Brésil, Bahia

Brésil, Bahia

Posté par : Tanguy
20 Octobre 2014 à 01h
Dernière mise à jour 31 Décembre 2014 à 12h
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Commence un voyage dans le voyage. Le temps d'attendre les papiers de notre petite dernière, de réserver le billet d'avion, une opportunité unique s'offre aux plus grands: faire un tour au Brésil, avec leur papa. Juste à trois, en pouvant se consacrer pleinement aux centres d'intérêt d'enfants de leur âge!


Il faudra d'abord passer une petite semaine pour monter toutes les pièces de rechange ramenées d'Europe. Dont la chaudière, qui fonctionne enfin! Non pas qu'on en ait tant besoin, il fait toujours plus de 25 degrés ici, mais maintenant tous les systèmes majeurs du bateau sont en état de fonctionnement... pour la première fois!!! Pourvu que ça dure!

On aussi dû tenter de se débarrasser d'une colonie de petits acariens qui ont profité de notre absence pour proliférer et prendre possession du meuble central du carré. Verdict dans un mois. Par contre, les autres envahisseurs à six pattes, qui avaient profité de la transat et de notre peu d'entrain à les pourchasser pendant ces quinze jours pour prendre leurs aises dans les fonds, semblent avoir renoncé. Vive l'acide borique! Et merci à nos voisins qui nous ont procuré la matière première!

Après tous ces préparatifs, nous voilà enfin dans le bus pour Salvador de Bahia. 18 heures de route, une paille! Le bus est extraordinairement confortable, et s'arrête régulièrement pour nous permettre de nous dérouiller les jambes ou prendre un repas. Et quels repas! Nous découvrons les buffets au kilo, où une fois l'assiette remplie de plein de bonnes choses, on la pèse et on paye au prorata. La formule est redoutable et on se retrouve vite avec une assiette trop pleine. Chacun apprendra petit à petit à correctement estimer son appétit.

Si le bus est confortable, on ne peut pas en dire autant de la route, en piteux état. Parfois à quatre bandes, parfois trois ou même seulement deux, la route qui joint les capitales des états du Nordeste est sinueuse et toujours trop étroite. Le bus passe de nids de poules en casses-vitesse, tandis que les passagers essayent tant bien que mal de se reposer tout en servant de dîner à de trop nombreux moustiques. Ce n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres de Salvador que la route deviendra une vraie autoroute et nous mènera à quelques pas du centre-ville. Nous ne verrons cette fois que la gare routière, la correspondance pour Lençóis est trop juste.

En route pour Lençóis, le trajet sera très différent du précédent: la route restera une vraie autoroute bien plus longtemps, de grandes plantations de canne à sucre feront leur apparition, et le paysage, d'abord légèrement vallonné laissera la place à un vaste plateau vaguement ondulé d'herbe rase brunie par le soleil, parsemé de collines isolées au sommet boisé et qui parfois se referment sur la route en une large vallée. Chauffés par le soleil, de larges cumulus tentent tant bien que mal de s'élever, mais écrasés par la subsidence, finissent par s'étaler en longues nappes bourgeonnantes.

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Nous arrivons à Lençóis la nuit tombée, et il nous faudra un peu de temps pour trouver la pousada qui nous servira de refuge pour les prochains jours. Dans la partie haute du village, elle est défraîchie mais confortable, et pour qui a un peu de chance, offre une vue imprenable sur les toits du village et la vallée. Nous commencerons par une chambre avec balcon et hamac, s'il vous plaît, mais devrons partager les sanitaires avec les occupants des chambres voisines. Ca tombe bien, c'est la basse saison, il n'y en a pas.

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Nos premières balades nous emmènent à quelques chutes des environs de la ville. D'emblée, le paysage se révèle radicalement différent. Le Sertão, grande plaine aride, a laissé la place à un massif montagneux, la Chapada Diamantina, couverte principalement d'une forêt équatoriale sèche poussant sur les déblais laissés par les chercheurs de diamants. De nombreux cours d'eau à l'eau rougie la parcourent, permettant à cette végétation de prospérer et de faire du massif un vrai oasis. Une géologie particulière, en strates inclinées, a créé une multitude de ressauts que les torrents franchissent en chutes ou cascades vertigineuses: La plus haute fait plus de 300 mètres! Si haut que l'eau se vaporise avant de toucher le fond, maintenant la vallée dans une humidité permanente. A cette saison, elle est presque sèche et le spectacle moins grandiose, nous ne ferons donc pas les trois jours de marche nécessaires pour l'admirer. Trois jours pour quelques malheureux kilomètres, mais à parcourir dans la forêt vierge, dans le lit de la rivière ou ses abords, toujours sur des rochers humides et glissants...

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Un guide avec lequel nous nous trouvons beaucoup de points communs nous invite à l'accompagner lui et sa famille pour passer le weekend sous tente, à une grosse heure de marche en amont du village, dans la forêt, le long de la rivière. Nous acceptons avec enthousiasme. Première nuit sous tente des enfants, de l'eau fraîche et potable à profusion, un bassin naturel dans lequel on peut faire quelques longueurs, une flore, une faune, des rochers, des couleurs extraordinaires, l'environnement est magique, les images inoubliables s'accumulent. Nous sommes installés sur un ancien abri de prospecteur, une dalle de schiste inclinée sous laquelle quelques cailloux entassés servent de murs. Le toit forme un promontoire offrant une vue sur la vallée, il nous servira de salle à manger. La cuisine et le living trouvent leur place à l'intérieur, où l'on se déplace accroupi.

L'étiage, exceptionnel, libère des passages normalement impraticables. Nous le mettons à profit pour remonter la rivière bien plus haut que la normale, pénétrant en des endroits oubliés de l'homme depuis bien longtemps. En approchant de la source, la flore se densifie et prend des airs de forêt vierge. Le soleil ne pénètre plus que par quelques trous de la frondaison, formant des rais épars dans lesquels des dizaines de papillons dansent un ballet silencieux. On ne peut s'empêcher de plonger la main dans l'eau claire et prendre quelques poignées de gravier, dans le secret espoir de tomber sur l'un ou l'autre diamant oublié. On reviendra avec de jolis monocristaux de quartz...

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Une autre excursion nous emmène dans le Sertão, qu'on peut enfin examiner de près. Les arbres font grise mine, les feuilles sont sèches, les puits sont vides, même les cactus crèvent de soif! Il fait chaud, le soleil est de plomb, ce n'est pas sans rappeler la Gambie... On entre dans une longue grotte, il y fait – un peu – moins chaud. Le trajet souterrain est peu spectaculaire en lui-même, mais les extraordinaires formations d'aragonite que nous attendent à la fin du boyau valent vraiment la peine que l'on s'est donnée. De retour à la surface, nous irons encore gravir le point culminant de la Chapada, avant d'aller nous rafraîchir dans une rivière toute proche.

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La Chapada Diamantina est le centre d'intérêts antagonistes dont les acteurs s'opposent parfois violemment. De grands agriculteurs étrangers installés au sud-ouest rêvent de détourner des cours d'eau pour irriguer leurs cultures. Ils avaient même illégalement érigé un barrage, qu'un amoureux de la nature, qui n'a pas ménagé ses efforts depuis des années pour faire de la région une réserve naturelle, a fait détruire. L'agriculture, le tourisme, la prospection ont du mal à trouver un terrain d'entente. On ne peut qu'espérer que l'équilibre à venir permettra de préserver au moins en partie les paysages édéniques qui ont réussi à persister...

De retour à Salvador, nous avons cette fois le temps de visiter un peu la ville. Le Pelourinho, bien sûr, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est très joli. Mais le tourisme lui a fait perdre de son âme. Les environs, eux, sont partagés entre des quartiers plus difficiles et la partie moderne du centre ville. Un peu plus loin, le musée maritime vaut le détour, qui présente en une sélection très réussie l'histoire des découvertes et la part de Salvador dans la conquête de la partie méridionale du nouveau monde, ainsi que la place qu'elle a pris dans le commerce négrier. Salvador est aussi le berceau de la Capoiera, cet art martial brésilien qui tient à la fois de la danse et du combat, et un centre très vivant du Candomblé, une religion métissée dont les cérémonies, qui impliquent costumes colorés et transes, sont particulièrement spectaculaires.

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Le moment est venu de quitter Salvador. Trente heures de car devant nous, et au bout de ce long trajet: Rio!

 

Emplacement

Je suis impatiente de vivre la suite avec vous! Bisous

Merci pour le bon voyage que vous faites découvrir, Anne-Sophie, Maxence et Camille compte les jours pour vous rejoindre. Solveig grandit

Super, nous nous réjouissons d'y être et peut être d'encore vous voir ??? Bz à tous

coucou,de bien belles photos.nous sommes à kourou jusqu'a la fin du mois.A bientot.

Un gros diamant serait le bienvenu , cherchez bien .......

Superbe récit de vos découvertes. Nous attendons la suite en direct de Jacaré. Bises et à demain

Magnifique votre périple ! Que du plaisir à vous lire.. On pense bien à vous Gros bisous

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