Petite frayeur, grosse colère.

Petite frayeur, grosse colère.

Posté par : François
12 Août 2013 à 11h
Dernière mise à jour 27 Novembre 2014 à 09h
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 Nous sommes maintenant à Minorque pour découvrir un nouvel aspect des Baléares. Les 4 îles de cet archipel sont très différentes les unes des autres. Ici, nous retrouvons des bateaux de tailles normales, pour gens normaux. En effet, nous ne voyons plus de maxi bateau de 30, 40 ou 50 mètres de long, avec équipage au service de quelques personnes vivant dans le luxe, ni de villas gigantesques disséminées un peu partout dans la montagne. Cela, c'était Ibiza pour les villas et Formentéra pour les bateaux. Nous n'entendons plus la musique de fête foraine avec l'agitation des bateaux tournants, virevoltants à toute vitesse dans les mouillages en traînant derrière eux, quelques touristes hillares accrochés à une grosse bouée. Cela c'était à Palma de Majorque. Ici, à Minorque, nous trouvons la Nature. La côte nord est sauvage, sans habitation. Sur une vingtaine de milles, nous découvrons un environnement minéral, désertique, des falaises entrecoupées de criques ou "Cala" très belles si on sait apprécier cette nature sauvage. Nous sommes ébahis par les plissements de terrain, les failles, les grottes, les éboulis, les blocs énormes de roche prêt à basculer dans le vide. Quand cela va-t-il se produire? On sent ici la terre vivre, bouger, se transformer. Très peu de plages, de toute façon inacessibles par la route, sont bien souvent désertes. Pas d 'hôtel non plus avec "sa" plage réservée comme nous l'avons vu précédement. Nous avons mouillé à Cala Prégonda ou plutôt à l'extérieur car cette petite Cala pittoresque était bondée de bateaux en ce mois d'août. Nous l'avons donc visitée en annexe pour nous faufiller plus facilement entre les bateaux qui jouaient à touche touche. Ainsi, nous avons apprécié les couleurs de l'eau, la forme et les couleurs des roches, où le rouge sang , le blanc, le jaune et le vert se cotoyent. Comment ces roches de nature, et de couleurs si différentes ont elles pu se retrouver justaposées? Nous avons donc trouvé à proximité, une crique, où nous avons mouillé devant une plage déserte afin d'assurer notre tranquillité. En fin d'après midi, nous sommes étonnés de voir quelques personnes descendues de leur annexe, debout au milieu de la baie avec de l'eau jusqu'aux genoux. De toute évidence, il y a un haut fond à cet endroit et les habitués s'amusent à y venir en bateau pour se tenir debout au milieu de l'eau et prendre des photos inatendues. En regardant cela, je suis étonné dans un premier temps, et une angoisse, une peur rétrospective m' envahit l'esprit car j'étais persuadé que cette baie que nous venions de traverser était claire de tout danger. Aussitôt, je regarde la carte avec plus d'attention et je vois clairement le symbole d'une roche affleurante que je n'avais pas remarqué. Et si nous étions passé précisément à cet endroit, aurai-je vu en observant la surface de l'eau le danger caché? Pas sûr. Alors je dois me convaincre de ne plus y penser... Voilà pour la frayeur, qui devient une leçon. Comment ai-je pu ne pas remarquer sur la carte ce danger? La cartographie électronique est formidable, associée au GPS elle est utile, confortable et sécurisante car le suivi du bateau se fait sans erreur et sans intervention humaine mais il faut savoir s'en servir et garder une attention vigilante à chaque instant.En particulier, il faut "zoomer" au minimum sur la route du bateau pour lire les détails qui sont tous contenus dans la mémoire de la tablette graphique mais qui ne sont affichés, afin de ne pas surcharger l'écran, uniquement en changeant d'échelle. Ce que je savais et que je n'avais pas fait avec suffisament d'attention. Passons maintenant à la colère. Il fait plus de 35°, le soleil plombe l'air toute la journée, l'eau limpide et claire est à 28°, tout est réuni pour se mettre à l'eau et pourtant nous sommes répugnés par la quantité absolument monstrueuse et inimaginable de déchets en tout genre qui nagent à la surface de l'eau. Tous les résidus plastiques de consomation sont là, égrénés au fil de l'eau mais parfois rassemblés comme s'ils venaient d'être déversés par un camion poubelle tant ils sont nombreux au même endroit. Comment peut-on gâcher cette nature? Nous avons souvent vu ici des plaisanciers jeter par dessus bord un papier d'emballage ou une canette vide de façon naturelle. Il est fréquent de voir sur la plage les restes d'un pique-nique, assiettes en carton, sacs plastiques, gobelets, etc... Ce qui est le plus étonnant, c'est que nous étions semble-t-il les seuls à nous ofusquer et à nous refuser de nous baigner alors que c'était tentant, beaucoup d'autres personnes nageaient sans retenue au milieu de ces déchets. D'où ma colère. Je n'ai pas de mots assez virulents pour incendier ces inconscients mal élevés, sans scrupule, qui nous dérangent et qui polluent à tout va la terre que nous devons partager. La route continue, la météo annonce un coup de vent de nord, avec une activité orageuse, il faut donc contourner l'île pour trouver un abri sur la côte sud... On en reparlera.

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