Açores : première partie
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FLORES : un joyau au milieu de l’Atlantique !
N’ayant trouvé que très peu d’informations sur Florès avant notre arrivée, je profite du blog pour donner tous les renseignements qui pourraient être utiles aux prochains arrivants de transat.
En arrivant des Antilles sur la côte ouest, il y a un mouillage somptueux à Faja Grande (prononcez Faia Grandé), protégé des vents d’est mais dangereux dès que la houle et le vent arrivent de secteur nord à sud-ouest en passant par l’ouest. Des falaises de 300 mètres se jettent de nombreuses chutes d’eau, au pied de quelques une on peut se baigner.
C’est là que Sabine sur Aikane a décidé d’amerrir. Faja Grande est la station balnéaire de Florès. La jetée est transformée en plongeoir et la grande cale en plage. Il y a 2 bars restaurants, mais celui que l’on préfère est au centre du village dans la rue principale, où pour 8 € on s’explose le ventre avec le plat du jour, bière, café et pasteis de nata (spécialité patissière portugaise). Le bus passe par là, mais le stop marche très bien aussi.
On trouve aussi tout dans le village, au moins 2 épiceries, il n’existe par contre dans toute l’île qu’une boucherie à Santa Cruz, et encore il faut demander où elle se trouve puisqu’elle n’a pas d’enseigne (comme le supermarché central non plus d’ailleurs !). Tous les florentins et les florentinas élèvent leurs bêtes et cultivent leurs légumes. Quand une famille tue un bœuf ou un cochon, il est découpé sur place et la viande fraîche distribuée. Quelques semaines plus tard, une autre famille tue sa bête et restitue à son tour sa pièce de viande et ainsi de suite toute l’année. Si les locaux mangent de bons steacks régulièrement, nous nous devons nous contenter de congelés du supermercado et de l’arrivage du ferry pour les fruits et légumes.
La marina de Lajès est toute petite mais peut quand même accueillir le long du ponton visiteurs sur babord, de belles unités. Toutefois, il vaut mieux mouiller dans l’avant port au préalable et vérifier les places restant disponibles avant, car on manœuvre dans un mouchoir de poche. Les autorités locales, douane et police maritime passent directement au bateau.
Le Harbour master bénéficie lui de locaux tous neufs, les sanitaires sont en construction et étaient quasiment finis quand nous sommes partis.
En 15 jours passés à Lajès, nous nous sommes refaits les mollets perdus durant tous ces mois à bord du bateau. Cà grimpe dur, c’est pire que notre quartier de Kerhuel ! Les 2 supermercados (en fait 2 épiceries) sont à 10 mn au bout du village, un 3èmemieux achalandé à 15 mn dans le village voisin de Fazenda. C’est aussi dans ce village qu’un couple de navigateurs américains, a acheté une maison et organise chez eux tous les samedis matin de 10h à 12h, un marché local bio. Le boulanger passe tous les 2 jours au port et prévient les marins de son arrivée à grands coups de klaxon. Le pain spécial des Açores est le millo (mi-maïs, mi-blé), qui se conserve jusqu’à 2 semaines. Mais la grande spécialité de Florès, ce sont les laitages. On trouve à Mosteiro une petite laiterie pour le fromage et à Santa Cruz, la coopérative laitière pour les yaourts, fromage et le beurre, salé qui plus est !
Le 1er bar-resto que l’on croise quand on remonte dans le village est tenu par un couple d’ukrainiens très friendly et capable de supporter des équipages internationaux assoiffés et affamés ! Très bonnes pizza et hamburgers toute la journée et tard le soir. Pour la cuisine locale, il faut faire travailler ses jambes et grimper jusqu’au resto-bar ouvrier sur la route de Faja Grande, super bon et pas cher. De plus, la Wifi est à haut débit. Les açoriens mangent à 12h pile, les restaurants sont alors bondés jusqu’à 12h30. A 12h45, le service pour touristes commence, après 13h15 les sourires se crispent pour les trainards ! Mais même si la cuisine est fermée, on vous fera toujours un sandwich ou une omelette. C’est accueillant comme çà Florès !
Le loueur de voiture passe tous les jours à 9h, c’est un peu cher 45€ par jour, sauf si sa femme a dépensé trop de sous à Santa Cruz, il loue alors sa voiture déglinguée. La voiture de sa femme, pas la sienne ! Il n’est pas bête le loueur ! 30€ par jour sans contrat, sans assurance spéciale et en liquide ! On en a bien profité pendant une semaine et on a passé le plan à nos potes, si bien qu’au bout de 2 semaines, il n’arrivait plus à récupérer la voiture de sa femme !!
Nous avons bien entendu sacrifié au rituel des navigateurs touchant la terre après une transat et avons laissé notre marque sur le quai de la marina.
Ce sont les filles qui s’y sont collées. Louise a sorti sa mallette de couleurs et nous a apposé sa patte pour les mois à venir sur le béton brut du quai. 3 jours plus tard, le quai vibrait de la créativité intense de tous les équipages. Sabine, excellente navigatrice solitaire, écrivain dans des revues nautiques allemandes, etc. n’ayant pas la fibre artistique à son arc, a confié la création de son empreinte sur le sol de Florès à Louise.
Avec joie, elle a donc ressorti sa palette, ses pinceaux et ses couleurs, pour dessiner Aikane. Je dois dire que beaucoup nous ont bluffés par leur créativité : palme artistique pour Jeu de mer ! Vous apprécierez.
L’île mérite au minimum 2 jours de balades motorisées : le centre est totalement inhabité, un paysage de montagne humide, genre les Monts d’Arrée en plus haut avec des lacs et la bruyère XXL, les nuages s’accrochaient aux sommets durant notre séjour, sauf un jour où nous avons pu embrasser du regard depuis le Morro Alto (914 m), l’ensemble du territoire et la petite île de Corvo au nord. Le plus extraordinaire à Florès, ce sont les chutes d’eau, des dizaines de plusieurs centaines de mètres de haut scindent les falaises tout le long de la côte.
L’eau est omniprésente à Florès, mais nous n’en avons pas beaucoup profité, chaque bateau mettant un point d’honneur à organiser son apéro. Un soir pour l’arrivée des Jeu de Mer et de Kiklack, nous avons organisé à plusieurs un barbecue et feu de camp sur la plage jouxtant la marina. Nous avons fait griller quantité de viande jusque tard dans la nuit. Les filles ont fait des gâteaux et Sabine d’excellentes salades aux « Kartofeln ». Notre joyeuse bande de 20 à 25 membres s’est reconstituée au fil des arrivées.
Nous étions arrivés les premiers. Tous les jours, nous montions en haut de la falaise, à la Ponta de Logo avec notre VHF portable pour tenter de joindre les copains toujours en mer. Nous avons pu ainsi accueillir de loin et de jour Fabien, Flo et Hélène sur le Black Beatle (Feeling 416), suivront plus tard lors d’un apéro tardif sur Farol, la joyeuse bande des Just sail it avec Titi, Toto et JP (belle manœuvre de JP dans la micro marina, sa première manœuvre parait-il !). Etaient déjà arrivés André et Elodie sur Gros Calin. Puis ce sera le tour de nos morlaisiens favoris, Marie, Dav, Jéremy et Tos, suivis à quelques mètres de Kiklack et de son équipage.
Plus tard dans la nuit, ce sera l’arrivée de Tobago de la Trinité sur Mer avec à son bord Stéphane, Soazig, Eléonore, Gaspard et Marin. Les enfants vont très vite se trouver pour ne plus se quitter pendant quelques jours. Entre temps, Sabine avait quitté Faja Grande pour la marina de Lajès, cela faisait un an et demi qu’elle n’était pas rentrée dans un port ! Autant de bateaux que de prétexte au bonheur et à la convivialité ! Nous garderons de Florès les sourires et l’accueil incroyable de sa population, ses paysages somptueux et la joie de se retrouver tous dans la magie de cet endroit.
Graciosa : l’île blanche
Le 5 juin, nous quittons quasiment tous Florès, nous pour Graciosa, les autres pour Horta. C’est une traversée de 160 miles qui nous attend. Nous avons organisé comme sur Jeu de mer, un concours d'élégance!
Partis à 9h30, nous arrivons 33h plus tard dans la baie de Praia où nous sommes seuls. Nous nous amarrons au grand quai des ferries. Après vérification, l’île attend le passage du régul dans la journée du lendemain et notre amarrage « sauvage » risque de poser des problèmes. Nous optons donc pour un mouillage dans la baie.
Il y a pourtant une toute petite marina, mais avec une faible profondeur. De plus, elle est remplie de bateaux de pêche. Il a y tout de même 2 voiliers dans la marina un Dufour 40 DL autrichien et Serge et Maryline sur leur dériveur en acier de 10 m, avec qui nous échangeons les bons plans des différentes îles. Sur le quai babord à l’entrée, on devrait pouvoir accoster avec notre Farol, malheureusement l’emplacement est occupé par un chalutier en panne. Tant pis ! Nous restons à notre mouillage. On choisit par hasard, l’un des 3 restaurants du port, pour nous réchauffer des quelques heures passés sous la pluie et au vent. Le hasard fait bien les choses : excellent dîner et accueil.
Le patron se débrouille pour nous avoir une voiture de location dès le lendemain pour 30 € par jour (cette fois, la voiture n’est pas déglinguée !). Le harbour master de Florès nous avait dit qu’à Graciosa, il n’y avait ni banque, ni marina !! On y trouve en fait beaucoup plus de commerces et de banques qu’à Florès, l’île est très peuplée et très bien achalandée, bien que plus petite.
Le lendemain, nous faisons le tour et découvrons le charme des anciens petits ports baleiniers avec leurs grandes cales sur lesquelles étaient remontées les baleines à l’aide de treuils aujourd’hui tous rouillés. La belle saison commence à peine, mais les murs sont déjà tous fraîchement blanchis à la chaux contrastant avec les résurgences de lave noire, omniprésente et le balisage rouge et vert des ports encore en service.
Au sud de l’île, il y a un ancien cratère de volcan (la Caldeira). Une partie s’est effondrée sous la surface créant une immense grotte et un lac d’eau glacée.
Une petite barque flotte sur ce lac, mais nous ne pourrons y naviguer car il n’y a pas de guide en cette saison. Normalement, il nous était interdit de nous approcher du lac, car l’activité volcanique du site dégage à certains moments un fort taux de CO2 près du lac. Marin et Jeanne n’ont pas pu résister à aller voir de près cette étendue d’eau magnifique. 100 m par 130 m sur 80m de haut, la caverne est somptueuse, des furnas de calderas crachent de la boue sulfureuse, çà sent le souffre à plein nez et nous improvisons grâce à l’écho un concours de refrains de messe (enfin 3 ou 4 mots dont on se souvient…).
Heureusement, là aussi, nous sommes seuls. On accède à la grotte par un escalier construit dans une très haute tour. Jusqu’en 1993, les visiteurs descendaient avec des cordes en rappel.
Graciosa produit le meilleur vin blanc des Açores, une sorte de chardonnay, boisé aux arômes de noix et de fleurs blanches, très rond et très long en bouche. A ne pas manquer !On y produit aussi des saucisses et du chouriço (chorizo local). Tout ce qu’il nous faut donc pour faire un barbecue açorien et les barbecues ici, çà ne manque pas !
Dans toutes les îles des Açores, le long des routes, près des plages, dans les parcs, à côté des points de vue, il y a des aires de pique-nique au top. Grilles inox régulièrement brossées, bois coupé et à discrétion, four à pain ou pizza ou pommes de terre, sanitaires nickel, tables et bancs extérieurs et sous abri, … Alors l’équipage de Farol en profite au maximum et le pique nique de midi traîne jusqu’au goûter le temps de faire connaissance avec des iliens de Terceira, qui nous rencardent sur notre prochaine escale et comble du bonheur nous offrent de bons morceaux de leur tarte familiale pour accompagner notre café. Excellentissime ! Nous rencontrons aussi un groupe de chasseurs, qui nous montre l’art du troussage de peau, vidage de tripes et cuisson sur grill des gentils petits lapins qui pullulent sur les îles… Nous rentrons sur Farol contents et émerveillés de notre journée à Graciosa.
Attablés à notre resto du premier jour sur le port, un marin vient nous voir et nous dit dans un anglais plus que correct qu’il faut aller à Santa Cruz samedi, car il y a des « Bull fights » ! Intéressant ! En effet, c’est samedi et c’est la fête à Santa Cruz où les îliens peuvent s’adonner à leur sport favori le lâcher de taureaux dans les rues.
Avec Marin, on connaissait les montées d’adrénaline provoquées par les murs d’eau de mer à surfer, les couloirs abrupts des sommets à skier ou du 1erbaiser, mais on n’avait jamais pensé qu’un taureau ferait s’emballer nos cœurs !!
Tout l’après-midi, nous avons joué au chat et à la souris avec des bestioles d’une tonne chacune, restant tout de même, il est vrai à bonne distance de ces redoutables cornes… Les vrais champions, s’amusent à toucher le front de la bête entre les cornes en la narguant et les jeunes locaux eux, se postent devant en gonflant le torse fier comme des coqs sous le regard brulant des poulettes émoustillées par tant de bravoure. Cà chauffait dur à Santa Cruz de Graciosa (vidéo de lâchers de taureaux/Açores sur Youtube).
Le vent tourne et du coup, les emmerdes menacent, on lève l’ancre pour Terceira, poussés par du vent soutenu, nous atteignons Praia da Vitoria en mode avion de chasse (comme diraient certains !).
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Anonyme (non vérifié)
14 Juin 2013 - 12:00am
Encore de beaux paysages et
Anonyme (non vérifié)
19 Juin 2013 - 12:00am
Superbe ! On en prend plein