Brasilia

Brasilia, ville utopique. Brasilia, ville aérienne. Brasilia, paradis des voitures, cauchemard des piétons. Brasilia, ville sortie tout droit de l'imagination de Niemejer, Costa et Burle Marx.
Un jour, on leur a dit: “Construisez une ville”! Six ans plus tard, elle était debout... Quelle euphorie a dû s'emparer d'eux! Partir de zéro, rien, le vide, un coin de désert vaguement ondulé sur un plateau à 1000m d'altitude, et y concevoir, agencer, modeler et construire toute une ville. Penser au quotidien, à la voiture, au climat, répondre aux besoins et aux aspirations de 3.5 millions d'habitants. Et faire en sorte que ce soit toujours le cas cinquante ans plus tard!
Et, franchement, c'est une réussite: Un grand lac artificiel rafraîchit la ville, la conception stratiforme des différentes fonctions urbaines rend tout très facilement accessible. Les immeubles sont espacés pour laisser l'air circuler et le ciel apparaître, les espaces verts sont nombreux et proches des habitations, les commerces, bureaux et écoles ne sont jamais plus loin qu'à un jet de pierre. Bien sûr, il y a aussi des inconvénients: Se déplacer sans voiture est un vrai problème, le climat est chaud et très sec, au point de provoquer des saignements de nez spontanés, et les grandes artères commencent à avoir du mal à absorber la circulation aux heures de pointe. Et comme toute ville moderne, elle manque d'un centre historique.
Mais pour qui aime l'architecture moderniste, c'est un bien faible prix à payer pour admirer les extraordinaires bâtiments dûs au génie de Niemeijer, bien entendu, mais aussi de nombreux autres architectes et artistes de cette époque. La cathédrale, aérienne lorsqu'on l'admire de l'intérieur, l'église Don Bosco, sublime de dépouillement et de sérénité avec sa lumière bleue et ses statues diaphanes, les palais des différents ministères régaliens qui bordent l'axe principal, en particulier celui des affaires étrangères, les bâtiments, emblématiques de la ville, du parlement et du sénat sont autant de merveilles architecturales et artistiques qui invitent à la contemplation.
La visite des chambres offre l'opportunité d'aborder le sujet des institutions démocratiques avec les enfants,... et de les confronter d'emblée avec certaines des incongruités du système: voulant assister à une séance plénière du sénat, nous nous rendons dans l'hémicycle correspondant et y trouvons une sénatrice très en verve qui défendait becs et ongles son sujet avec beaucoup d'éloquence... devant une salle vide. C'est là qu'il faut faire preuve de pédagogie...
Après cette semaine à Brasilia, où nous avons été très gentiment hébergés chez des amis, il est temps de penser à rentrer. C'est la dernière étape du voyage dans le voyage. Celui-ci touche à sa fin, il faut préparer le retour du reste de la famille... Nous prenons l'avion, une fois encore, direction Recife, puis Jacaré.
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