Cartagena de Indias

Cartagena de Indias

Posté par : Gérard
24 Février 2016 à 22h
Dernière mise à jour 25 Mars 2016 à 09h
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Un ris dans la grand voile, génois tangonné : cap sur la Colombie en ce lundi 18 janvier 2016 au matin. Le vent nous lâche une partie de l'après-midi mai c'est sous voiles que nous traversons le petit archipel vénézuélien des Monjes dont un des îlots abrite une petite garnison. En fin d’après-midi un beau thon albacore se laisse prendre à la ligne de traîne. Vers 3h du matin je suis de quart et j'ai la chance d'assister à un spectacle inattendu : un grain arrive par l'arrière alors que le lune se couche, une courbe lumineuse commence à apparaître et se prolonge petit à petit formant un véritable arc-en-ciel nocturne, tout en nuances de blancs. Splendide ! Le vent d'est-nord-est faiblit peu à peu et c'est au moteur que nous franchissons le mythique Cabo de la Vela : c'est, après le Horn et Bonne Espérance, l'un des caps où par mauvais temps on peut rencontrer une mer déchaînée qui en fait l'un de ces passages tant redoutés des marins. Mais au petit matin nous sommes toujours au moteur pour apprécier le lever du soleil qui révèle lentement les sommets embrumés de la sierra qui borde la côte. Il est 10h lorsque nous jetons l'ancre dans la grande baie au sud du cap où, dans un paysage brûlé par le soleil (ça fait 3 ans qu'il n'a pas vraiment plu...), vivent chichement quelques indiens Kogis. Ballades à pied, baignades, nous récupérons avant de repartir le vendredi 22 janvier pour Santa Martha.
Deux petites carangues mordent à la ligne à peine mise à l'eau (c'est délicieux !) avant que deux grands dauphins ne viennent jouer à l'étrave. 26 heures de navigation sans problème et nous appontons à la marina de Santa Martha. L'accueil est sympathique et ils se chargent de toutes les formalités. Malgré un tarif un peu élevé, nous apprécions cette première halte dans une marina depuis notre départ de Trinidad. Nous retrouvons le catamaran Yvadel (Philippe et Caro) qui nous apprennent que si nous allons à Carthagène avec Spip il faut refaire des formalités. Nous décidons donc de prolonger notre séjour dans cette petite station balnéaire, première ville construite par les Espagnols en Amérique du Sud et où Simon Bolivar (figure emblématique de l'émancipation des colonies espagnoles) est mort en 1830. Il est très agréable d'y flâner puis de siroter une margharita en terrasse. Les Colombiens sont très contents de voir des étrangers venir visiter leur pays et sont prêts à rendre service dès qu'ils nous sentent un peu perdus. Un seul inconvénient : c'est aussi un gros port de commerce où les cargos se succèdent pour remplir leurs cales de... charbon ! Et comme nous sommes sous les vents dominants (dits catabatiques et qui peuvent être très forts), le pont se couvre rapidement d'une petite poussière noire... Nous prenons le bus pour nous rendre à Carthagène des Indes, à quatre ​heures de route, où nous passerons une nuit pour avoir le temps de visiter cette ville que d'aucuns appellent le Saint-Malo des Caraibes. Point de départ des galions espagnols qui repartaient chargés de biens précieux, ce port fut attaqué, pillé, incendié à de multiples reprises par les hollandais, les anglais ou les français, sans compter les raids des pirates. À la fin du XVIIIe, il fut enfin à l'abri derriere une imposante muraille qui, en effet, nous rappelle les remparts de Saint-Mal
o. À l'intérieur de ces murs nous découvrons de petites rues bordées de magnifiques maisons aux facades multicolores ornées de balcons en bois aux balustrades finement ciselées. La plupart diposent aussi d'un patio avec jardin et fontaine.

 

 

Évidemment ici aussi hôtels, restaurants et boutiques de luxe se disputent les plus belles mais il reste possible d'y entrer pour admirer le travail de restauration dont elles ont éte l'objet. Nous achevons notre première journée sur une petite place bordée de bancs devant une église dans le quartier voisin de Gethsemani où les gens papotent et prennent le frais avant la tombée de la nuit. Nous repartons le lendemain matin pour finir la visite de la vieille ville avant qu'elle ne soit trop envahie de touristes. Une petite exposition au musée des Beaux-Arts nous rappellent que la Colombie est en plein processus de pacification après des années sombres où Farc et narcotrafiquants semaient la terreur. Pour le retour, nous avons choisi une compagnie aux cars plus confortables (ils nous rappellent nos périples brésiliens...) et heureusement, car il nous faut plus de cinq heures pour parcourir les 200 kms de l'unique route qui nous ramène à Santa Martha.
Lessive, ravitaillement, plein d'eau et de fuel, fenêtre météo favorable : nous quittons la Colombie avec le sentiment d'avoir passé trop peu de temps dans ce pays attachant. Nous prévoyons quarante huit heures de navigation (une première pour Michelle) pour rejoindre le Panama et, surtout, le pays des Kunas, Les Sans Blas.

 

 

 


      


 


 

Dommage de n'avoir pas pu profiter plus longtemps de cette superbe ville. Une semaine au minimum pour n'en découvrir qu'une partie seulement tellement elle riche.

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