Navigation retour Açores -Gibraltar
Et voilà donc la dernière navigation au large dans l’Atlantique, de retour vers notre chère Méditerranée, pas mécontents tout de même de quitter le climat océanique des Açores malgré la splendeur de ses îles accueillantes et encore très peu fréquentées.
Bernard a trouvé une fois de plus un bricolage à faire. Il s’agissait ici de tester l’alimentation électrique du guindeau (treuil électrique pour remonter l’ancre) qui fait depuis quelques temps la grève du zèle, de façon très aléatoire mais régulière, et alternativement à la montée comme à la descente. Il est difficile de cerner l’origine de la panne, entre le relais (déjà changé à St Martin) et le boitier de commande. Et comme en mer l’ancre est au repos pour quelques jours (6), il a eu le temps de trouver la solution. Il s’avèrera que c’était le fil d’alimentation entre le relais et la télécommande qui passe dans la cabine avant, qui était écrasé et oxydé.
Pour cette navigation nous étions 3, puisque David nous a rejoint aux Açores, ce qui était parfait pour soulager nos quarts et le pilote, car il est un barreur affûté.
Bernard a migré dans la cabine arrière libre pour se caler à la gite, mais sans se déconnecter … En fait le téléphone sert ici d’alarme pour ne pas être en retard à sa prise de quart..
Quand à moi j'ai testé la banquette du carré, moins sensible que la cabine avant au fracas de l’étrave qui tape dans les vagues de travers cette fois.
Nous avons rapidement vu grâçe à l’AIS, puis de visu, entre deux trains de houle, que nous n’étions pas seuls en mer !
D’autant plus que d’énormes cargos nous doublaient parfois à quelques encablures.
En approchant de la Gibraltar, le ciel s’est petit à petit dégagé, nous permettant de retrouver de magnifiques crépuscules,
et les dauphins qui sont nombreux dans cette zone,
sautant pour rattraper le bateau.
Après 6 jours de navigation au grand largue et travers par 13 à 20 nœuds, et quelques heures de moteur au début et pour finir, nous avons mouillé à 1h du matin dans l’avant port deTarifa (quelques miles avant Gibraltar), comme nous l’avions fait au départ en octobre dernier.
Mais, dès la prise de fonction des autorités portuaires à 8h00, nous avons été délogés et enjoints d'aller poser l'ancre de l'autre côté de la plage face au vent, la zone étant, depuis le mois dernier, interdite au mouillage, en raison d’un accident avec un catamaran qui se serait fracassé contre la digue rocheuse à côté de la plage.
Nous avons négocié de mettre le bateau à quai pour quelques heures,
Toutes les heures un ferry qui fait la liaison avec Tanger à 20 miles en face au Maroc entrait et sortait en rasant les listons de Volitans avec de belles vagues de sillage, qui faisaient sérieusement travailler les pare-battages !
Nous avons pris juste le temps de faire une petite escapade dans la vieille ville,
beaucoup plus animée qu’en octobre.
d’admirer les entrées des maisons aux allures orientales,
les patios très fleuris,
et de faire une lessive, dans une auberge de jeunesse, qui n’a pas eu le temps de sécher.
Nous sommes repartis vers Gibraltar,.
Petite anecdote: nous avons difficilement pu passer vers le quai à travers la zone portuaire bardée de douaniers qui n’ont pas prévu que des voiliers accostent derrière les ferries. et que leur équipage puisse traverser les contrôles d’immigration en dehors des heures d'embarquement sur les ferries. Tarifa a en effet une liaison pluri quotidienne entre l’Europe et l’Afrique.
Le détroit est très fréquenté par les cargos, nombreux au mouillage en attente de passage.
Le temps très clair permettait de voir les côtes marocaines à 13 miles dans le détroit
tandis que nous redécouvrions Le "Rocher" anglais, venant de l'Atlantique, poussés pas une brise d’ouest.
Et voici le rocher vu du côté méditerranée sous le soleil couchant.
De retour sur la grande bleue, nous allons remonter les côtes espagnoles via les Baléares où nous rejoignent deux équipages.
Simone, juillet 2014
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