Notes de lecture :

Il est de ce livre comme d’un conte, même s’il ne commence pas par « Il était une fois ». Nous retournons à nos origines rêvées ou réelles dans un monde où les hommes sont en exil et meurent au loin, où les femmes sont la force la transmission et la joie. Ce monde est décrit avec la vivacité de l’enfance mais il ne faut pas s’y tromper, la seule maîtresse ici est la nature : mer ou montagne, belle et envoutante, toujours libre de ses colères meurtrières, indifférente au bien comme au mal et détruisant parfois les êtres aimés.

Une émission de radio, entretien avec trois veuves de marins à l’hospice de Tréboul, a inspiré ce livre à Grégory NICOLAS. Il faut s’imaginer lire ce livre dans ce port, au pied des vieux murs ou mieux, mouillé dans une anfractuosité de la baie de Douarnenez. Ce sont d’abord la puissance des images, le rythme rapide des mots qui vous retient puis la gouaille tendre et ironique puis l’apaisement d’une double quête : ce n’est plus seulement Télémaque qui recherche Ulysse mais également Pénélope recherchant Télémaque.

Un monde se meurt, un autre renaît. Grégory NICOLAS en est le démiurge.

Maurice Bénichou pour la commission Livres De Mer

C'est en écoutant une émission de France Inter, lors d'une sortie à vélo dans les montagnes du Jura que Grégory Nicolas a trouvé le sujet de son livre.

Un entretien mené en 1993 pour l'émission Là-bas si j'y suis.

Une vieille dame disait avec l'accent du Finistère : «  J'ai perdu mon père en mer. J'ai perdu des cousins en mer et je n'avais qu'un fils et je l'ai perdu en mer. Voilà alors ce que je vous dirais ? Des chagrins toute la vie. J'ai perdu mon fils à 25 ans. Il était sur un bateau qui s'appelait le Jules Verne, et ils ont été perdus à la pêche de thons avec le mauvais temps »

Voilà les quelques mots qui ont inspiré l'auteur. C'est en pensant à elle et à son fils que Grégory Nicolas a écrit cet ouvrage.

Des personnages crédibles dans leur vie quotidienne, de belles descriptions, les patrons de pêche, le rôle qu'ils ont pu avoir pour certains pendant la guerre, la vie difficile à bord avec le mal de mer, le froid, le rythme qu'imposent les passages de bancs de poissons et surtout l'attirance de la mer malgré sa dureté et les drames familiaux. Tout y est. Un très beau livre agréable que l'on lit avec beaucoup d'émotion et d'empathie.

Brigitte Eude pour la commission Livres De Mer

Livre original, foisonnant d’aventures, situé sur les côtes de Bretagne en pleine Seconde guerre.

Comme tant d’autres, Perrine, dont le fils Jean, à 16 ans, est contre l’avis de sa mère d’aller pêcher sur un bateau.

C’est alors la rencontre avec Paulette, le coup de foudre. Puis la naissance de Pierre.

La mer intervient, c’est la violence. La mort.

Perrine, c’est décidé, ne veut pas que son fils sans père soit marin. Elle l’élève à l’abri, le plus loin possible du rivage. Mais…

Ensuite des pages et des pages suivent sur Jean : les lettres à sa mère.

Livre passionnant.

Il faut lire tout le livre, on ne peut faire autrement !

Françoise Tran pour la commission Livres De Mer