Bonjour à tous,

Dans  cette note nous essaierons de vous faire partager un peu l’ambiance de  notre première navigation de plus d’une nuit en mer.

Entre Rabat et Agadir, il y  a environ 350 miles nautiques, ce qui représente 64 heures de navigation, pour nous ce sera 3 nuits et deux jours en mer.

Mais tout d’abord notre dernier équipement pour le bateau, acheté  à Rabat pour 46 €, une magnifique machine à laver en plastique de 3Kg. (la play station de Sabine comme disent les enfants...)

Nous quittons le quai de la douane après avoir effectué les formalités, nous avons encore droit à la visite du chien policier qui semble être plus en forme que lors de notre arrivée, il arrive à descendre dans le bateau et renifle partout longuement, en s’attardant un peu plus sur tout ce qui sent mauvais : la poubelle, le linge sale, le placard à chaussure, décidément ils ont de drôles de goûts ces chiens…

Il est aussi très intéressé par les peluches des enfants qu’il regarde droit dans les yeux…mais ce qu’il a préféré à bord ce sont les caresses de Sabine, il voulait plus partir…

Nous partons enfin vers 18 h 30, la luminosité baisse rapidement

Puis l’équipage s’active à enlever les pares battages et à lover les amarres tandis que le bateau pilote nous guide vers l’océan.

 Un dernier regard en arrière vers les fortifications de Rabat

La table à carte s’illumine de tous ses instruments de navigation.

Les dernières lumières de Rabat disparaissent dans l’obscurité.

La première nuit sera calme, nous ne croiseront que 3 cargos et 2 bateaux de pêche

Nous devrons même nous aider du moteur entre 3 et 10 du matin, nous n’en aurons ensuite plus besoin jusqu'à l’arrivée, vive l’Atlantique ! «la mer du vent »

Pour économiser de l’électricité, nous ne branchons l’ordinateur que lorsque nous prenons la météo ou envoyons un mail avec sailmail.

En navigation, les cours du CNED continus, pas de répit, au contraire, on en profite pour avancer le programme

 Mais ce n’est pas le bagne pour tous…

Afin de s’amariner en douceur, nous prenons les repas dans le cockpit

Voiles en ciseaux, génois tangonné, vent régulier et mer de l’arrière, c’est  la navigation grand confort, le régulateur d’allure (le pilote automatique qui fonctionne grâce au vent) barre parfaitement.

D’un coté, c’est le coucher de soleil au large 

De l'autre, la lune qui se lève pour nous accompagner presque toute la nuit.

La seconde nuit sera plus agitée, nous prendrons 1 ris dans la grand-voile à 4 h du matin.

Mais plus aucun bateau sur l'eau, ni cargo,ni pêcheur car c'est la fête du mouton, (le pauvre, + de 6 millions de têtes seront sacrifiés au Maroc) et tous les pêcheurs sont dans leurs pénates pour faire la  fête en famille. (tant mieux la mer est à nous...)

Au petit matin, plus personne dans le cockpit ??? Où est Sabine ???

Je la cherche inquiet et la retrouve à l’avant entrain de jouer avec les dauphins (la vilaine elle m’a fait peur)

Mais à  la vue de sa mine réjouie, elle n’aura pas trop de réprimande…

Ce jour là, le vent augmentera petit à petit pour atteindre 25 à 28 nœuds, et la mer se creusera lentement avec des creux d’environ 3 mètres.

Le bateau part en surf sur les grosses vagues, le régulateur d’allure assure toujours parfaitement, c’est le pied, nous dépasserons régulièrement  7,5 nœuds.

La nuit suivante sera plus calme, le vent nous abandonnera avant le cap Ghir pour s’établir tout dans le nez à 30 nœuds, ça tape, ça mouille, mais heureusement ça ne dure pas plus d’1 h ou 2.

Nous arriverons dans la baie d’Agadir au petit matin, sans vent, avec une humidité de 400 %, tout est trempé, même les voiles ruissellent… 

Le Véga dans la marina d’Agadir, ça ressemble à la cote d’azur…

(Sauf les sanitaires, qui sont carrément insalubres… et oui, on est encore au Maroc…)