophie ne quittera presque pas sa cabine les trois premiers jours, et Tanguy profitera autant que possible de la banquette du carré. Les enfants ont été formidables: à se contenter de peu, s'occuper seuls, ne pas faire une seule bêtise, formidables, on vous dit! Enfin, au quatrième jour, ça se tasse un peu, et au cinquième, tout va bien! Anne-Sophie se fend même d’œuf brouillés, légumes frais et riz! Mais c'est déjà le moment de préparer l’atterrissage...
Et quel atterrissage! Des cartes papier imprécises dont le système de référence diffère de celui du GPS (pour les spécialistes: sans doute ED50 , alors que les GPS sont calibrés en WGS84, sans possibilité de changer...), des courants qu'on sait forts, mais pas dans quelle direction, et, pour corser le tout, on arrive de nuit! Pas grave, c'est même plus facile: un feu, c'est facilement identifiable, plus en tous cas qu'un trait de côte continu et embrumé. Sauf qu'à lire les petites notes en haut de la carte, on trouve “It has been reported that the lights in the Archipélago de Cabo Verde are unreliable”! De mieux en mieux! La nuit approche, nous aussi – on est à moins de 50 milles – et toujours aucune île à l'horizon...
Le vent faible nous fait avancer lentement. Une heure du matin, moins de vingt milles, pas une lumière, à part le plancton qui nous gratifie de feux d'artifice dans la voie lactée laissée par l'hydrogénérateur. Orion s'est caché derrière les nuages, la lune qui devait se lever ne se montre pas, et toujours rien au radar! Quinze milles, mais où donc est cet archipel fantôme??? Ce ne sera finalement qu'à douze mille des côtes que de vagues lueurs apparaîtront. Les feux indiqués par la carte sont éteints. Tous. Décidément, ça ne s'annonce pas bien... On décide d'attendre le jour, on enroule tout, on ralentit autant que possible. Le vent fraîchit, et, sans doute aidé d'un courant portant, on fait encore cinq nœuds, à sec de toile! Évidemment, on finit par arriver trop tôt... Bon, reste à chercher le mouillage. Toujours aucun feu. Mais où est le port de commerce? Et la marina? Et le mouillage? Attention, la carte et le guide indiquent plein d'obstacles: Des bouées, des épaves à fleur d'eau, en plus il y a d'énormes bateaux au mouillage et pas éclairés... Avec des rafales à 30 nœuds de travers, on transpire! Finalement, on repère quelques voiliers. Pas au mouillage prévu, mais ils ont l'air bien, et nombreux. Bon, on va se mettre là, on verra quand il fera jour.
Le temps de s'installer, de ranger le pont, d'y découvrir quelques poissons volants égarés qu'on montrera aux enfants tout à l'heure, et le jour est là. Finalement on est bien. Et, surprise, on se rend compte qu'on s'est mis entre quatre bateaux connus, rencontrés à différents endroits des Canaries! De bons apéros à se raconter ses aventures mutuelles en perspective!
PS: La demande générale pour avoir des photos de Tanguy avec sa trottinette est bien passée, mais il faut encore en faire, et trouver le temps de les publier... patience!
Re-PS: Suite du petit glossaire à l'usage des apprentis-plaisanciers:
Lignes de traîne: lignes de pêche traînée dans le sillage du bateau en espérant qu'un jour, peut-être, ça morde. Ca arrive assez souvent, paraît-il. Pas à nous ;-)
Fraîchir, pour le vent = se renforcer.
Un mille (nautique) = 1852 m = une minute de latitude. Un nœud = un mille à l'heure.
Le sillage des îles: voir l'illustration à http://img.over-blog.com/600x598/3/69/76/43/Par-theme/Meteorologie/Canar...
Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .
Anonyme (non vérifié)
24 Février 2014 - 12:00am
pas de chance pour le mal de
Anonyme (non vérifié)
2 Mars 2014 - 12:00am
Folie douce ..... Bravo tout
Anonyme (non vérifié)
2 Mars 2014 - 12:00am
Bonjour à tous et bienvenus
Anonyme (non vérifié)
3 Mars 2014 - 12:00am
super... on pense tres fort a
Anonyme (non vérifié)
5 Mars 2014 - 12:00am
J'ai un truc pour vous pour