La famille est enfin réunie (il y a quatre mois)!

La famille est enfin réunie (il y a quatre mois)!

Posté par : Tanguy
04 Avril 2015 à 17h
Dernière mise à jour 07 Avril 2015 à 16h
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Une semaine de rangement, entretiens divers et petits travaux plus tard, et le grand jour arrive: voilà la famille enfin réunie au grand complet. Evidemment, le rassemblement de toute la tribu à l'aéroport n'est pas passé inapperçu! Il faudra s'y faire, parce que ça ne risque pas de changer de sitôt... Le premier contact de la famille avec le Brésil a lieu à Olinda, une jolie petite ville à côté de la bien plus grande Recife. Jolies maisons baroques colorées, plantes tropicales, chaleur et grand soleil sont au programme, autant s'acclimater tout de suite aux plaisirs brésiliens!

Puis nous prenons la BR vers Jacaré. La première fois, nous l'avions parcourue en bus, la nuit, et elle semblait en bien piteux état. Et c'est vrai qu'aux abords de Recife, il vaut mieux avoir une bonne suspension! Mais finalement, de jour, elle est tout à fait praticable, et c'est dans un certain confort que nous parcourons la centaine de kilomètres qui nous séparent de Jacaré, au milieu d'immenses plantations de canne à sucre qui couvrent les ondulations du paysage.

Une fois la “grande” ville de Joao Pessoa contournée, nous nous dirigeons vers le village même. Quittant la BR, nous prenons la route rectiligne qui amène au quartier touristique (celui du boléro joué par le saxophoniste tout en blanc sauf son écharpe de soie orange dans sa barque sur fond de coucher de soleil – on en a déjà parlé), virons à droite juste après le chemin de fer pour, slalomant entre des nids de poule qui pourraient héberger des émeux, et passant devant un de ces “motels de l'amour” – véritable institution au Brésil, ceux-ci n'ont paraît-il rien à voir avec leurs équivalents glauques de chez nous –, nous entrons après un dernier virage dans la rue des pêcheurs de Jacaré.

Les casse-vitesse obligent à rouler au pas, on a tout le loisir de découvrir les maisons basses et colorées, avec leur mini-terrasse couverte, à front de rue et fermée par des grilles en ferronerie parfois assez stylées, dans l'ombre desquelles les gens se tiennent pour jouir du spectacle de la rue, les enfants qui courent, la vieille qui fume sa pipe, les violents contrastes de couleur, l'église toute blanche, les petits commerces dont on ne devine presque rien parce qu'ils sont dans l'ombre et que la lumière à l'extérieur est éblouissante, et puis, au bout de la rue, voilà le Rio Paraiba, la marina... et le bateau.

Surprise pour Anne-Sophie, qui s'attendait à trouver une marina à l'européenne, dans une grande ville! Si Joao Pessoa compte bon nombre de hautes tours, Jacaré est un petit village – et encore -, juste quelques rues. La marina, avec ses deux pontons en bois peint fermés par deux petites barrières dans le même matériau et traversée par une route en terre battue le long de laquelle un cheval paît en liberté est bien loin des marinas-forteresses de chez nous... ou d'ailleurs au Brésil. Mais Jacaré est décentré par rapport aux deux villes avoisinantes, et les problèmes qui y sont liés sont pour ainsi dire absents.

Après avoir été gentiment accueillis par le personnel de la marina dans son grand hall couvert et aéré, nous nous dirigeons vers le bateau, où tout le monde va enfin pouvoir souffler un peu...

Nous passerons trois semaines à la marina. A essayer de caser les bagages ramenés par Anne-Sophie, trouver une place pour Solveig, s'acclimater à la chaleur parfois étouffante sous le soleil vertical du Nordeste, profiter du marché de Cabedelo où on achète de magnifiques fruits à moins d'un euro le kilo, des plages sans ombre d'Intermares et de Tambau, du centre-ville de Joao Pessoa avec son zoo et sa musique, centre-ville qu'on rejoint en prenant un vieux train défoncé dont les portières ne ferment plus et qui klaxonne pour que les gens qui marchent sur la voie la lui laissent libre, et puis surtout vivre à Jacaré, où les gens sont toujours prêts à donner des conseils pour s'occuper du bébé, où un boui-boui vous fait une assiette pleine de viande croquante pour 3 euros, où Nicolas vous fait des moquecas et de la viande à se taper le c.. par terre, où Camilla vous fait une coupe de star dans le hall de sa maison et où il faut se lever tôt pour faire quelque chose de sa journée par ce qu'à partir de 9 heures, on ne peut plus bouger le petit doigt à cause de la chaleur accablante. On peut envoyer les enfants chercher seuls le pain le matin, aller se baigner dans la petite piscine de la marina, mais avant 10 heures parce qu'après on grille et en évitant de plonger sur les marches parce qu'on risque de s'entailler le cuir chevelu (Théodore, cinq points, posés à l'hôpital public de traumatologie, travail impeccable!), apprendre à Camille à nager, boire des caïpirinhas au bar de la marina pour essayer de se désaltérer mais ça ne fonctionne pas parce qu'après avoir bu la cachaça et le jus de lime, il n'y a plus que des glaçons dont le verre est en fait rempli, alors on en commande une autre et puis en fait la soirée commence, et puis profiter de la gentillesse et la disponibilité de Nicolas, Camilla, Francis et Attilio qui, pour tout ce qui ne dépend que d'eux, sont d'une redoutable efficacité.

Petit florilège d'instantanés:

De tout ce qu'on a vu ou entendu de première main, Jacaré semble être, en tous cas à l'heure où ces lignes sont écrites et à l'exception possible de Natal que nous n'avons pas vu et dont nous n'avons pas eu d'écho, le meilleur endroit pour garder ou laisser son bateau à moyen terme dans le Nordeste. Nous avons ainsi rencontré plusieurs équipages qui avaient choisi de vivre à bord les trois mois que leur accorde le visa, puis de partir trois mois à la découverte de l'Amérique Latine, puis revenir trois mois avant de remettre le couvert, et ainsi de suite.

C'est donc avec regret que nous quittons Jacaré. Mais il faut poursuivre notre route. Nous choisissons finalement de partir vers le nord. Un bas-étai endommagé et un safran mal angulé nous dissuadent de prendre la route du sud, qui s'annonce pour le moins longue et ardue. Ce sont dès lors la côte nord du Brésil, puis les Antilles qui nous attendent. Nous restons au chaud, mais le bateau nous permettra quand même de sortir plusieurs fois des sentiers battus.

A suivre...


 

Emplacement

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