Coupe du YCA : la classe!
Pour cette régate organisée par le Yacht Club d'Antibes,Teles a un équipage accompli : c'est Nicolas qui va mener la charge avec sa riche expérience, accompagné d'Andrea, et avec Denis qui fait connaissance avec le bateau. 36 bateaux sont au départ pour un parcours aller-retour Antibes - Saint Raphaël sur deux jours.
Denis m'accompagne la veille du départ pour convoyer le bateau de Fréjus à Antibes. En observateur chevronné de la faune marine, il va nous donner une des belles émotions de ce week-end en repérant un cachalot à l'entrée de la baie de Cannes !
Nous nous approchons prudemment pour voir la bête souffler à plusieurs reprises, puis plonger en nous offrant une image de caudale comme dans les livres...
Une autre belle rencontre au large d'Antibes :
Course 1 : Antibes - St Raphaël
Nicolas et Andrea nous ont rejoints et l'équipage se prépare à l'épreuve.
Je suis un peu impressionné par le niveau des concurrents : des machines de course montées par des équipages chevronnés, alignant toutes les gammes de voiles. Une grosse vedette : Gauloises III, monocoque de 20 m champion des grandes courses au large ; des X, des First, des 44 pieds ou plus en pagaille et même des trimarans...
Au grand désespoir de Nicolas (ce sera le gag du week-end), je ne vide pas les bidons de méthanol, je ne démonte pas le propulseur d'étrave et autres accessoires pesants, je ne jette pas les 4 batteries à la mer. Tout ce poids ! Alors que les bateaux voisins sont dépouillés, dépecés ; les couteaux sont en plastique, les équipiers ont droit à une brosse à dents pour tout bagage. Nous voilà pénalisés d'avance...
Départ par très petit vent d'est, 2 à 3 nœuds tout au plus. Nous sommes sur la ligne au coup de canon, bon départ dans le groupe de tête. Dès la ligne franchie, tous les concurrents hissent leur spi, non sans peine.
Notre spi asymétrique va tenir en ôtant la contre-écoute, et nous arrivons à avancer à 1 nœud, voire moins, dans ce vent mou. J'ai parfois l'impression de reculer ! Plusieurs poids légers aux spis immenses nous distancent lentement.
Passé le cap d'Antibes, le vent consent enfin à fraîchir. Un petit force 2 à 3 gonfle le spi, et nous allons brusquement accélérer - comme tous les autres évidemment. Nous sommes vite à 8,5 - 9 nœuds, spi bordé au maximum, à la limite de tenue de la voile. Nous remontons quelques bateaux, puis perdons du terrain à plusieurs reprises.
Le vent tourne au sud et se maintient par notre travers bâbord, auquel le spi est moins adapté. Le code zéro serait peut-être plus efficace, mais le changement de voile nous ferait perdre du temps : choix tactique délicat, ne sachant pas comment va tourner ce vent capricieux les heures suivantes.
Étant limités en remontée au près, nous sommes obligés de tirer quelques bords en affalant le spi. Lors d'une de ces manœuvres, la chaussette se coince : ça commence ! On affale en vrac sans incident, mais voilà une perte de temps bien malvenue.
Nous louvoyons pendant que je m'active avec Denis pour réparer la chaussette et remettre le spi en place. Ce n'est qu'une couture un peu lâche dans le haut de la chaussette qui s'est prise dans la poulie de la drosse, donc rien de grave mais ça peut recommencer.
Après avoir repris la route, le vent adonne un peu : on garde donc le spi ! Il remonte sans problème, et les manœuvres suivantes se passent bien.
Andrea et Nicolas à la barre : c'est ça être à couple ...?
Nous franchissons la ligne d'arrivée après 5 heures de course, dans un rang modeste de 25ème sur 36.
Teles va regagner sa place à Port-Fréjus et héberger l'équipage pour la nuit.
Course 2 : St Raphaël - Antibes
La météo est clémente : nous aurons de nouveau du portant, le vent commence la journée au nord, puis doit tourner ouest et sud ouest. J'aurais aimé hisser le code zéro mais c'est encore le spi qui va travailler.
Un peu de bazar sur la ligne de départ : il n'y a pas de bateau-comité, la pavillonnerie est hissée à terre sur le port de Saint Raphaël et très mal visible. Nous allons suivre les repères donnés à la VHF par le comité de course mais tout le monde n'a pas compris. Au coup de canon, nous sommes en position optimale mais j'hésite un peu sur l'amure à prendre tellement le vent est faible. Nous partons finalement tribord amures vers le large, en remontant 2 bateaux à qui nous réclamons priorité. L'un d'eux est un peu affolé, sur le mauvais bord et incapable de donner de l'eau. L'abordage à plusieurs bateaux est imminent, finalement nous empannons en urgence pour filer sur l'autre bord. Nicolas insiste pour que nous montions un pavillon de réclamation... pour le principe !
Un peu plus loin, Gauloises III commet les mêmes fautes, refuse un tribord et met son gigantesque spi à l'eau. La baie résonne de hurlements de fureur pendant qu'un essaim d'équipiers s'affaire à remonter l'engin gonflé de plusieurs tonnes d'eau.
Pendant ce temps, nous arrivons à nous échapper bâbord amures à la limite du vent arrière. Nicolas a réglé les voiles au poil près et nous allons réussir à franchir les Lions sans changer de bord. Le vent monte un peu et nous accélérons gentiment devant Boulouris et le Drammont.
Au bout d'un moment, nous regardons autour de nous et je n'en crois pas mes yeux : nous sommes en tête ! J'exhorte mon équipage à sortir les appareils photo et photographier tous les bateaux derrière nous, image qui n'est peut-être pas près de se reproduire !
Nicolas n'y tient plus et descend plus ou moins clandestinement vider le réservoir d'eau douce, pendant que nous continuons à filer vers le cap d'Antibes bientôt en vue. Quelques bateaux nous rattrapent tout de même.
Gauloises III a fini de démêler son spi et nous dépasse enfin après plus de 2 heures de course. Quel honneur !
La course s'est scindée en 2 groupes, nous sommes en queue du groupe de tête et nous allons maintenir ce rang jusqu'à l'arrivée.
Après le cap d'Antibes, le vent se renforce brusquement par effet des reliefs, et la barre devient dure. Devant nous les premiers arrivent sur la ligne d'arrivée avec quelques embardées. Nous n'y échapperons pas, et après un fort départ au lof, il faut affaler le spi en urgence. Nous passons la ligne sous 15 nœuds de vent après 4 heures de course qui nous ont régalés. Nous finissons 7ème de l'étape : résultat totalement inespéré que je dois avant tout à mon équipage et à la magnifique maîtrise de Nicolas.
Ce n'est que le début de l'après-midi, je décide donc de repartir sans attendre vers Fréjus. Après avoir débarqué Nicolas et Andrea, nous nous nourrissons enfin un peu ! Nous repartons vers 16 heures sous un vent moyen de sud mollissant en tournant à l'est, et les deux dernières heures se feront au moteur. Le coucher de soleil sur le rocher de Roquebrune salue notre performance...
Merci à Denis pour son photo-reportage de la course
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Anonyme (non vérifié)
22 Avril 2010 - 12:00am
très belle course et photos
Anonyme (non vérifié)
2 Mai 2010 - 12:00am
C'est là qu'on voit la classe