Flores (prononcer « Florch’ ») est l’île la plus occidentale de l’archipel des Açores, et donc forcément une étape un peu mythique pour tous les voiliers qui effectuent une transat retour comme nous.

La petite Marina de Lajes, sur sa pointe sud, était assez pleine quand nous sommes arrivés

avec plusieurs voiliers à couple sur la digue principale, et nous avons préféré mouiller dans l’avant port tout aussi calme et abrité. Quel bonheur qu’une nuit complète à plat et sans bouger ! Nous y avons retrouvé aussi de nombreux bateaux-copains rencontré aux Bermudes ou avec qui nous avions sympathisé par VHF au large quand nos routes se croisaient. 

 De bavardages de pontons en apéros ou invitation à dîner inattendues,

il y avait une bonne ambiance à la fois conviviale, sportive et chaleureuse entre nous, et que nous n’avions pas encore vraiment connue jusqu’ici. Ci dessus, l'équipe d'aviron de Lajes à l'entrainement dansd l'avant-port

Le lendemain matin de notre arrivée a été mis à profit pour combattre l’amyotrophie quadricipitale qui nous menaçait depuis nos traversées océaniques, par un jogging côtier autour du port. Nous avons découvert des paysages étonnants, très différents de tous ceux que nous avons rencontrés depuis notre départ,

mais finalement peu différents de l’Irlande, voire de la Bretagne ou de la Normandie !

Nous avons retrouvé le bocage, les vaches, l’odeur de la ferme et de la terre tout simplement !

Le tour de l’île en voiture que nous avons fait au cours des jours suivants nous a confirmé cette impression,

avec de nombreux promontoires liés à la géologie volcanique découvrant des points de vue spectaculaires, 

  d'anciens cratères de volcans transformés en lacs

ou des cascades

donnant parfois sur le bord de mer, comme ici une fajas qui est une petite étendue faite d’éboulis anciens au pied de la falaise, gagnant ainsi sur la mer,

et devenue peu à peu exploité par l’homme. 

Au détour d’un sentier de randonnée sur la côte NW de Flores, 

nous avons contourné des vaches bien installées dans le passage,

bu à des sources naturelles

et  admiré encore d’autres fajas. 

Les fameux hortensias commençaient à peine à fleurir (nous étions pourtant déjà début juin) comme pour confirmer le nom de « Ile aux Fleurs »

mais de nombreux iris et autres lys étaient bien éclos.

Les bords des routes étaient aussi l’occasion de nous rappeler 

que nous étions bien

au pays de la faïence.

Par la terre nous avons aussi visité la capitale  Santa Cruz (prononcez "Crouche") dont le port était bien trop mal pavé et étroit pour tenter d’y accéder par la mer avec notre voilier de 13 m de long et 2 m de tirant d'eau. 

Santa Cruz est une petit bourg tranquille de 2 000 habitants

avec de petites ruelles piétonnes, ou peu fréquentées, 

des jolies places ombragées,

et trois belles églises de style baroque comme on en voit beaucoup dans les villages de l’île. 

Le vent et  la houle se sont levés: une amarre au quai nous a maintenu face à la houle, mais à croire que les nuits de veille nous manquaient, nous avons passé la fin de la nuit à démonter le moteur d'annexe...

Bernard a en effet retrouvée l'annexe retournée par une raffale, avec la tête du moteur dans l'eau à 4h du matin. (et dire que c'est une des très rares fois ou nous ne l'avons pas remonté à bord)

Après rinçage à l'eau douce, Bernard a déposé le carburateur, pendant que je cherchait sur internet la "procédure d'urgence anti corrosion".

Nous avons ainsi injecté dans le cylindre un mélange huile- essence (50/50) et rincé le carburateur avec le même mélange.

Conclusion: il a redémarré à sec accroché à la table de cokpit, et le matin dans l'eau, presque comme si de rien n'était ! Il a quand même fallu purgé  plusieurs fois le réservoir d'admission d'essence qui avait bu la tasse.

Depuis, il cale assez souvent, nous obligeant à jouer de dextérité entre le starter et le ralenti même en prise.

Mais les Açores, est un archipel de 9 îles parmi lesquelles il nous faut choisir celles qui sont les plus accessibles, en fonction des vents variables en cette période où l'anticyclone n'est pas bien installé.

 Au revoir Flores, à très bientôt Graciosa !